AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

 

 marcox #3 // you are the cure for all my scars

Aller en bas 
Scar

Scar

- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 202 CREDITS : av/ burnonfire
- more about me

marcox #3 // you are the cure for all my scars Empty
MessageSujet: marcox #3 // you are the cure for all my scars   marcox #3 // you are the cure for all my scars EmptyJeu 13 Juil - 14:00

✩ ✩ ✩ ✩ ✩
you make my heart beat faster than adrenaline, you kiss away the pain of all the hell i'm in you're gonna make me better than i've ever been 'cause you're my medicine, you're my medicine (c) james arthur (medicine)

Il est fuzzy. Le monde un peu en vrac, les bruits comme étouffés. La douleur dans ses côtes, dans son thorax. Une gêne constante sur son abdomen, aussi. Les paupières lourdes et la tête qui cogne, cogne. Il a du mal à bouger, la faute à Peaches sans doute. Mais c’est d’un autre genre. Le golden, elle est surtout un point de chaleur contre son flanc — là, c’est différent. Y a l’assourdissement et l’étourdissement et le goût de sang dans la bouche, la douleur des côtes qui monte, monte, le bras, la pommette et tout, tout qui implose, qui explose et il a mal de partout, brutalement. Il veut gémir, Corey, mais le son ne sort pas et il prend conscience qu’il y a quelque chose dans sa bouche, dans sa gorge et il s’étouffe, Corey, il peut plus respirer, il n’y arrive plus, il n’y a rien et il panique et c’est trop, trop d’un coup, trop effrayant entre ses yeux qu’ils n’arrivent pas à garder ouverts, son bras qu’il n’arrive pas à lever et maintenant ça et non, non, il ne veut pas, il ne peut pas. Une main sur son épaule, il se sent repousser, sans pouvoir rien faire, les flash du combat, le poing de l’autre et ses doigts se referment sur sa paume, il veut riposter mais il n’y a personne à battre, plus d’adversaire à frapper. Des sons qui lui parviennent, confus, indistincts, peut-être un mot ou un deuxième, il n’en sait rien. Les yeux qui s’ouvrent, enfin, blanc et gris qui se mélangent, silhouettes filiformes, blouses blanches et des doigts qui serrent les siens. Noir. La gorge finalement libérée et les poumons qui s’emplissent. De l’air, de l’air. Trop d’air et il tousse, tousse, tousse. Poumons enflammés, douleur dans les côtes, dans le coeur, dans le corps. « Take it easy, sir. » Mots à peine compréhensibles et il voudrait se tordre, Corey, redevenir l’enfant qui souffre, l’enfant malade mais il n’y arrive pas, il ne sent que la douleur, et l’air qui ne veut plus entrer tout en entrant trop vite à la fois et trop de bruit, trop de luminosité, trop de tout.
Et puis l’acclimatation.
Ou la médication.
Il ne sait pas, vraiment. Mais l’apaisement. Plus de feu dans ses reins, plus de champ de bataille dans ses poumons. Le soulagement.
Et l’obscurité, à nouveau, agrémenté du souvenir de l’homme, l’adversaire. Sa présence depuis quelques jours, toujours plusieurs mètres derrière. Discret et professionnel — trop pour ne pas l’inquiéter. Il l’avait vu venir sans pour autant s’y attendre.
Pourquoi ? Pour qui ?
Les pensées trop confuses, altérées par la morphine et ses effets, il voudrait attraper une main, dire de diminuer la dose, qu’il a besoin de réfléchir, de se souvenir mieux, de se souvenir pour de vrai. N’en a pas le temps.
Oh, tant pis.

L’effervescence calmée, quelques pas autour de lui, quelques voix, aussi. Un gémissement (ça vient de lui ? Vraiment ?), un rappel des côtes douloureuses et il soulève une paupière. Les visages brouillés, traits sérieux (il croit ?), expressions qui se métamorphosent, des lèvres, des dents (un loup ?). Il tourne la tête, douleur dans la nuque, paroles énoncées. Il comprend pas, il entend à peine. Il s’en fout bien, aussi. L’oeil qui se lève un peu davantage, machine une, machine deux. Oh.
L’hôpital, alors.
L’hôpital, pourquoi ?
« Contusions multiples, côtes cassées et… » Il divague, Corey, derniers effets de la drogue dans son organisme et puis le poids sur son abdomen quand il inspire, la douleur dans sa cage thoracique quand il expire. « … Bien passée, une ou deux complications sous contrôle grâce au talent de… » Il lève un bras, une main, se tâte la joue. C’est gonflé il le sent, sans doute violet tirant sur le noir et ça fait mal quand il enfonce un doigt dans sa pommette mais il recommence, plus fort que lui, à Corey, la douleur, toujours. « … Garder en observation deux jours et deux nuits… » Le regard qui essaie d’aller au-delà de l’infirmière et du médecin, de voir à travers les rideaux tirés de la vitre (depuis combien de temps il est là ? Une heure ou six jours ? Plus longtemps ?). « … Y aller doucement mais vous devriez pouvoir vous lever d’ici quelques heures… » Il plisse les yeux et le nez fait mal, il s’éclaircit la gorge, le feu reprend. Le visage de l’autre, l’homme, la raison. Traits marqués, mâchoire fine, nez long et crochu. Grand, presque autant que lui (quatre à six centimètres de moins, peut-être), type caucasien, brun ou châtain ou ? Couleur de cheveux, unclear. Pas de signes distinctifs sur le visage (quoique, un oeil tuméfié au moins et une griffure sur le nez, de sûr), démarche un peu boitillante maintenant, faire vérifier les admissions aux autres hôpitaux (il a frappé fort, Corey, abdomen et estomac pour essayer de provoquer un saignement interne et peut-être qu’il y a réussi, tout compte fait). Accent britannique. Britannique, britannique. Comme dans anglais, comme dans Londres, comme dans Art. Il se redresse Corey, voudrait se lever d’un coup mais il n’en a pas la force, les jambes ne répondent pas, le reste du corps non plus et il ne peut que tourner la tête. « Where’s she? » On l’ignore, on le repousse, l’oblige à s’allonger et il ne peut pas lutter, les muscles encore lourds de fatigue et il s’inquiète, forcément qu’il s’inquiète, parce que Art, Art elle est en danger, Art, elle est où ? Il doit voir Art, il doit la voir maintenant, tout de suite et pas juste parce que c’était planifié (aujourd’hui ou six jours plus tôt ?) mais parce qu’il se souvient de son nom prononcé. Artemis Marlowe. La fille recherchée. Le père impatient.
Les renforts envoyés. « Where’s Art? » Il pourrait gueuler (sa voix s’enroue, s’éteint, le force à se calmer, à déglutir, à prendre sur lui), il pourrait s’effondrer de ne pas savoir, de ne pas obtenir de réponse et il cherche son téléphone, pour l’appeler, lui envoyer un texto, juste s’assurer qu’elle aille bien, qu’elle n’ait pas été approchée, qu’elle aille parfaitement bien avec Whit et Peaches (a-t-elle récupéré Peaches ? Est-ce que quelqu’un s’est occupé de Peaches, au moins ?). Les jambes balancées par-dessus les couvertures et il glisse au sol, hospital gown débraillée, les jambes qui tremblent, les pieds incertains, les mollets qui manquent de force. Un pas et il vacille et il se rattrape, les doigts qui s’enroulent à la couverture et il lève les yeux et elle est sur le pas de la porte de sa chambre et elle est là, elle, si bien, si vivante, si elle. « Art, » qu’il s’étrangle à prononcer et il doit lui dire, il doit le lui dire, qu’il n’a pas su la cacher, pas su faire ce qu’il aurait du faire, pas su mentir, pas su vendre un autre lieu pour avoir la paix — pour qu’elle l’ait, elle, sa paix. Il tient à peine debout mais il se redresse un peu et il tâtonne un deuxième pas et les mots, ils restent dans sa gorge.
Revenir en haut Aller en bas
Scar

