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 romálon #8 // give & take

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Aladdin

Aladdin

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romálon #8 // give & take Empty
MessageSujet: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 15:58

✩ ✩ ✩ ✩ ✩
here's a give and take in falling in love, you make it easier than i ever thought, i'll give up everything i'm holding on to just to hold you, just to hold you. you can have my strength when the world feels heavy, you can have my faith when it gets hard to keep going. you can have my voice, you're the only song i wanna sing. you can have my heart, when you're losing yours.

« Just for tonight », ça tourne, dans sa tête, depuis des semaines. Deux mois, presque, il compte les jours. Mais ce ne sont pas tant les mots, qui l'ont marqué, plutôt ce qui les a accompagnés. Ses lèvres, brièvement contre les siennes, éphémères et pourtant toujours si présentes après deux mois — presque. Et pas de réponse, depuis, pas qu'il ait véritablement osé aborder le sujet, pas qu'il en ait eu l'occasion non plus, l'impression qu'Avalon n'est plus qu'une ombre dans sa vie, de passage au bureau sans jamais s'y arrêter, ou si peu, toujours trop occupée. Il n'est pas sans se douter que les deux sont liés, la question étant pourquoi ? Le fuit-elle à cause de ce qu'elle a fait, ou par peur de la façon dont il l'a interprété ? Si la logique lui affirme qu'il ne peut s'agir que de la première option, auquel cas il peut tout de suite la rassurer — she was not out of line, well, a little but he doesn't mind. at all —, il ne peut s'empêcher d'imaginer le pire. Un jeu (mais pourquoi ?), une immersion dans leur jeu de rôle idiot (why doesn't she just say so ?), un test (dans quel but ?). Plus il cherche, Román, plus il trouve de possibilités farfelues et cruelles dont il ne peut que nourrir son imagination, puisque la vérité lui est cachée, puisque la demander maintenant semble étrange, et qu'il n'a depuis ces quasi huit semaines aucune autre façon de la contacter que par message, ce qui ne se prête pas plus que cela à une conversation de ce genre. Dans ses moments de plus grande lucidité, il suppose que la gêne est la seule chose qui les sépare encore, et peut-être devrait il faire quelque chose, dire quelque chose, mais les mots ne lui viennent pas, et la vitesse à laquelle Avalon a remis toute cette distance entre eux lui a comme coupé le moindre élan déclaratif. Si seulement elle était restée quelques minutes de plus. Quelques secondes. Elle aurait eu sa réponse, quoi qu'il aurait probablement manqué de mots pour s'exprimer. Sans doute aurait-il dû la rattraper, plutôt que de laisser le moment passer, mais il était trop sonné, et elle trop rapide, décidée et décisive. Alors peut-être n'était-ce vraiment qu'une erreur, une faiblesse de passage, l'humeur de la soirée et les mensonges qui seraient montés à la tête et... Et il ne sait plus, déjà, Román, sur quelle idée il s'est arrêté la veille, ou il y a quelques heures, laquelle des possibilités l'a emporté la dernière fois qu'il y a réfléchit — ce qui ne pouvait clairement pas être il y a plus de quelques heures, en réalité.
Et si le débat lui revient en permanence, il se fait plus présent ce matin, après qu'elle n'ait pas répondu à deux appels et un message. C'est que, s'il a pris l'habitude qu'elle l'évite, il ne l'a encore jamais vue rater un rendez-vous avec un client. Ni même être en retard. Il a trouvé une excuse et s'est occupé du dossier lui-même, comme toujours reconnaissant qu'elle soit si complète dans ses notes, mais il a bien reconnu là le signe (s'il en faut) qu'ils ne peuvent plus continuer de la sorte. Et puis peut-être que ce n'était pas lui, pas eux, peut-être qu'elle a eu un accident. Et peut-être cherche-t-il simplement une bonne raison de se retrouver en tête à tête avec elle pendant plus de trois secondes mais, quoi qu'il en soit, il décide de se rendre chez elle, offrande à la main: une tarte au citron. Est-ce que c'est trop, est-ce que c'est directement montrer qu'il fait très, trop, attention à ce qu'elle apprécie, là où elle ne le lui a jamais vraiment dit ? Est-ce une attention normale, ou une sorte de démonstration inconsciente de son éligibilité en tant que partenaire de vie ? Comme si un baiser (même pas un véritable, d'ailleurs) et une tarte pouvaient complètement changer la nature de leur relation là où rien n'a été dit, et qu'elle n'a fait que reculer depuis ce bond en avant sorti de nulle part. Mais il ne peut que tout calculer, depuis la soirée de gala, c'est plus fort que lui, surtout que les résultats piteux de cette enquête devraient prouver qu'ils ne peuvent pas collaborer tout en se tournant autour, mais oublier purement et simplement n'est pas dans ses cordes. Si Avalon avait fait comme si de rien n'était dès le lendemain, il aurait compris le message. Il aurait laissé tomber, cessé de creuser, même si le cœur n'y aurait pas été. Mais ça ? Attendre qu'elle se décide, ou non, c'est probablement pire que tout. Et lui n'a pas plus de courage que ce soir-là, quand il aurait dû dire la vérité, toute la vérité, plutôt que de se cacher derrière leur petit numéro de couple pour profiter d'instant volés, depuis devenus amers. Il devrait dire quelque chose, cela fait deux mois (presque) qu'il devrait dire quelque chose, mais les messages qu'il rédige, et les phrases qu'il construit sous son crâne, ne lui paraissent jamais suffisants, ni assez réfléchis. Parce qu'après un discours, quoi ? Que faire si elle dit non ? Que faire si elle dit oui ? Leur collaboration actuelle est dysfonctionnelle au mieux, mais le job était, en tout cas jusqu'ici, fait. N'est-ce pas tout ce qu'il a le droit d'attendre d'elle ? I want to ruin our friendship. I want to ruin our partnership. And then what ?
La porte devant les yeux, il hésite. Il ferait peut-être mieux de la laisser tranquille, de lui laisser de l'espace, du temps, tout ce dont elle semble avoir besoin, mais il a du mal à l'imaginer mal à l'aise au point de ne pas se montrer au travail. Pas après tout ce temps, pas alors qu'il n'a jusqu'ici rien dit, rien fait pour la forcer à aborder le sujet. A moins que ce ne soit exactement ça, attendait elle qu'il s'en charge, a-t-il loupé le coche ? Il frappe deux fois à la porte, avant de pouvoir faire demi-tour, et il tend l'oreille, percevant un léger bruit, mais pas de déverrouillage de porte, pas d'ouverture, et les traits d'Avalon se font attendre. Une minute, deux. Il frappe à nouveau, une seule fois, comme pour réaffirmer sa présence, et se demande si elle sait que c'est lui. Probablement que oui. Il finit par tirer son téléphone de sa poche, tombe comme il s'y attendait sur le répondeur. Il hausse intentionnellement un peu le ton, s'imagine suffisamment proche de la porte pour être entendu de l'intérieur. « Soo, I'm in front of your door ? And I know you're here and I just came to check on you. You don't have to talk to me but I'd just like to see you, you know, make sure you're alright. I've got pie... I'll just leave it here if you want, but just give me a sign. Please ? »
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Aladdin

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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 15:59

