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 marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it

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- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 202 CREDITS : av/ burnonfire
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marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it Empty
MessageSujet: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:09

✩ ✩ ✩ ✩ ✩
i don't wanna spend all my time stuck reminiscing. when you think about things i said and swore, i meant them (...) so raise your hand, and put it on my heart, do you feel how it's beating ? much too fast, and syncopated to the way i'm breathing. i'm so scared, quiet lover, can't keep my voice down. soon the whole world will know i don't do good in crowds. so if i panic and i tell you "don't want you around", know i'm lying to you. (c) artist

Elle cède, bien sûr qu'elle cède. Il s'agit de Corey, et le doute et l'appréhension au fond de son ventre ne veulent plus rien dire. Elle voudrait être capable de garder ses distances, encore un peu, juste de quoi remettre ses idées en place, parce qu'ils méritent tous les deux que sa prochaine décision soit réfléchie et sans appel, mais les derniers mots soufflés au téléphone sont trop pour elle. Il ne sait pas s'il va bien, elle comble l'implicite — non. Elle n'aurait pas dû demander, peut-être, montrer qu'elle s'en faisait, s'exposer à la réponse qui ne pouvait être différente, mais il s'agit de Corey. Elle lui en veut, mais pas vraiment, pas seulement, et de toute évidence pas au point de le rayer de sa vie dès qu'elle a appris la nouvelle. Pas au point de ne pas lire ses messages, y répondre, ou de décrocher son appel ce soir. Et elle se cache derrière le fait qu'elle a encore besoin de réponses, celles dont elle n'ose pas poser les questions, le sujet trop vif, mais c'est moins à son père et à cette vie qu'elle fuit qu'à Corey, qu'elle pense. Lui et le sentiment d'avoir vécu dans une réalité différente de la sienne, l'année entière durant laquelle ils se sont connus. La peur liée à tout le reste s'est estompée en quelques jours, elle est redevenue plus distante, dans un coin en permanence mais domptée, comme avant, comme toujours. Pour eux, c'est différent, les souvenirs revisités en boucle, image par image, à la recherche de ce qu'elle a manqué, ou occulté, le vrai du faux, l'espoir que ce qu'elle croit toujours sincère se trouve confirmé par l'analyse plus minutieuse de tout, tout ce qu'ils ont fait, dit, tout ce dont elle se souvient. Comme si elle n'avait pas déjà sa réponse, Art, comme si elle ne savait pas déjà que c'est lui, qu'elle choisit, vrai, faux, et tout ce qui va avec.
I love you, c'est fixé sous son crâne, même si elle n'a fait que le lire, fait mine de ne pas le retenir. Elle ne pouvait pas répondre, Art (était ce vraiment nécessaire ? ne le sait-il pas déjà ? n'est-ce pas évident ?), mais elle savait, comme elle le sait maintenant, sa veste jetée sur ses épaules, l'appartement délaissé aussitôt qu'il a fini de lui répondre et le Uber attendu dans le froid comme si cela pouvait le faire arriver plus vite. Elle n'est plus très rationnelle, tout comme il y a un mois (ou chaque fois, avec lui). I love you, elle aurait répondu, elle qui ne l'a jamais dit, réaction naturelle, instinctive, les mots apparus dans son esprit sans une seconde d'hésitation. Mais pas comme ça. Pas maintenant.
Elle grimpe dans la voiture, a un coup d'œil vers le miroir, les doigts prêts à remettre ses mèches en place, et secoue la tête, revient à son téléphone pour vérifier qu'il n'a pas envoyé de message ou rappelé (dans les cinq secondes ou elle a lâché l'écran des yeux). Le pouls bat dans ses tempes, son genou tressaute en rythme avec la basse de la radio dont elle n'entend pas vraiment le son, elle tente de se concentrer sur le small talk que le chauffeur tente d'instaurer mais ses pensées sont ailleurs. Et elle l'entend: a date ? Elle sourit légèrement, secoue la tête pour indiquer la négative mais ne semble pas pour autant le convaincre. Parvenue devant l'immeuble, elle s'extirpe un peu trop vite de l'habitacle, provoquant un rire dans son dos qu'elle fait mine de ne pas avoir entendu, ses lèvres s'étirant malgré elle et elle se mordille la joue pour faire disparaître l'expression de ses traits avant de frapper à la porte de l'appartement. « Je n'étais pas sûre que tu parviennes à venir ouvrir », qu'elle lâche sans préambule, mais ce n'est ni une critique, ni un reproche, rien qu'une constatation étrange, salutation maladroite pour éviter qu'il ne lance un quelconque sujet. Exercice difficile, dans la mesure où elle s'invite chez lui, mais elle esquivera aussi longtemps que possible ce qu'elle craint tant de voir abordé. Elle n'est là que pour l'aider, c'est ce qu'elle se répète, parce qu'il est seul et blessé, ivre et désorienté.
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marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it Empty
MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:10

Le téléphone a glissé de ses doigts, repose à côté de son oreille et il en oublie l’existence, la présence. Peaches couchée sur lui, ses pattes qui cherchent à se stabiliser sur son abdomen et qui s’enfoncent là où il a déjà mal, les pensées un peu floues, un peu confuses. Il se concentre sur son chien, Corey, son museau humide et froid qui cogne son menton pour l’obliger à lui accorder de l’attention et il glousse, Corey, ce qui manque de faire tomber le chiot de son perchoir alors il la rattrape de la main, la repositionne comme elle aime tant l’être, dépose un baiser entre ses yeux et elle sort la langue pour le remercier (enfin, c’est ce qu’il croit et il parle bien le langage chien, Corey). « Mommy’s on her way, » qu’il l’informe à voix basse et elle comprend, Peaches, ‘cause she’s a super smart dog (she’s a super dog really), ou peut-être qu’elle devine juste à l’intonation de sa voix, à son regard qui brille d’impatience et de malice parce qu’il la sent qui agite la queue, ses poils qui fouettent ses jambes et elle s’avance un peu davantage, discrétion assurée parce que Peaches, elle est aussi une super spy. Elle frotte sa tête contre lui, essaie de lui lécher le visage et il essaie de l’esquiver, un coup de langue sur le nez et un autre dans son oreille et il se débat, Corey, le rire qui s’échappe et qui excite l’animal et elle se lève totalement, deux pattes toujours sur ses épaules et les autres au milieu de son torse et il sent qu’elle est prête à sauter de partout, à courir et se redresse légèrement, récupère les googly eyes sur le sofa. « Go fetch! » Et il envoie l’objet encore attaché à son carton d’emballage à travers la pièce et elle court, la petite Peaches, se bat un instant avec l’emballe avant de revenir vers lui, lâcher le jouet right on dis face (ouch). Il s’allonge, déjà épuisé, une main perdue dans les poils de la chienne. Il a perdu son téléphone, ne sait plus ce qu’il en a fait, n’a pas la présence d’esprit de juste tourner la tête pour le retrouver juste là, contre son oreille ou presque. Il voudrait contacter Art, lui dire qu’il est désolé (ou le lui redire, il ne sait plus bien), l’informer qu’il pense à elle souvent, tout le temps et que ça n’a rien de juste pour elle, il le sait, mais qu’il n’arrive vraiment pas à contrôler ses pensées et damn it faut qu’il trouve son téléphone pour lui dire tout ça pendant qu’il y pense, parce qu’il aura sûrement oublié demain et le jour d’après et tous ceux qui suivront. Il ne se souvient déjà plus qu’il l’a déjà appelée, qu’elle arrive, et Peaches lui lance ce regard de jugement qu’il ne sait pas déchiffrer alors il lui tourne le dos, toujours sur le sol, tant pis pour le mal de dos. Il inspire et Peaches lui grimpe dessus, juste les pattes avant sur son flanc et il ricane, fait mine de ne pas l’avoir vue, la sent gigoter et c’est trop, il l’attrape rapidement, la câline, l’embrasse, jusqu’à ce qu’elle lâche un bruit étrange. Il se fige, Corey, persuadé de l’avoir blessée. « Oh sorry honey, so sorry, did I hurt you? » Il voulait que jouer, lui, mais la chienne a déjà retrouvé son enthousiasme, ses grands yeux noirs tournés sur la porte d’entrée où elle se dirige et il comprend plus, Corey. « Waaaaaait, » qu’il geint, avant de se relever, comme il peut, titube aux premiers pas à cause de la tête qui lui tourne et il baisse les poignée, les yeux qui s’écarquillent, le sourire qui s’affiche. « Aaaaaaaart ! » Il n’écoute pas ce qu’elle lui dit, Corey, parce qu’elle est là et that’s just so damn great, comme si elle avait pu lire dans ses pensées. « Was just thinking about you, how did you know? » Il fait un pas dans sa direction, voudrait la serrer, voudrait ne jamais la relâcher mais il se souvient qu’elle n’est pas très tactile, Art, alors il recule finalement, s’efface pour la laisser passer. « Come in, come in. Hey Peaches, look who’s here? » Et il se tourne, se retourne, tourne encore sur lui-même à la recherche de la chienne avant de la voir, dans les jambes d’Art, à la saluer à sa façon, se frotter contre ses tibias. « She too was thinking about you. It’s like you’re a telekinapath, no, telepanath, no… It’s like you’re that x-men dude! The bald one! » Et that’s damn impressive. « Except that you’re not bald, » souligne-t-il avec un doigt levé, un haussement d’épaule avant de se diriger vers le salon, de s’asseoir par terre pour lui laisser le canapé, le chien ne sachant plus de quel côté aller. « I’m glad you’re here. » La voix presque redevenue sobre même si lui est loin de l’être, la voix plus posée, ayant perdu ces élans aiguës d’excitation.
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MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:11