Scar

- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 202 CREDITS : av/ burnonfire
- more about me

marcox #3 // you are the cure for all my scars Empty
MessageSujet: Re: marcox #3 // you are the cure for all my scars   marcox #3 // you are the cure for all my scars EmptyJeu 13 Juil - 14:02

Le monde cesse de tourner, pour elle. La voix à l'autre bout explique toujours, agitée, inquiète. Hôpital, blessures, coma, accident — bagarre ? Les mots se suivent et se complètent, s'emboitent, et s'effacent aussitôt, leur signification se perd entre le locuteur et elle, elle ne les comprend pas. Est-ce bien le numéro de Corey qu'elle a composé ? Parlent ils de la même personne, l'homme du téléphone et elle ? Elle entend son cœur, dans ses tempes, sous son crâne, elle le sent douloureusement contre sa cage thoracique tandis que son souffle se fait court, ses yeux douloureux, comme lourds de larmes retenues, de larmes dont elle n'avait pas conscience il y a quelques instants seulement. Is he okay ?, voudrait elle demander, mais les mots lui manquent, la salive a quitté sa bouche et son corps fait l'automate, tenant magiquement debout, incapable de faire plus que le minimum vital — respirer difficilement, ne pas s'effondrer. La voix rassure, médecins compétents et pronostic non engagé, ou du moins c'est ce qu'elle comprend, à l'aide d'un mot sur deux, un mot sur trois, quatre. Son cerveau reconstitue des idées qu'elle n'a qu'à moitié entendues, et qui ne suffisent pas à l'apaiser. La voix (le frère de Corey, se souvient elle) prend un ton interrogateur mais elle n'entend toujours pas, ne peut que serrer son téléphone un peu plus fort et émettre un son automatique, entre le oui et le non, une réponse qui ne sert à rien.
I'll be right there, qu'elle articule au bout d'elle ne sait combien de temps, ou peut-être le pense-t-elle seulement, elle ne sait pas, ne sait plus, les mots auraient pu se perdre entre son esprit et sa langue qu'elle ne l'aurait pas remarqué. Et elle raccroche, toujours à bout de souffle, toujours en panique, toujours prête à s'effondrer. Ses jambes se dérobent sous elle au moment où elle atteint le banc le plus proche et il lui faut quelques minutes d'exercices de respiration avant de parvenir à appeler un taxi. Une fois assise sur la banquette, elle se recompose, concentrée afin de se souvenir de tout ce qui lui a été dit au téléphone. Inconscient, sérieusement blessé, mais en bonne voie. Les médecins sont confiants, et talentueux.
Et elle y va, Art, sans faire de détour, sans réfléchir, savoir si elle a été invitée. Sans savoir si elle y a sa place, si la famille ne la renverra pas. Bien sûr qu'elle y a sa place, she cares about him, c'est tout ce qui compte. She cares so much, elle ne sait pas comment elle ne le lui a pas déjà dit, comment elle a pu se taire et gâcher ces derniers mois, ces dernières semaines, se contenter d'un rapprochement approximatif, au risque de ne finalement peut-être jamais pouvoir le dire. Et s'il ne se réveillait pas ? Et s'il l'avait oubliée au réveil ?
Le cœur s'affole à nouveau et, deux jours durant, ne cesse de s'affoler. Au moindre son des machines, à la moindre différence dans la respiration de Corey alors qu'elle attend à ses côtés, main serrant la sienne, son tour venu, relève du frère, de la soeur, d'elle ne sait même plus qui à force de voir aller et venir les proches de celui qu'ils aiment tous. Elle vient dès qu'elle le peut, dès qu'elle a une minute, entre deux half-hearted balades en compagnie de Peaches, entre les shifts écourtées par la fatigue évidente et l'insistance des collègues à la remplacer tant qu'il le faut. On voudrait qu'elle se repose, mais la nuit est pire que tout, elle ne ferme pas l'œil, n'essaie même pas, attend la première heure de visite, guette un appel — Declan a dit qu'il appellerait, il n'oubliera pas, right ? Peaches d'un côté et Whit de l'autre, elle passe les heures nocturnes à tourner, retourner, et imaginer le pire.

Et l'appel vient enfin. Deux jours sont passés comme dix, pesants et dans un stress constant, mais l'appel vient enfin et elle est dehors dans la demi-seconde, prête à courir jusqu'à l'hôpital si elle ne trouve pas rapidement de taxi. Sur le siège, elle s'agite comme si elle pouvait ainsi faire tourner les roues plus vite. Il s'est réveillé, à l'ouest et pas en état de dire quoi que ce soit, mais il s'est réveillé et elle ne peut que se précipiter à son chevet à nouveau. Art, elle est devant sa chambre avant même d'avoir pu croiser le moindre personnel médical, les battements complètement affolés de son palpitant résonnant dans tout son corps et accentués par sa course, inutile mais viscéralement nécessaire.
Et il est là.
Elle passe la porte et il est là, debout, vacillant, visiblement tout juste relevé d'une chute qu'elle met directement sur le compte d'un empressement ridicule à se débrouiller. Elle n'a pas le temps de sourire à l'énonciation de son nom (il n'a pas oublié), se précipite sur lui au moment où il s'essaie à un second pas dans sa direction. Sans hésiter, sans avoir à y penser, elle l'agrippe pour le retenir, un bras passant dans son dos et son autre main prenant la sienne. « Chut, come here, come here, you can't do that. Where were you going ? Do you need something ? You have to rest. » Elle le sent se tendre, le voit grimacer, et écarte vivement la main qui a semble-t-il touché ses côtes meurtries. « I'm sorry, I'm sorry, where can I hold you without hurting you ? I'm sorry, honey, I know they're broken, I know it hurts. » Sa voix tremble et ses paupières se bordent de larmes à l'idée de lui avoir fait mal. Son regard se baisse au niveau des côtes qu'elle sait brisées, voilées par la tenue d'hôpital. Elle sait ce que ça fait, sait à quel point il doit souffrir. Et c'est sans parler de tout le reste. S'efforçant de se souvenir de ce que les médecins ont dit, d'où il est blessé, d'où elle peut le soutenir sans lui faire mal, elle tente de le guider. « Sit down, just, just try to sit there, alright ? » Elle le fait asseoir, à moitié de force, et repousse doucement ses épaules jusqu'à l'oreiller afin qu'il se rallonge. Peut-être aurait-elle dû appeler quelqu'un, mais elle ne veut personne d'autre ici. Une fois certaine qu'il est bien installé, elle s'assied au bord du lit, sa main esquissant un geste en direction de sa joue mais n'osant pas s'y poser, sa pommette violacée lui fait mal au cœur et ses doigts vont plutôt effleurer ses cheveux, les recoiffer lentement alors qu'elle n'ose pas croiser son regard de peur de fondre en larmes. Sa main vient finalement trouver la sienne, et elle la porte lentement à ses lèvres, ses paupières se fermant une fraction de seconde avant que ses prunelles ne se posent dans les siennes. « I was so scared, Corey, what happened ? I called, your brother told me you were here but we... We don't really know how it happened ? There was a-a fight, do you remember ? » Elle redescend leurs mains, tout aussi lentement, pour la reposer sur le matelas, mais ne la lâche pas pour autant. Les informations à demander, et à prononcer, l'assaillent maintenant que la panique s'efface petit à petit. « Oh, and Peaches is alright, she's with me. I didn't want to move her around but I couldn't stay in your place either so... Yeah, she's with Whit, she's completely fine. » Sa main libre revient auprès de son visage, un doigt effleure une coupure qu'elle suspecte être le résultat d'une chute — elle a eu le temps de s'imaginer toute la scène, Art, la provenance de chaque bleu, chaque blessure. « Your brother !, réalise-t-elle, do you want me to call him ? Or your sister, someone else ? They're around, we wouldn't leave you... » Elle a déjà un geste vers l'extérieur, mais rien qu'un geste, sa main libre pour désigner la porte alors que le reste de son corps refuse de bouger, de s'éloigner.
Revenir en haut Aller en bas
Scar