Ses yeux fixent sans rien voir, le café depuis longtemps refroidi entre ses mains, les doigts pressés contre la tasse pour ne pas trembler. Dans ses pensées, le chaos des images d’il y a deux mois auxquels se mêle maintenant le souvenir et le manque d’Evan — parce que cette nuit, alors qu’elle se rejouait encore et encore ces secondes où elle a agit sans prendre le temps de la réflexion, où elle pouvait sentir les lèvres de Román contre les siennes, entre deux écoutes des messages vocaux qu’il lui a laissé juste après (messages qu’elle connaît mais qu’elle ne cesse d’écouter avec l’espoir d’y déceler quelque chose qui aurait pu lui échapper sur le moment comme des mots qu’il aurait murmuré si bas qu’il lui faudrait tendre réellement l’oreille), elle a réalisé que ça fait quatre ans, jour pour jour. Quatre ans sans son petit frère, quatre ans depuis que les supérieurs sont venus la trouver pour le lui annoncer et qu’elle a dû appeler, à son tour, Morgan. Quatre ans qu’il n’est plus là et parfois, elle s’y fait, consciente et capable de penser à lui, à qui il a été, à sa personnalité toujours rassurante et attentive, sans que ça ne blesse — mais cette année, cette année la douleur est là parce qu’il lui manque, parce qu’il aurait été, en temps normal, la personne vers qui elle se serait tournée. C’est Evan qu’elle aurait appelé pour lui demander conseil. Evan, qu’elle aurait appelé pour lui demander ce qu’elle doit faire, doit dire. Evan, à qui elle aurait tout raconté, du baiser à la réalisation des sentiments un peu trop réels qu’elle a pour Román, de sa peur de refaire la même erreur que par le passé, de ne pas savoir comment agir, quoi lui dire, quelle excuse trouver pour expliquer son geste. Et c’est Evan qu’elle ne peut pas contacter. La seule personne dont elle aurait besoin et qui n’est pas là, qui reste injoignable. Alors elle ne sait pas quoi faire, Avalon, pas aujourd’hui. Elle a vaguement eu conscience qu’elle aurait sans doute dû appeler le bureau, au moins ses clients, pour les prévenir qu’elle n’était finalement pas disponible, une urgence, reporter les rendez-vous de la journée. Elle a vaguement conscience qu’elle ne peut pas laisser Román dans le flou total, quand bien même est-ce ce qu’elle fait depuis deux mois, parce qu’elle n’a toujours pas trouvé les mots pour répondre aux questions qu’il doit avoir, les explications qu’il exigera sans doute. Et peut-être aussi parce qu’elle craint qu’il ne la vire (ce serait un motif suffisant, non ? Harcèlement sexuel, le geste dérobé sans son consentement, oui, vraiment, il serait en droit de la virer). Elle voudrait se reprendre, se convaincre que s’il voulait vraiment mettre fin à leur collaboration, il n’aurait pas besoin de la croiser très longtemps — un mail ferait l’affaire, ou une lettre déposée sur son bureau ou juste quelques mots, quand ils ne peuvent que se voir dans les couloirs parce qu’elle ne parvient pas à l’éviter constamment. C’est ce que lui dirait Evan, essaie-t-elle de se persuader avant de fermer les yeux tandis que son téléphone sonne, encore. Mais ce n’est pas Román, cette fois, c’est Morgan et elle ne répond pas davantage, Ava. Elle sait ce qu’il veut. Et elle n’a pas plus envie de l’affronter que de faire face à son boss.
Ses doigts relâchent finalement la tasse, le soupir quitte ses lèvres et elle se détourne, Avalon. Quitte le comptoir de sa cuisine pour aller rejoindre la chambre, où la photo de son cadet abandonnée au milieu de son lit lui saute aux yeux. Lui dans son uniforme — la première fois qu’il l’a porté. Lui, avec son sourire si fier, ses yeux si brillant, ses traits si joyeux. Lui, loin de se douter de ce qui arriverait deux ans plus tard. De la cuisine, elle entend son téléphone qui sonne à nouveau, Morgan qui doit insister, ou peut-être Román, ou peut-être son père — elle s’en fiche. Les doigts caressent le verre du cadre, le sanglot mal retenu, avant qu’elle ne relève la tête. Parce qu’elle a autre chose qu’une photo pour se raccrocher à lui ; elle a récupéré la médaille d’honneur que l’armée a accordé à Evan, post-mortem, le symbole qu’elle attrape parfois les jours d’anniversaires. Elle cherche, fouille, n’arrive pas à mettre la main dessus, et elle sent la frustration monter, Ava. L’esprit entièrement focalisé sur l’objet, qui ne fera rien, qui ne lui ramènera pas son frère, qui n’atténuera pas davantage la peine qu’elle ressent ni ne lui soufflera les réponses qu’elle attend. Mais ça lui donne quelque chose à faire alors elle reste active, à retourner la chambre, à se rendre dans le salon, à ouvrir les tiroirs les uns après les autres, continuant d’ignorer la sonnerie de son téléphone et même les coups à sa porte, la pensée uniquement dirigée sur la médaille. Chercher l’empêche de se concentrer sur ses sentiments. Mais elle ne trouve pas, elle a beau tout retourner, il n’y a rien et quand elle ferme les yeux, les premières larmes percent, qu’elle essaie de faire disparaître promptement tandis que son téléphone sonne une nouvelle fois et elle voudrait ignorer, mais la voix de Román, elle l’entend de l’autre côté de sa porte. Elle ne peut pas lui ouvrir — pas aujourd’hui, encore moins que la veille ou le lendemain. Mais il y a comme une once d’inquiétude dans le ton de son patron et elle flanche, Ava.
Et peut-être qu’en réalité, si elle doit voir quelqu’un aujourd’hui, encore est-il préférable que ce soit lui ?
Ça n’a rien d’une bonne idée, pas après la soirée, pas maintenant qu’elle est un peu trop consciente du reste mais elle le connaît assez pour savoir qu’il ne partira pas — et peut-être peut-elle le faire partir rapidement en ouvrant simplement la porte. Ses doigts sont fébriles sur la poignée, le sont toujours quand elle tourne celle-ci et ouvre finalement la porte. « I’m fine, you can go now. » Elle a pourtant la voix qui craquèle et quand elle lève les yeux et l’aperçoit, elle sait qu’elle devrait claquer la porte. Agir avant qu’il ne la voit s’effondrer totalement. Remettre quelque chose de concret entre eux, parce qu’elle se revoit sur la pointe des pieds, à profiter du souffle chaud contre sa peau. Sa main droite s’agrippe à sa porte, elle a l’impression qu’elle a la tête qui tourne. « I, » qu’elle débute et sa voix se brise une première fois. « I’ll come by the office later. » La voix se brise une seconde fois et il lui faut de l’air, de l’air, s’éloigner. Elle recule d’un pas, toute sa concentration pour retenir le sanglot qui monte, empêcher ses pensées de s’entremêler. Et la sonnerie de son téléphone qui retentit encore une fois à laquelle elle voudrait hurler de se taire, d’arrêter, not today.
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Aladdin

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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:00

Ce n'est pas ce à quoi il s'attendait. La porte s'ouvre, et elle est plus mal que ce qu'il avait imaginé — il avait pourtant imaginé le pire. Elle n'est pas malade, pas blessée non plus, du moins pas en apparence, mais quelque chose va profondément mal. Il en oublie les autres raisons de sa venue, son inquiétude vis-à-vis d'eux, le doute qu'il traîne depuis deux mois, la résolution à crever l'abcès. Il ressent peut-être une pointe de soulagement, Román, face à la réalisation qu'il n'a pas à le faire. Pas aujourd'hui. Il peut encore s'accrocher quelques temps à ses illusions, avant d'avoir sa réponse, avant que tout ne devienne encore plus compliqué, parce qu'il voit difficilement un monde dans lequel parler de sentiments serait aisé pour eux deux. Si les dernières semaines ont été un calvaire de non-dits, l'imminence de trop-dits lui retournait le cœur. Tout ce qui pourrait mal tourner. Et tout ce qui pourrait bien tourner ? Il a du mal à y croire, il ne sait pas pourquoi. Il pense au boulot, c'est plus fort que lui, c'est ce qui retient sa langue, et ses appels, ce qui le fait tourner en rond depuis deux mois. Ils ont déjà perdu une affaire et, il a beau faire bonne figure, ç'a été un coup au moral, un coup à ce qu'il a mis des années à construire, et un coup aux certitudes que tout était désormais bien lancé, bien rôdé. Il ne peut pas se permettre de perdre ce qu'il a construit. Sans oublier la mauvaise publicité qui va suivre, parce qu'il n'a pas su lâcher l'affaire, malgré ce qu'il a prétendu auprès d'Avalon, parce qu'il a fallu qu'il confronte leur ex client et que le moins qu'on puisse dire est que ça s'est mal passé. Peuvent-ils continuer comme ça, le doivent-ils ? Serait-ce pire s'il se passait vraiment quelque chose, le professionnalisme passerait-il définitivement par la fenêtre ? Why did it have to be her ? Il a beau ruminer, Román, il peine à séparer réalité et fiction, réconcilier le chaos actuel et une relation fonctionnelle. But how could it be anyone else.
Avalon, elle paraît à peine tenir sur ses jambes, une main agrippée à la porte tandis qu'elle énonce la phrase la plus grotesque, et la plus prévisible. She's not fine, pas besoin d'être un grand détective pour le remarquer, pour noter sa pâleur et sa posture, ses yeux qui ont pleuré ou manqué de le faire et sa voix qui la trahit instantanément. Il ne partira pas, c'était déjà plus ou moins décidé mais c'est désormais certain. Il ne va pas la laisser le chasser, brush it off, agir comme si son absence de la matinée était anodine et son état actuel normal et ignorable. La pensée qu'il n'est probablement pas la personne qu'elle souhaite voir dans un moment comme celui-ci lui traverse l'esprit, mais il est là, maintenant, il faudra s'en accommoder. Il entend un téléphone sonner, elle qui ne réagit pas, qui semble savoir qu'il ne s'agit de personne auquel elle ait envie de répondre. Qui semble n'avoir qu'une envie: se débarrasser de lui, et retourner à une solitude dont il ne sait trop ce qu'elle fait depuis ce matin. « Like hell you will. » Il la voit reculer, craint qu'elle ne finisse par perdre l'équilibre et s'avance pour la rattraper, la boîte de tarte déposée sur la première surface plane venue et ses doigts trouvant les avant-bras d'Avalon pour s'enrouler autour dans une tentative de la stabiliser. Il la guide jusqu'au canapé, une main déplacée entre ses omoplates, et l'y fait asseoir avant de retourner à la porte pour la fermer. « That's lemon meringue pie, I thought you might need it. » Il explique en la déposant sur la table basse, pas convaincu qu'elle y touche mais s'efforçant d'occuper le silence plutôt que de lui demander ce qui lui arrive. Il n'est pas sûr que ça le regarde. Non, il sait que ça ne le regarde pas et, quoi que ce soit, il ne tient qu'à s'assurer qu'elle a tout ce qu'il lui faut. Et il semblerait qu'il ne soit pas le seul, le téléphone ne paraît pas vouloir arrêter de sonner, et il se met à sa recherche. Il met la main dessus alors que la sonnerie s'est tue, des prénoms se succédant devant des notifications d'appels manqués, dont son prénom, et puis l'identifiant du dernier appel entrant accroche son regard. Il revient à Avalon, le portable à la main. « It's your dad, want me to answer it ? Or turn it off, maybe ? » Il dépasse largement sur son intimité, mais l'appareil s'est remis à sonner et, à en croire le nombre de sonneries précédentes, ne risque pas de s'arrêter de si tôt tandis qu'elle se refuse vraisemblablement à le décrocher. Il s'assied finalement au bord du canapé, à distance raisonnable. « I don't mean to intrude, but I'm not letting you alone like this. We don't have to say anything, I'm not even gonna try to make you smile, but I'm not leaving you. » La conscience qu'il pourrait proposer de contacter quelqu'un d'autre pour lui tenir compagnie est là, vaguement, quelque part, mais il l'ignore. Il veut être là. Il veut être celui qui s'occupe de tout, qui s'occupe d'elle.
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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:03