Elle aurait dû s'en douter. Corey, il n'a pas les idées claires, et sa présence le surprend même. L'appel, ce qu'ils se sont dit, le fait qu'elle arrivait, tout semble lui être sorti de l'esprit. Et elle, elle est là, Art, bien sûr qu'elle est là, elle a accouru aussitôt qu'elle a eu trouvé une excuse semi valide pour le faire. Elle est là, et peut-être bien qu'il ne s'en souviendra même pas, ou par bribes, ou comme d'un rêve alcoolisé. Il croira peut-être qu'elle est venue d'elle-même, tout pardonner, tout oublier. Le plan est imparfait, pour ne pas dire complètement bâclé, et une vague de gêne lui monte aux joues, qui rosissent, rougissent, et elle enfonce son nez dans son écharpe pour le masquer (pas que Corey semble remarquer grand chose dans son état actuel). Son cœur n'a pas le temps de retomber, pourtant, face à l'excitation dont il a fait preuve en ouvrant la porte, la syllabe de son prénom exagérément prolongée, le regard brillant, et un geste retenu dans sa direction. Retenu, parce que, même comme ça, maintenant, il n'en oublie pas la façon dont elle préfère (préférait) qu'il se comporte. Le cœur fait un saut périlleux, mais elle se contente de croiser les bras devant elle, comme pour les séparer, se mettre en retrait — un peu tard. « Yeah, you... » Elle hésite, pas certaine que la réflexion vaille la peine d'être faite, mais une partie d'elle insiste pour clarifier les choses — bien qu'elle pourrait parier qu'il ne s'en souviendra pas, ne l'entendra peut-être même pas. « You called me, actually. » Il est déjà passé à autre chose, Corey, à la recherche du chien; déjà en train de faire la fête entre ses mollets. Elle esquisse le premier sourire qu'elle ne s'est pas forcée à faire disparaître, le dos courbé pour déposer quelques caresses dans le pelage clair. Elle pourrait prendre la golden dans ses bras et la couvrir de baisers, mais elle essaie de montrer un minimum de retenue, avec lui, avec ce qui est à lui, ou lié à lui, et ce qu'elle n'a pas encore tout à fait décidé de laisser revenir dans sa vie à elle. Même s'il s'agit de Peaches. Acceptant finalement la suggestion, elle entre, refermant doucement la porte dans son dos. « Charles Xavier », répond-t-elle distraitement aux divagations de Corey, les yeux levés au ciel avec un demi-sourire une fois qu'il a le dos tourné, et elle lui emboîte le pas vers le salon. C'est un nouveau pincement au cœur, que de savoir se repérer si aisément dans l'appartement. Elle connait l'endroit, mais la personne ? The jury's still out. « And yup, not bald, wasn't sure you'd noticed. » Elle est juste derrière lui, prête à l'empêcher de se prendre un mur (ou le sol), mais il navigue mieux les lieux et trébuche moins que ce à quoi elle s'attendait. Et elle parle, encore, répond à ses bêtises comme pour s'assurer que ce sera tout ce dont ils discuteront. Elle n'a peut-être pas espéré assez fort, à peine assis, il reprend. « I’m glad you’re here. » Elle toussote, appelle le chiot à ses pieds pour gagner du temps, la main qui se perd dans son poil et les mots qu'elle fait mine de lui adresser. « I'm glad too. » Bas, peut-être suffisamment pour ne pas parvenir aux oreilles de Corey. Et elle l'est, contente d'être venue, malgré la pointe d'angoisse, la conscience que rien, absolument rien, n'est réglé ou aisé dans leur situation. Contente de le voir, de pouvoir jauger son bien-être, l'état de ses blessures, et voir Peaches — surtout ça, dira-t-elle à qui le demandera. « How are your ribs, then ? You can't be comfortable down there, don't you want to go to bed ? » Si elle se souvient correctement de sa propre rémission après un séjour à l'hôpital, il n'en est pas encore au stade de pouvoir se permettre le genre de contorsions que lui demande le fait de s'asseoir à même le sol. Elle s'est déjà levée, Art, plus pour avoir l'impression de faire quelque chose que pour le forcer à bouger, mais elle n'est pas pour autant disposée à l'entendre refuser.
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marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it Empty
MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:13

Il ferme un oeil, les sourcils qui se toucheraient presque — ah, he called her. Doesn’t remember it. Mais pourquoi mentirait-elle, Art ? Elle n’est pas comme lui, n’est pas lui d’ailleurs, alors il assume qu’elle dit la vérité, malgré le doute qui s’est installé sur son visage parce qu’il voudrait bien se rappeler de ce qu’il a dit, fait, de s’il lui a déjà demandé de venir (il suppose, elle est là). La pensée déjà oubliée la seconde suivante, tout devenu trop confus pour son esprit — il a trop de choses qui lui viennent, tout ce qu’il doit dire, et puis Peaches et puis ce qu’il doit faire et ce dont il doit parler, pas à elle forcément mais à quelqu’un et puisqu’elle est là, Art, c’est encore mieux si c’est à elle qu’il se confie. Il a encore une main sur la poignée, l’épaule appuyée contre la porte toujours ouverte quand Art caresse Peaches et il sourit car c’est sûrement son image préférée, juste celle-là, juste ici. Peaches et Art ensemble, comme si l’une vivait avec eux, comme si elle rentrait juste du boulot et qu’elle leur avait manqué sur une journée. Son front se repose contre le chambranle un instant avant qu’il ne passe à autre chose, les mots s’emmêlant, les voyelles prenant la place des consonnes sur sa langue et il fronce les sourcils, cette fois-ci pour de vrai. Les doigts qui frottent, claquent quand elle prononce le nom qu’il est incapable de retrouver. « Yeah, him! Chaaarles. » Il se prend des accents britanniques et un air un peu plus pincé sans savoir pourquoi si ce n’est que ça le fait rire, glousser encore, encore. « Charles, Charlie, Chuck. » Les surnoms tous débités les uns après les autres et il glousse toujours, s’imaginant le professeur se faire appeler différemment selon les élèves. A moins qu’il ne soit pas professeur ? Il n’a souvenir que du film, de la pièce géante et vide et du casque sur un crâne chauve et de celui avec les griffes et la funny haircut. L’impression qu’ils sont tous plus ou moins des enseignants dans ce palace. « Course I noticed, I’ve got good eyes. » C’est qu’il s’offusque, une main à son coeur et l’air outré bien qu’il lui tourne le dos, les poignets ne tardant pas à rouler quand il change encore de sujet comme pour animer la conversation et il s’installe, d’abord assis en tailleur avant de tendre les jambes. Le regard qui se lève vers elle, Art, la douce, la gentille, la trahie — et il a ce pincement au coeur qui lui est devenu habituel depuis des semaines de silence forcé, depuis l’hôpital et la vérité éclatée. C’est elle qu’il continue de regarder de ses yeux semi-absents par l’alcool et le médicament, elle toujours même quand il aperçoit, du coin de l’oeil, Peaches qui se niche aux pieds d’Art. Il croit l’entendre répondre mais n’en est certain, voudrait lui demander quoi, mais la question s’éteint sur ses lèvres et il n’insiste pas. « They’re… » Le mensonge qui ne lui vient pas parce que ses côtes ne vont pas bien — les rougeurs sur son abdomen plus tôt dans la journée le lui ont prouvé et la douleur qui le lance constamment et a provoqué sa prise d’antidouleur le prouve. « They’re okay, » qu’il termine finalement parce qu’une partie de lui ne veut pas qu’elle s’inquiète et que c’est juste aujourd’hui qu’il souffre, que la veille, il allait presque bien et que le lendemain, il ira sans doute presque bien aussi. « In a minute. » La fatigue lui tombe dessus et il esquisse un sourire. « Please ? » Juste une minute supplémentaire parce qu’il aime son sol, Corey, il aime s’y installer et regarder son plafond et ne rien faire d’autres. Il tend les bras vers la pointe de ses pieds, le gémissement qu’il laisse échapper lui rappelant que ce n’est pas une bonne idée et il s’allonge finalement, retrouve sa position d’il y a quelques minutes, les yeux clos cette fois. « You should try, the floor is very comfortable. » Ce n’est pas vrai, il sait qu’il aura mal au dos et à la tête et aux épaules s’il reste trop long étendu à même le sol. « Art ? » Qu’il appelle doucement, comme au téléphone. « I hope you know that I - no matter how long it takes you to forgive me and even if you never do, I hope you know that I’ll always care about you and be there for you. » Il lève un bras, laisse ses doigts danser dans l’air au rythme de la queue de Peaches qui bat contre le canapé. « We should put some music on! » L’idée qui le traverse, fulgurante et géniale (selon lui) et il rouvre les yeux soudainement, l’aveu loin dans son esprit tandis qu’il cherche son téléphone sans bouger de sa position et ses doigts le trouvent finalement et il le déverrouille difficilement, plisse les yeux à cause de la luminosité. Il ouvre un lecteur de musique, appuie sur play à l’instant où l’objet glisse de ses mains et lui tombe sur le nez. « Ouch, » qu’il se plaint avant de récupérer son cellulaire, de lancer la musique. Un sourire étire ses lèvres et il dodeline la tête toujours contre le sol. « Do you play music, Art? » La répétition de son nom qui l’amuse, comme pour appuyer le fait qu’il le connaisse ou simplement parce qu’il aime le prononcer et l’entendre être prononcé à voix haute.
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marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it Empty
MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:13