Scar

- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 202 CREDITS : av/ burnonfire
- more about me

marcox #3 // you are the cure for all my scars Empty
MessageSujet: Re: marcox #3 // you are the cure for all my scars   marcox #3 // you are the cure for all my scars EmptyJeu 13 Juil - 14:03

La douleur irradie dans tous ses membres, tous ses muscles. Ça flambe, de ses jambes jusqu’à son torse, sa tête, ses pommettes, ses tempes. Partout. Mais il s’en fout. Mais ça ne compte pas. Parce que Art, elle est là, déjà là, enfin là. Et il respire, Corey, il respire enfin, il respire mieux, il respire simplement parce qu’elle est là, qu’elle n’a pas été retrouvée, pas touchée, pas pire. Il tend la jambe, n’a pas le temps de reposer le pied qu’il sent une main qui caresser ses reins avant de se poser dans son dos et il laisse les doigts s’attraper, son regard tomber sur Art. Il ne rêve pas, right ? Sa voix éclate dans la chambre d’hôpital et il a le coeur qui se rassure, qui se remet à battre, qui se détend ne serait-ce qu’un peu. Un bras qui s’enroule déjà autour de ses épaules, plus de retenue, plus de pensée pour les crises d’angoisse et les indices qu’elle ne veut pas être touchée, il l’enlace à moitié, sa main épaisse sur son épaule, son poids qui prend légèrement appui sur sa petite silhouette pour ne pas tomber et ne pas l’entraîner dans sa chute. Il entend l’inquiétude, il entend les questions. Does he need something?
Her.
You.
Juste elle, toujours elle, uniquement elle.
Mais ses côtes le lancent, son genou plie, ses muscles lâchent et il essaie de prendre sur lui, Corey, de ravaler la douleur pour rester contre elle, debout encore un instant, la garder auprès de lui comme il l’a tant espéré, comme il l’a tant désiré, rêvé, imaginé. Ce serait sous-estimer Art qui prend les décisions, qui se montre plus directive qu’il n’aurait jamais pu l’imaginer. Il veut rassurer, il veut lui chuchoter que ce n’est rien, qu’elle ne lui fait pas mal, que c’est tout l’inverse et qu’il peut encaisser la douleur physique, qu’il peut tout encaisser tant qu’elle est ici, tant qu’elle reste. Il veut lui dire que c’est d’elle dont il a besoin, que c’est pour elle ses blessures, ses cicatrices, cette attitude. Il veut lui dire que c’est elle qu’il veut à ses côtés, personne d’autre, plus jamais quelqu’un d’autre — et plus jamais séparés. Il enregistre à peine l’usage du surnom affectif — le coeur déjà trop épris pour noter ce genre de détail, ces nouveautés dans leur relation. Il voudrait se débattre, lui dire qu’il va bien mais il la laisse faire, s’assoit avec une grimace, les dents serrées, les paupières à moitié fermées. Il tend un bras alors qu’elle le repousse complètement sur le lit, le pouce qui touche son visage, geste qu’il s’est imaginé avoir un million de fois, qu’il n’aurait jamais pensé être en mesure d’avoir, pour de vrai. Elle a la peau douce, Art. Il sent à peine ses doigts à elle sur ses cheveux mais ça suffit pour lui arracher le frisson d’anticipation et ils doivent être tristes à voir, à ne pas s’empêcher de se toucher, à avoir ce besoin de se rassurer. Lui, surtout.
Et elle reprend, Art. Déjà pleine de paroles et de questions et d’inquiétude retenue et il a le coeur qui se serre. Il sait, il sait un peu trop bien ce qu’il s’est passé et il entrouvre les lèvres, les mots ne viennent pas. Parce qu’elle lui tient la main, qu’elle embrasse ses phalanges avec douceur et il a le coeur qui éclate, Corey. Le sourire qui s’esquisse au geste, à la mention de Peaches, la gorge encore nouée, l’estomac encore tordu. Soulagé que la petite golden aille bien, ait été en bonne compagnie — soulagé qu’elle ait pu continuer de se lier au chaton et puis à Art. Il écarte sa main de sa joue pour attraper celle qu’elle tend en direction de la porte. La retenir. Ne pas la voir s’éloigner, ne pas faire cesser cette bulle, cet instant, ces secondes entre eux. Ils peuvent attendre, les Wilcox, tous les autres, les infirmiers, les médecins, tous. « I just need you. » Les mots plus rauques, la voix plus étranglée et il a vaguement conscience que c’est un peu cheesy, qu’il aurait pu dire autre chose, répondre à tout ce qu’elle demande. Ses doigts qui remontent sur son épaule, se glissent à sa nuque. « Thanks, for taking care of Peaches. Sure she had the best time of her life with you and Whit. » La voix qui retrouve un peu de sa force, moins éteinte et enrouée. Il se redresse.
She’s there.
She’s fine.
Un doigt qui caresse son profil, joue avec une mèche qui retombe. I just need you. Les yeux qui se hasarde sur ses traits, qui détaille, qui retiennent, qui impriment. « Sorry I scared you. » Le murmure, l’aveu. Sorry for everything. Les excuses pour ces jours (plus ?) d’appréhension, à ne pas savoir, à attendre, dans l’incertitude. Désolé de ne pas avoir su mieux cacher, mieux protéger. Désolé pour tout, tellement tout. « Thank you. » Complètement assis à présent, les doigts sur la nuque de Art, le regard qui cherche un signe, un geste de recul, de quoi s’assurer que c’est okay, qu’il n’a pas mal interpréter les gestes pendant des mois, ni les messages, ni les sous-entendus. Les visages qui se sont rapprochés, les yeux qui se ferment et les lèvres qui se trouvent. Sa main quitte sa nuque pour venir caresser sa joue, l’autre serre les doigts qu’elle tient toujours et il fait durer, Corey, il essaie de ne jamais s’en éloigner, voudrait s’asphyxier dans ce baiser, dans sa présence, d’elle. Il y met un terme pourtant, le coeur en déroute et la culpabilité déjà inscrite sur ses traits, sur son visage, lisible dans ses yeux alors il les garde fermés, le front contre le sien, les doigts toujours sur elle, à essayer de conserver un contact. He loves her so much. Trop pour ne pas enfin jouer carte sur table, trop pour ne pas lui dire le danger qu’elle court, la vérité sur son père, cet homme. La vérité sur lui, aussi.
« Art, I — I’m so sorry. » Est-ce qu’elle entend déjà la vérité dans ses mots ? A-t-elle deviné ? Il s’écarte de quelques centimètres, essayer de garder l’illusion de leur bulle, celle qui ne leur appartient, juste eux. Il croise son regard et il voudrait ravaler la vérité, toute l’histoire, tout ce qui pourrait les briser — la briser, elle. Se taire. Ce serait aisé, juste ne rien dire, pas besoin de mentir, juste ne rien divulguer des circonstances, de ce qu’il sait et attendre qu’elle se confie pour y faire mention. Ce serait aisé, comme ça l’a été jusqu’à présent, à prétendre, à juste devoir être lui et à se laisser aller dans le eux qu’ils débutent. It’d be wrong. So fucking wrong. Et Art, elle mérite mieux que du faux-semblant, qu’une half truth, qu’une relation fondée sur un tissu inventé, des excuses. Art, elle mérite mieux, tellement mieux — si mieux que lui. « I need - I need to tell you something. » Et ce n’est pas aisé, ça n’a rien de facile, rien d’évident. Un regard pour elle et il se sent perdre en assurance, se demande s’il ne peut pas encore faire demi-tour, prétendre autre chose, une connerie, quelque chose qui soit si Corey-esque. Alors il serre ses doigts lentement et c’est à son tour de les porter à ses lèvres. Understand I love you more. « I lied. To you. » La précision superflue. « It was a fight and the man, the other guy, he was there, here in Chicago for a reason. He was looking for me because I - I haven’t, I didn’t. » Les mots qui bloquent, les mains qui deviennent moites et le regard qui ne peut plus soutenir celui de Art alors il le détourne. Aborde un autre angle. « I’m an investigator. For a law firm. A big one. So big that there’s an office in London. And there, in, in London, they have a big client named Richard Marlowe and — and he hired their investigator to find his daughter but he didn’t, just found out that she came in the US so that guy, Marlowe he hired my firm, hired me to find her. » Et il s’entête, Corey, à parler d’elle à la troisième personne, comme si ce n’était pas totalement d’elle qu’il parlait — et ça ne l’est, pas totalement, pas pour lui. Richard Marlowe, il cherche Artemis Marlowe. Corey, il connait Art. « So I did and I came to the bar she was working in and I — Art, I’m so sorry, I… I didn’t tell them where you are because I assumed you left for a reason and I didn’t, I swear. » Et c’est ça, le plus important, non ? Il n’a rien dit, ils ignorent encore tout, il n’a rien dit pour elle, pour la protéger, elle.
Revenir en haut Aller en bas
Scar