Il est là, Román. Juste devant elle, avec sa tarte à la main et son téléphone dans l’autre. Il est là et elle le savait, elle l’a entendu quelques secondes plus tôt mais ça lui fait quand même un choc de le trouver là, sur le pas de sa porte. Ça fait un choc et ça fait mal, ça rappelle tout de cette soirée, leur proximité, la presque intimité autorisée sur l’instant et qui est redevenue proscrite tout de suite après — ça rappelle les gestes tendres et les sentiments et ça ne peut que faire mal, alors, parce que ce n’était que du vent, que l’illusion de l’excuse qu’il a trouvé, leur couverture le temps d’une ou deux heures, rien de plus ; et puis, inévitablement, ça rappelle le client qui les a viré, qui a eu les mots qu’elle peut encore entendre, ces mots si vrais. C’était une mauvaise idée donc que de lui ouvrir, ne serait-ce que pour quelques secondes, spécialement aujourd’hui quand elle n’aurait rien envie d’autre que de le voir, de l’entendre faire ses blagues habituelles et retrouver qui ils ont été et qui, il y a encore deux mois, lui aurait été possible. Plus maintenant. Trop de choses en suspend, trop de risques, aussi. Elle ne peut pas, lui faire face, prétendre aller bien malgré ce qu’elle affirme d’une voix qui cède trop vite. Elle ne peut pas, expliquer son geste, ce baiser, presque baiser, parce qu’elle n’a pas d’explications à donner — I thought you felt it too n’est pas une excuse valable et elle n’en a que trop conscience, Avalon — et elle n’en a pas davantage la force, non plus. Et puis tout cède, d’un coup. Il n’y a pas de mot pour la prévenir, ou peut-être que toute cette matinée a été une tentative de la préparer à cet instant, ces secondes où ses jambes lâchent, ou ses nerfs lâchent et elle prend tout ce qu’elle peut pour ne pas pleurer. Elle a les yeux fermés quand il lui attrape les bras et c’est aussi bon que mauvais, aussi douloureux que doux et bienvenu. Elle ne le repousse pas mais elle se tend, Avalon, parce qu’elle ne peut rien faire d’autre, les muscles qui réagissent sans elle, le frisson déjà prêt à venir la parcourir du contact, quand bien même est-ce inapproprié. Elle se laisse guider, Avalon, les jambes dérobées alors qu’elle s’assoit finalement dans son canapé, les bras contre elle comme pour essayer de s’auto-consoler, ou peut-être pour se donner l’impression que les doigts de Román y sont toujours. Elle jette un oeil à la tarte déposée devant elle, à défaut de pouvoir le regarder lui. « Thanks. » Un nouveau sanglot monte et elle ferme les yeux, si fort, pour essayer de retenir les larmes, la sonnerie de son téléphone devenu un bruit habituel en arrière fond et ce n’est que lorsqu’elle entend son patron s’éloigner qu’elle autorise une larme à rouler, s’empresse toutefois de l’effacer. Parce qu’il ne peut pas la voir dans cet état — que penserait-il ? Qu’elle est trop dirigée par ses émotions ? Qu’elle ne sait plus comment agir dès qu’un peu de tristesse revient à la surface ? Elle a vaguement consciente d’être injuste envers elle-même, que tout ce qu’elle ressent tout de suite est loin d’être un peu de quelque chose mais plutôt un trop plein de trop choses, justement, de tout ce qu’elle a réprimé jusqu’alors, de tout ce qu’elle s’est efforcée de mettre de côté de peur d’être jugée, perçue comme trop faible ou trop fragile ou émotionnelle, de peur de ne jamais réussir à regagner le contrôle. Elle tressaute quand il reprend la parole, parce qu’il est encore là, dans son appartement, quand elle l’avait pensé parti. Avait assumé qu’il préférait la laisser seule avec le bordel dans son crâne plutôt que de devoir rester et se mettre, les mettre sans doute, tous les deux plus mal à l’aise qu’ils ne le sont déjà. Mais il est là et quand elle tourne la tête vers lui, elle ne voit rien de ce à quoi elle s’attendait. No resentment, no disappointment. Et il lui faut encore quelques secondes supplémentaires pour parfaitement réaliser ce qu’il dit, ce qu’il demande, pour apercevoir son téléphone entre ses mains et peut-être devrait-elle craindre qu’il n’aperçoive les messages échangés avec Ahmed. « Just ignore it. » Car elle sait, Ava, que s’il décroche à son père alors les questions continueront de pleuvoir, les appels aussi — et qu’éteindre, eh bien, elle ne sait pas. Elle n’a juste plus l’habitude d’éteindre son portable, devenue un peu trop dépendante de son utilisation quotidienne pour prendre des notes, vérifier son planning lire ses mails. Elle détourne les yeux, le sent qui s’assoit de l’autre côté du canapé et il y a quelque chose qui se plante dans son coeur, qui presse sa poitrine. That’s cause of her. Cette distance. Parce qu’elle a manqué de professionnalisme, à cette soirée — parce qu’elle s’est laissée guidée par des émotions qu’elle ne devrait pas ressentir et le voilà qui préfère maintenant s’assurer qu’elle ne dépassera plus les limites. Le voilà qui en vient à s’accorder avec leur client et elle le savait, elle l’a vu venir quand les mots de ce dernier ont éclaté dans la nuit. Unprofessionnal. C’est elle, c’est toujours elle. Elle qui cause les tourments, son exclusion de tout job qui lui plaisent, qui fait fuir les hommes qui pourraient la rendre heureuse. Et si Román ne part pas, s’il reprend même la parole, elle le sait bien, qu’il le fait parce que c’est la chose à faire. « You don’t have to —, » qu’elle débute mais il continue de parler et les mots résonnent, semblent trouver de l’écho dans son appartement. Why? Why aren’t you leaving me? Sans savoir si elle veut qu’il le fasse ou qu’il lui dise plutôt ce qu’elle voudrait entendre. Yes please, stay. They all go away but I can’t have you leave me too. Les mots qui hantent son esprit mais qu’elle ne peut prononcer. Ils entraîneraient des questions sans doute légitime — they qui ? Et elle devrait répondre, tous. Dad, Mom, Blake, Jake, Morgan, et même Evan.
De nouveau, elle est frappée par la date du jour et la culpabilité de l’avoir oublié pour la seconde fois qui vient percer son coeur.
Elle se lève, se dirige vers la cuisine pour y chercher deux assiettes, servir un café tiède dans la cafetière, un couteau et elle revient. Elle a des gestes mécaniques, couper la tarte, une tasse devant Román, l’autre devant sa place qu’elle retrouve. Elle joue avec un morceau de meringue, ne sait pas à quel moment il a pu savoir que c’est exactement ce qu’elle aime (les autres se dirigent toujours vers le chocolat, même Morgan qui a pourtant du affronter sa compétitivité pour la dernière part de tarte au citron à plus d’une reprise, dans leur jeunesse). « It’s my bab… My little brother’s anniversary. » La correction parce qu’elle sait qu’Evan avait en horreur qu’elle rappelle qu’il était son bébé frère plus que son petit frère. « Death anniversary, » le complément qui tarde parce qu’elle déteste l’énoncer à voix haute. Car ça n’a rien d’un anniversaire comme les autres. « Five years today. » Elle anticipe les questions qu’il pourrait avoir et ne pas oser questions, celles qu’ils ont tous. « Was twenty two. Should be almost twenty seven. I… » La voix qui se coupe, la boule dans la gorge et les yeux toujours rivés sur sa part de tarte. « I’m usually fine but sometimes it’s just. Harder. And I just miss him too much. And my dad and my other brother, they don’t talk to each other so I usually take care of everything on this day. I make sure they can both go to his grave and not have to meet each other but today I - Today there’s just too much and I can’t. » Il est là, le sanglot. Celui qu’elle n’arrive plus à retenir, celui qui brise les barrières et qui secoue ses épaules, celui qui la pousse à dissimuler son visage dans ses mains, à se mordre la lèvre et la langue pour ne pas crier, pour essayer de garder un minimum de retenue. Cette année, il y a Román et ses appels et le silence et la distance et le baiser et tout ce qu’elle n’arrive pas à lui dire, tout ce qu’elle n’ose pas lui demander. Please love me.
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Aladdin