Elle observe ses traits momentanément déformés en l'expression de sa surprise, de doute aussi peut-être. De toute évidence, il ne se souvient de rien, pas même lorsqu'elle lui rappelle la raison de sa présence — ou l'excuse qu'elle prend pour raison. L'hésitation et l'embarras grandissent au fond de son être, la crainte de s'imposer, qu'il interprète mal sa présence. Mais serait-ce vraiment une mauvaise interprétation, ou seulement la vérité éclatant au grand jour avant qu'elle ne l'ait acceptée ? Corey, il est déjà ailleurs, et elle ne saurait trop dire si elle est plus soulagée ou déçue. Déçue qu'il ne creuse pas plus loin, ne soit pas en état de le faire sans doute, et ne se souvienne pas le matin venu qu'elle est venue pour lui, qu'il n'a eu qu'à demander. Et pourtant soulagée de ne pas avoir à y faire face, pas tout de suite, pas ce soir, à cette inévitable décision, celle qui lui donne l'impression de ne pas avoir d'issue, ou tout du moins pas parfaite, pas certaine, et puis potentiellement désastreuse dans tous les cas. L'impression de tirer un trait sur quelque chose qui pourrait si bien fonctionner, uniquement par peur, comme elle l'a si souvent, trop souvent, déjà fait. L'impression d'accepter et pardonner ce qu'elle ne devrait pas avoir à supporter, plus maintenant, plus jamais. Mais il s'agit de Corey et, Art, elle le croit. Elle essaie de croire en son propre instinct, aussi, la façon dont elle a tout de suite su qu'elle lui ferait confiance, même si la pratique a pris plus de temps, et le fait qu'elle ne s'était jusqu'à tout récemment jamais trompée. Alors peut-être ne s'est-elle pas non plus trompée cette fois-ci, peut-être que les choses se sont simplement trop mélangées, compliquées, peut-être que, Corey, il n'est pas ce qu'il fait, ce qu'il a fait, mais plutôt la façon dont il a mis leur relation et plusieurs aspects de sa propre vie en péril pour enfin lui dire la vérité. A moins qu'elle ne se soit convaincue toute seule de tout cela à force de trop vouloir faire coïncider ce qu'elle ressent et leur réalité, et la voilà qui doute à nouveau en le regardant s'éloigner, en l'écoutant raconter n'importe quoi. Il est bien loin de toutes les considérations qui lui tournent sous le crâne, à elle, l'esprit semblerait il bloqué sur un personnage des x-men, et elle a déjà perdu le fil (si tant est qu'il y en ait eu un pour commencer). Elle n'est pas aussi amusée par ses élucubrations qu'elle le serait d'ordinaire, mais un sourire trahit tout de même la tendresse tandis qu'elle le laisse terminer de divaguer, silencieuse pour éviter de le relancer dans une digression. Et il s'assied, un sérieux semi retrouvé, comme s'il réalisait seulement qu'il s'agit d'elle, se souvenait seulement de ce que cela implique, de ce qu'ils ont été, ce qu'ils se sont dits, ce qui s'est produit. Ce qu'elle ne parvient pas à faire passer, le goût toujours bien présent sur sa langue, acide. Elle se concentre sur Peaches, alors, parce que c'est plus facile, d'autant plus en l'état actuel de Corey (de quoi se souviendra-t-il ? La discussion en vaut elle la peine, là, maintenant ?). Ce n'est pas comme si elle avait les mots pour exprimer ce qu'elle ressent, de toutes manières, Art, pas encore, peut-être jamais. Ce qu'elle sait, par contre, c'est qu'elle s'en fait pour lui, lui et ses côtes abîmées, là où les hématomes qui lui avaient retourné le coeur ne sont plus. « They're not. » Ce qui n'attend pas vraiment de réponse, mais elle sait qu'il ment. Non seulement parce qu'elle le voit grimacer, mais parce qu'il ne peut pas aller bien, et que les médicaments qu'il prend encore en sont l'indication claire. Et puis parce que cette blessure, elle l'a vécue, elle aussi, et que parfois, cette douleur là, elle a le sentiment de pouvoir encore la ressentir. Elle hoche cependant la tête, Art, lorsqu'il demande quelques instants supplémentaires avant d'aller se coucher. Quelques instants avant qu'elle ne s'en aille, aussi, se promet elle, même si son premier instinct serait de veiller sur lui, même si tout lui dit de rester, même (ou surtout) la façon dont il se meut sans réfléchir et éprouve ses blessures. Elle serre les dents, le quitte des yeux pour chasser les images d'il y a ces quelques jours, semaines. Mais impossible d'y échapper, pas ici, pas avec lui. Alors qu'elle s'apprête à refuser sa proposition de s'allonger sur le sol, il appelle à nouveau son prénom, et tout lui tombe dessus, comme à chaque fois. Les mots la prennent de court, ils ne devraient pourtant pas, pas vraiment, mais il lui paraissait, il y a encore une minute, si loin de toute cette (leur) histoire et de l'état d'esprit propre au sujet qu'il amène. Et qu'il oublie, aussitôt. Elle se rassied, Art, les larmes qui montent bêtement aux yeux, la conscience de s'être mise toute seule dans cette situation. Ravalant l'émotion qui lui noue la gorge, elle sait qu'il est inutile de revenir à cet aveu, celui qu'elle ne risque pas, pour sa part, d'oublier de si tôt, et le regarde perdre son téléphone, qui s'écrase sur son visage, puis se mettre à bouger la tête au rythme d'une chanson qu'elle ne connait pas, et elle ne peut qu'avoir un pauvre sourire pour cette façon qu'il a de toujours la faire rire, même malgré lui, et surtout malgré elle. Elle est surprise par la question, pas tant parce qu'elle sort de nulle part que parce qu'elle avait un peu l'impression qu'il avait oublié sa présence au profit de la musique. « I do. » La voix ne suit pas et elle toussote, s'éclaircit la gorge, reprend: « I do, I'm learning the piano. » Sa voix ne se fait plus entendre, le morceau passe lentement, et elle finit par se laisser glisser du canapé pour attirer Peaches, qui a entrepris de grimper sur l'abdomen de Corey, à elle. Le chiot investit ses genoux et lui permet de se détendre. Finalement, elle attrape le téléphone pour lancer un nouveau morceau. « I'm playing this », elle informe, alors que les premières notes de blood bank par bon iver résonnent. « Or trying to play it. »
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MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:15