Scar

- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 202 CREDITS : av/ burnonfire
- more about me

marcox #3 // you are the cure for all my scars Empty
MessageSujet: Re: marcox #3 // you are the cure for all my scars   marcox #3 // you are the cure for all my scars EmptyJeu 13 Juil - 14:05

Elle pourrait se jeter à son cou, Art, oublier qu'elle ne l'a jusqu'ici jamais laissé s'approcher de trop. Elle ne le lâcherait plus, c’est ce à quoi elle n’a cessé de songer ces deux derniers jours: ne pas le lâcher. Elle a tellement regretté de ne pas l’avoir fait plus tôt, que les jours, les semaines, les mois soient passés sans qu’elle n’ose, sans qu’elle ne baisse suffisamment sa garde pour permettre un rapprochement tant attendu. Elle l'a souhaité, plus d'une fois, et même tenté, mais quelque chose a toujours paru manquer, retenir sa main et son geste. Quelque chose d'idiot, une peur ancienne dont elle n'était pas certaine de pouvoir se débarrasser. Avant aujourd'hui, ses bras qui trouvent Corey sans se faire prier, ses doigts qui se mêlent aux siens, la retenue et la prudence volant par la fenêtre. Elle ne frissonne pas lorsqu'il prend appui sur elle, n'a pas de mouvement de recul en sentant sa main se refermer à moitié sur son épaule, sa chaleur la gagner. Et elle n'a qu'une pensée: le faire asseoir, veiller à ce qu'il ne se fasse pas mal, respecte les indications des médecins et prenne le temps de guérir. He has to be okay, elle se le répète à nouveau, la énième fois en deux jours, alors que son geste tire une grimace à Corey. Les excuses quittent ses lèvres à toute vitesse, elle repositionne ses doigts, s'empresse de l'installer pour éviter toute autre manœuvre hasardeuse. Elle ne serait pourtant pas contre l'idée de rester contre lui un peu plus longuement, maintenant que c'est possible, maintenant qu'il est là, et pour rattraper le temps perdu, chaque minute, chaque seconde de perdue.
Mais elle le fait asseoir, Art, et puis, lentement, se recoucher. Et puis, elle ne quitte pas son côté, c'est plus que d'ordinaire, plus que ce qu'elle s'imaginait (se) permettre en si peu de temps. Mais le temps s'est trouvé très relatif, ces derniers mois (une année), surtout auprès de lui, et il lui semble avoir attendu toute une vie pour cela. Pour lui. Elle ne réalise pas tout de suite que ses doigts effleurent sa joue, inquiète qu'il soit bien installé, que ses côtes soient sollicitées le moins possible. Toujours un peu agitée. Lorsqu'elle se permet de respirer, rassurée, ses lèvres s'étirent à son contact et sa propre main trouve ses cheveux, effort de garder un contact tout en n'osant pas s'aventurer sur les zones blessées, contusions et autres blessures constellant sa peau. Elle lui prend la main, ses phalanges éraflées qui soulèvent tant de questions, témoignent d'un conflit dont elle aimerait tant comprendre les raisons. Who would do that ?, c'est au bout de sa langue mais elle n'en dit rien, ses questions déjà suffisamment nombreuses, sans compter les informations (Peaches, sa famille). Peut-être qu'elle parle trop, surement même, mais c'est comme le retrouver après trop longtemps, et tout s'échappe de ses lèvres avant qu'il n'ait le temps d'interrompre. De nouveau bouleversée, agitée, elle se laisse ramener au calme par Corey, sa main qui attrape la sienne et la garde là, plutôt que prête à courir dans les couloirs pour trouver Declan, ou un médecin — ne devrait il pas être examiné ? Il n'a encore répondu à rien, Corey, elle s'en rend tout juste compte, elle ne lui en a pas laissé le temps. Elle s'apprête à le couper à nouveau, d'ailleurs, pour s'excuser, ou poser une énième question, suggérer quelque chose, mais il se montre plus rapide.
« I just need you. »
Le sourire est immédiat, un brin amusée, mais surtout touchée. Plus encore, rassurée, comme s'il venait de confirmer ce qui n'avait encore jamais été dit, pas en toutes lettres, à voix haute, pas directement. Ce qu'elle avait cru comprendre, espéré deviner, et transmettre elle aussi. Ce qu'elle ressent, le cœur tambourinant dans sa poitrine. I just need you. Elle aussi, évidemment, elle ne serait pas là si ce n'était pas le cas, s'il ne comptait pas tant. Un peu plus que les autres, sûrement. Un peu trop, sans doute. Elle penche la tête pour rejoindre la main qu'il glisse dans son cou, laisse ses lèvres s'étirer davantage, mais aucun son ne passe sa bouche, et il a déjà repris la parole. Sa tête se secoue doucement de droite à gauche, une fois, lorsqu'il la remercie. La pensée de Peaches, dépaysée durant les premiers jours de ce déménagement impromptu car elle avait beau connaître les lieux, elle ne s'y était encore jamais trouvée sans Corey, fait faner légèrement son sourire, elle cligne des paupières à plusieurs reprises. « I think she took care of me more than I did her. » Sa voix s'est faite un peu plus timide, mais le sourire, attendri, est là. Elle n'a pas été au mieux de sa forme, Art, durant ces deux jours, mais l'animal la faisait sortir du lit, sortir pour autre chose que les visites à l'hôpital ou le travail, sourire quand rien d'autre n'en semblait capable. Elle voudrait changer de sujet, faire oublier qu'elle a mal vécu les dernières heures, si longues, si incertaines, non pas parce qu'elle aurait honte ou peur de ses sentiments mais pour éviter qu'il ne s'en fasse pour elle, là où le plus important n'est autre que de le remettre sur pieds, et ce qu'il a bien pu traverser — ce qu'il lui reste à traverser, vu l'étendue de ses blessures. Elle n'en a pas l'occasion, puisqu'il se redresse, Corey, et qu'elle est trop occupée à le détailler, lui et cette main qui effleure son visage, trouve une mèche de cheveux sortie du chignon érigé à la va-vite sur son crâne. Lui qu'elle laisse faire, contre cet instinct qu'elle aurait d'ordinaire, cette peur primaire. Elle lui fait confiance. « It's not your fault. » Quoi qu'il se soit produit, elle n'imagine pas une seule seconde qu'il ait fait quoi que ce soit pour le provoquer. Elle aimerait lui dire qu'il n'a pas à la remercier non plus, pour quoi que ce soit, mais