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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:04

Il n'a rien à faire là, right ? Il aurait dû laisser un message, envoyer un mail, être un boss normal. Mais il ne l'est pas, il est à peine un boss, really, non seulement parce qu'il ne sait pas le faire, pas conserver cette distance, cette retenue, mais aussi parce que c'est Avalon. Là réside assurément tout le problème, la source de leur maux. Quoi qu'ils soient, quoi qu'ils aient pu être, ils n'ont jamais été que patron et employée, il y a toujours eu un décalage, entre eux et la norme, entre ce qu'ils devraient être et ce qu'ils sont. Peut-être qu'il a laissé les choses dégénérer, Román, peut-être aurait-il dû fixer des limites, partir ce fameux soir de Saint Valentin, ériger des barrières, ne pas se livrer sur le passé et risquer qu'elle devienne un pilier — un indispensable. Mais ce n'est pas lui, qui l'a embrassée — pas que l'envie ait manqué. Et ce n'est pas lui qui mène la danse, non, lui ne fait qu'attendre. Il ne fait que douter, et espérer un peu, les mots lui manquant trop que pour faire autrement, et l'angoisse de mal faire le prenant aux tripes à chaque fois que quelque chose d'autre qu'une banalité voudrait venir franchir ses lèvres. Deux mois à se convaincre qu'il s'agissait du bon angle d'attaque, de la chose à faire, en attendant que ça se calme, en attendant, pendu à ses lèvres, qu'elle finisse par aborder le sujet. Jamais. Il aurait sûrement dû, alors, lui, avant aujourd'hui. Avant de se retrouver, bouche bée, devant elle si bouleversée. Les pensées fusent, s'entrechoquent, les questions s'y ajoutent, s'empilent, se brouillent, il ne dit rien. Il la rattrape, le corps qui semble plus délicat, plus fragile que la dernière fois qu'il l'a étreint, plus froid aussi. Le corps qui voudrait sans doute le repousser, il le sent dans ses muscles, mais qui n'en a pas la force et il la guide jusqu'au canapé sans relever, sans oser s'attarder, bien que la réalisation soit déjà bien là, dans un coin de son crâne, là à marteler qu'il s'est trompé, que l'attente était vaine.
Quelle importance ? Il n'est pas là pour ça.
Il n'est pas là pour ça, il n'est pas là pour ça.
Il n'est là que pour s'assurer que tout va bien (de toute évidence, non), et c'est ce qu'il fait. La porte fermée, la tarte présentée, le regard qui ne s'attarde pas trop de peur qu'elle n'y voit pitié ou jugement, les lèvres scellées comme pour éviter de laisser échapper des questions, ou des mots de réconfort qui seraient vides de sens. Il esquisse un léger sourire, tentative de dire "of course" alors qu'elle le remercie pour la tarte, mais il ne peut qu'entendre le sanglot ravalé et ressentir son impuissance. Que pensait-il faire, une fois entré, que croyait-il pouvoir accomplir ? Connaissant Avalon, il commence même à se demander s'il n'aurait pas mieux fait de partir lorsqu'elle l'a demandé, histoire de lui éviter de se laisser découvrir sous ce jour qu'il devine difficile à montrer — pas qu'il ait à réfléchir beaucoup que pour se mettre à sa place. Mais il est plus doué pour s'occuper des autres, Román, plus conciliant, plus ouvert, moins bridé, et il peut sans mal reconnaître que l'émotion n'est pas une faiblesse (pas chez les autres). Il n'a aucune envie de la laisser se convaincre qu'elle ne peut pas être vulnérable, devant lui ou qui que ce soit. Aucune envie de l'abandonner à ça, quoi que ce soit. Il revient, téléphone à la main, et le dépose alors qu'il sonne toujours, l'ignorer ne lui paraissant pas une solution durable mais l'heure n'étant pas aux contradictions. Au lieu d'insister, il s'assied. Loin, peut-être un peu trop, c'est sans doute exagéré, mais il ne sait plus ce qu'il fait, ce qu'il doit faire, ce qui est encore permis et à quel point il peut s'imposer, prendre de la place (il ne devrait déjà pas être là du tout). Il s'assied, trop loin, et les mots se bousculent sur sa langue avant qu'il ne les ait pesés. I'm not leaving you, bien sûr que non, pas avant d'y être obligé, pas à moins qu'elle n'ait aucune envie de le voir. De l'entendre. Il rassure, aussi, ou essaie, ils n'ont pas besoin de parler, même s'il lui faudra se mordre la langue, ravaler questions et tentatives d'arranger les choses, d'alléger l'humeur. Elle ne dit rien, il prend cela pour un oui. Ou, dans le pire des cas, une capitulation face à la détermination qu'elle n'a pas la force de combattre. Il voit des émotions se succéder, indéchiffrables, sur ses traits marqués. Ne dit rien non plus. Pas même alors qu'il la regarde se lever, s'emparer de la boîte, et les mots — don't do that, let me, I'll take care of it — ne franchissent pas ses lèvres.
Il la remercie d'une fois éteinte lorsqu'elle revient, dépose assiette et tasse devant lui, puis il attend. Ce qu'il sent venir, ce qu'il sait inévitable. Ce qu'il veut, autant qu'il le redoute, autant qu'il craint de ne pas être la bonne personne pour ça, pour l'entendre, pour la réconforter. Il ferait pourtant de son mieux, il ferait tout ce qu'il pourrait, mais quelque chose lui dit que c'est trop, trop gros, trop difficile. Ce qui la met dans cet état ne peut que l'être. Il a le regard plongé dans le liquide de la tasse qui lui occupe les mains lorsqu'elle prend la parole, et c'est pire que ce qu'il pensait. Sa mâchoire se serre machinalement, ses épaules s'affaissent, il lève un regard incertain sur elle. Vaut-il mieux lui faire face, ou la laisser parler comme s'il n'était pas là, comme s'il ne pouvait pas la voir ? Il la regarde, c'est plus fort que lui, il la regarde afin de pouvoir la rattraper à nouveau, et parce qu'elle n'est pas seule. Parce qu'il est là, parce qu'il écoute, parce qu'il voudrait pouvoir aider. Mais il n'y a rien à faire. Elle fixe sa part de tarte, lui tente de prédire, en déchiffrant ses traits, si elle s'attend à ce qu'il réagisse. Il ne sait pas comment, ce qu'il est supposé dire, ce qu'elle n'a pas déjà entendu cent fois, chaque fois qu'elle a pu l'évoquer. Mais elle ne l'a pas évoque cent fois, n'est-ce pas ?
Il n'a pas vraiment le loisir de réfléchir, lorsque le barrage cède. Il observe ses traits se déformer progressivement, Ava, il entend les derniers mots avalés par un sanglot et perçoit les épaules qui se mouvent, d'abord lentement, et puis tout d'un coup, sans s'arrêter, secouées par les sanglots qui ne s'arrêtent plus. Il n'a pas le temps de réfléchir, alors il agit. Il se lève, se rassied, plus près, un bras d'abord hésitant passé autour des épaules tremblantes, et puis l'autre, avec plus d'assurance, qui vient refermer l'étreinte, la ramener contre lui, la serrer. Sa main trouve ses cheveux, sa nuque, et en épouse la courbe. « I'm sorry. I am, I don't... I can't imagine. » Et il a le cœur qui se tord rien qu'à l'idée, Román, à la possibilité de perdre son frère, ses sœurs. Il ne peut pas imaginer, ne le pourrait pas même s'il le voulait, et il ne le veut clairement pas. « It's okay. » Il souffle les mots plus qu'il ne les articule, le sentiment de briser quelque chose si le ton monte, si les mots sont audibles ailleurs que dans l'espace d'à peine quelques centimètres séparant ses lèvres d'elle. « They can get by without you, alright ? You don't have to do all that. And I can do anything that needs to be done, just say the word. »
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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:05