Les pensées divaguent, passent d’une idée à l’autre, sans cohérence, sans fil conducteur et Corey, il se laisse simplement porté par le flow qui lui vient au fur et à mesure, prononcé chaque mot qui traverse son esprit, incapable de faire la différence la parole et les pensées, persuadé d’en garder une partie pour lui quand il tonne et affirme et admet entre les murs de son appartement. Même ainsi, couché sur le sol, il n’arrive pas à s’arrêter, une idée en entraînant aussitôt une autre, sur un sujet bien différent et il passe de ses côtes, la douleur, des étirements qu’il devrait faire plus régulièrement (ou du sport auquel il devrait se remettre, vraiment) à Art, sa douceur, sa présence, l’effet qu’elle a, sur lui, qu’elle le veuille ou non et à cette certitude qu’il sera toujours là pour elle — et il veut qu’elle le sache, Corey, que Art sache qu’elle pourra toujours compter sur lui, même si elle décide de ne plus jamais lui adresser la parole, de ne plus le revoir, de retourner comme avant qu’il ne s’invite dans sa vie. Qu’elle n’aurait qu’à composer son numéro, prononcer son nom et il viendra, bien sûr qu’il viendra, comment pourrait-il en être autrement ? Et il voudrait qu’elle devine ce qu’il ne dit pas, pas tout de suite (ce qu’il a déjà oublié avoir déjà admis à voix haute, dans d’autres circonstances, déjà prononcé), ces mots qu’il voudrait lui susurrer à l’oreille jusqu’à ce qu’elle le croit lui et pas un autre, lui et pas ses actions stupides, lui et pas ce type d’avant l’hôpital. Mais il a conscience, au moins vaguement, que ce n’est pas vraiment le moment, pas la bonne soirée et que c’est même contraire à la promesse faite de la laisser souffler, respirer sans lui alors il se tait, ravaler les mots qu’il lui soufflera une prochaine fois. Et comme chaque idée qui lui traverse, celle de la musique surgit du néant, les actions enchaînées pour finalement percer le silence de l’appartement par autre chose que ses discours insensés et il ferme les yeux, se laisse bercer par le rythme, la respiration de Peaches qui se calme brièvement, presque emportée par le sommeil. Les doigts jouent les notes dans l’air, un instrument qui n’existe sans doute pas parce qu’il a toujours été meilleur en tant que air guitariste et air pianiste et air batteur qu’en véritable musicien, Corey et il lui vient l’idée que Art, elle, doit être douée — c’est qu’il ne peut l’imaginer autrement que douée de talent, qu’avoir un côté artistique qu’il pourrait lui envier s’il ne l’admirait pas tant, s’il n’était pas autant conquis par toute sa personnalité. Dans son flanc, le museau de Peaches et bientôt, ses pattes sur son estomac, son abdomen, il glousse, Corey, entend vaguement le sofa, comprend que Art change de position et il se demande si elle s’allonge mais n’a pas le courage d’ouvrir les yeux — la peur, peut-être, qu’elle ait disparu s’il le fait, de s’apercevoir qu’elle n’est pas vraiment venue, qu’elle n’est pas là, ne l’a jamais été. Et puis le poids de son chien disparait et il inspire, Corey, presque profondément ce qui s’avère une mauvaise idée, alors que la voix de la jeune femme résonne à ses oreilles. « I knew it, » qu’il marmonne pour lui-même quand bien même n’en avait-il aucune idée il y a encore quelques secondes. Il n’aurait pas deviné le piano plus qu’un autre instrument mais ça lui va bien, décide-t-il, ça s’accorde à elle, à qui elle est et il approuve d’un hochement de tête qui coince ses cheveux sous son crâne. Un silence bref avant qu’une nouvelle musique ne s’empare de la pièce et il ne répond pas tout de suite, Corey. Il s’imprègne du morceau, de chaque note, essaie d’imaginer juste le piano, incapable de se concentrer sur les paroles, le sens de la mélodie. « Sure you’ll play it in no time. » C’est qu’il a une foi inébranlable en elle, Corey, qu’il la sait capable du meilleur, capable de tout ce qu’il y a de bon et il ne doute pas de son talent. De nouveau, il inspire, la mélodie se termine et il ouvre enfin les yeux. Tourne la tête pour découvrir non pas Art sur le canapé mais à même le sol elle aussi et il a le regard qui s’adoucit, le coeur qui se gonfle, le sourire qui se forme, se fige, s’estompe. « Alright. Ready to go to bed now. » Il voudrait pourtant pouvoir rester là, ainsi, une éternité, figé dans le temps, l’espace, rien d’autre qu’eux trois (peut-être autorisa-t-il un petit écart le temps que l’un d’eux aille récupérer Whit pour que la famille soit complète). Il roule sur le côté pour pouvoir s’aider du sol et se redresser petit à petit, mais ce n’est qu’avec l’aide de Art qu’il parvient finalement à se mettre complètement debout. Il a un bras autour de ses épaules, le rappel de l’hôpital qui passe brièvement devant ses yeux sans qu’il en ait véritablement conscience et c’est sur elle qu’il s’appuie légèrement le temps de la guider à travers l’appartement. Ils parviennent jusqu’à la chambre et il se laisse tomber sur le lit, d’abord assis, rapidement allongé, ne prend pas la peine de tirer les couvertures. Il reste sur le dos, une, deux, trois secondes, avant de se tourner pour faire face à Art, Peaches déjà nichée au milieu des draps, le museau sous l’oreiller, prête à jouer ou à s’endormir, il ne sait pas bien. « Oh, I forgot the toy… Nevermind, I’ll take care of it in the morning. » Les mots de moins en moins articulés, adressés à lui-même tandis que ses yeux se referment, que le sommeil lui vient. Et, rapidement, il sombre dans l’inconscience totale.

Il croit entendre Peaches gémir ou couiner, croit la sentir qui cherche à le tirer du sommeil difficilement. Il grogne, Corey, lui marmonne de retourner dormir, tend le bras pour l’attraper et la ramener contre lui mais sa main touche une épaule plutôt et il achève de se réveiller brutalement. Il se redresse, la tête cogne, il porte une main à sa tempe qu’il masse doucement, aperçoit une silhouette allongée à côté de lui et il commence à paniquer, Corey. Who’s this and why can’t he remember bringing someone home and oh dear god here’s to hoping he didn’t do something stupid. Mais la forme se retourne et il reconnait (croit reconnaître ?) les traits de Art. Il fronce les sourcils, lance un regard à Peaches qui l’observe, semble vouloir confirmer qu’il s’agit bien de la seconde humaine qu’elle a adopté, décide de se lever plutôt que de prendre le risque de réveiller la jeune femme. Dans le salon, il trouve son téléphone sur le sol, le récupère, regarde les derniers texto échangés — aperçoit un appel de plusieurs minutes avec celle qui dort maintenant dans son lit et il sent une vague de culpabilité le submerger. C’est qu’il ne se souvient pas avec exactitude ce qu’il s’est dit mais il est persuadé que c’est de sa faute (c’est lui qui a appelé) si elle est là, maintenant et il se demande bien ce qu’il a pu inventer comme prétexte pour la forcer à venir. Il s’insulte doucement avant de remplir la gamelle de Peaches qui arrive au pas de course, fonce dans ses jambes sans douceur aucune et se précipite sur la nourriture comme une affamée. Lui, il se force à faire un café, à sortir brioche, confiture, jus et tout poser sur la table avant de prendre place. Mais sa cuillère tourne sans fin dans le liquide brun alors qu’il essaie de se souvenir — il pense avoir parlé de comics à un moment donné, se souvient de la douleur de ses côtes (quand, maintenant, elle est secondée par une douleur dans toute sa colonne vertébrale) et il se prend la tête entre ses paumes. « What have you done, » qu’il murmure pour lui-même et il reste un instant dans cette position, à souffler, à essayer de provoquer des souvenirs, des images, des bribes de quelque chose. Quand il se redresse, Art est là, à l’ouverture de la cuisine et il tressaute, un peu. La pensée qu’il pourrait s’y habituer, à cette image de Art chez lui, de si bonne heure, Art encore décoiffée de sa nuit, Art déjà éblouissante dans la lumière matinale, le traverse brièvement avant qu’il ne trébuche à moitié de sa chaise en voulant se relever. « Hey, hm, I made coffee but I think I have tea somewhere or I can go buy some if you’d like. And there’s… Stuff to eat. » Il désigne la table dressée, presque dressée, se précipite vers un placard pour en tirer une tasse qu’il dépose sur la table, place située en face de lui et il retient les mots qui voudraient lui échapper — make yourself at home. Il laisse un blanc s’installer, suit la jeune femme des yeux avant de se rappeler de respirer de temps en temps. « I, hm, I’m sorry. About last night, I - I wasn’t - I guess they’re right when they say not to mix alcohol and meds. » Il essaie de rire mais ça sonne faux, même à ses propres oreilles, alors il se gratte la nuque et se rassoit, lentement.
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marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it Empty
MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:16