ce sont d'autres mots qu'elle sent se former, voyager de l'esprit à la langue, se préparer à émerger. I love you, ce qui répondrait à tout, I love you, pas besoin de merci, ni d'excuses, c'est pour cela qu'elle est là. Ces mots-là se perdent, eux aussi, dans les yeux de Corey, et puis dans son baiser, le cœur qui s'affole pour les bonnes raisons cette fois, le souffle qui ne se fait pas court, la chaleur qui l'enveloppe ne se faisant ni suffocante, ni même un tout petit peu dérangeante. Bien au contraire. Sa main libre effleure la blouse d'hôpital, n'ose se poser nulle part ailleurs qu'à l'arrière de sa tête, les cheveux plus courts sous ses doigts, et l'autre toujours bien attachée à celle de Corey. Tout comme il a initié le contact, elle le laisse être celui qui y met fin, pour sa part peu certaine d'y parvenir de toutes manières. Elle ne le lâche pas, pas avant de sentir que quelque chose ne va pas. Ses lèvres s'entrouvrent.
What's wrong ?
Elle ne le dit pas, son expression la déstabilise, ses excuses l'alarment. Ca ne peut pas être à cause d'elle, pas alors qu'elle lui a rendu ce baiser, pas alors qu'elle l'a enlacé la première, et qu'elle tient toujours fermement sa main.
What's wrong ?
Quelque chose de grave, right ? Elle a beau tenter l'exercice, rien ne lui vient, elle ne parvient pas à imaginer ce qu'il peut avoir à lui dire. Il n'est pas déjà en couple, elle le saurait, elle a passé des heures dans cet hôpital sans croiser personne d'autre que sa famille, impossible qu'il y ait une relation cachée. Alors, quoi ? Elle reste figée lorsqu'il imite son geste d'il y a quelques minutes, ses phalanges portées à ses lèvres, ce réconfort qui n'en est pas un cette fois. Elle le sent tendu, honteux, et sa cage thoracique lui paraît soudainement plus étroite, son cœur se heurtant aux parois, menaçant de faire mal, si mal. He lied, elle secoue la tête, les paupières déjà bordées d'eau, la larme si facile ces derniers temps. He lied, elle ne veut pas le savoir, l'entendre, elle ne veut pas qu'il en dise plus. Pourtant, lorsqu'il commence, elle ne peut qu'écouter, aussi certaine soit-elle qu'elle ferait mieux de se boucher les oreilles, le plus fort possible. Une bagarre, elle le savait, mais le reste… Ce qu'il peine à prononcer la rend si nerveuse, une partie d'elle semblant comprendre (quoi d'autre pourrait-il craindre à ce point de lui dévoiler, qui d'autre pourrait à ce point gâcher sa vie) tandis que l'autre s'efforce de ne pas deviner, de ne pas se hâter vers la pire conclusion, la possibilité la plus dévastatrice. Elle ne le quitte pas des yeux, mais lui, lui bien, et elle finit sans doute de réaliser à ce moment-là. Ou peut-être lorsqu'il évoque son métier, celui qu'elle n'a pas demandé, idiote qu'elle a été, celui qu'elle l'a laissé cacher. Mais qu'aurait-il dit, really, maintenant qu'ils en sont là, maintenant qu'elle sait, elle ne peut qu'imaginer qu'il aurait menti. Le nom de son père la fait frissonner, elle voudrait lui dire de se taire, et surtout d'arrêter de parler d'eux comme s'ils n'était pas eux, les mêmes eux qui ont tant partagé, les mêmes eux qui viennent de s'embrasser.
« Stop, stop, stop. » Elle s'attendait à s'entendre crier, mais les mots sont à peine audibles. Ses mains revenues auprès d'elle, plaquées contre son ventre comme pour se défendre et se réconforter tout à la fois, elle se lève. Les informations s'accumulent et elle en a le tournis, le cœur au bord des lèvres. Ses questions ne font pas plus de sens que ce qu’elle vient d’entendre. Stop, rien de plus ne lui vient à l'esprit, elle veut juste que tout cesse. Qu'il arrête de parler, déballer ces choses qui ne font aucun sens, rouvrir la blessure jamais tout à fait cicatrisée. Elle prie pour qu'il reprenne, explique qu'il s'agit d'une blague de très mauvais goût. Il ne peut pas connaître son père, travailler pour. Il ne peut pas être qui il dit, pas après ces dernières semaines. Ces mois, passés à se laisser approcher, convaincre, amadouer. « What do you mean they hired you ? Are you saying... Are you ? » Working, aujourd'hui, au refuge, au bar, chez elle, chez lui. Toutes ces fois où ils se sont vus, à chaque fois qu'elle a cru partager quelque chose. « How could you, you just - you just kissed me, what's wrong with you ? » À quoi joue-t-il ? Elle voudrait rationaliser, Art, elle ne demande que cela, une explication qui fasse sens, mais il n'y en a pas. Elle n'en trouve pas. La confusion se laisse remplacer par une émotion plus amère, qui la prend à la gorge, qui mouille ses joues de larmes qui semblent plus salées. Ses mains passent dans ses cheveux, les doigts s'accrochent aux mèches, elle inspire pour se calmer, rassembler ses idées, mais ne parvient qu'à réaliser un peu plus à quel point tout cela n'est qu'une vaste arnaque. « I made myself sick over you. Wondering how to let you close, how to live with you and not let you see me as broken and tarnished. » En avait-il quelque chose à faire ? Et puis que sait il, sur son père, sur elle, sur Rafe ? I assumed you left for a reason, ça ne suffit pas, de n'avoir rien dit, puisqu'il ne lui a rien dit non plus. « My God, I'm such an idiot. » Elle est tentée de le croire, pourtant, sur ses regrets, ce qu'il a dévoilé ou non. Mais comment faire, désormais ? Qui le croit, l'idiote amoureuse ou la Art rationnelle ? Depuis quand est-elle à ce point incapable de cerner les gens ? « Did he tell you I'd be such an easy target, you just had to be nice and wait for his stupid daughter to fall for you, not having a clue what was happening ? » Le plan aurait le mérite d'avoir fonctionné, she'll give him that. Mais pourquoi en parler maintenant ? Elle n'a pas les idées claires, Art, ne saurait dire si c'est insensé, si c'est réel, ou s'il s'agit d'une partie d'un plan plus grand, trop grand pour elle. « How far would you have gone ? » Il est déjà allé trop loin. Mais c'est peut-être ce qu'il l'intéresse le plus, parce qu'elle ne s'étonne pas tant de ce genre de choses de la part d'un homme comme son père, mais lui ?
Revenir en haut Aller en bas
Scar