Il y a la distance, entre eux et c’est idiot car ce n’est pas tant de mètres, juste la distance d’un canapé trois places et ils sont deux — mais ça reste une distance, un espace vide, creux, entre eux et ça reste cet endroit où ils ne sont pas, où ils ne se rencontreront pas. Le symbole de leur relation, de ce qu’elle est devenue. Leur nouvelle réalité, peut-être et ce n’est pas qu’ils étaient proches, avant. Il lui semble peu probable qu’ils le soient un jour, ce genre à se frôler par inadvertance, à avoir tous ces gestes de proximité banale et il lui semble, à Avalon, que c’est sans doute un peu de sa faute. Parce qu’elle n’est pas du genre à chercher le contact à moins que ça ait une autre signification — et peut-être que c’est pour ça qu’elle s’est monté la tête. Parce que chaque fois que les doigts se rencontraient pour attraper un dossier ou récupérer une tasse de la main de l’autre, parce que les fois où les épaules finissaient par se cogner l’une à l’autre, elle y voyait un rapprochement quelconque, le signe qu’ils n’étaient plus ces inconnus qu’ils étaient il y a encore un an mais quelque chose de davantage. Alors peut-être que la distance physique est là pour une raison, aujourd’hui ; que c’est la façon qu’a trouvé Román de lui faire comprendre que le baiser était inapproprié, pas ce qu’il veut, pas ce qu’il n’a jamais voulu, ou vu, pour eux. Et cet espace devient trop étouffant, comme un trop plein d’air qui voudrait la serrer un peu trop et elle a besoin de se lever, Ava, de s’éloigner. Et elle le fait. La cuisine, les placards qui s’ouvrent et se referment, sa tasse du matin toujours pleine, définitivement froide, toujours sur le comptoir et qu’elle ignore, les couverts qu’elle attrape, dépose, reprend, abandonne. Elle ne sait pas où donner de la tête, Avalon, sait juste qu’elle a besoin de faire quelque chose, pour ne pas être tentée de fondre, tentée de retrouver la chaleur des bras de Román, tentée d’y croire à nouveau, de parler, de combler les silences parce que ses pensées sont tournées vers lui qui est là et vers Evan, qui ne l’est pas. Elle ne sait même pas ce qu’elle fait, si ce n’est qu’elle s’occupe, qu’elle essaie, du moins. Mais il n’y a pas grand chose à faire, pas grand chose à préparer et elle est vite de retour dans la même pièce que Román, sa place récupérée, le même espace, toujours ce siège vide entre eux. Et le silence qui revient, lui aussi et les pensées qui s’entremêlent, accélérées, inquiètes. Tout ce qu’elle retient, depuis trop longtemps. Toutes ces peurs qui ressortent, maintenant, aujourd’hui. Toutes les émotions qu’elle ressent, qu’elle a ressenti, qu’elle a voulu mettre de côté, dépassé, sans y arriver. Le regard fixé sur un morceau de tarte qu’elle triture du bout de la fourchette, ce jaune qui attire l’oeil, ce jaune qui ravive des souvenirs. Les tartes préparées par sa mère (achetées, en réalité, mais ils jouaient tous le jeu, les Chambers), à se chamailler pour en prendre un plus gros que le frère, que la soeur, que l’autre. A qui aura le dernier bout. Et pour qui, en quel honneur — est-ce que le citron est mieux que le chocolat ? Et entre une tarte à la fraise et au citron, lequel gagne ? Et s’il fallait mélanger les trois pour faire la tarte ultime. Elle entend la voix d’Evan, dans son crâne, son rire, ses blagues, sa façon de l’appeler pour lui parler, lui dire tout et rien. Pas un jour sans un message, pendant longtemps. Et puis, plus un jour avec un message. Juste l’absence et l’attente et l’espoir.
Les mots, elle les extirpe difficilement. L’un après l’autre. Pas de grandes phrases, pas de grands dialogues, juste les informations minimum, tout ce dont elle est capable, les dents venant se planter dans sa lèvre inférieure à la fin de chacune. Et puis les faits. Cette année, elle n’y arrive juste pas, ne le peut pas. Gérer son père, faire face à Morgan, devoir jongler entre les impératifs de l’un, de l’autre, les rassurer, faire taire la culpabilité qu’ils partagent tous les trois mais dont elle est la seule à en avoir conscience. Chaque année, elle ravale ses propres reproches, ceux qu’elle voudrait leur adresser, trop lasse pour se battre contre eux deux à la fois, pour faire face à leur entêtement, leur incapacité de passer outre les vieilles rancoeurs pour tenter de redevenir une famille ; chaque année, elle se mord la langue pour ne pas leur crier de la laisser, elle aussi, faire son deuil, d’arrêter de lui imposer ce rôle, celle qui tient les rennes, celle qui est au milieu quand elle leur en veut toujours, leur en veut toujours autant, quand elle voudrait leur dire qu’elle aussi, elle a perdu quelqu’un, qu’elle aussi, elle a perdu Evan et que des trois, elle était celle dont il était le plus proche, elle était celle qui le dépassait à peine, celle qui l’aimait le plus (et c’est faux, bien sûr que c’est faux), celle qui était en mission, quelques kilomètres de là, celle qui est rentrée à la base. Et là, aujourd’hui, il y en a trop, trop de tout, trop de manque, trop d’absence, trop. La tête rentrée, la main pour la cacher au monde, la cacher à Román et elle voudrait qu’il parte, qu’il reste, qu’il soit là, qu’il ne soit pas. Elle voudrait qu’il ne la voit pas comme et, en même temps, qu’il soit le seul à pouvoir la voir, à pouvoir partager cette douleur quand bien même ne le pourra-t-il sans doute jamais — il n’a pas connu Evan, après tout. Elle ne bouge pas tout de suite, Ava. Pas même quand elle le sent qui se rapproche, quand leurs cuisses se touchent, quand il passe un bras autour de son épaule. Elle reste droite, même quand elle sent sa main qui se déplace, quand il murmure à son oreille et que son coeur se brise, que son coeur se tord, que tout se liquéfie, en elle. She wants that.
She wants them.
Et comme une réponse à ses pensées, ce it’s okay qui, elle le sait, n’a rien à voir mais qui y répond si bien, tellement bien et qui fait encore plus mal, qui provoque un sanglot supplémentaire. Alors elle bouge, Ava. Elle se tourne lentement, visage toujours baissé. Une main qui s’en échappe pour passer sur les côtes de Román puis dans son dos, l’autre la rejoignant rapidement et sa tête, enfouie dans son cou. Elle ne sait pas si elle se serre contre lui instinctivement ou s’il est celui qui la rapproche, ou peut-être que c’est aucun, peut-être n’est-ce qu’une illusion supplémentaire, un tour de son cerveau perturbé et fatigué. Elle se fond dans son étreinte, s’imprègne de la chaleur qu’il diffuse, de la sensation qu’il prodigue. La réassurance qu’il lui envoie et peut-être ne s’en rend-t-il pas compte, peut-être ne le sait-il même pas, parce qu’il reprend et elle ferme les yeux un peu plus fort. Love me. Ça ne résoudra rien, pourtant. Ça ne ramènera pas Evan, ne rendra pas cette journée moins difficile, ne l’aidera pas à orchestrer les visites entre son père et Morgan plus aisé. Love me, love me, love me, love me, love me. Mais elle a l’impression que ça l’aiderait à tenir, lui donnerait un élan de force supplémentaire, un soutien dont elle a terriblement besoin, un soutien qu’elle n’avait pas conscience de manqué. Ce ne serait pas juste, pourtant. De lui demander ce qu’il ne peut pas maîtriser. D’exiger quelque chose sur lequel il n’a pas, ne peut pas, avoir le moindre contrôle ; de profiter de sa propre vulnérabilité pour tirer ce qu’elle désire, ce qu’elle veut si ardemment que ça en fait mal. Que peut-elle dire, alors ? « Could you stay? » C’est ridicule, il lui a déjà dit qu’il ne partirait pas mais peut-être voulait-il dire rester une heure et puis y aller — parce qu’il y a le bureau, les clients, les rendez-vous et tous les dossiers à faire, à avancer. Et elle, elle veut qu’il reste. La journée. La nuit. Forever. Elle, elle veut qu’il continue de la serrer.
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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:08