Le coeur effectue des soubresauts à chaque fois qu'il reprend la parole, comme dans l'attente de mots spécifiques, magiques, qui pourraient tout arranger. Une preuve qu'il ne divague pas autant qu'il n'y paraît et que peut-être, peut-être, le moment est venu de discuter. Malgré ses craintes, elle n'aurait besoin que de cela, Art, un signe, l'impression que c'est maintenant — parce qu'elle ne voit pas quand, sinon, quand elle reviendra, quand ils se reverront, si la situation ne les y force pas. Elle n'aura plus le même courage que ce soir, ne se fera plus happer par un appel désespéré. Une fois, pas deux. Et pourtant, avec Corey, elle ne devrait jamais dire jamais. Elle devrait savoir qu'il fait exception, chaque fois, et que, pour lui, pour eux, il se pourrait qu'elle ait plus de courage qu'elle ne le croit, plus de ressources en lesquelles puiser. Surtout lorsqu'il se déclare, comme ça, toujours prêt à répondre à l'appel, à accepter qu'elle ne le pardonne pas. Elle pourrait y entendre les mots qu'elle n'a pas su lui renvoyer, trois foutus mots qui brûlent tout sur leur passage mais qu'elle ne se permet pas, toujours pas, surtout pas. Le pardonner, elle voudrait lui dire que ce n'est pas ça, pas tout à fait, que c'est plus compliqué et plus bête à la fois, mais les mots ne viennent pas et c'est sûrement mieux, ce soir, alors qu'il passe déjà à autre chose, les pensées sautant toujours d'une idée à l'autre dans un ballet aussi frustrant qu'attendrissant. Il y a encore tout ce qu'il ne sait pas, Corey, tout ce qu'elle croit pouvoir sentir planer au-dessus de sa tête. Leurs têtes, s'il devait partager le fardeau, si elle osait le laisser faire. Elle avait presque lâché prise, avant l'accident, accepté qu'il voit tout ça, sache tout ça, mais la fenêtre d'action, aplomb et certitude s'est close aussi vite qu'elle s'était entrouverte et, si elle ne parvient pas à douter de lui autant que certains voudraient qu'elle le fasse, elle est très loin de se fier à elle-même. Ce soir, ça n'a plus d'importance, la musique prend le pas sur toute conversation sérieuse et, Art, elle en est aussi soulagée qu'inquiète. Impossible de s'en empêcher, de réfréner les questions: revisiteront ils le sujet, quand, comment, en aura-t-elle l'énergie, et lui l'envie ? Est-ce qu'il n'a pas déjà assez donné, Corey, suffisamment essayé ? Peut-être était ce maintenant, qu'elle devait répondre, au dernier appel, peut-être qu'elle a échoué au test, trop lente, trop secouée de doutes. Peut-être qu'il se souviendra bien mieux que ce qu'elle pense, de son silence.
Mais la musique, maintenant, prend toute la place, et elle se laisse happer par le moment de paix, Corey et Peaches qui pourraient tout aussi bien s'être endormis et elle, spectatrice, le coeur qui s'emballe, le regard qui voudrait, plus que jamais, mémoriser la moindre parcelle d'image, le plus infime détail. Elle pourrait si aisément les rejoindre, oublier, s'oublier. Elle pourrait se glisser auprès d'eux, pas un mot (y'en aurait-il vraiment besoin ?), mais laisse à nouveau le moment passer. A la place, elle récupère le chiot pour l'empêcher de piétiner les côtes encore fragiles de Corey, et se laisse bercer par la chanson. Elle la connait par coeur mais, contrairement à ce que semble penser le Wilcox, elle est encore loin de la maîtriser au piano. Pour l'heure, elle ne s'inquiète pas de ça, se contente de la partager avec lui. C'est amplement suffisant, là, maintenant, que de le regarder absorber la mélodie, jusqu'à la dernière note. Elle a cette pensée fugitive qu'elle pourrait la lui jouer, chasse l'idée tandis qu'il bat des paupières et qu'elle s'empresse de rapporter son attention sur Peaches. Il annonce alors être prêt à dormir, elle retient un sourire en l'imaginant en enfant capricieux, sourire qui disparaît de lui-même puisque cela annonce également l'heure de partir, pour elle. Il serait temps, elle en a vaguement conscience, même si la douce parenthèse musicale a eu raison de ses dernières défenses. Debout et prête à l'aider à se relever, l'esprit, évidemment, ne rate pas le parallèle, souvenir de l'hôpital, pincement au coeur. Le bras à sa taille, leurs côtes qui se frôlent, leurs jambes qui manquent de s'emmêler, les doigts qui n'osent pas serrer, la main libre qui pourrait s'emparer de celle qui encercle ses épaules mais n'en fait rien. Il n'a pas besoin d'être à ce point soutenu, à vrai dire, elle le sent la guider plus que l'inverse, mais elle ne le lâche pas avant qu'il ne décide de lui-même de s'affaler sur le lit. Il ne perd pas de temps pour s'installer, et elle contourne le matelas afin de remonter les couvertures, le chien en profitant pour se caler en partie sous l'oreiller, et elle s'assied près de celui resté vacant. Deux minutes, qu'elle promet mentalement, le temps qu'il s'endorme. Il marmonne à propos d'un jouet, le fameux jouet, cause initiale de tout ce trouble, qu'elle n'avait elle-même plus du tout en tête à l'arrivée. « It's fine, just sleep. » Les deux minutes passent, elle bâille, Peaches a réussi à ramper jusque sur ses genoux, et le bras tendu de Corey est si proche qu'elle s'attend à le bousculer au moindre mouvement. Deux minutes de plus, then, juste le temps qu'il change de position, et elle s'éclipsera. Le mouvement ne vient pas, ou le sommeil la rattrape avant.