Scar

- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 202 CREDITS : av/ burnonfire
- more about me

marcox #3 // you are the cure for all my scars Empty
MessageSujet: Re: marcox #3 // you are the cure for all my scars   marcox #3 // you are the cure for all my scars EmptyJeu 13 Juil - 14:06

Elle a l’air fatiguée, Art, comme épuisée, comme alourdie d’un poids dont il ne saurait pas réellement la cause, bien qu’il s’en doute. C’est de sa faute, n’est-ce pas ? C’est lui qui lui cause tant de soucis, tant d’inquiétude ; c’est lui qui lui a causé les cernes violacées sous ses yeux et ce fantôme qu’il croit percevoir dans ses yeux (mais peut-être n’est-ce qu’un autre effet de la morphine qui s’évapore de son organisme). Il a le coeur qui cogne, Corey, de la savoir dans un tel état pour lui, euphorique et coupable et incertain que ce soit une bonne chose — ou juste et plus encore qu’il ne le mérite. Il aurait sans doute mieux valu qu’elle ne soit pas là, qu’elle n’ait rien su de son séjour à l’hôpital, qu’elle n’ait pas besoin de s’inquiéter pour lui ; oui, il aurait mieux valu qu’elle n’en sache rien, qu’elle soit suffisamment détachée de lui pour ne pas avoir été prévenue (comment l’a-t-elle été, d’ailleurs ?), pour ne pas avoir eu à passer il ne sait combien d’heures à tourner et retourner et attendre, à imaginer des scénario, peut-être le pire ; ça aurait été mieux pour elle mais il choisit d’être égoïste, Corey, et de profiter qu’elle soit là, qu’elle soit celle qui le force à reprendre place dans son lit trop étroit, que ce soit la pulpe de ses doigts qu’il sente sur son épiderme puis se glisser dans ses cheveux, ses lèvres qui caressent ses phalanges bleuies et rougies et si abîmées d’avoir voulu se défendre. Il sait qu’il devrait parler, répondre aux questions, aux informations qui sont divulguées, toutes à la fois, trop vite, trop pressées, tellement qu’il peine à tout retenir, tout emmagasiner, mais ça ne compte pas. Ça ne compte pas parce qu’elle est là, Art, si proche, plus proche qu’elle ne l’a jamais été et qu’il entend dans sa voix ce qu’ils ne se sont pas dit, les sous-entendus perçus au refuge, les regards qui sont plus francs aujourd’hui, qui ne se dérobent pas malgré le poids de ce qui devrait être dit, prononcé, avoué. Et il le fait, les mots soudainement lâchés, l’évidence pourtant dissimulée jusqu’à présent, celle qu’il a voulu enfuir et taire et oublier avant d’admettre la défaite. It’s her. C’est elle et ça suffit à tout expliquer, tout apaiser, tout adoucir. C’est elle et il ne veut pas qu’elle puisse en douter, qu’elle puisse l’ignorer. C’est elle et il a besoin qu’elle le sache, qu’elle l’entende, qu’elle le croit. Les lèvres qui s’étirent légèrement alors qu’elle semble avoir besoin du même contact physique que lui, qu’il se redresse pour se rapprocher, combler l’espace, la distance. Il n’est pas certain de ce qu’elle avance, persuadé qu’elle n’a pu que prendre soin de Peaches, Art, parce qu’il la connait, parce qu’il sait son amour pour les animaux, parce qu’il l’a déjà vue avec elle, les a vus ensemble et qu’il sait qu’elle l’aurait adopté sans la moindre question si ça avait été nécessaire. « Well, I’m glad you had each other. » Il n’aurait pas voulu que l’une ou l’autre ait à souffrir de son absence en solitaire, l’une délaissée, l’autre esseulée — il n’a pourtant aucun droit, lui, juste l’ami (le presque davantage) pour Art et le maître de Peaches depuis quelques jours, pas encore quatre semaines complètes. Il continue de s’approcher, Corey, lentement, pour lui laisser le temps de recul, le temps de back off si c’est ce qu’elle veut, s’il s’est méprisé sur les sentiments, les non-dits, les silences et les regards. Mais elle n’en fait rien, Art. Elle reste où elle est et il ose, il se lance. Il a le souvenir de la crise d’angoisse et des sursauts alors il se fait un peu hésitant, doux et il se perd dans l’instant, sur ses lèvres qu’il voudrait ne plus jamais lâcher, qu’il voudrait pouvoir embrasser longtemps, toujours ; ses lèvres qui le goût de promesse et d’avenir et d’espoir et d’honnêteté et il sait, Corey, qu’il doit y mettre un terme, qu’il doit parler, dire, avouer. Il sait qu’il doit le faire avant que ça n’aille plus rien, parce qu’il ne pourrait pas tolérer que leur relation débute sur de telles bases, ne voudrait pas qu’elle l’apprenne autrement que par lui et peut-être est-il porté par les anti-douleurs qui font encore un peu effet, ou par l’optimisme du baiser, par la conviction que si elle y a répondu, c’est qu’elle le ressent, elle aussi, cette évidence entre eux, et qu’elle saura entendre et accepter l’omission dont il est coupable.