L'atmosphère pèse, sur eux, autour d'eux. Román, il n'est pas à sa place, et il ne saurait dire si c'est son regard, ses questions éventuelles, son irruption dans un moment de toute évidence sombre, qu'elle fuit en se levant, ou si c'est lui tout entier. Lui et le souvenir de la dernière fois qu'ils se sont trouvés dans la même pièce plus de quelques minutes, lui et ses autres questions — pourquoi, what did it mean, did it mean anything, pourquoi, pourquoi. Elle peut pourtant se rassurer parce que, Rome, même si les circonstances du jour avaient été différentes, il se serait probablement dégonflé. Pour toutes les raisons (excuses) idiotes qu'il s'est déjà trouvées (construites), pour le bureau et le job et parce qu'il s'inquiète et doute et parce que, pour une fois, il ne trouve pas les mots, ceux qui seraient trop sérieux à son goût et pas à leur place sur ses lèvres. Il n'est pas sérieux et capable de faire des déclarations qui l'impacteraient directement, l'impression d'être toujours trop abrupt, le sentiment que l'enjeu dépasse largement ses capacités d'expression de ses propres sentiments — what if he says the wrong thing, fucks it all up ? Il parle beaucoup, Román, pour ne rien dire, pour combler le vide, faire rire, réagir, il n'est pas pour autant éloquent. Pour cela, il faudrait qu'il accepte de se montrer vulnérable, lui-même, pas la version construite, patchwork de ses meilleures facettes. Il faudrait qu'il l'ose, surtout. Et il l'a fait, une fois, il l'a fait pour elle, mais cela n'avait rien à voir, c'était presque plus facile, ça ne la concernait pas vraiment, et c'était digéré, compris, tourné et retourné dans tous les sens depuis quatre ans, déjà évoqué, révolu. Ce qu'il a à dire, avouer, aujourd'hui et depuis deux mois, plus de deux mois (combien ? il n'en sait rien) est d'un tout autre acabit. Ava... Avalon et lui, ç'a longtemps sonné comme une blague qui se serait un peu trop prolongée, Mémé Patmore qui insinue et glisse des idées dans leurs têtes et here they are. Il ne sait pas vraiment quand les choses ont vacillé, commencé à tendre vers ça, quoi que ce soit, vers ce malaise et cette distance. Quand sont-ils (est-il ?) allés trop loin ? Il ne peut de toutes manières parler que pour lui, lui et des sentiments qu'il a mis trop de temps à réaliser, tellement qu'il ne saurait dire s'ils datent d'avant le baiser, ou bien si c'est pile à ce moment-là que la balance s'est mise à tanguer dangereusement.
Il attend, ce qu'il sent venir, ce qu'il a peur d'entendre. Avalon ayant retrouvé sa place, trop loin et trop près à la fois, il attend les mots, ceux qu'il devine en train de se former dans l'esprit d'Ava et dont il ignore toute la portée, toute l'importance. Le pire, bien sûr, est ce à quoi il s'attend, et pourtant rien de précis ne lui vient, rien ne paraît pouvoir expliquer tant d'accablement. Jusqu'à ce qu'il s'explique complètement. Il voudrait lui éviter d'avoir à le dire, en toutes lettres, en tant de mots. Il voudrait avoir compris plus tôt, qu'elle n'ait pas à l'évoquer. Et il ne voudrait pas être ailleurs, non plus, que quelqu'un d'autre soit à sa place, que quelqu'un d'autre entende ces mots. Il est là où il est supposé être, Román.
Sa réaction, viscérale, instinctive, ne se fait pas attendre, un bras, puis l'autre, enlace Avalon, se rapproche, la rapproche, il ne sait pas trop. Il y a l'effluve d'un souvenir, du souvenir, eux deux sur la piste de danse, elle contre son épaule, contre lui. La même raideur, dans la posture d'Avalon, dans un premier temps, puis la barrière qui s'affaisse. It's okay.
What is ?
Le reste de ce qu'il voudrait dire ne se forme même pas sous son crâne, il n'y a rien à dire. Its not okay, none of it is. Il ne peut que l'accueillir, lorsqu'elle se tourne, se blottit un peu plus, ses mains voyageant le long de ses côtes jusqu'à sa colonne vertébrale et le souffle cessant momentanément d'importer, d'exister. Il ne respire à nouveau que lorsque les mots lui reviennent, pour proposer d'aider, alors, de rester. Comme s'il pouvait faire autrement, autrement que rester, que la serrer, tenter de recoller des morceaux qu'il ne peut pas, ne pourra jamais, réparer. « I'm here. » Here to stay, mais il ne développe pas. Il reste, bien sûr qu'il reste, évidemment qu'il reste. Où irait-il ? Que ferait-il ? Il reste un moment silencieux, n'entend que sa montre qui tic, tic, tac, il ne sait pas combien de fois, combien de temps. Il ne sent qu'Avalon, la chaleur qui quitte son propre épiderme pour la réchauffer elle. Les sanglots qui semblent s'être espacés, calmés, et sa main dans le dos de la blonde lui confirme que sa respiration s'est faite moins hachée. « You'll have to eat something. » Il s'entend articuler, plus qu'il ne prend le temps d'y penser, de considérer la chose et de l'exprimer. Il ne sait pas d'où ça vient, si c'est ce qu'il est supposé dire. S'il est supposé dire quoi que ce soit. « I'll make you something. » Il ne bouge pas, pourtant. Il ne bouge pas.
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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:10

Il y a le silence et puis eux. Le silence qui résonne à ses oreilles, qui se fait un peu trop audible, qui rend ses pensées plus puissantes encore dans son esprit. La douleur pour Evan et celle pour l’homme assis à côté, inatteignable malgré la proximité. Elle a l’impression de tout entendre, Ava, du bruit infime au silence perturbant et elle force les mots. Pour briser ce qui lui devient intolérable, briser le cheminement de ses pensées, briser cet instant d’inconfort pour tous les deux. Ca n’a rien de nouveau, d’évoquer le décès d’Evan — elle l’a fait par le passé, en de rares occasions parce que ça lui a toujours paru plus simple de ne pas se lancer dans un détail de sa vie familiale complexe et atrophiée ; alors Evan et sa mère, elle se contente de les mentionner de temps à autre au passé mais toujours pour les souvenirs qu’elle conserve d’eux — et ça évite les questions, les interrogations, les détails et toutes les explications qu’elle devrait alors fournir. Mais parfois, ça lui a échappé, une véritable curiosité à laquelle elle ne peut que répondre, des jours comme celui-ci où son absence se fait plus importante, plus pesante, et où elle ne peut que l’admettre ; rarement mais suffisamment, donc, pour qu’elle connaisse le train ordinaire des questions. Toujours savoir depuis combien de temps, puis son âge, comme si c’était d’une quelconque importance. Comme si ça pouvait rendre la perte plus supportable de savoir s’il avait trois ou quatre-vingt-cinq ans. Et ça s’arrête toujours-là, les questions, parce qu’il était trop jeune Evan, à peine adulte, le visage définitivement celui d’un gosse, et que ça choque, ça perturbe et les questions, alors, ne semblent plus permises. Ils imaginent sans doute tous une maladie, un accident, une erreur — elle ne précise jamais davantage, Avalon, parce qu’elle ne peut pas dire que l’armée lui a pris son frère, après lui avoir pris tout le reste ; parce qu’elle ne veut pas avoir à justifier pourquoi elle est restée enrôlée, même après ça (elle s’est déjà suffisamment battue avec Morgan sur le sujet, elle sait qu’elle n’a pas la force de le faire avec d’autres).
Aujourd’hui non plus, elle n’a pas la force.
Elle laisse alors les sanglots la gagner, laisse les larmes vaincre le combat qu’elle mène contre elles, rend les armes. Le réflexe de se dissimuler, de pas laisser Román la voir sous cet angle fragile mais il est là, déjà là, déjà contre elle, à la tenir, à avoir les gestes qui font du bien autant qu’ils font du mal et elle se rapproche à son tour, accepte l’étreinte, la chaleur, la consolation. La fuite des mots, ceux retenus d’ordinaire, ceux qu’elle voudrait pouvoir prononcer dans un autre contexte, pour d’autres situation avec l’espoir qu’il le comprenne, qu’il devine. Elle n’élabore pas, pleure sur son épaule, les doigts qui voudraient pouvoir s’accrocher un peu davantage à lui mais qui n’osent plus bouger, à peine se plier et tout se fait confus, blurry comme dans un rêve ou un instant lointain, minutes ou heures, juste les sanglots qui se tarissent, la respiration qui se fait moins difficile et ce picotement dans la gorge pour faire sentir sa déshydratation d’avoir tant pleuré. Elle garde les yeux fermés, à profiter des instants, de ce contact, consciente qu’il a reprit la parole sans encore parvenir à en saisir la portée. Elle ne fait pas mine de vouloir se détacher, n’amorce aucun geste et il lui faut encore plusieurs minutes avant que ses mains ne glissent de nouveau sur le dos de Román, ne s’arrête à ses côtes.
La peur, soudaine, de lâcher prise.
Qu’il ne s’évapore si elle le lâche.
Elle s’écarte de quelques centimètres, les mains encore contre lui. Encore un peu d’espace. Une dizaine de centimètres et il pourra se lever, aller s’occuper comme il doit en avoir besoin pour ne pas se sentir complètement inutile (et il ne l’est pas, bien sûr qu’il ne l’est pas mais elle croit deviner que c’est ce qu’il doit penser). Et sans doute qu’elle pourrait en profiter pour enfin rappeler son père, puis Morgan, au moins pour leur faire savoir qu’elle va bien. « But you brought pie. » C’est tout ce qu’elle trouve à répondre, les doigts s’écartant finalement de sa taille pour retourner attraper l’assiette qu’elle s’est servie et si elle a conscience qu’elle pourrait sans doute réinstaller la distance, cette place qui les séparait il y a encore trop peu de temps, elle s’accommode de leurs genoux qui continuent de se toucher, qui continuent de lui envoyer quelques vagues chaleureuses. Et comme pour lui prouver qu’il n’a pas besoin de cuisiner quoique ce soit (pas qu’elle pense avoir quoique ce soit à cuisiner, en réalité) elle porte enfin la bouchée découpée plus tôt à ses lèvres. Qu’il ne s’éloigne pas — pas tout de suite, pas encore. Le mélange du citron et de la meringue fond sur sa langue et elle essuie machinalement les dernières traces de larmes qui persistent sur son visage.
Et juste comme ça, elle trouve la force.
« He was military. Joined them two years prior. Probably to try and make our father proud or maybe just to finally exist to his eyes I don’t know. Morgan was pissed because we all sweared we’d never to the same mistake that dad. I guess Evan needed to let our father know he forgave him. That he’d stopped blaming him for our mom. » Le plus jeune et sensiblement le plus censé des trois enfants Chambers sans nul doute. Le premier à avoir compris que leur père s’en est voulu d’avoir été absent — et que l’armée n’y était pour rien. Elle n’était pas celle qui avait rendu leur mère malade. « He was so proud when he called me to tell me he joined. And then wearing his uniform. Like he had found something he truly loved. » Une deuxième bouchée de tarte. « That’s what made me join too. I wanted that feeling of belonging somewhere. He bragged about it for months. » L’ennui qui transpire dans ses mots, malgré elle — l’habitude et le souvenir qui revient. « In movies they always act like you vividly remember what someone has told you last before they die but I can’t remember what we said to each other the last time we spoke. » Le coeur qui crépite de culpabilité de ne sans doute pas y avoir accordé d’importance au point de ne plus le savoir, de l’avoir occulté. Complètement. Combien de temps avant qu’il ne parte en mission ? « He got the medal of honor. I was actually looking for it when you, hm, came. » Puis la réalisation du pourquoi il est venu, ce qui a du le motiver à venir sonner chez elle quand il aurait dû être au bureau (et elle aussi). Un regard à sa montre et elle lève un regard semi-paniqué vers Román. « Aren’t you supposed to be in a meeting? What about the office…? » Parce qu’ils ne peuvent pas être tous les deux ici, chez elle. Peu importe combien elle le désire. Il a d’autres priorités, Román, d’autres urgences.
She can’t be a priority.
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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:11