Le réveil est doux, des bruits lointains qui lui parviennent aux oreilles et la tirent progressivement du sommeil. Sommeil dans lequel elle ne se souvient pas avoir sombré et, aussitôt que son dernier souvenir de la veille lui revient, par bribes et puis entièrement, elle se redresse brusquement. A ses côtés, personne, rien que les draps rabattus à moitié, souvenir de quelqu'un qui se serait faufilé hors de là en s'inquiétant de ne pas l'éveiller. Ses lèvres s'étirent malgré elle, elle profite de cette solitude pour apprécier le geste (pas qu'elle se serait attendue à autre chose de sa part) et remettre ses idées en place. De toute évidence, Corey sait qu'elle est là, inutile de tenter de fuir une confrontation matinale. Comment expliquer, cela dit, sa présence, et pire, le réveil à ses côtés là où elle aurait dû s'en aller dès qu'il a touché l'oreiller. Plus, mais elle doute qu'il pose la question, comment se fait-il qu'elle se soit aisément endormie et ait si bien dormi que les réveils de Peaches et Corey n'aient pas suffi à la relever en sursaut. Sa théorie sur le sujet lui fait se prendre le visage entre les mains et inspirer longuement. Dans un même geste, elle passe les doigts dans ses cheveux, voudrait se rendre un minimum présentable mais, si elle se souvient bien, pas de miroir sans passer par le couloir, et donc se faire remarquer par le propriétaire des lieux. Autant ne pas se compliquer la tâche, et arracher le pansement sans attendre. Plus vite ce serait fait, plus vite elle pourra partir. Ses jambes balancent sur le côté, elle touche le sol et réalise qu'elle a ôté ses chaussures à un moment (lequel, elle n'en a plus la moindre idée). Elle les récupère dans une main, tourne sur elle-même pour vérifier qu'elle n'oublie rien, et franchit la porte de la chambre, laissée ouverte. Elle l'aperçoit la première, Corey, dans une position identique à la sienne il y a quelques minutes et quelque chose lui dit qu'ils ne vont faire que se renvoyer la balle, chacun certain que le tort est sien. Mais, Art, elle était la plus lucide d'entre eux, hier soir. Elle sait que le tort est sien. Pas le temps de l'avouer, d'expliquer puis de filer, c'est lui qui parle le premier, invite à ce petit-déjeuner déjà dressé qu'elle n'avait pas tout à fait aperçu, et elle sent ses résolutions s'effondrer à nouveau. Décidément. Il récupère même une seconde tasse, s'attend de toute évidence à ce qu'elle prenne place, et elle le fait, elle ne sait pas pourquoi, se meut sans qu'aucun mot n'ait encore quitté ses lèvres si ce n'est un faible hey, à peine audible, en réponse au sien. Elle s'assied mais ne touche à rien, les mains serrées sur ses genoux, un sursaut lorsque Peaches effleure ses mollets et la ramène à la réalité. Comment est-elle supposée annoncer son départ, maintenant ? Machinalement, elle caresse la golden, désormais hissée de deux pattes contre sa cuisse gauche, et son regard ne revient à Corey que lorsqu'il s'assied à son tour. « It's okay, you were really out of it, it's not your fault. » Et elle, quelle est son excuse ? Elle suppose que les mots sous-entendent suffisamment ce qu'elle voudrait dire: it's hers. C'est tout ce qu'elle parvient à énoncer avant que cela ne devienne trop, impossible de s'expliquer, le regard balaie la table et, si la faim lui étreint bel et bien l'estomac malgré tout, elle secoue la tête, un regard confus croisant celui de Corey. « You shouldn't have bothered, I'm not... I can't stay. » Elle reste pourtant assise, la logique et le reste bataillant autant de la veille au soir. « I'm sorry, I shouldn't have spent the night, it's... » Weird est probablement le terme qui devrait franchir ses lèvres mais, plus elle reste là, face à lui à la table de sa cuisine, moins cela paraît étrange. Pas que leur soirée ait été normale à un quelconque moment, mais eux, ça, se réveiller ensemble et manger ensemble, elle ne peut s'empêcher de trouver à la scène quelque chose de naturel.
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MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:17

Il ne sait plus vraiment ce qu’il dit — il ne sait plus vraiment ce qu’il dit sauf quand il s’agit de lui assurer, de lui promettre, d’être toujours là, de toujours tenir à elle à ce point-là. Et peut-être qu’il ne peut pas vraiment le lui jurer, peut-être qu’il ne peut pas vraiment affirmer quoique ce soit sur l’avenir de ses sentiments pour elle, que c’est idiot de le faire, de vouloir lui promettre l’aimer toujours, forever, until the very end, sauf qu’il a cette certitude qui bat entre ses côtes, qui est la raison même de battre de son palpitant et ce soir, ça lui suffit. Ce soir, il n’est, de toute façon, pas assez lucide pour extrapoler, pour analyser la promesse faite, juste qu’il a besoin qu’elle le sache, qu’elle sache qu’elle peut l’appeler, demain, dans trois semaine, six mois et bien vingt ans — il sera là, Corey, il répondra présent parce que c’est elle, c’est Art et qu’il est lui et qu’il l’aime et que là, il ne voit pas comment il pourrait en être autrement, comment il pourrait en aimer une autre après elle et surtout pas maintenant qu’il sait qu’il l’a perdue, malgré tout. Malgré lui. Mais l’instant de sérieux, de vague lucidité s’estompe et il délire à nouveau, la fatigue commençant à lui tomber dessus malgré son envie de tenir, de rester éveillé encore un peu, encore longtemps, juste pour pouvoir profiter de la présence de la jeune femme, de la musique, de Peaches qui réchauffe son flanc avant qu’elle ne s’éloigne pour aller retrouver Art. Et alors qu’il imagine sans difficile un immense concert, une salle pleine à craquer, venue spécialement pour venir applaudir la jeune femme, pianiste de talent au moins dans son imagination, la mélodie s’arrête et il prend conscience qu’il est temps pour lui d’arrêter de retarder l’inévitable. Il en aurait presque les yeux qui se ferment d’eux-mêmes alors il se relève, s’aide d’Art, de sa fine silhouette calée juste contre lui comme si la place lui avait toujours été destinée et qu’il leur aura simplement fallu un an et une connerie monumentale pour s’en apercevoir. Las, il n’a plus d’idée de discussion et quand le lit lui apparait, il s’y laisse tomber sans ménagement, note à peine qu’elle est celle qui le borde, l’oblige à remonter la couverture, la pensée traversée par le jouet, le lendemain, et puis des débuts de songe qui ne le marqueront sans doute pas.

Il devrait probablement déjà réfléchir à ce qu’il va lui dire, à Art, quand elle va se lever — parce qu’elle ne peut que se lever, parce qu’ils vont bien être obligés de se croiser. Son appartement n’est pas si grand et il s’est tiré du lit le premier, pour qu’elle n’ait pas à se sentir mal de se réveiller à ses côtés, pour ne pas avoir à se sentir, lui, trop honteux qu’elle puisse le découvrir là, étendu, les yeux rivés sur sa figure endormie comme un stalker. Oui, il devrait peut-être déjà répéter les palabres jusqu’à les apprendre par coeur, au moins pour être prêt, pour balayer tout ce qu’elle pourra avancer sauf les reproches qu’elle pourrait lui faire. Encore une fois, à raison. Mais il n’en a pas le temps, parce qu’il se redresse et qu’elle est là, le malaise lisible sur les traits de son visage mais ça ne fait rien, elle ne lui a jamais paru aussi jolie qu’en cet instant, à peine tirée du lit et chez lui — il aurait pourtant préférer que cette image soit provoquée par d’autres circonstances, qu’il n’ait pas une gueule de bois qui provoque un fond de migraine sur l’ensemble de son crâne, qu’elle ne soit pas si gênée d’être ici, qu’il n’ait pas à rester à bonne distance quand il voudrait pouvoir justement la combler, l’enlacer et il doit se faire force pour ne pas se laisser à imaginer que c’est ce qu’il aurait pu faire, ce qu’il pourrait être en droit de faire, si seulement il avait mieux agit, mieux réfléchi, mieux pensé — été honnête. Alors il sort une deuxième tasse, désigne la chaise, les victuailles, tout, parle et s’active pour ne pas rester à simplement la regarder avec la douleur de ce qui les sépare au fond du regard, pour ne pas ressentir cette peine dans sa poitrine qui lui donne envie de reprendre une bière, de retourner à l’état catatonique de la veille au soir plutôt que d’avoir à ressentir tout ça, une nouvelle fois. Et, à son soulagement, elle s’approche, à petits pas, s’assoit même et il laisse un petit soupir lui échapper, la satisfaction qu’elle ne se mette pas directement à le fuir. Elle le corrige pourtant, il devine ce qu’elle ne dit pas à voix haute et il secoue la tête. « But it is. I called you when I - I promised you I wouldn’t. I broke it and it doesn’t matter what I wanted or how waster I was. I was wrong to drink in the first place and I knew it just as I knew I shouldn’t call you. I put myself first. And I’m sorry. » Il détourne le regard, la voix qui vacille sur la fin, la conviction qui s’étiole parce que s’il l’est, désolé, il sait aussi qu’il serait bien capable de recommencer — l’envie, le besoin, de la voir trop pressant pour qu’il soit en mesure de lutter dans son état. Et il lui trouve des excuses, à Art. Il aurait pu faire n’importe quoi — aurait sans doute été capable de le faire, si ça avait pu lui permettre de l’apercevoir, ne serait-ce que de loin. Il sait ne pas être le meilleur des hommes quand il boit trop et il ne doute pas que le mélange explosif ingurgité la veille n’a certainement pas aidé. « It’s the least I can do, offer you breakfast after you took care of me. » Again, qu’il voudrait préciser, parce qu’il sait ce qu’elle a fait durant son séjour à l’hôpital ; il sait qu’elle s’est occupée de Peaches, qu’elle venait tous les jours le voir, qu’elle a tenu la famille au courant quand ils ne pouvaient pas être présents et qu’il se souvient encore de son regard à son réveil, de ses gestes avant qu’il ne lui dise la vérité. She took care of him when he didn’t deserve it et de ça aussi, il en a conscience, trop conscience peut-être, d’ailleurs. Il sait pourtant qu’il ne devrait pas insister, la laisser partir si elle le souhaite vraiment — mais elle n’a pas bougé, pas même d’un centimètre et il y voit là le signe qu’elle ne veut pas partir, pas tout de suite et qu’il peut bien remplir un verre de jus de fruit frais qu’il fait glisser vers elle. « No, no, it’s okay. I’m… » Il s’interrompt, cherche les bons mots. « I’m better knowing you were safe tonight that you having to go all over Chicago to go back to your place. » Et c’est encore égoïste de sa part — même si ce n’est pas l’entière vérité. Il est plutôt content de savoir qu’elle s’est senti suffisamment en confiance et à l’aise peut-être pour avoir décider de rester (si tant est qu’elle l’ait réellement décidé) — heureux d’avoir pu la voir dès le réveil. Il entreprend de tartiner des toast avec de la confiture, de la pâte à tartiner, pour s’occuper, pour pouvoir concentrer son attention sur quelque chose. « It won’t happen again. Me calling you, drunk and kinda on drugs too. » Il relève la tête pour affronter son regard, pour lui faire la promesse qu’il ne le refera plus et qu’elle puisse le croire, cette fois-ci (mais le pourra-t-elle vraiment quand il ne fait que lui mentir, encore et encore ?). « I hope I didn’t say anything too embarrassing. » Les lèvres qui se tordent en une grimace qu’il maîtrise mal.
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MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:18

Son regard scanne la pièce, cherche des indices. Comme si elle pouvait être ailleurs, comme si elle était capable de s'endormir ailleurs, ou auprès de quelqu'un d'autre — c'est que, même si elle voulait réfuter la possibilité, l'état de l'autre côté du lit ne la laisserait pas faire, quelqu'un était bien là, et ce quelqu'un ne peut être que Corey, qui d'autre pourrait dormir là sans qu'elle n'en soit perturbée, qui d'autre pourrait se lever au matin sans la faire sursauter. Alors qu'elle s'efforce de ne pas y songer trop longtemps, assez longtemps pour perdre tout courage et résolution, elle se lève, guidée bien plus par l'obligation que par une quelconque conviction de pouvoir rendre la confrontation moins gênante. Il est là, à peine a-t-elle tourné à l'intersection de la porte et du couloir, le visage entre les paumes et l'air penaud. Elle voudrait lui dire de se redresser, qu'il va se faire mal au dos, que ce ne doit pas être bon pour ses côtes (et ne devrait-il pas carrément s'allonger ?). Elle voudrait lui dire ce qu'elle n'a pas eu l'occasion d'articuler la veille, ou toutes les autres fois, et qu'elle le pardonne, bien sûr qu'elle le pardonne, et puis pourquoi tout va mal, pourquoi cela prend si longtemps, pourquoi elle panique et s'affole et pourquoi il semble apaiser tout cela. Pourquoi elle est là, ce matin, et serait probablement là le prochain s'il le lui demandait. Il la devance et les mots se perdent. Elle sait qu'elle ne les aurait pas prononcés, de toutes manières, le regard qui fuit vers l'entrée, la porte, l'extérieur, seul endroit où elle pourra réfléchir correctement. Elle s'assied, pourtant, et il y a Peaches qui s'active près de ses jambes, Corey qui finit de dresser la table, quelque chose de si naturel dans cette présence, sa propre présence chez lui, et ce schéma qui pourrait être habituel, s'il n'y avait pas le grand retour à la réalité qui n'attend que de les frapper. « Why ? », commence-t-elle, sans trop savoir où va sa question, ni pourquoi elle la pose. Combler le silence, sans doute. « Why did you do it, then ? Drink, I mean. » Pas que, mais elle ne supporterait pas la réponse à pourquoi m'as-tu appelée en plus de celle-ci. Elle les connaît, de toutes manières, les réponses, ne fait qu'en demander confirmation, comme si ce pouvait être autre chose que difficile. Comme s'il était nécessaire de continuer à se blesser, l'un l'autre, ou peut-être rien qu'elle-même mais il finit toujours collatéral, elle devrait le savoir. Devrait le lui épargner. Elle voudrait pouvoir lui dire que ce n'est pas grave, mais tout ce qui lui retournait le coeur la veille lui revient à l'esprit et elle n'ajoute rien, pas la peine de couronner la pile d'un autre mensonge, ni de lui avouer qu'elle ne regrette pas sa venue, ni par extension les médicaments et l'alcool, aussi mauvaise l'idée était-elle, aussi inquiète était-elle — est-elle. Et peut-elle vraiment s'éclipser, maintenant qu'elle le voit si abattu ? Pas que sa résolution soit particulièrement forte pour commencer, mais il lui complique largement la tâche. Quoi que, si ce n'était pas cela, elle trouverait sans mal une autre raison de s'attarder. « Thank you », souffle-t-elle, luttant pour ne pas le corriger à nouveau, dire qu'il ne lui doit rien, pas alors qu'il souffre encore de ces blessures dont elle est la cause indirecte, pas alors qu'elle sait qu'il a bu pour ça, et à cause d'elle encore une fois. Pas la peine de se renvoyer la balle indéfiniment, bien que cela lui ferait une raison moins douteuse de rester. S'éterniser. A défaut de se servir quoi que ce soit, trouver une énième excuse d'être assise là, de ne pas bouger, se lever, filer, elle voit un verre de jus de fruit glisser dans sa direction et lui offrir exactement cela. Un nouveau remerciement quitte ses lèvres, à peine articulé, peu audible, tandis que ses doigts s'enroulent autour du verre sans pour autant le déplacer. Elle ne peut qu'hocher la tête lorsqu'il assure préférer la savoir en sécurité ici plutôt que dans les rues de la ville à pas d'heure pour rentrer chez elle. Elle aussi, c'est certain, mais pas uniquement par souci de sûreté, il devrait le savoir, elle devrait le lui dire, mais pas aujourd'hui. Rien de plus, aujourd'hui, elle n'a pas les mots, pas le courage, rien que l'esprit qui s'affole et besoin de réfléchir. Besoin de s'éloigner du cadre qui se fait trop familier, la scène comme celle d'une famille, d'un couple, lui qui tartine des toasts comme si les choses étaient aisées. Soudainement moins affamée, elle se remet à chercher comment s'en aller, sans trop brusquer, sans avoir l'air de dire adieu. Un regard pour les chaussures abandonnées à côté de sa chaise. « I know », ça s'extirpe tout seul de ses lèvres, plus pour lui affirmer qu'elle sait qu'il fait de son mieux que par réelle conviction. Elle sait qu'il essaiera, et n'est-ce pas le principal ? Ou peut-être se contente-t-elle de peu, tout ce qu'elle pense mériter, à l'habitude d'encaisser. Mais, en lui, elle n'imagine pas cette même cruauté alcoolisée qu'en une autre figure qu'elle se refuse à lui associer — et, si elle se trompait, elle l'aurait vu la veille. « No, you were... You're fine, you just blabbered on about x-men. » Elle force un mince sourire, porte le jus à ses lèvres histoire de pouvoir dire qu'elle a mangé, ou du moins touché au repas, et se penche pour enfiler ses bottines, amorce un geste pour se lever. « Corey, really... I need to go. I thought. I don't know what I thought but I can't and I wan- need to go. I'm sorry. » Son regard happé par les yeux bleus qui se lèvent sur elle, elle hésite. Est-ce elle, qui se montre cruelle ? Ne peut-elle pas simplement partager un repas ? « I feel... I hope you know I'm not trying to punish you for anything. »
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marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it Empty
MessageSujet: Re: marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it   marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it EmptyJeu 13 Juil - 14:19

Interrompu dans son geste par la question posée avec cette impression que le monde cesse de tourner, est sur le point de s’effondrer. Un mot et il perd ses moyens, Corey ; un mot et il sent ses convictions et son envie de déconner s’envoler, s’effriter, disparaître, pour ne laisser que cette culpabilité lancinante qui déchire son âme, brise son coeur. Why ? Il ne sait pas bien à quoi elle peut faire référence, Art, c’est qu’il y aurait plein de sujet sur lequel il devrait se justifier — pourquoi les mensonges, pourquoi elle, pourquoi l’appel, pourquoi il n’arrive pas à l’oublier, passer à autre chose, pas avoir si mal au coeur dès qu’il pense à elle, se souvient de ce qu’il a fait, brisé avant que quoique ce soit n’ait même débuté. Il assume pourquoi l’avoir appelée, alors, quand il lui en a fait la promesse, quand c’est ce qu’il s’acharne à répéter comme justification de ses excuses qu’il veut qu’elle accepte — qu’il a besoin qu’elle accepte. Celles-ci à défaut des premières. Because I miss you so damn much. Les mots qui cognent contre ses lèvres closes et qu’il n’ose pas souffler. Il le lui a déjà dit, n’est-ce pas ? Qu’elle lui manquait. Mais ça ne change rien à ce qui a été fait, ça ne change rien à sa trahison alors ça ne sert à rien de le lui répéter. Pourquoi, alors, s’être laissé aller à composer son numéro, à avoir attendu qu’elle décroche, avoir trouvé le premier prétexte pour lui demander de venir (de ça il s’en souvient encore un peu, Corey, d’avoir joué sur la douleur, presque minaudé, conscient que c’est Art et qu’elle se serait sentie obligée de vérifier, au moins). Parce qu’il ne sait plus comment tenir debout sans elle, parce qu’il voudrait pouvoir effacer ses conneries, les lui faire oublier, lui demander de lui laisser une seconde chance qu’il ne gaspillera pas, dont il n’osera plus jamais abuser, même, pas s’il doit la perdre à nouveau. Parce qu’elle est devenue un pilier, son pilier, et que tout la lui rappelle. Peaches, bien sûr — Peaches en premier, même, ne serait-ce que pour son nom, mais pour le lien qui s’est établi entre la chienne et le chaton et puis la chienne et Art, aussi. Il lui suffit de les voir toutes les deux pour prendre encore plus conscience de ce qu’il a détruit ; c’est qu’il n’est plus seul dans l’équation, Corey. Perdre Art reviendrait à l’arracher à Peaches, à peiner la golden et il n’est pas bien sûr de savoir comment se le pardonner, ça non plus. Why ? Le mot qui le hante quotidienne, la question qu’il se pose aussi, jour après jour. Pourquoi a-t-il fallu qu’il mente, qu’il joue les lâches ? Mais elle se reprend, Art, ou se complète plutôt et il n’est pas question de ce qu’il a cru deviné — ce n’est pas pour autant qu’il a une réponse à procurer, Corey. Pourquoi la bière ? Parce qu’il avait mal, de partout, et que ça lui a paru être une bonne idée, sur le moment, pour l’atténuer. Parce qu’il en a pris l’habitude pour accompagner sa morosité persistante de ces dernières semaines. Une bière pour chaque fois qu’il se sentira comme un moins que rien. Une bière pour chaque fois qu’il se sentira responsable. Une bière pour tenter d’oublier ce qu’il a fait, ce qu’il n’a pas fait, ce qu’il ne sait pas faire — oublier ses conneries, oublier son impression d’avoir fait un bond en arrière et d’être revenu comme à l’époque, quand la police lui a claqué la porte au nez, quand on l’a déterminé trop immature, trop instable, trop impulsif pour qu’il ait sa place dans les rangs des officiers. Quand il a senti la déception de tout ceux qui l’entouraient à l’époque, ceux qui comptaient vraiment pour lui et qu’il a, là encore, abandonné celle qu’il aurait voulu garder à ses côtés. Il le voit, Corey, ce cycle qui se répète, ce cercle qui le prend en étau et le garde captif et l’empêche d’avancer pleinement. Il voudrait pouvoir se contenter de hausser les épaules, balayer la question comme si elle n’avait pas d’importance, davantage pour préserver Art d’une énième vérité qui pourrait lui donner envie de culpabiliser et pour éviter un mensonge supplémentaire que parce qu’il pense réellement que ça ne compte pas. Car ça compte, non ? Qu’il ait cédé à l’alcool et aux médicaments, la veille, qu’il n’ait pas su tenir. Il voudrait lui dire qu’il ne sait pas exactement et ce ne serait qu’un demi-mensonge mais c’est déjà trop, lui semble-t-il. Trop pour eux. « I — My ribs were hurting, it felt like the painkiller weren’t doing anything and I - I don’t know, I guess I thought that drinking might make me forget about it. The loneliness, the hurt, the boredom, everything. I know it’s no excuse and it’s the coward way out but… Yesterday, I didn’t really care. » Et il n’en est pas fier, aujourd’hui, pas maintenant et certainement pas en lui faisant face à elle. Le coin de ses lèvres voudrait se soulever mais ça ne dure pas, qu’une seconde dans une veine tentative pour la rassurer, comme pour prouver qu’il ne recommencera pas, qu’hier était particulier, la perte de contrôle sur le reste, sur ce qu’il y a dans son crâne et son coeur et son âme, mêlé à la douleur physique trop perceptible pour juste lui changer les idées. Et enfin, il reprend ses gestes interrompus, la table, les toast, les liquides versées, et tout ce qu’il peut trouver et pourrait ressembler à un petit déjeuner qu’il empile sur le meuble, confiture et pâte à tartiner et céréales et fruits et n’importe quoi, tant que ça occupe ses mains, tant que ça lui donne quelque chose à faire. Et les silences reprennent, longs et agonisants et angoissants, même, alors il se force à parler, Corey, la promesse qui lui échappe avec conviction, l’envie de pouvoir se plonger dans ses yeux bruns et de lui dire tellement plus silencieusement. Mais il la voit qui jette un oeil à ses chaussures et il a le coeur qui se fait lourd, un poids qui tombe dans son estomac et il déglutit, difficilement. Don’t go. Il veut qu’elle ne parte pas tout de suite, qu’elle reste encore un peu — la journée ou la semaine entière, même, qu’ils aient le temps de parler pour de vrai, de se dire tout ce qu’ils ont à se dire et qu’enfin, ils puissent tourner la page. Il force la conversation mais il sent qu’il insiste trop, qu’Art n’y est pas, n’y a peut-être jamais été et quand elle se penche pour remettre ses bottines, il sait qu’il est trop tard. Trop tard aussi quand il l’entend amorcer ce want inachevé, remplacé par un besoin — she wants to leave. Il se sent impuissant, Corey, à la voir terminer de se préparer et Peaches qui se déplace pour venir se glisser vers lui comme en préparation du départ, comme déjà prête à venir le réconforter de léchouilles. « No, I, I get it. » Sauf que ce n’est pas vrai, pas vraiment en tout cas — she needs to go, she doesn’t want to be here with him et il ne peut pas lui en vouloir, il n’a pas le droit de lui en vouloir. Il se voudrait plus convaincant, pourtant, être capable de lui offrir un sourire même maigre, ou l’accompagner jusqu’à la porte d’entrée sauf qu’il est paralysée, il est bétonné dans son sol de cuisine et incapable de bouger, incapable de réfléchir et s’il entend ce qu’elle lui dit, il n’arrive pas à y croire totalement. Elle aurait raison de le punir, elle aurait raison de vouloir le fuir pour de bon — et peut-être que son I know était en réalité parce qu’elle avait l’intention de changer de numéro, s’assurer que l’erreur de la veille ne pourra plus se reproduire, qu’importe sa bonne volonté à lui. « Thanks. For coming. I guess. And again, sorry, I — Be safe, okay? » En rentrant et plus tard encore mais il n’arrive plus à parler, les mots se bloquent et les entrailles se retournent, valsent. Parce que ce n’est pas ce qu’il veut lui dire, à Art. Alors il ne dit rien de plus, force ses muscles à lui obéir de nouveau, au moins le temps de l’accompagner jusque dans le couloir où il s’arrête et il ne peut que la regarder, de là. Observer sa petite silhouette se frayer un chemin jusqu’à l’entrée en bloquant l’imagination que ça pourrait juste être un matin comme un autre, elle qui part bosser et lui qui l’attendrait jusqu’au soir — voir la porte se refermer et le silence qui lui retombe dessus, pesant et oppressant. Il vient de la perdre, il le sait. A ses pieds, Peaches couine et il n’ose pas lui lancer un regard embrumé alors il regarde la porte, comme à l’hôpital après son départ, avec l’espoir qu’elle s’ouvre à nouveau mais il n’en est rien.
Et Corey, il ne sait plus comment respirer. Ni s’il y parviendra un jour.

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