Sauf qu’il voit son visage qui se décompose, la peur s’emparer de son regard et il déglutit, Corey. Les mots moins évidents, les mots moins aisés, comme alourdis sur la langue, venus d’une autre époque. Il se lance pourtant, les mots qui butent les uns aux autres à ses lèvres, qui se font confus, se perdent et c’est finalement le récit d’autre qu’il fait, le regard qui se détourne, se fait plus fuyant, plus lâche. C’est qu’il les a vus, les larmes dans ses yeux. Ces niches d’eaux qui lui plantent un couteau dans le coeur parce qu’il en est le responsable, lui, et lui seul. Les doigts d’Art lâchent les siens et il ferme les paupières, Corey. Don’t. C’est encore pire quand elle prend la parole, les mots si faibles et la réaction si vive, trop physique et il sent, les lames imaginaires qui s’enfoncent partout dans son être, celles-là même avec lesquelles il vient de la blesser et qui se retourne contre lui. La tête basse, il voudrait se dérober aux questions qu’elle a, qu’elle doit forcément avoir, qu’elle est légitime d’avoir — aux questions qui viennent, d’ailleurs, qui suivent et il se force à relever la tête, soulever les paupières, la regarder. Il veut parler, les lèvres déjà entrouvertes, les mots encore incertains mais c’est inutile parce qu’elle reprend et qu’elle l’interpelle, lui le fautif, lui le menteur et la vraie douleur survient là. C’est pire encore que les lames précédentes ou le lit de larmes aux yeux de Art. C’est pire encore que de la voir s’éloigner après qu’ils se soient frôlés, ou l’angoisse de la porte des toilettes du bar refermée sans qu’il ne sache rien faire, rien dire. C’est pire parce qu’elle a raison.
What is wrong with him?
Tout, sans doute. Ou rien, ou pas assez. Il n’en sait rien, Corey, n’est-ce pas là d’ailleurs tout le fond du problème ? Il n’a jamais su ce qui n’allait pas, chez lui, ce qu’il faisait ou disait ou taisait ou ne faisait pas qui pouvait conduire les autres à le fuir soudainement, en préférer d’autres. Mais là, mais elle, Art, elle a des raisons, non, de le faire. Et il voudrait avoir une réponse, une vraie réponse, à lui donner. Prétexter quelque chose, blâmer quelqu’un, l’argent, le besoin de travailler, l’envie d’aider. Ce ne serait pas suffisant, il en a conscience, préfère taire toutes les excuses qu’il s’est trouvé tous ces mois, ces si longs mois. « Art, please, I… » Mais les mots, il ne les a pas, ne sait pas par lesquels débuter ou s’ils seront suffisants. Et elle continue, Art. Chaque mot comme un nouveau coup de poing cueilli à l’estomac et il se redresse, tend un bras dans sa direction, les côtes qui se rappellent à lui et il grimace, serre les dents. « No, no you’re not, of course you’re not. » Mais qui est-il pour l’affirmer ? « Please, I need you to believe me, I didn’t — I’d never… I. I had no idea, he didn’t tell me anything and I didn’t want to push and I only lied about how we met. » Juste sur les circonstances de la rencontre, pas si hasardeuses que ça, et sur le fait qu’il en sache déjà un peu sur elle — mais pas tant, finalement. « You’re not stupid, you’re so smart and so beautiful and… » And so her mais comment le dire, comment le décrire ? Il s’échine à s’asseoir complètement, un pied presque posé sur le sol, les muscles trop endoloris pour qu’il se risque à davantage. He’d risk it all for her, pourtant. « I’ve never seen you as broken or anything, I only saw you for you, for who you are and please, trust me, I’d never give them your location or anything about you, I wouldn’t do that. » Le regard qui supplie, la douleur de la savoir déjà si éloignée, de s’être laissé avoir par la pensée que ce ne soit pas si grave, qu’elle puisse le croire, l’aimer suffisamment. « I’m so sorry I haven’t told you, I - the rest, everything else, it’s all me. You know me. » Il insiste, le répète, à court de mots, parce qu’il a l’impression de ne pas réussir à plaider sa cause comme il le devrait. Alors oui, il le redit, elle le connaît, Art, lui, tout. Et elle sait ses sentiments et elle doit le croire. Mais quand il relève les yeux vers elle, c’est une autre supplique qui s’y dissimule.
Please don’t stop loving me.
Please don’t hate me.
Même s’il le sait, qu’il le mérite. Cette haine et cette colère et de la perdre. « You know me, I’d never do anything to hurt you. » Il l’a fait pourtant. De ça aussi, il en est conscient et c’est peut-être bien même ce qui tord si brutalement son estomac, voudrait le faire se plier en deux et recracher le goût amer de la trahison qu’il sent dans sa bouche. Car c’est l’impression qu’il a, de l’avoir trahie.
Revenir en haut Aller en bas
Scar

Scar

- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 202 CREDITS : av/ burnonfire
- more about me

marcox #3 // you are the cure for all my scars Empty
MessageSujet: Re: marcox #3 // you are the cure for all my scars   marcox #3 // you are the cure for all my scars EmptyJeu 13 Juil - 14:07