Avalon livre les informations une à une, comme un script connu par cœur, des réponses aux questions qu'il n'a pas posées, n'aurait pas posées, non pas par désintérêt mais parce qu'il n'aurait pas su comment, ni voulu les lui imposer. Il n'a pas besoin de savoir, pas si elle ne souhaite pas le lui dire, pas s'il ne s'agit que de remuer le passé et les souvenirs dans un fouillis de sentiments négatifs et d'impression d'obligation. Il doute qu'Ava dévoile jamais quoi que ce soit qu'elle n'ait pas envie de dire, mais avec lui, c'est différent. Parce qu'il est son boss et qu'il a quitté le travail pour ça, parce qu'il est venu jusqu'ici, parce qu'il faut bien qu'ils se disent quelque chose — et que si ce n'est pas de ça, de quoi peuvent ils parler, d'eux ? Román, il la laisse parler, pourtant, même si les mots pour répondre lui échappent et qu'il ne peut que regarder, écouter, être présent, alors qu'elle se livre. Il se sent encore moins à sa place que lors de leur dernière affaire ensemble, jusqu'à ce qu'elle soit dans ses bras. Et le geste semble parfaitement logique, en dépit de tout, ou peut-être à cause de tout, le geste lui paraît tout ce qu'il y a de plus naturel, l'étreinte lui vient naturellement, sans réfléchir, peser le pour et le contre, hésiter ou s'inquiéter qu'elle puisse l'interpréter d'une quelconque autre façon (pas qu'elle aurait tout à faire tort de le faire, de toutes façons, depuis combien de temps retient il ce genre de geste ?). Et il reste, évidemment, il restera, il n'est pas venu pour un simple aller-retour, constater de son état et l'abandonner à son sort. Et puis, c'est lui, c'est elle, il n'y a nulle part d'autre où il préférerait être, pas même maintenant — surtout pas maintenant, alors qu'elle a besoin de lui.
Il sent ses mains quitter son dos, chatouillant ses muscles au passage, caressant sa colonne vertébrale, le long de laquelle un frisson remonte instantanément. Il se maudit d'avoir pris la parole, n'esquisse aucun geste pour se détacher, jusqu'à être forcé de laisser retomber ses bras lorsqu'elle commence à s'écarter progressivement. Ses mains s'attardent pourtant, un moment, et il la regarde à nouveau, suffisamment loin que pour apercevoir ses traits, mais toujours proches, proches comme ils ne le sont jamais, ou trop souvent ces derniers temps. Lorsqu'elle récupère finalement ses mains, il parait réaliser à nouveau où ils sont. Son regard suit les gestes d'Ava, il hausse les épaules. « You weren't eating it. And you don't have to, just... Don't you want something else ? Soup, maybe ? » C'est ce qu'on donne aux gens malades, et elle n'est certes pas malade, mais cela reste une sorte de réconfort. Il ne sait pas vraiment, pas vraiment branché comfort food, mais un bon repas ne fait jamais de mal et, lui c'est sa façon d'être utile. « I can make you something for tonight », il ajoute, alors qu'elle s'attaque finalement à la tarte. Lui n'y touche pas, concentré sur la distance qu'elle n'a qu'à peine réinstaurée, concentré sur ce qu'il peut faire pour être utile. Et il semblerait que sa présence suffise, leurs genoux qui se frôlent et la chaleur qui émane de l'un vers l'autre, mais il peine toujours à y croire.
Elle reprend, il se tait, oublie momentanément ce repas et l'impression de ne pas suffisamment montrer son soutien en étant simplement planté là, sur le canapé. Román, il agit, il rend service, il prépare à manger, il faut croire que c'est sa façon de montrer son affection, là où les mots lui manquent toujours. Aujourd'hui, il n'a accès qu'aux mots, et l'impression de ne pas être à la hauteur. « I don't think... I think everybody remembers different stuff, and grieves in their own way. There's nothing wrong with not remembering that last conversation, you remember other things, meaningful things, and you remember him. » Ses yeux cherchent les siens, conscient qu'elle se reproche la chose la plus incontrôlable, un souvenir que personne d'autre ne lui reprocherait d'avoir perdu. « Do you want to look for it, the medal ? » Román, il n'a pas la moindre affinité ni admiration pour l'armée, mais il a tout de même l'impression de comprendre le sentiment. Belonging somewhere, c'est ce qu'il voulait aussi, c'est ce à quoi il a aspiré sans jamais véritablement y accéder. Il la voit réaliser qu'il est en retard pour le bureau, secoue la tête, sa main trouvant le poignet d'Avalon pour cacher l'heure affichée sur le cadran de sa montre. « Yeah, yeah, no, it's fine, I called on the way and postponed. Don't worry about that, alright, you're more important. »
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romálon #8 // give & take Empty
MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:12

Les doigts restent accrochés à lui, ne veulent plus s’en déloger et la tête peine à les raisonner. Elle aurait pu s’y enfoncer, Avalon, dans cette étreinte, son étreinte, ses bras, sa chaleur, son réconfort — elle aurait pu, sauf qu’ils ne le peuvent pas, pas vraiment, pas comme elle en aurait besoin, envie, en tout cas et elle rassemble les dernières gouttes de raison pour se détacher complètement, rompre la parenthèse intime et retrouver un semblant de distance. Si pas physique, au moins émotionnelle. C’est nécessaire et une partie d’elle en a terriblement conscience, l’attention qu’elle essaie de porter ailleurs, sur autre chose que lui, sa présence et tout ce qui devrait être dit, tout ce qui ne peut pas l’être. Pas le jour et puis, comment lancer le sujet, comment l’aborder sans que ça ne rajoute une tension supplémentaire à une ambiance déjà lourde, déjà si portée par la négativité de ses émotions. Alors elle récupère l’assiette oubliée il y a déjà si longtemps (tant que ça ?) et se force à avaler un morceau. Le mélange de la meringue et du citron ne tarde pas à adoucir sa gorge asséchée, à calmer les derniers tremblements de sa voix, à apaiser tout ce qui est si bordélique en elle, en cet instant. Prête à lui rappeler qu’il n’a pas besoin de faire quoique ce soit, qu’il est là et que ça suffit, que la tarte suffit, elle aussi (le seul repas qu’elle arrivera à avaler, elle le sait et la seule chose qui puisse le faire envie), les premières syllabes s’échappant déjà de ses lèvres avant qu’elle ne les retienne, ne se demande si ce n’est pas davantage pour lui qu’il propose, pour mettre fin à cette gêne qui plane entre eux depuis qu’elle a ouvert la porte (même avant si elle est honnête) et Ava, elle ne peut qu’acquiescer, l’angoisse logée dans sa gorge. « Sure, soup would be nice. » Parce qu’elle doit cesser de ne penser qu’à elle, qu’à ce qu’elle veut (voudrait) ; parce qu’elle ne peut pas le garder auprès d’elle, ni maintenant, ni jamais, et que c’est sans doute sa façon à lui d’envisager un way out, une sortie, un échappatoire pour pouvoir quitter son appartement (la quitter, elle) et qu’elle ne peut pas le retenir. Alors elle lui laisse cette possibilité, celle de fuir le salon, fuir sa présence à elle, fuir ses larmes et sa nervosité et et son incapacité à s’exprimer clairement et le fantôme de son frère qu’elle fait valser des souvenirs qui ne cessent de l’assaillir. L’autorise à s’en aller. Elle baisse la tête sur sa tarte, s’en coupe un second morceau avant que les mots ne lui reviennent, parce qu’il ne s’est pas levé, n’est toujours pas parti. Et elle lit dans cette immobilité, comment pourrait-elle faire autrement ? S’il ne s’est pas encore levé, c’est peut-être qu’il n’en a pas tant envie que ça — ou qu’il craint de ce qu’il pourrait trouver dans ses placards, ou qu’il n’ose pas, ne se sent pas chez lui, ne sait pas où se trouve la cuisine. Elle ne sait plus que croire, Ava, ses gestes, ses mots ou bien cette voix qui lui souffle qu’elle espère trop, qu’elle attend trop, que c’est juste son imagination qui lui joue des tours et que si elle n’avait pas parlé, alors il se serait levé, qu’il allait sans doute le faire, d’ailleurs, mais que ses mots l’en ont empêché, parce qu’il est poli, Román, un peu trop d’ailleurs et c’est pour ça qu’il est là, assis sur son canapé. Elle n’ose pas tourner la tête vers lui, même quand elle sent le regard qu’il pose sur elle, garde ses yeux rivés sur la meringue qu’elle fait glisser d’un bout à l’autre de l’assiette. « What if I forget him, at some point? What then? » Est-ce qu’elle n’a pas déjà un peu commencé, à l’oublier ? Le temps de ce matin pour se souvenir, faire le lien entre la date du jour et l’événement et puis les pensées moins dirigées vers lui, les photo moins souvent regardées. Et c’est idiot, elle le sait — c’est comme ça que ça fonctionne, le deuil. Au début ça fait mal et ça hante et puis on s’y habitue un peu. « That’s just stupid, » qu’elle répond elle-même. Sa tentative de lui faire oublier la question, lui dire d’oublier, de ne pas y prêter trop d’attention parce que ça n’en mérite pas. Le regard qui se lève finalement jusqu’à lui. « Thanks but my father must have it. » Probablement récupérer l’année précédente (ou celle encore d’avant, elle ne sait plus bien) quand ils se la sont à moitié disputé le jour de la remise — à la base donnée à lui, le parent, mais le soeur refusant de le laisser avoir le moindre souvenir d’Evan, trop vindicative et les émotions un peu trop contradictoires, ce jour-là. Et puis, elle ne veut pas l’obliger à rester quand il devrait déjà avoir ouvert le bureau, commencé ses rendez-vous, contacté des clients. Elle s’agite, se fige au contact des doigts sur son poignet, l’observe et son coeur se coince. Elle sait qu’il ne le pense pas vraiment et c’est ce qui l’oblige à souffler tout bas. Elle sait qu’il ne le signifie pas de cette façon-là, pas de celle qu’elle croit deviner, pas de celle qu’elle attend. She’s not more important than work, she just is for today. Parce qu’aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres et qu’il l’a vue et qu’elle a beau lui en faire voir quotidiennement, il reste empathique, Román. C’est juste pour la journée — pour les quelques heures où il restera ici. Just like he was her dance partner for one night.
Don’t say that.

La supplique sur le bord des lèvres. Les mots se refusent, pourtant, la peur de trop en révéler, de trop se dévoiler et elle détourne les yeux, ravale le goût acre de la déception, revient à un temps plus présent, leur réalité. Les doigts enroulés autour de son poignet et qui semblent brûlants, les mots qui se répètent, l’écho de ce qu’elle voudrait qu’il dise et elle se lève, Ava, s’éloigne pour de vrai, juste de quelques pas. « I know some meetings were importants and we already lost one client we can’t afford to lose some more. I’m fine, I — I will be fine. » La voix qui vacille, l’incertitude de ce qu’elle avance, voudrait affirmer avec davantage de conviction — et pourtant, elle finit toujours par l’être. Ce n’est qu’une journée à passer, des souvenirs à encaisser et ce n’est pas la première année alors elle sait à quoi s’attendre, elle sait à peu près les différentes étapes des prochaines heures. Le sourire qui craque ses traits si sérieux, le sourire qui n’atteint pas ses yeux. « Really, you already did a lot and I’ve got pie thanks to you. Besides, my brother will probably show up to see why I haven’t picked up and you don’t want to be in Chambers reunion, believe me. » Ne pas être celui à cause de qui tous les rituels Chambers-esques de ce jour ont volé en éclat, été perturbés, l’absorbant elle à un autre rôle que celui qu’elle doit interpréter pour son frère et son père. Et parce que s’il reste, elle n’arrivera plus à se raisonner, à se rappeler qu’il est son patron, qu’il ne ressent rien, n’a rien ressenti cette nuit-là, les danses, les presque baisers. Elle oubliera que ce n’était qu’un rôle le temps d’une soirée. L’inconscience de paraître totalement irrationnelle, de changer d’avis trop brutalement peut-être.
Reste et pars.
Love me but don’t hurt me.
« Thanks for everything. You didn’t have to but I appreciate it. » Les mots réfléchis et pesés, voulus le plus neutres possibles — reprendre de la distance.
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MessageSujet: Re: romálon #8 // give & take   romálon #8 // give & take EmptyVen 9 Juin - 16:13

Elle le déroute, Ava, la présence refusée puis l'étreinte acceptée, ses mains qui ne le lâchent pas encore mais le regard qui ne suit pas. N'est-ce dû qu'aux circonstances du jour ? Il sait que leur dernière affaire l'a marquée, que la proximité est depuis proscrite, que le rapprochement auquel il a cru s'est aussitôt dissous. Il sait aussi qu'elle n'est pas dans sa forme habituelle, mais qu'il n'aurait pas pour autant pu la prendre dans ses bras s'ils avaient eu cette conversation il y a quelques mois — l'auraient ils seulement eue ? Ils ont quelque chose de différent, de plus, quoi qu'ils en pensent, quoi qu'ils en disent, mais ce n'est toujours pas suffisant que pour être défini. Román, il n'en dit toujours rien, pas même lorsque les mots se rassemblent dans sa gorge, voudraient forcer le passage vers l'extérieur, l'air où ils pourraient planer, douloureusement, entre eux. Il n'est pas prêt pour ce malaise, ce risque, alors tant pis, tant pis, tans pis pour le courage. Il ravale ses questions, une à une. Ce n'est pas le moment, de toutes façons, pas entre deux mots sur un frère décédé, qui manque tellement, qui devrait prendre toute la place aujourd'hui, toute l'attention.
Tomorrow, then. Mais une autre excuse se présentera.
Il la regarde reprendre sa position initiale (au détail près qu'ils sont toujours si proches, un mouvement et leurs genoux s'entrechoquent), la tarte redevenue focal de leur conversation, et lui qui propose de cuisiner mais ne semble pas près de bouger, même lorsqu'elle acquiesce. Elle reprend, l'information se perd quelque part sous son crâne, tout comme l'envie de se lever — quoi qu'elle n'ait jamais été que le reflet de l'envie de se montrer utile. Si cela ne tenait qu'à lui, il ne l'aurait pas encore lâchée, laissée s'éloigner. S'il était un peu moins nerveux, il resterait là, même en silence, même alors qu'elle ne le regarde toujours pas (pourquoi ne le regarde-t-elle pas ?).
Elle reprend et il s'apprête à la corriger, bien que mal placé pour ce faire, mais elle se répond déjà et il comprend le message. Forget about it. Il devrait sans doute en dire plus, en faire plus, mais il n'a que sa sympathie à offrir, Rom, et c'est déjà fait, déjà dit. Il ne dit rien, donc, et ses bras se posent sur ses cuisses tandis que ses mains se croisent devant lui. La médaille balayée des esprits, il considère à nouveau la possibilité de cuisiner. Une soupe, right ? L'opportunité de rester encore, veiller sur elle, sans qu'ils ne se sentent ni l'un ni l'autre comme une sorte de poids, elle parce qu'il reste, lui parce qu'il s'impose. Mais il s'impose bel et bien, il le réalise à mesure qu'elle insiste quant à cette absence du bureau, le boulot qui s'empile, les rendez-vous manqués. Ce fameux client perdu. You're more important, ça lui a échappé, mais rien, que la distance, sa réponse sans doute. Ses dents jouent avec l'intérieur de sa joue, sa main récupérée alors qu'elle s'est levée et qui trouve l'arrière de sa tête, une sorte de gêne naissant au fond de ses entrailles et remontant dans sa gorge. Il a pourtant envie d'insister, Román, parce qu'il y a ce regard qu'elle lui lance et cette hésitation dans la façon dont elle assure qu'elle ira bien. L'impression de ne pas en avoir fait assez, d'avoir raté un chapitre, aussi, entre leur conversation et cette hâte qu'elle semble désormais avoir de le mettre dehors. Il force un sourire alors qu'elle évoque une réunion de famille déplaisante et, s'il serait prêt à y faire face malgré l'inévitable embarras, il sent bien que ce n'est pas la réponse qu'elle attend. I'll stay anyway, ce n'est pas vraiment à lui de décider, et il hoche la tête, déjà debout, le regard qui balaie le canapé pour vérifier qu'il n'oublie rien avant de revenir à elle, sa silhouette qui lui fait face et qu'il pourrait presque douter d'avoir enlacée il y a à peine quelques minutes. « Don't mention it », sa voix rauque, de ne pas avoir parlé, de ne plus savoir quoi dire. Les remerciements qui le poussent vers la sortie, et il peine à trouver la moindre excuse pour traîner. Il tousse, s'éclaircit la gorge. « Alright then, I'll just... get out of your hair. » Sa main se lève, comme pour un dernier contact qu'il ne se permet pas, il n'avance pas, et son geste se termine en une sorte de signe d'au revoir alors qu'il tourne déjà le dos, ouvre la porte. « You can always text if you need anything. I mean it. » Il précise, insiste, même si elle ne le fera pas. Même s'il n'est probablement pas en tête de liste, pour ça, l'aide et le soutien moral.

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