La chute est violente, inattendue, et infiniment longue. Les mots de Corey résonnent à ses oreilles sans trouver leur cible, le cerveau qui refuse de comprendre — n'a pas le choix, pourtant. Tout va très vite, trop vite. Du baiser, si doux, si attendu, au goût d'enfin, et de futur aussi, à ça. Le cœur qui craque, croasse, se plaint derrière sa cage thoracique. Ce n'est pas réel, n'est-ce pas ? Elle a dû s'endormir, à son chevet sans doute, et rêver, rêver si loin qu'elle en cauchemarde — parce qu'il faut toujours qu'elle en arrive à cela. C'est l'imagination, qui s'emballe, s'effraie. Il y a pourtant sa main dans la sienne, contre sa joue. Son souffle, sa chaleur. Ce baiser, qu'elle sent encore sur ses lèvres, comme brûlant, tangible et authentique. Elle n'a pas pu l'imaginer. Et elle ne veut pas l'avoir imaginé, même si tout le reste lui donne un goût amer, celui d'une dernière fois, d'excuses qu'elle n'avale pas. C'était trop beau, ce lent apprentissage, cette patience qu'il avait à son égard, la compréhension de ses limites autant que de ses besoins. Son chat à elle, son chien à lui, à eux. Tout se bouscule pour défiler derrière ses paupières, les innombrables fois (qu'elle a pourtant comptées) où il a passé la porte du bar, les messages, combien de beaux messages, demi-mots et regards. Et ce baiser, auquel elle revient, encore, toujours, et qui semble vouloir dire qu'il ne mentait pas. Pas tout le temps, pas sur tout. Ce n'est pas suffisant, cependant.
Les larmes coulent, malgré elle, roulent, et elle devrait mettre plus de distance, peut-être même refuser d'écouter la suite, qui ne peut pas être mieux, ni excuser quoi que ce soit, mais il y a toujours cet espoir mince et vain d'avoir mal compris, mal entendu. Que tout soit faux, ou qu'il se trompe. Mais elle répond, accuse et cherche à comprendre, et il ne la contredit pas, Corey. Il n'a pas besoin d'en dire plus, pour confirmer, finir le travail, et elle se laisse emporter, Art, par tous les doutes, les foutues peurs, le sentiment qui revient lui écraser la poitrine, la réalité qui la rattrape après l'impression de flotter, sur un nuage, dans un rêve. L'impression associée à lui, aux battements agréablement accélérés de son cœur (pas comme aujourd'hui, erratiques et douloureux), à la confiance et l'aisance nées de semaines, de mois de ce qui s'avère être un mensonge. A quel point était ce faux, et qu'est-ce qui est vrai ? Elle ne peut pas avoir été à ce point aveugle, Art, aveuglée, pas après tout ce qu'elle a connu, pas avec toutes ses préoccupations, et précautions. Mais elle n'arrive pas, Art, elle ne parvient pas à se raisonner, entendre ce que dit Corey. Il n'a rien dit, il ne savait pas, il ne voulait pas. Est-ce que cela compte, seulement, alors qu'il lui arrache la paix qu'elle ressentait ?
Please.
Elle a le cœur qui se tord, se serre.
Please.
Elle voudrait y faire écho, please stop, please don't, please lie. Que ce ne soit pas vrai, que cela ne compte pas, qu'ils oublient, remontent dans le temps. Elle devrait sans doute penser à autre chose, à son père, à Rafe, qui flottent dans un coin de son esprit, menaces soudain plus imminentes, et qui sont plus présents aux abords de sa conscience, mais c'est Corey. Lui qui monopolise ses pensées, lui et le sentiment de ne plus pouvoir respirer, lui et l'impression de tout perdre, lui et la confiance et le manque qu'elle semble déjà ressentir — parce que c'est fini, n'est-ce pas, c'est un adieu. C'est la fin de ce qui n'a pas commencé, ou à peine, ses lèvres qui picotent, se rappellent à elle, et elle les effleure du bout des doigts, ses poumons vidés de tout air par un coup de poing imaginaire. Elle a l'estomac retourné, les mots qui volent de sa bouche sans véritablement passer par son cerveau, être validés, réfléchis, pesés. Elle n'a plus le temps pour ça, l'urgence dans les tripes, la colère qui gronde et corrode. Et pourtant, pourtant, elle se crispe en voyant Corey se redresser, la douleur visible sur ses traits. Une douleur qu'elle connait, se rappelle-t-elle — le sait-il ? Ses compliments, ses réassurances, passent sans s'imprimer dans le crâne d'Art, et elle secoue la tête. « It's not only how we met. It's not just a little lie. It's... You knew something I didn't, from the get-go, something so, so capital. We were never on the same page, I was in the dark, just-just falling and falling. » For him, a-t-elle besoin de le préciser ? C'est ce qui lui fait mal, la met en colère, la démolit. Lui. Qu'il ne soit pas celui qu'elle croyait, pas tout à fait. Qu'il ait menti, ne serait-ce qu'un peu, qu'il lui donne une raison de ne plus le croire, de ne plus... pas l'aimer, ça, elle ne le peut pas, mais de ne plus le voir — et c'est pire. « You had this-this knowledge, that somebody was looking for me, that I wasn't safe, and you didn't say anything. You knew we weren't what I thought we were, that's not a simple omission, that's me blindly trusting you and being deceived. I don't care how big of a lie it was, or what you knew. » C'est faux, bien sûr que c'est faux, mais, pour l'heure, c'est aussi un peu vrai. Elle se fiche des raisons, du comment, pourquoi, et de ses remords. Elle a mal et, pour une fois, elle ose le dire et le reprocher. Peut-être n'est-il pas entièrement la cible de sa colère et de sa peine, mais il est tout ce qu'elle a. Maintenant, comme avant. « That's not what matters, Corey. It's me. My feelings, my... You took my stability from me. » Au fond, son père aurait trouvé quelqu'un d'autre, et encore quelqu'un d'autre, et s'il le voulait vraiment, il aurait trouvé le moyen de la faire revenir. Mais Corey... Il s'est approché de trop, et il n'en avait pas le droit, pas avec ce qu'il savait et faisant. Alors elle ne lui reproche pas vraiment de travailler pour cet homme qu'il ne connait pas, pas comme elle le connait, mais bien d'avoir franchi des barrières qu'elle avait tant peiné à ériger, ainsi qu'à laisser tomber pour lui. Tout ça pour lui avouer cela maintenant. Et il a beau répéter qu'elle le connait, elle est loin d'en être aussi certaine qu'il y a seulement quelques minutes. Elle a tant vu de sa vie, tant partagé, mais peut-être pas ce qui comptait vraiment, ce qu'il ne pouvait (voulait) pas lui dire, ce qui l'aurait faite fuir. Et peut-être qu'elle non plus, n'a pas été honnête, pas tout à fait elle-même, un livre ouvert, mais ce n'est pas la même chose. Il n'aurait eu qu'à faire marche arrière si ce qu'il avait découvert plus tard ne lui avait pas plu, mais elle... He didn't know. Elle a le cœur qui cogne si fort, trop fort, besoin de réfléchir, de fuir. « Is that so ? Because you did, you really did. » Ses mots sont moins puissants qu'elle les aurait voulus, la voix cassée, larmoyante. Elle s'est déjà tournée, incapable de le regarder, besoin de se dérober.

- - - - - - - - - - - - - -
rp terminé
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


- this is me
- more about me

marcox #3 // you are the cure for all my scars Empty
MessageSujet: Re: marcox #3 // you are the cure for all my scars   marcox #3 // you are the cure for all my scars Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
marcox #3 // you are the cure for all my scars
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» marcox #5 // i've hoarded your name in my mouth for months
» marcox #1 // crashing into you
» marcox #4 // there's a hole in my heart and it's got your name on it
» marcox #6 // if i don't do anything else, i just wanna love you well
» marcox #2 // with no direction in your orbit

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: (partner in crime)-
Sauter vers: