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 romálon #7 // the dreams you don't forget

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Aladdin

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- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 478 CREDITS : av/olympia.
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MessageSujet: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:31

✩ ✩ ✩ ✩ ✩
t's the shake in your voice when you're telling the truth. it's out of my hands what you're gonna do it's a feeling so strange as we drive through the pines radio and the wind, and you, by my side. (c) NIGHT TRAVELER (dreams you don't forget)

Son épaule frôle celle de Román quand elle se lève, un regard dans sa direction pour lui signifier qu’elle s’éloigne, juste le temps de quelques secondes, juste pour garder un oeil sur la raison de leur présence à cette petite soirée présentée comme un genre de gala. Les festivités, l’amusement, l’envie d’un peu de légèreté n’est guère ce qui les a motivé à venir ce soir — plutôt la présence de l’un de leur client et la cible sur laquelle il leur a demandé de veiller ; ils ont pourtant joué le jeu, elle pas emballé, elle croit savoir que Román, il ne l’était guère plus qu’elle à l’initial mais peut-être qu’elle se trompe, peut-être qu’il apprécie bien plus qu’elle ne peut le deviner, qu’elle ne souhaite l’imaginer en réalité, parce qu’elle aurait presque l’impression de devoir se détendre, alors. C’est presque au-dessus de ses forces, pourtant, quand bien même elle a accepté qu’ils viennent ensemble (une nouvelle fois et peut-être qu’elle avait un peu l’espoir de pouvoir remonter sur la moto de Román même si leurs tenues respectives entravent trop leurs gestes pour rendre cet espoir possible), quand bien même elle distribue les sourires et les small talks à quiconque essaie de l’approcher, ou fait mine de s’intéresser à elle, à eux, à leur présence ici, eux dont le visage ne parle à personne d’autres qu’à leur client, le grand invité d’honneur de la soirée, l’initiateur, même. Elle ralentit le pas devant le buffet improvisé où les apéritifs et boissons sont encore distribués, commande deux verres de champagne pour avoir l’air occupée mais elle a l’oreille qui traîne, Avalon, qui voudrait pouvoir retenir les bribes des conversations — et elle en entend bien quelques uns, mais il s’agit des ragots soufflés par un groupe (inséparable, semble-t-il) de quarantenaires et Ava, elle voudrait pouvoir découvrir autre chose que les dernières séparations non officielles, les dernières arrestation pour état d’ébriété ou sentir leur regard se poser sur elle, filer à Román et revenir encore sur elle. Elle se tourne justement pour lancer un coup d’oeil à ce dernier à l’instant où son téléphone émet un son pour l’avertir d’une notification et, comme les verres tardent à venir, elle le sort. Instagram. Elle fronce les sourcils en reconnaissant l’identifiant de son boss, découvrant qu’il l’a mentionnée dans un post qu’elle ouvre par curiosité et c’est une photo d’elle-même, prise ce soir, qui se dévoile à elle après un court chargement. Ses yeux survolent les lignes qu’il a rédigées et elle doit se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas sourire, Avalon — elle a commencé, elle le sait, trop surprise de le voir sur son trente-et-un quand ils se sont retrouvés, incapable de ne pas lancer une pique, incapable de s’empêcher de faire un petit quelque chose sur les réseaux. But still. Le serveur attire son attention d’un geste, deux verres tendus dans sa direction qu’elle attrape et retourne auprès de son boss, lui en tend un. « You know, you really should stop posting picture of me smiling. People will get the wrong idea of me. Plus, I don’t think you can call that face a smile. » Elle pointe l’écran redevenu noire d’un doigt, l’ombre d’un sourire pourtant maintenant bien présent sur ses lèvres, préférant ne pas souligner qu’elle estime faire régulièrement un effort vestimentaire parce que la vérité, c’est qu’elle n’irait pas jusqu’à se plaindre du style de Román.
Ses yeux glissent sur les silhouettes qui se tiennent à quelques mètres, leur cible en pleine conversation à présent. « Couldn’t hear anything interesting, » qu’elle l’informe avant qu’il n’ait à poser la question, et peut-être qu’il s’en serait douté. C’est un cas plus compliqué qu’elle ne l’aurait envisagé au début — la première fois, pour elle, qu’elle doit venir jouer un rôle un peu plus actif et moins passif dans leurs recherches, qu’elle ne se contente pas de suivre, noter, analyser, photographier et retenir. Si l’idée aurait pu la perturber, la rendre un peu moins à l’aise, elle a vite balayé les appréhensions en redevenant elle-même, si concentrée sur sa tâche, le dossier, la mission, mettant de côté toutes pensées capables de venir parasiter sa concentration. C’est à peine si elle s’autorise à penser au fait qu’elle aurait préféré être chez elle, warm and nice, plongée dans un bon bouquin — elle s’autorise encore moins à penser le fait que la présence de Román à ses côtés à cette soirée rend l’effort moins difficile, plus appréciable peut-être et l’aidant à fit in un peu davantage qu’elle n’aurait été en mesure de le faire en son absence. Il est le smooth talker quand elle se contente souvent d’être à ses côtés, de répondre par des phrases courtes aux questions qui leur seraient adressées. Elle veille pendant qu’il charme et endort les méfiances (et elle choisit de ne pas penser à qui il charme tant). « Au fait, du coup, tu m’as jamais dis comment tu avais commencé à t’intéresser aux moto ? » Le sourcil haussé, la tête tout à fait tournée vers lui, les yeux effectuant un bref aller-retour sur des ombres qui se meuvent un peu plus loin, surveillant les gestes et actions brièvement avant de considérer qu’il n’y a pas de menace d’aucune sorte — ni de mouvement de la part de leur cible.
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:32

Un hochement de tête à Avalon pour lui confirmer qu'il a compris ce qu'elle planifie, il lui sourit. Au cas où on les regarderait. Et puis parce qu'il n'est pas mécontent d'être ici, avec elle, pour une soirée qui, au delà de la surveillance et du quasi-espionnage de l'un des convives, a quelque chose de presque normal, et d'agréable. Ils ne vont jamais nulle part de normal ensemble, pas pour un verre après le boulot, pas pour un café avant. Et pourtant, ils sont tout le temps ensemble, elle est la personne qu'il voit le plus, et il est assez certain que la réciproque est également vraie. Ils passent des journées à travailler dans un silence relatif, mais non pesant. Ils passent des heures en voiture et, plus récemment, partagent le dos de sa moto. Il sait ce qu'elle déjeune, combien de cafés elle se sert par jour, quelle expression elle affiche lorsqu'elle se concentre, ou se trouve face à un problème, une impasse qui la contrarie. Mais il la connaît à peine en mode off work, et, ce soir, même si c'est pour de faux, même si elle se montre probablement sous un jour qui n'est pas exactement elle, elle n'est pas en mode travail. Lui non plus, pas tout à fait, il est plus détendu. Peut-être s'efforce-t-il, inconsciemment, de donner l'exemple, qu'elle ne se perde pas, qu'elle ne stresse pas. Il ne la connait pas particulièrement anxieuse, mais c'est une facette plus ou moins nouvelle du métier, et il veut que cela se passe bien, pour leur client comme pour eux. S'il est détendu, sûr de lui, sûr d'eux, s'il mène la danse, tout ne peut que bien se passer, elle n'a qu'à se calquer sur lui, et c'est ce qu'elle a fait jusqu'ici, suivre le mouvement, à la perfection. Il n'a donc pas de raison de s'en faire, et l'humeur imite celle de son entourage, auquel il se laisse raconter leur fausse rencontre avec le propriétaire des lieux, et la prétendue raison de leur présence. Il a une vue parfaite sur la table de leur cible de la soirée, ainsi que sur le bar où Avalon attend leurs verres. Malgré lui, son regard glisse régulièrement dans cette direction, et il en détourne les yeux lorsqu'il la voit amorcer un tour dans sa direction. Il devine qu'elle a reçu la notification de son post (sa revanche, really, et il ne voit pas l'ambiguïté dans leur façon de jouer à s'exposer l'un l'autre sur les réseaux) et ses lèvres s'étirent d'elles-mêmes alors qu'il fait mine d'être occupé à autre chose.
Il glisse un faible merci lorsqu'elle dépose son verre devant lui et se rassied. Il se sent moins inadapté, à ses côtés, comme si être par deux à ce genre de soirées était une obligation, et que durant ses années de travail en solo il avait fait les choses partiellement de travers. « I, for one, think it sends exactly the right idea. Which is that I make you smile nearly effortlessly. And that definitely counts as a smile. » Il n'est pas peu fier de lui, à vrai dire, surtout parce qu'il n'a pas raté le fait qu'elle a à nouveau amorcé un sourire, en dépit de ses doléances. Et s'il n'est pas véridique qu'il parvient à la faire sourire aisément, il n'acceptera pas les critiques. Il hoche la tête à son commentaire sur son petit tour de surveillance, peu étonné, quoiqu'un peu déçu de n'en être toujours nulle part sur cette affaire. Il pourrait presque oublier qu'ils sont là pour ça, et que leur présence est une mascarade, et qu'Avalon préfèrerait sans doute être n'importe où ailleurs. Il suit son regard, dans la foule, jusqu'à la cible, et puis cherche leur client, aimerait assister à l'une de leurs interactions, mais remarque qu'ils n'ont pas l'air près de se croiser. La voix de sa voisine le fait revenir à elle, et il sourit à nouveau, l'action lui venant étrangement naturellement depuis quelques heures. Il hausse une épaule, prend le temps de considérer la question, son regard pas tout à fait sur elle afin de garder une vision périphérique de ce qui les amène. « On traînait chez un mécanicien, je devais avoir treize ans. Les autres en avaient après les grosses voitures, moi je revenais pour les motos. C'est lui qui m'a appris. » Il croise son regard, puis, derrière elle, celui d'une autre femme et il écarquille un peu les yeux, se redresse et déglutit. Il se penche sans prévenir vers Avalon pour murmurer à son oreille. « Don't get mad, alright, but I kinda had to say we were together 'cause she was trying to get my number. And not for her granddaughter. » Il prévient, rapidement, alors que la femme, de quelques cinquante ans leur aînée, s'installe sur le siège libre aux côtés de la jeune femme et les regarde, tout sourire. Il profite d'avoir dû se rapprocher pour paraître plus intimes, un peu inquiet à l'idée que son acolyte refuse de suivre le mouvement. « Oh so this is your fiancée, right ? What a beautiful couple. » Román, il a vraiment mal calculé son coup, et être considéré comme un couple (ce qu'il a pourtant laissé sous-entendre) lui provoque une mini crise cardiaque. Mais il se reprend rapidement, sa main trouvant celle d'Avalon et la serrant en affichant cette fois un sourire factice. « Ava, this is Molly, she kept me company while you were getting our drinks. »
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:34

La langue vient gonfler sa joue, tous ses efforts concentrés pour rester indifférente à l’arrogance prétendue de Román. Elle le sait moins vaniteux au quotidien, même s’il aime ce jeu-là, cette assurance jouée et surjouée par instant et si, d’ordinaire, ça ne l’affecte pas réellement (à part pour lui tirer un regard levé en direction du plafond, un soupir ou un haussement de sourcil), c’est différent ce soir. Elle croise les bras, arque un sourcil. « Effortlessly, really? Wasn’t it you that, not so long ago, was surprise to discover that I could, in fact, smile and ask me if you just hadn’t unlocked that level yet? » Elle aurait pu mentionner Max, le fait qu’elle lui ait sourit après quelques minutes quand il aura fallu plusieurs mois au détective pour la voir esquisser l’ombre d’un sourire, mais elle n’en fait rien, préfère mettre son futur voisin de côté, hors de cette conversation. Il lui semble qu’il n’y a pas sa place, que sa mention pourrait venir briser cet instant complice (ou whatever is happening). Elle retrouve sa place, Avalon, une remarque quant à son écoute peu fructueuse qui ne trouve pas de réponse. Non pas qu’il y en ait à donner, en réalité. Ils stagnent un peu trop dans cette affaire et elle voit l’espoir de profiter de cette soirée pour avancer s’amoindrir à mesure que l’heure tourne. Ses yeux dansent, à Ava, se posent sur les visages déjà croisés brièvement au cours de la soirée, continuent d’épier leur cible quelques secondes avant qu’elle ne les reportent finalement sur Román. La question posée, plus capable de la retenir après tout ce temps à se mordre la lèvre pour ne rien laisser échapper de sa curiosité à son encontre, ne pas paraître un peu trop nerd ou excitée peut-être depuis qu’elle sait qu’il possède une moto. Elle devine sans peine que ce on désigne probablement ses potes et lui et elle se demande, l’espace d’un instant, s’il inclue ce meilleur ami dont il lui a déjà parlé, celui-là qui va mieux depuis ce qu’elle ne sait pas comment désigné. Celui dont elle ignore toujours le nom parce qu’elle n’a pas osé le lui demander, parce qu’elle n’ose pas revenir sur ce sujet parce qu’il est clos, parce qu’elle s’efforce de respecter la demande de Román. Alors plutôt que de raviver le souvenir difficile, plutôt que de se laisser aller à sa nouvelle curiosité, elle essaie d’imaginer un jeune Román qui se découvre un amour pour les motos, qui apprend à les manipuler. Elle surprend son regard se porter au-delà d’elle-même, l’interrompant dans sa rêverie (qui n’allait certainement pas jusqu’à les imaginer, tous les deux, réparant une moto ensemble). Elle tourne la tête à son tour, n’aperçoit qu’une octogénaire qui s’approche — pas de quoi provoquer la moindre frayeur, donc, mais elle a vu Román se tendre et elle est perdue, Avalon. La bouche légèrement ouverte, prête à l’interroger tandis qu’elle lui fait de nouveau face, c’est étonnamment proche d’elle qu’elle le retrouve, la voix basse. Ses yeux s’écarquillent alors qu’elle réalise ce qu’il implique — ce dans quoi il les a entraîner — et si elle voudrait s’offusquer, lui demander s’il est out of his damn mind, s’étouffer par l’incongruité de ce mensonge (et d’où il sort, d’ailleurs ? Pense-t-il que leurs derniers rapprochements pourraient mener à davantage que ce qu’ils ont maintenant ? Le souhaite-t-il ? Elle s’empêche de s’interroger plus, refuse de laisser l’espoir naître là où il ne devrait pas y en avoir) mais n’en a pas la temps, la dame déjà installée juste à côté d’elle. Elle tousse, manque de s’étouffer en réalité, à la désignation et elle s’efforce, Avalon, de reprendre contenance rapidement. Les doigts de Román sur les siens, elle s’interdit de regarder leurs mains liées. « Did he really tell you that we were engaged? » Elle ignore l’affolement de son coeur, l’épaule de Román contre la sienne, le fait qu’elle ait un peu trop conscience qu’il lui suffirait de relâcher la tension dans ses épaules pour se retrouver tout à fait contre lui. « From what I recall, my finger is still naked and he still hasn’t proposed. » Elle trouve finalement la force de tourner la tête en direction de l’homme, un sourcil arqué à son attention. « But thanks for occupying him, I hope he hasn’t bothered you too much tho. » Molly secoue la tête, le sourire large, les yeux pétillants. « Absolutly not! He’s a very charming man. » Le regard qui se veut complice et auquel elle essaie de répondre, Avalon, les doigts serrant ceux de Román avant de glisser sa main sur l’avant-bras de ce dernier dans un semblant de caresse. « Yeah well, he’s a keeper. » Petit rire échangé entre elles et Ava, elle lance un regard en direction de son fiancé du soir (apparently). Begging him de trouver un sujet pour faire la conversation quand son cerveau essaie encore de process cette comédie à laquelle il l’incite et, plus encore, la raison derrière celle-ci. Not for her granddaughter. La possibilité qu’il n’aurait peut-être rien lancé de cette mascarade si le numéro aurait été pour une petite-fille, plus jeune, plus proche de son âge peut-être, la traverse alors, provoque une gêne dans sa poitrine qu’elle balaie, qui revient, qu’elle rejette à nouveau. « So please, now that you’re both here, tell me how long have you been together? And how come you haven’t proposed yet, then? » La question l’arrache à sa bataille interne, great, a gossip, et elle se tourne en direction de Román, Ava. « A couple of years but sometimes it feels like a few minutes, » qu’elle répond à la première question, la seconde relayée au second plan dans son crâne (même si elle ne peut qu’entendre ces mots précis tourner en boucle et prendre de l’ampleur, en réalité).
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:36

Il se doutait qu'elle ne le laisserait pas se flatter de la sorte (quoi qu'il n'est pas bien sûr de savoir en quoi être capable de la faire sourire est une fierté, mais damn it is). Il devinait aussi qu'elle retiendrait un sourire, comme pour démontrer sa version des choses, et il secoue la tête en désignant son air faussement sérieux pour prouver la sienne. « Yeah but since then, I unlocked it and you smile all the time. » Tout le temps est probablement une (grosse) exagération, mais il n'est pas près d'avouer qu'il ne s'agit jamais que de sourires furtifs, qu'il n'est même pas censé remarquer. Mais il les remarque, et il pourrait dire que c'est le métier, qu'il a pris l'habitude de repérer ce que l'on tente de dissimuler, que c'est d'ailleurs ce qu'il remarque le plus rapidement, son subconscient toujours en alerte pour ce genre d'indice, mais il a conscience que ce n'est pas tout. Il serait un piètre détective, s'il n'avait pas noté ses propres réactions, son changement d'attitude depuis quelques temps. De là à accepter de les identifier pour ce qu'ils sont, il y a un ravin qu'il n'est pas certain de vouloir franchir. Pas encore, du moins, mais c'est dans un coin de son esprit, tout le temps, n'importe quand, et cela influe sur tout, sans se faire prier. Nulle surprise, alors, que la première chose qui lui soit venue à l'esprit pour se tirer d'une conversation déplaisante soit elle. Elle et lui. Et, s'il aurait préféré que cela reste une sorte de secret idiot sur lequel cogiter et se fustiger, l'univers en décide autrement alors qu'il finit d'expliquer, détendu et ayant déjà presque oublié cet incident, comment il en est arrivé à se passionner pour la moto. Sa précédente interlocutrice revenue à la charge, il ne voit d'autre solution que d'enrôler Avalon dans le mensonge, qu'elle comprenne ou non ce qu'il se passe. Il aurait pu dire n'importe quoi. Il aurait dû dire n'importe quoi. Mais il a pensé éviter les questions, en partant sur cette voie. Après tout, n'aurait-elle pas fini par demander pourquoi il était là avec Avalon, s'il avait prétendu partager sa vie avec une autre femme ? Le voilà qui a trouvé l'excuse parfaite à fournir à son acolyte, lorsqu'elle lui posera inévitablement la question. Ce n'est pas comme s'ils pouvaient prétendre à un lien de parenté, et puis c'est la première chose qui lui soit venue, point, il doute qu'elle ne décèle quoi que ce soit de plus, rien qu'un vieux mensonge idiot sorti tout droit d'un film d'espionnage. Right ? Il n'a de toutes façons plus vraiment le choix, Román, que de poursuivre sur la voie d'un prétendu mariage à venir (c'est que fiancée sonnait plus sérieux, plus définitive, que petite amie, et il était vraiment désespéré de se débarrasser de l'attention indésirable). Alors il lui saisit la main, geste encore jamais exécuté, et qu'il ne pensait pas voir se produire de si tôt. Elle non plus, à en croire sa réaction, mais elle ne se dégage pas non plus – that's a win. Le fait qu'elle navigue dans cette nouvelle tâche avec plus d'aisance qu'il ne s'y attendait lui ôte un poids des épaules, après que son cœur ait manqué de s'arrêter en l'entendant demander confirmation, comme si elle allait vendre la mèche et le laisser se débrouiller avec son mensonge. Mais leurs mains sont toujours serrées, et son sourire se fait moins crispé, bien qu'il ne puisse s'empêcher de se demander quel châtiment elle lui réserve pour l'avoir ainsi jetée sous les roues. Pour sa défense, ç'a l'air de fonctionner. Il profite de la conversation entre les deux femmes pour attraper son verre, dans l'espoir de faire passer le stress lui nouant la gorge, mais ne parvient qu'à manquer de s'étouffer sur sa boisson lorsqu'elles se tournent vers lui en quête d'une réponse quant à l'absence de bague de fiançailles. Point auquel il n'a honnêtement pas pensé dans sa petite histoire qu'il trouvait, il y a encore quelques minutes, si maligne. Il toussote et reprend une gorgée avant de déposer son verre, le regard se posant sur Avalon et évitant soigneusement Molly. Il tente de deviner à quoi elle pense, ce qu'elle attend de lui (sans doute qu'il les sorte de là), mais elle ne laisse rien paraître de plus qu'une certaine gêne, et de grands talent d'actrice, alors qu'elle continue d'endosser le rôle. D'ordinaire, il aurait fièrement confirmé être quelqu'un de charmant, mais les mots ne lui viennent pas, il sent sa langue lourde et pâteuse contre son palais. Ultra conscient de la main d'Avalon dans la sienne, et de la caresse le long de son bras, il ne trouve rien à dire. Ses yeux ne se détachent pas d'elle, qui lui offre son profil en discutant avec l'octogénaire, malgré la parfaite conscience qu'il devrait regarder ailleurs, et trouver les mots, et inventer une raison pour quitter la table, ou éviter Molly. Il laisse encore, involontairement, Avalon se débrouiller avec quelques questions, qu'il entend sans pour autant les comprendre, les digérer, et encore moins en connaître les réponses. Il sait pourtant mentir, Román, mieux que beaucoup, et aussi très souvent. Ce que sa collègue sait, d'ailleurs, alors il finit par se secouer, histoire d'avoir encore au moins un peu de crédibilité. « I-I mean, we talked about it and I don't know, I haven't found the right time yet. » Son regard passe à Molly, et puis de nouveau à sa prétendue fiancée. « And, you know, you could propose to me. » A ses oreilles, cela sonne horriblement comme un sous-entendu quant au fait qu'elle pourrait faire le premier pas (ce qui l'arrangerait grandement, au point où il en est), mais le profond ridicule de la chose le laisse penser qu'elle n'y verra que du feu. Et puis, il y en a une que cela charme. « Wouldn't that be sweet ? » Il hoche la tête, flashant un sourire amusé à sa partenaire. Sourire qui s'estompe rapidement. « And what about children ? I'm sure they would be lovely. » Il jette un coup d'œil à la blonde, l'air de dire please take this one, mais elle en a probablement assez fait pour rattraper sa bêtise. « Oh, euh, we're not... ? I don't know. Thank you, though. » Il voit l'expression de Molly se décomposer légèrement, comme si elle comprenait finalement leur malaise (pour les mauvaises raisons, mais soit, whatever works). Il devine qu'elle les imagine en pleines discussions sur le sujet, ou ayant des opinions divergentes, ou ne parvenant justement pas à en avoir, et il ne peut s'empêcher de se poser soudainement la question, qui n'a clairement pas lieu d'être. Does he even want kids ?
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:39

Elle voudrait ne pas répondre. Ne pas se lancer entraîner par le jeu, peut-être vaguement consciente que ça pourrait être pris pour autre chose, vu de l’extérieur. Elle le voudrait, quitte à lui laisser penser qu’il a raison, que peut-être est-elle devenue plus souriante depuis qu’elle lui a découvert sa passion pour la moto, depuis ces quelques instants partagés, elle dans son dos et bien plus confiante dans ses capacités de pilote qu’elle ne pourra jamais l’admettre — mais elle n’est pas comme ça, Ava, pas du genre à lâcher si facilement prise et son besoin d’avoir le dernier mot. Ou peut-être est-elle tout simplement trop lancée dans cet échange, justement, trop éprise par le petit jeu auquel ils s’adonnent (un peu trop régulièrement mais ça aussi, c’est un détail qu’elle choisit de mettre de côté). « And yet, I ain’t smiling right now. » Le doigt qui redessiner le contour de son visage comme pour prouver son point — elle s’abstiendra bien de relever qu’elle se mord l’intérieur de la joue pour ne pas lui donner raison, l’amorce d’un sourire pourtant présente sur son visage juste quelques secondes plus tôt. Et si elle ne sourit pas, Avalon, elle n’en reste pas moins beaucoup plus détendue, sans doute même plus détendue qu’elle ne se l’est encore autorisé en la présence de Román. Sentiment de petite allégresse rapidement balayé par les propos qui viennent ensuite, la réalisation de ce qui lui est annoncé, la présence de l’octogénaire et Ava, il lui faut quelques secondes pour réussir à se reprendre, à déglutir, avaler, s’interroger. Why her, why them? Elle a le regard qui se fait plus sombre, Ava, tandis qu’elle doit ravaler toutes les questions qui viennent encombrer ses pensées, son crâne et il lui faut quelques secondes supplémentaires pour parvenir à remettre de l’ordre dans les mots employés par leur nouvelle interlocutrice. Et ils résonnent à ses oreilles, avec le poids d’une expérience passée qu’elle aurait du avoir mis de côté depuis longtemps mais qui ne cesse de revenir la bouffer every once in a while, raviver la culpabilité du chaos qu’a pu être sa vie pendant un court temps paru une éternité. Engaged. Avec l’idée d’un mariage à la clé, d’une cérémonie et tout ce qu’elle a manqué de connaître, et elle a l’impression que son doigt lui brûle, maintenant nu de la bague rendue à Jake. Elle inspire et, une fois une assurance prétendue retrouvée, elle se plonge dans le mensonge, l’illusion d’un Román et elle. Ses doigts se glissent contre ceux de son boss, fake smile et réelle panique interne que Molly puisse y voir clair dans son jeu — ce serait pour le mieux, pourtant, et en même temps, cela pourrait risquer de mettre en jeu et en cause leur présence ce soir et manquer de blow up leur couverture bien qu’ils n’aient jamais vraiment évoqué la moindre backstory pour expliquer les raisons de leur présence. Les mensonges lui viennent presque facilement, le coeur toujours pas soulagé pour autant et la conversation maintenant engagée, trop personnelle à son goût quand elle ne sait pas ce que Román a pu déjà dire, inventer à leur sujet et craignant que Molly ne se fasse trop curieuse (encore plus). Les questions sont toujours plus nombreuses et elle se tourne vers lui, Avalon, les deux regards se croisant quelques secondes et elle se trouble un instant, Ava, l’impression qu’il la regarde avec un peu trop d’intensité, trop de franchise quand ce ne peut qu’être qu’un grand sens du détail on his part. Car pourquoi il la regarderait de cette façon ? Elle se perd une fraction de seconde sur ses traits, comme pour le sonder, essayer de lire les pensées qui le traversent et essayer d’en apprendre davantage, l’espoir d’y découvrir ce qu’elle refuse encore de formuler, ne serait-ce qu’en pensée, l’espoir que ce ne soit pas qu’une hallucination de sa part, qu’un jeu d’acteur poussé pour lui mais quelque chose de plus réel. Sauf que ça ne peut pas être réel. Ca ne doit pas l’être, pas le devenir et elle s’empresse de détourner le regard, Avalon, plutôt que de se perdre plus longtemps, que de laisser son coeur s’épancher sur ce qui pourrait parce qu’elle sait ce que ça donne, elle sait que ce n’est jamais vrai — elle sait qu’il n’en résultera rien de bon, alors elle préfère ne même pas y penser plutôt que d’envisager une nouvelle blessure. Il reprend finalement la parole et elle souffle, Ava, soulagée de ne pas avoir à trop s’engager sur ce sujet-là, avant de se figer par l’idée. « Well, I would but I don’t think I will be able to find any engagement ring for men. And I know you don’t really wear jewelry anyway. » C’est qu’elle n’ose plus réellement lui lancer un regard, de peur d’y revoir les ombres de ce qu’elle croit avoir surpris la dernière fois, et elle n’en a pas tellement l’occasion, Molly déjà revenue à la charge. Prise de court une énième fois et Román s’engage sur cette pente-là, à son grand soulagement parce qu’elle n’aurait pas su quoi dire parce que son coeur s’est contracté à la simple idée d’imaginer un enfant dans sa famille, un qui serait à elle et non pas à Morgan (clairement plus apte à enfanter un autre être vivant un jour plutôt qu’elle) et peu certaine de pouvoir prétendre en vouloir un jour quand c’est la dernière chose à laquelle elle pense, à laquelle elle ait un jour pensé, parce que les enfants, ce ne sont pas ses amis, elle se sait particulièrement maladroite avec eux, elle se sait aussi peu patiente en leur présence et ne pas, ou si peu, les apprécier. Toute à son trouble à essayer de figurer ce que ça pourrait donner (elle, des enfants et malgré tous ses efforts, les rares secondes où elle parvient à voir une petite tête qui pourrait vaguement lui ressembler, ce n’est jamais un nourrisson mais un enfant qui sait déjà s’exprimer pleinement et marcher et c’est sans doute ce qui lui conviendrait le mieux, un enfant déjà éduqué plutôt qu’un tout petit enfant dont il faudrait deviner les besoins) elle retire sa main de celle de Román, les caresses cessées, réflexe inconscient pour se donner contenance et essayer de ne pas se laisser subjuguer par des pensées devenues trop envahissantes, elle en est finalement tirée par Molly qui s’excuse, semblant avoir surpris son geste et l’avoir associé à l’intrusion de sa question. « Oh, sorry, I didn’t mean to intrude that much. I mean. You’re obviously still young, you’ll figure it out. I was just… » Et elle continue, un flot de paroles sur ses aspirations pour ses propres petits-enfants semblerait-il auquel Avalon n’accorde pas tant d’importance. Elle préfère secouer la tête, esquisser un sourire. « No it’s okay, we just haven’t really talked about it yet. One thing at a time, you know? » Elle se passe une main dans les cheveux machinalement, attrape son verre. « But enough talking about us, what about you. Román hasn’t told me anything about what you guys talked about before so please, tell me. » Le verre levé devant ses lèvres pour masquer le piètre sourire qu’elle tente de forcer et Molly, visiblement soulagé du changement de sujet pour se faire pardonner de ce qu’elle assume être un impair. Elle profite de ce que leur interlocutrice soit plongée dans son récit de vie, ses anecdotes, pour lancer un bref regard en direction de Román, la même question lui revenant une énième fois. Pourquoi ce mensonge-là, pourquoi là, maintenant — et toujours la même pensée qui se rappelle à elle, la précision qu’il a apporté comme un détail important dans son choix. Not for her granddaughter. Ça ne peut qu’avoir eu de l’importance, s’il a pris la peine de le lui glisser plus tôt, s’il y tient au point de le souligner. Elle se résigne à l’idée, Avalon, la peine pourtant présente en fond, déjà prête à l’envelopper de ses ailes où semble être sa place (she said she wouldn’t fall). Et son regard dérive, le côté découvert du parc offrant son lot d’insectes voletant autour d’eux, ou d’aiguilles d’arbres venant parfois se perdre tout autour d’eux. C’est une petite brindille, échappée d’une branche au-dessus de leur tête et retombée sur l’épaule de Román qui attire son attention et, sans y réfléchir ou peut-être encore trop lancée dans le rôle de la fiancée, elle tend la main pour l’épousseter avant de retourner la tête vers Molly, qui s’est tue sans qu’elle ne l’ait écoutée, qui leur offre un sourire indulgent. « I’ll leave you two lovebirds, I’m afraid I’m needed elsewhere. Don’t leave without saying goodbye, alright? Or maybe I’ll come by a bit later if you’re still around. » Elle se lève, Molly et Avalon croit leur souffrance enfin passée — avant de la voir se stopper une fois debout. « You two really make such a lovely couple. Don’t let an old lady’s questions get in the middle of what you have, alright? » Elle opine, Avalon, la gorge peut-être un peu serrée mais la voix finalement retrouvée. « Don’t worry about that, we know what we have. » Rien. Ils n’ont rien, pourtant et c’est ce qu’elle se répète, là, en boucle, pour mieux se l’ancrer dans le crâne, pour ne pas céder à ce qu’ils n’ont pas, à ce qu’ils prétendent avoir depuis quelques minutes. Molly s’éloigne enfin, réellement cette fois mais ce n’est qu’une fois qu’elle est tout à fait hors de vue qu’elle s’autorise un petit soupir, Avalon, la main voulant presque aller chercher le réconfort d’un peu plus tôt dans celle de Román mais elle retient le geste à temps, avant même de l’avoir amorcé ou pensé complètement. Elle se tourne pourtant complètement vers lui maintenant, les traces de fausse euphorie disparue, le sourcil arqué et les questions brûlant la pointe de sa langue. « So. Care to explain a little bit better this time what that was exactly? » Et si elle aurait aimé avoir l’air agacée, Avalon, elle n’arrive à rien d’autre qu’à paraître peut-être plus perturbée ou ou confuse plus qu’autre chose.
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:41

Il se contente de lever les yeux au ciel à la réponse d'Avalon, pas convaincu pour un sou par sa remarque alors même qu'elle s'efforce de ne pas sourire. Il n'en dit pas plus parce qu'il est soudainement très conscient de la tournure qu'ont pris leurs habituelles conversations (sous forme de piques constantes). Ils ne sont plus tant dans leur collaboration réticente, que dans une sorte de chamaillerie constante qui sonne dangereusement comme un tournant romantique dans leur relation. Ce qu'il ne peut pas laisser arriver, Román, n'est-ce pas ? Peu importe qu'il en ait envie ou non, qu'une vague pointe d'espoir soit née au cours des quelques derniers mois et qu'il peine à la faire taire. Ils travaillent ensemble, et bien, de mieux en mieux même. Il reste techniquement son patron, aussi, même si elle ne semble que rarement accepter cette qualification, et moins encore la supposée hiérarchie qui va avec. Alors il secoue simplement la tête lorsqu'elle désigne son propre visage comme pour prouver (faussement) qu'il a tort, un sourire se frayant malgré lui un chemin sur ses lèvres alors qu'il lève les mains en signe d'abandon – mais pas de défaite, ça non. Puis il est distrait, rapidement, par un mensonge qui revient pour se venger. Vraiment, il aurait dû trouver autre chose, s'inventer une relation qu'il n'ait pas à justifier et démontrer ici-même, avec sa partenaire qui ne suspectait rien. Sa solution si maligne le met dans une situation délicate avec non plus une, mais deux femmes, créant finalement plus de problèmes et soulevant plus de questions que de réponses. La panique est pourtant de courte durée, parce qu'Avalon n'a pas le temps de demander des éclaircissements (et s'il ne doute pas que les demandes viendront, il est soulagé d'avoir un peu de temps pour s'y préparer), et puis parce qu'elle endosse le rôle avec brio, et ils se trouvent alors plongés dans une comédie improbable.
Improbable, oui, si ce n'est que l'idée venait de lui. Et il ne pensait pas à mal, mais les faits sont là, et les conséquences avec. A vrai dire, il ne pensait pas du tout, ce qui est peut-être plus inquiétant, parce que l'idée lui est venue si naturellement, wishful thinking. Voilà une chose qu'il n'avouera pas, ni à Avalon, ni à personne d'autre. Une chose qu'il parvient à peine à s'avouer à lui-même, vraiment. Pour l'heure, il se contente de suivre le mouvement, pour éviter de se pencher et s'éterniser sur les raisons qui l'ont bêtement poussé à inventer cette histoire. La main d'Avalon est lourde dans la sienne, le contact brûlant. C'est tout ce qui tourne sous son crâne, une hyper-conscience de cette présence, de cette proximité qui, hormis en cas d'extrême nécessité comme sur le dos de sa moto, n'a jamais été. Il est rappelé à l'ordre, et ramené à la conversation, par le regard de sa prétendue moitié qui semble vouloir l'exhorter à prendre la relève. Une chance qu'il ait au moins écouté d'une oreille ce qui se racontait. Il se détourne avant qu'elle ne puisse s'appesantir sur le fait qu'il la fixait depuis deux bonnes minutes, mais revient inévitablement à elle lorsqu'elle renchérit sur cette fameuse demande en mariage fictive et tout ce qu'il y a de plus malaisante. « I would wear that. » Il est pratiquement sûr d'entendre Molly fondre à côté, mais ses prunelles sont toujours rivées sur Avalon et ne s'en arrachent que pour satisfaire à nouveau la curiosité de leur interlocutrice. C'est qu'il s'est vraiment lancé sur une pente glissante avec son mensonge prétendument infaillible. Les questions n'en finissent plus, mais elle lui offre une porte de sortie sans le réaliser: les enfants. Sujet facilement susceptible (surtout lorsque l'on est pas vraiment en couple, n'est-ce pas). Sujet auquel il n'a jamais véritablement eu réponse, en plus, et il peine à deviner ce qu'en pense sa voisine, alors qu'elle récupère sa main (pas que cela importe, de toutes façons, ils ne font que prétendre). Il opte donc pour se montrer vague et mal à l'aise – rien de plus facile. La question reste pourtant avec lui un temps, dans un coin de son crâne, tandis qu'Ava a pris le relais pour assurer à Molly qu'ils ne sont pas vexés, et changer de sujet. Sa main désormais libre, il étend le bras sur le dossier du siège d'Avalon, sans pour autant la toucher. Tandis que leur aînée ne se fait pas prier pour s'épancher sur sa vie, ses aspirations, et ses petits-enfants, il jette de fréquents coups d'œil à Avalon, entre deux hochements de tête intéressés et autres sourires  polis, tentant de déterminer à quel point il risque de se faire engueuler une fois qu'ils seront débarrassés. Elle lui paraît cependant plus pensive qu'autre chose, ce qu'il ne prend pas forcément pour une victoire parce qu'elle pourrait tout à fait être en train de penser à mille façons de lui faire regretter sa bêtise, il n'a pas oublié qu'elle s'est vengée de son frère après leur rendez-vous à l'aveugle. Mais elle a un geste qui le fait douter, à nouveau, alors qu'elle époussète sa veste. Est-elle à ce point dévouée à ce petit numéro ? Pas le temps de trop s'appesantir, c'est enfin l'heure des adieux (enfin, il espère qu'il ne s'agit pas seulement d'un au revoir, sinon il risque vraiment de ne jamais entendre la fin des reproches). « Thanks for the company, Molly. » Le sarcasme est-il audible dans sa voix ? Il n'en a pas l'impression, alors qu'elle leur adresse un signe de la main, qu'il lui rend de sa main libre, un bras toujours sur le dossier.
« Hey, she said we were lovely », commence-t-il, mais cela ne fait visiblement pas rire sa voisine, et il récupère rapidement son bras. « Well I don't know, what did it look like ? » Suspect, voilà ce que c'était, alors il ne la laisse pas répondre: « I'm obviously very successful with older women for some reason and I had to get out of it », il complète, espérant que cela suffise. Mais il y a probablement quelques excuses à ajouter s'il veut conserver son intégrité physique, alors il reprend la parole, plus sérieux. « Look, I'm sorry for blindsiding you like that, I didn't think she would come back. But you were very convincing, if it's any consolation. » Could have fooled me, se retient-il d'ajouter. Si convaincante qu'il en a encore le cœur à dix mille, et que sa peau fourmille toujours là où ses doigts ont effleuré son bras. « It just seemed obvious that if we weren't here working, we were... I don't now, something else. It was a cover for us and a way out of a very uncomfortable conversation for me. » Tout ce qu'il y a de plus logique, évidemment. Rien d'étrange, rien d'équivoque, rien qui ne présage quoi que ce soit qui ne devrait pas être là.
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:42

La soirée sympathique prend un tournant plus gênant que joyeuse, pleines de questions laissées sans réponse par manque de temps (elle y reviendra, Avalon, aux raisons qui ont poussé Román d’évoquer cette excuse-là plutôt qu’une autre, pas du genre à lâcher l’affaire si facilement et ça n’a rien avoir avec cette pointe d’espoir qui vrille dans son coeur et qu’elle se doit de faire taire au plus vite). La nouvelle arrivée se révélant une grande curieuse, elle n’a pas d’autres choix, Ava, que de se prêter au jeu, s’élancer dans le mensonge, cette fake relationship et ces doigts entrelacés, et si les questions la déroutent dans un premier temps, elle prend le pli. Affabule des raisons, pourrait presque finir par y croire, elle aussi. S’imaginer la vie de couple qu’ils pourraient avoir basée sur leurs échanges quotidiens au boulot — parfois même en dehors, même si plus ponctuels ; même lorsqu’il est question d’une demande en mariage qui ne vient pas, qui ne viendra jamais, même lorsqu’elle voudrait froncer des sourcils de sentir son regard sur elle, que leurs yeux s’accrochent quelques secondes. Et ce qu’il ajoute ne vient qu’ajouter à sa confusion, parce qu’elle ne se l’est vraiment figurer comme un homme à bijou, ni même en grand romantique et elle se demande soudain ce qui est du personnage et qui est de lui, ce qui est d’un amour prétendu et a-t-il déjà envisagé se faire demander en mariage (par qui ?) — ou peut-être est-elle juste en train de read too much into it, qu’elle devrait cesser de vouloir analyser ses paroles parce que l’espoir continue de faire palpiter son coeur, de vouloir gronder dans son estomac et elle le sait, Ava, que ce n’est pas une bonne idée. Elle est la première à se détourner, un peu mal à l’aise de l’intensité avec laquelle il la fixe, ce qu’elle cherche inconsciemment à déceler dans son regard et elle doit se reprendre à plus d’une reprise pour cesser. Déconcentrée, les questions encore plus nombreuses dans son crâne d’overthinker, elle perd pied, Avalon, et manque de s’étouffer quand le sujet des enfants est soudainement mentionné. Plus tendue, directement moins à l’aise, l’illusion du personnage tombé pour redevenir plus elle-même, la panique au bord des lèvres, serrant le coeur. Elle ravale du mieux qu’elle peut les émotions trop vives, trop fortes, trop là, essaie de retrouver une certaine contenance mais son imagination, pourtant si difficile à mettre en marche d’ordinaire ne semble plus vouloir s’arrêter (et elle note l’ironie, Ava, de constater qu’elle semble fonctionner à pleine mesure dès lors qu’il est question de Román), à essayer de se picturer ce qu’un mélange d’eux deux pourrait donner et elle doit se faire force, Avalon, pour se rappeler que ça ne donnerait rien. Elle a le souffle un peu fébrile quand elle inspire et trouve un autre sujet de conversation, le regard ancré sur le visage de Román, sans sourire, sans rien d’autre qu’elle-même, les émotions mises à nues (c’est ce qu’il lui semble, en tout cas et elle n’y est pas habituée, Ava). Why us, qu’elle voudrait lui demander brutalement, les pensées parasitées des allusions d’Ahmed, Mémé, Elena ; les pensées occultées par les souvenirs de la Saint Valentin, la moto et le début de cette soirée et cette proximité, tant physique que par la complicité qui s’est créée au fil des mois. Elle déglutit, arrachée de tout ça par le départ de Molly et elle se contente d’un geste de la main, Avalon, pour venir compléter les paroles de Román.
Déjà complètement tournée vers lui, le regard assombrit à sa tentative d’humour (elle espère que c’en est une, en tout cas) avant que la question ne la prenne de court. Elle ouvre la bouche, Avalon, prête à se défendre, à lui dire qu’elle ne sait pas, justement, à quoi ça ressemblait — à quelque chose de trop réel, sans doute, à quelque chose qu’elle n’est pas certaine de vouloir voir pour l’instant, qu’elle préfère ne pas voir en réalité, parce que what if it’s not real. Que ferait-elle si elle se laisse à y croire, à espérer, à voir ce qu’il n’y a pas et qu’il lui arrive la même chose qu’avec Blake ? Que ferait-elle si elle est prête à tout risquer, une nouvelle fois, pour n’obtenir que le silence froid et injuste et incompréhensible parce qu’il aurait réalisé qu’elle n’est pas ce qu’elle prétend souvent être, qu’elle n’est pas comme il croit qu’elle est. Alors à quoi ça ressemblait, selon elle, à une erreur, un jeu ou elle ne sait pas vraiment à quoi c’était supposé ressembler car tout ce qu’elle sait, tout ce dont elle a conscience, c’est de son incapacité à savoir comment interpréter tout ce qu’il vient de se passer. Ses respirations se font plus courtes à mesure qu’elle y réfléchit, les mots continuant de lui manquer et elle doit fermer les paupières, Ava, pincer les lèvres finalement pour qu’il ne voit pas son inférieur se mettre à trembler et, alors qu’elle s’apprête à laisser les émotions, mélange de colère et désespoir, prendre le dessus, il se reprend et elle ne l’entend que d’une oreille, ses pensées résonnant encore trop. Elle soulève les paupières et le voilà déjà redevenu plus sérieux, de quoi lui permettre de souffler, ne serait-ce que légèrement. Is it, qu’elle voudrait lui demander — parce qu’en quoi cela devrait-il la consoler de savoir qu’elle s’est peut-être trop dévoilée dans ce jeu, les réflexes d’une relation passée retrouvés sans même qu’elle ne s’en aperçoive. Something else. Elle en a pourtant plein des raisons de leur présence, à commencer par la vérité, mais elle sait que ce serait irrationnel que de dévoiler leur véritable emploi, les raisons qui les ont mené ici. « What if I had said something completely different to someone else? » Elle ne sait pas bien quoi, parce qu’elle a tout fait pour éviter ce genre de question, les brushant d’un geste du poignet et révélant son air le plus hautain pour ceux qui auraient voulu insister. What if Molly had a granddaughter? Les mots brûlant ses lèvres sans qu’elle ne s’autorise à les laisser sortir. Elle sait que ça ne devrait pas la déranger, ni cette histoire de petite-fille, ni ce mensonge plutôt anodin et que son insistance à vouloir essayer d’en découvrir l’origine pourrait sembler suspecte. Elle serre les dents, Avalon. « Next time, let’s agree on a cover story before we go anywhere. » Moins sèche qu’elle n’aurait pensé l’être, plutôt à essayer de se convaincre qu’elle peut encore se débarrasser de ce goût amer dans sa bouche et faire encore comme si cette cover story ne l’a pas tant affectée que ça. « What if it was for her granddaughter? Molly’s married and if you’re the reason of yet another divorced between elder people, I’m gonna seriously reconsider working with you. » Rapidement complétée par les propos avancés par Molly pour paraître anodine dans sa question, le sourcil soulevé pour avoir l’air plus curieuse, ou malicieuse, qu’elle ne l’est en réalité — mais elle n’est rien d’autre non plus.
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:44

Il a royalement foiré sur le coup de la cover story, il le sait (il l'a su en l'inventant, déjà), et il s'attend à en entendre parler pendant autant de temps, mois ou années, qu'ils travailleront ensemble. Ce qui devrait être sa défense, à savoir qu'ils n'avaient rien décidé au préalable, se retourne contre lui puisqu'il aurait dû y penser. Ce genre de chose relève de ses attributions, surtout dans la formation d'Avalon, mais il s'est figuré que tout se passerait bien sans. Après tout, ce n'est qu'une simple soirée, et ils sont officiellement invités, il n'a pas vraiment envisagé d'être questionné outre mesure, et comptait sur le fait que chacun s'imaginerait ce qu'il voudrait à leur sujet. Il n'avait certainement pas prévu de s'inventer de toutes pièces une relation, moins encore avec elle. Parce que c'est tout ce que c'est, une invention, un mensonge de commodité, et tant pis si ledit mensonge lui est venu si aisément, et s'il n'a pas de mal à le vendre, ni à Molly, ni à lui-même. Il s'y perdrait aisément, sa main dans la sienne, son épaule presque contre son torse, son regard qui se perd dans le sien plus que d'ordinaire, plus que nécessaire. Et les inventions qui se complètent, le mensonge qui se tisse et s'étoffe à mesure qu'ils interviennent, l'un et l'autre, presque naturellement. Il doit se rappeler que ce n'est qu'un écran de fumée, un jeu auquel ils sont peut-être trop doués. Il ne sait pas d'où ça vient, du moins en ce qui concerne Avalon, parce qu'il peut toujours mettre sa propre aisance à se glisser dans ce rôle sur l'habitude, et l'habileté au mensonge. Il peut prétendre que cela ne lui fait rien, et qu'il n'y avait jamais pensé avant aujourd'hui, à elle et lui. Ce ne serait qu'un demi mensonge, parce qu'il ne l'avait jamais envisagé sérieusement, parce que c'était inconscient. La logique lui dicte de laisser passer cette soirée, et d'oublier. Cela ne promet rien de bon, de mêler affaires et privé — et il n'en sait rien, au fond, parce qu'il n'a jamais essayé, mais c'est ce qu'on dit, et il doute que ce soit pour rien, et il ne peut pas le risquer. Evidemment, il a l'exemple de ses parents, qui couplent selon toute vraisemblance sans problème leur vie de famille et leur restaurant, mais de ce qu'il en sait ils se sont lancés dans ce projet après s'être mariés, et pas l'inverse. Et puis, une histoire n'est pas l'autre. Avalon et lui, ils sont à peine capables de se mettre d'accord sur la couleur d'un stylo pour remplir de la paperasse. Et bien sûr, ils en rajoutent, il le sait, parce qu'il se moque royalement de la couleur de l'encre, parce qu'il ne chipote que pour la faire réagir, mais ce n'est pas durable, right ? Il ne s'encombrerait pas de durabilité si elle était quelqu'un d'autre, mais il y a le boulot à prendre en compte, il y a ce qu'ils ont construit, encore fragile, encore neuf. Il y a l'envie de garder sa partenaire, au dessus de celle de tenter quelque chose, même là, avec sa main, et son épaule, et son regard. Il doit penser à lui, Román, à la pérennité de son entreprise, à son avenir. Et c'est tout ce qu'il fait, depuis trop longtemps surement, mais c'est comme ça qu'il fonctionne. Pour ça qu'il ne sait que répondre lorsqu'on lui parle d'enfants, de famille, parce qu'il ne s'est jamais posé pour y songer, et ne semble pas près de le faire. Parce que les années passent et qu'il les laisse faire, trop occupé, préoccupé, par bien d'autres choses. Il n'a pas la tête à changer, jamais cru en avoir envie un jour.
Molly partie, il se prépare à entendre le début d'une infinitude de reproches. Mérités, oui, mais pas plus plaisants pour autant. Moins encore alors que, sous son crâne, et dans sa cage thoracique, c'est la débâcle. Il croise mécaniquement les bras, comme pour se protéger de l'attaque imminente — ou parce qu'il ne sait pas quoi en faire, maintenant qu'ils ne sont plus étendus autour des épaules d'Avalon ou posés le long de son bras à elle. Il s'est éloigné, un peu, et Molly pourrait croire que c'est à cause de sa question à propos des enfants, mais pas trop histoire de continuer à vendre la fausse romance qui commence à peser. « Well we would've looked stupid. What do you want me to say ?, il commence, un peu plus sec que prévu. I already told you, I panicked, I'm sorry. » S'il s'est radoucit sur la fin, il doit se mordre la langue pour ne pas lui faire remarquer qu'elle n'a pas besoin d'avoir l'air aussi outrée que l'on puisse les imaginer ensemble. Voilà qui clôture la conversation quant à un potentiel avenir commun, elle ne pourrait pas être plus hermétique à la possibilité. Il se penche vers la table, fait mine de s'intéresser au reste du contenu de son verre pour éviter de croiser à nouveau son regard, et mettre une distance non suspecte entre eux. Ses radars sont à plat, lorsqu'il s'agit d'elle, il s'est laissé croire qu'elle ne faisait pas tout à fait semblant, that's on him. Son agacement aussi, on him, mais il ne parvient pas à s'en défaire lorsqu'il lui répond. « Great idea. » Il confirme, au sujet de la prochaine fois, mais seulement en grommelant. Puis il vide son verre, et esquisse un mouvement pour se lever et le remplir à nouveau lorsqu'elle reprend la parole. Les sourcils se froncent, les yeux se lèvent au ciel, il hausse les épaules en se rasseyant tout à fait, se tournant finalement vers elle. « I don't care about her granddaughter. » Mais qu'est-ce que ça pourrait bien lui faire, anyway. « And I'm pretty sure Mémé's last divorce happened before she even knew I existed. » Il s'est apaisé, jusqu'à presque plaisanter, et a de nouvelles excuses sur le bout de la langue, mais trop de fierté que pour les énoncer.
« I'll get us drinks. » Code pour la cible a bougé. Code aussi pour I need a drink, and to get away from you, mais il n'est pas certain de vouloir qu'elle le déchiffre. Il fait simplement un geste de la tête en direction du bar où leur client est accoudé, enfin seul, et les regardant de façon un peu trop insistante que pour être discrète. Il l'y rejoint, Román, pour une conversation de quelques minutes, et l'annonce qu'ils devraient probablement se mêler un peu plus aux activités de la soirée car ils ont soulevé quelques questions auprès des autres invités. Il opine, fait mine de s'esclaffer d'une blague imaginaire et retourne à sa table, sans les verres. « Care to dance ? » Sa solution pour s'intégrer, mais surtout pour suivre les déplacements de leur cible — et tant pis si cela donne plus envie encore à Avalon de le tuer.
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:45

Elle le sent, Avalon, le changement d’ambiance autour d’eux. Causé par elle, par la panique interne qui vrille depuis tout à l’heure, depuis qu’il lui a fait part de son mensonge. Sitôt Molly partie, les touches d’humour de Román balayées rapidement, l’air s’est fait différent. Le souvenir de leur proximité déjà recalé, elle en oublierait presque la sensation de leurs mains liées, ou ses gestes réflexes — presque, parce qu’elle ne les oublie pas encore, Ava, les doigts toujours chauds de ceux de Román contre eux, encore consciente du bras installé sur son dossier de chaise. Ce ne sont que des fantômes, pourtant ; il a récupéré sa main, son bras, et il n’y a plus le moindre contact à présent. Et si ce n’est pour les sensations qui continuent de parsemer son corps, son coeur qui s’affolent toujours un peu, elle pourrait croire l’avoir imaginé — il est temps qu’elle se reprenne, Ava. Parce que ça ne lui ressemble pas, de se laisser bercée par les illusions de cette façon, encore moins si souvent. Elle est redressée, le regard peu amusé, les traits déjà prêts à se refermés et il change, lui aussi, d’attitude. Elle sent l’agacement dans sa voix et elle tourne la tête. Le visage se ferme, elle s’est assombrie. What does she want him to say? Il n’a pas tort, il s’est excusé et peut-elle le juger ? Qu’aurait-elle dit, à sa place ? Quelle excuse aurait-elle trouvé pour se tirer d’une situation qu’elle a déjà connue, dans un contexte autre ?
She wants him to say something else, réalise-t-elle, tout autre chose, d’autres mots, d’autres excuses et elle garde son regard sur d’autres que lui, les dents serrées, les lèvres pincées. Parce qu’elle refuse de vouloir autre chose, elle refuse cette idée et ça lui passera, elle en est certaine (peu importe qu’elle ait déjà pensé ça, naïve qu’elle est dès lors qu’il s’agit de ses sentiments). Mais l’idée reste là, dans un coin de son crâne et l’envie d’exiger qu’il lui explique pourquoi elle, pourquoi eux, se fait pressante. Elle la ravale pourtant, lui jette un coup d’oeil en biais. Ravaler aussi ses accusations quant au fait qu’il n’ait pas pensé à elle, ce que ça lui ferait à elle d’avoir à jouer la comédie, de devoir réinterpréter une étape de sa vie dont elle n’est pas fière avec le recul — la prétendue fiancée si heureuse mais qui n’y croit pas (quand bien même a-t-elle eu l’impression d’y croire, ce soir). Ses mains posées sur ses genoux, elle ne fait pas signe de vouloir se lancer dans ce débat, lasse d’avance de constater qu’ils ne s’accordent même pas sur la façon de faire dans ce genre de situation, lasse de constater qu’ils auraient sûrement dû se concerter avant de se lancer tête la première à cette soirée, quand il grommelle et elle tourne la tête dans sa direction, vive, le regard noir. Elle plante ses ongles dans ses cuisses pour ne pas lui répondre sèchement, lui dire qu’il n’aura qu’à se débrouiller tout seul la prochaine fois (prochaine fois que quoi ? Qu’il les fait passer pour un couple ou prochaine invitation par un client ?), qu’il n’avait qu’à le donner, son foutu numéro et demander le nom de cette fichue granddaughter par la même occasion. Elle inspire, la pensée de cette petite-fille mentionnée plus tôt stoppant aussitôt sa colère pour ne laisser place qu’à un pincement. Elle a du mal à le croire tandis qu’il prétend n’en avoir rien à faire, lève le regard vers lui, peu convaincue mais n’en laissant rien paraître parce qu’elle ne devrait pas avoir l’air convaincue, elle ne devrait même pas l’avoir rappelée à lui, en réalité. Elle ne le corrige pas plus, encore piquée par le ton usé plutôt, quand il est question de Mémé.
Il s’éloigne et elle le suit du regard, malgré elle, les yeux se posant brièvement sur leur client. Elle n’entend rien des mots qu’ils échangent, n’essaient pas de deviner ce qu’ils se disent. Elle tourne la tête, vide sa coupe de champagne d’une traite, encore trop professionnelle pour récupérer sac et blouson et juste partir, malgré l’envie d’aller trouver refuge dans le confort de chez elle, malgré l’envie de faire terminer cette nuit au plus tôt. Román est de retour auprès d’elle plus vite qu’elle ne l’aurait pensé et elle hésite, Avalon. Sait qu’elle devrait lui dire de se trouver une autre partenaire et sans doute que ça vaudrait aussi pour le bureau, pas certaine de pouvoir continuer avec ce rythme. Elle se lève plutôt, sa main allant retrouver celle de Román par automatisme tandis qu’elle les dirige tous deux vers la piste de danse. Mélodie languissante, elle lui fait face, glisse sa main libre sur son épaule, les yeux allant rencontrer les siens une fraction de seconde avant qu’elle ne les détourne. Elle n’est pas affectée par leur échange (pourquoi le serait-elle ?). Le rythme est rapidement trouvé, sans balbutiement, sans trouble aucun. Leur cible bouge encore et elle le perd de vue, grince des dents. Regard à Román et ils pivotent, elle dos à la cible. « What did he want? » Demande-t-elle finalement, la mention du client sans citer son nom pour les oreilles les plus proches.
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romálon #7 // the dreams you don't forget Empty
MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:45

Ce n'est pas vraiment le retour à la réalité, qui pique. Pas vraiment Avalon, qui l'agace. C'est sa propre crédulité, sa logique qu'il s'est laissé oublier, le bon sens enfouit qu'il lui faut récupérer rapidement, brutalement. Pour ce que son cœur manque souvent de repérer, il peut d'ordinaire compter sur sa tête, le sang froid et la rationalité bien aiguisés. Mais il n'y a rien de tout cela, avec Avalon. Rien que la sensation d'avoir pris ses rêves pour une réalité, même pour quelques minutes, et de s'être auto voué à l'échec et la déception sans jamais le sentir venir. Il n'a pas réalisé, combien de vérité il plantait dans le mensonge. C'est pourtant la meilleure façon de faire, dit-on, plus le mensonge est proche de la réalité, mieux on s'y tient. Avalon en a-t-elle conscience ? Le lui a-t-il déjà dit, au détour d'une conversation, d'un teaching moment ? Il espère que non, qu'il n'en a pas eu l'occasion, ou qu'il a échoué dans son rôle de formateur. Qu'elle n'y a pas pensé, au moins, ou n'a même pas envisagé que cette théorie s'applique à la situation actuelle. Lui, y pense. Lui, se torture l'esprit, à se demander quand la donne a changé. Quand il a baissé sa garde. S'est-il pris au piège tout seul, en l'engageant ? L'idée a-t-elle toujours été là, inconsciente, ou s'est-il passé quelque chose ? Et quand ? La Saint Valentin n'a certainement pas aidé, il sait depuis cette soirée là que quelque chose a changé, dans l'air, entre eux. Mais il a toujours pu mettre cela sur le compte d'un rapprochement inédit, une proximité qui aurait toujours pu être platonique. Etait-ce le message vocal, la moto, les articles ? Est-ce la faute des suggestions, répétées, insistantes, de son entourage ? Si ce n'est que ça, il sait vers qui tourner sa colère. Mais ce n'est pas suffisant, et la colère n'est pas tout ce qu'il ressent, tout ce dont il aimerait se débarrasser, même s'il a toujours été plus à l'aise avec elle. Il sait la gérer, sait qu'elle passe toujours, et comment, pourquoi, elle se manifeste. Le reste lui échappe.
Le rejet, alors qu'il n'avait pas conscience d'attendre quoi que ce soit.
Le remord, de l'avoir mise dans cette situation sans prévenir, sans la consulter, sans savoir ce qu'elle ressentirait. Et de lui en vouloir, pourtant, un peu, d'avoir réagi comme elle l'a fait.
Alors il s'éloigne, Román, et ne serait pas étonné qu'elle ait disparu à son retour. Ne lui en tiendrait pas non plus rigueur. Il a cela dit un peu de mal à l'imaginer abandonner quoi que ce soit, Ava, quelles que soient les circonstances, et n'aurait pas l'arrogance de croire qu'elle ferait exception à la règle pour lui. A son retour, il lui propose une danse. Ou plutôt, il suit l'idée de leur client. Sa main retrouve la sienne, il se laisse guider jusqu'à la piste sans rien ajouter, sans oser penser à autre chose que leur mission de la soirée, dont il cherche la cible du regard, ignorant la proximité retrouvée, leurs mains liées, et la sienne, qui trouve naturellement la taille d'Avalon tandis qu'elle trouve son épaule. « Il nous trouvait trop statiques. » Par conséquent, les voilà qui dansent. Trop proches, les cheveux d'Avalon lui chatouillent la joue, il tente de s'écarter, sans grand succès. « Les invités se posaient des questions. » Il regarde au-delà d'elle, par dessus son épaule, les silhouettes autour d'eux lui paraissant à peine réelle. Mais l'affaire l'est bien, elle, et il s'efforce de la mener à terme. Au plus tôt, désormais. Il retrouve le personnage qui l'intéresse dans la foule, et a un hochement de tête à peine visible à l'intention de la jeune femme. Ses yeux retrouvent les siens, il se permet finalement de repousser les cheveux qui lui volent dans le visage derrière son oreille. Il la regarde une seconde, sa main retombe et il place le bras dans son dos afin de la rapprocher de lui. « Look, I'm really sorry. I fucked up, and it won't happen again. » Il murmure presque, la tête légèrement penchée pour être à sa hauteur. « If you want to leave, it's all good. »
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:47

Le regard sur la silhouette qui s’éloigne, le pincement dans sa poitrine qu’elle choisit d’ignorer — préfère ignorer, parce que s’y attarder pourrait prendre une autre signification, lui faire réaliser des choses qu’elle préfère encore taire ou enfouir ou prétendre qu’elles ne sont pas là plutôt que de les admettre, plutôt que de retrouver dans cette position une nouvelle fois et de prendre le moindre risque ; Ava, elle ne peut toutefois retenir toutes les interrogations qui lui traversent l’esprit. Les mêmes, toujours les mêmes, celles qui surgissent de plus en plus fréquemment lui semble-t-elle ; celles qui font des apparitions à chaque fois qu’ils partagent un peu de temps ensemble, ces pourquoi, ces what if, ces est-ce que auxquelles elle refuse d’accorder trop de temps ou la moindre réponse, trop inquiète des conséquences que ce pourrait avoir, trop effrayée, aussi, à l’idée de recommencer une erreur qu’elle aurait dû retenir et ne jamais reproduire. L’idée de s’être fait avoir, once again, suffit à la tendre, vouloir lui faire grincer des dents un peu davantage, plus contre elle-même que réellement contre Román — car c’est elle qui s’est laissée berner, elle qui n’a pas été suffisamment sur ses gardes, elle qui a relâché les barrières érigées pourtant pour se protéger. Elle l’observe d’ailleurs au bar, à échanger mot avec leur client, l’air nonchalant, naturel et elle finit par tourner la tête, Avalon. L’envie de partir, de le laisser derrière, de lui dire de se débrouiller avec l’enquête, qu’elle, elle ne peut plus tenir comme ça, avec ces incertitudes martelant son crâne, ces questions et ces espoirs qui naissent au fond de son être bien malgré elle. Lui dire qu’elle ne veut pas recommencer, ne pas y croire, trop lire dans les gestes, se persuader que, pour, au final, s’apercevoir qu’elle est la seule, qu’elle serait la seule à en souffrir et que si elle doit de nouveau choisir entre le job ou l’homme, elle prendra le job, toujours le job. La variable stable, la variable confortable, celle qui ne trahira pas, celle qui ne blessera pas, celle qu’elle peut contrôler et garder un semblant de maintien dessus. Elle l’envisage sérieusement, de partir, pour enfin se retrouver seule, avec les mêmes pensées parasites mais sans avoir l’impression d’être observée, sans devoir se concentrer sur autre chose que les émotions qui commencent à piquer son coeur pour se faire entendre d’elle — mais elle en est incapable, le cerveau trop conscient de l’enjeu du dossier, de l’affaire sur laquelle ils sont (et la raison pour laquelle ils sont tous deux dessus quand ils ont pris l’habitude de se les partager) aussi ne bouge-t-elle pas de son siège, se contente-t-elle de laisser le regard survoler les invités encore présents jusqu’à le déposer sur leur cible du soir.
Et Román, de retour dans son champ de vision, la main le long de son corps mais la proposition tendue vers elle. Sans doute lit-elle encore trop dans cette simple question — comme l’envie de continuer cette soirée ensemble, ou bien l’occasion de discuter à nouveau, ou bien de, elle ne sait pas exactement quoi, ne s’attend pas à des excuses parce qu’elle ne sait pas bien de quoi pourrait-il s’excuser, en réalité (il l’a déjà fait pour ce qui la dérange tant et elle sait n’avoir pas été bien plus mature que lui dans leurs réactions qui ont suivi). C’est une mauvaise idée, elle en a vaguement conscience, que ce serait faire voler en éclat ses résolutions, sa certitude de ne pas se laisser avoir. Une mauvaise idée mais elle se lève, lui attrape la main et ce n’est qu’une fois sur la piste qu’elle décide de faire taire la voix de sa conscience pour un temps. Les premiers pas dans un silence total avant qu’elle n’ose une question, sans un regard en direction du concerné, à peine plus pour Román. Et la réponse qui percute, heurte et, alors même qu’elle ne s’y attendait pas, blesse. Ce n’est pas pour elle qu’il a proposé cette danse, pas pour prolonger quoique ce soit, pas pour discuter — c’est pour le boulot, pour étouffer les soupçons éventuels qu’il pourrait y avoir contre eux. Elle encaisse, Ava, les doigts s’accrochant légèrement plus à son épaule pour se stabiliser quand elle a l’impression que ses jambes pourraient se dérober d’un instant à l’autre. Elle étouffe la boule non identifié qui monte dans sa gorge, s’efforce de la ravaler, le regard plongé sur d’autres qu’elle ne regarde pourtant pas. She shouldn’t be disappointed. Pas même légèrement, pas même un peu et elle ferme les yeux une seconde, pour se reprendre. Elle les rouvre à l’instant où il lui indique d’un geste discret avoir vu sur leur cible et elle tourne les yeux sur son profil, avant que les regards ne se croisent et elle pourrait croire qu’ils ont cessé de danser, totalement inconsciente des pas devenus automatiques. Elle sent plus qu’elle ne voit la main de Román se porter à son visage, les doigts qui caressent son oreille dans le geste et son coeur qui brûle à l’intérieur de sa poitrine, devenu une flamme douloureuse bien décidée à faire mal. La main de Román dans son dos, elle se laisse faire, l’échange de regards rompus et les excuses à son oreille. Elle penche légèrement la tête, le front presque contre son épaule à lui. What if she wants it to happen again? What is she wants it to happen for real? La réalisation lui donne le tournis, les larmes voudraient percer ses paupières closes et serrées et elle doit se reprendre, tout de suite. C’est qu’elle fait.
En soldier mode ou presque.
Les émotions rangées dans un coin, tandis que sa main sur l’épaule de Román glisse jusqu’à la base de sa nuque et qu’elle secoue légèrement la tête. « You wouldn’t be able to survive here with all these old women, » qu’elle laisse échapper d’un ton léger sans que le coeur y soit, le coin des lèvres à peine relevé pour prétendre à un amusement qu’elle ne ressent pourtant pas. Mais c’est toujours mieux que de prétendre vouloir rester pour le job, lui semble-t-il, trop froid ou trop réel ou trop proche de ce qu’elle essaie de se répéter jusqu’à s’en convaincre tout à fait.
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:47

La soirée a clairement pris un virage inattendu. Román, il pensait que ce serait facile. Plus, il s'était imaginé une soirée sans embûches, pour une fois, et peut-être même agréable. Leur tâche n'avait rien de complexe, une simple surveillance, et le terrain servi sur un plateau, pas besoin de physiquement poursuivre qui que ce soit, ils n'avaient majoritairement qu'à le suivre des yeux jusqu'à ce qu'il fasse éventuellement quelque chose de suspect qui motiverait une filature plus poussée. Repas et boissons gratuits. Les affaires comme celle-là sont rares, ils n'ont pas toujours des clients faciles, ou des circonstances plaisantes. Courir dans tout Chicago, c'est bien, mais il n'était pas contre une soirée un peu reposante, Román. Il aurait pourtant dû se douter qu'aux côtés d'Avalon, ce ne serait pas chose aisée. Cela l'est de moins en moins, reposant, là où leur collaboration était supposée lui permettre de gagner du temps, et par conséquent de se détendre un peu. Mais il reste nerveux. Il l'est peut-être même un peu plus, malgré ses tentatives de le masquer. C'est idiot, vraiment. Cliché, surement. S'efforcer de faire semblant, de ne pas appeler lorsqu'il en aurait envie, de ne pas dire ce qu'il pense, ne pas faire ce qu'il veut, se demander si lui apporter un café n'est pas trop révélateur, si des gestes il y a peu de temps banals ont pris un autre sens, et surtout si elle l'a remarqué, est plus épuisant que tout le reste. Calculer chaque action, et tenter de comprendre les siennes, comme si tout avait soudainement changé parce qu'il a compris quelque chose, ressenti quelque chose. Se répéter, trois fois par jour, que ce n'est que lui. Et puis, que c'est temporaire, ça l'est toujours, il n'est pas suffisamment concentré pour qu'il en soit autrement. Sauf que s'il travaille constamment à son contact, est-ce la même chose ? S'il la voit tous les jours, passe plus de temps avec elle qu'avec n'importe qui, partage plus avec elle qu'avec n'importe qui d'autre, l'effet reste-t-il le même ? N'est-il toujours pas suffisamment disponible, et concentré, et présent ? Comment la proximité s'efface-t-elle, alors qu'elle n'a fait que grandir au fil de la dernière année.
He'll figure it out, c'est la seule réponse qu'il a ce soir.
La seule à laquelle il a le temps de penser, et qu'il se laisse considérer, car l'option qu'il préfère n'a pas lieu d'être. Et danser, danser est probablement une très mauvaise idée. Trop romantique, après la soirée qu'ils viennent de passer. Parfait, cela dit, pour leur couverture. Parfait aussi pour garder un œil sur leur cible, et peut-être enfin remettre leur mission sur la bonne voie. C'est sans doute ce que se dit Avalon, en acceptant, elle qu'il imagine bien loin des considérations qui l'envahissent, lui. Danser est aisé, il peut le faire les yeux fermés. Il peut mener, ou suivre le mouvement, sans même le réaliser. Le regard braqué derrière elle, scrutant le parc, il peut à la fois avoir l'esprit tout occupé à décortiquer chacune de leurs interactions de la soirée. Il peut, mais il tente d'y échapper, bien conscient de la spirale dans laquelle il s'entraîne tout seul. Il ne fait que se monter la tête, se torturer l'esprit, et pour quoi ? Une simple erreur de jugement, au fond. De laquelle il s'excuse à nouveau, plus sérieusement, moins réticent. Dans la foulée, ils se sont rapprochés, il se demande si elle peut percevoir les battements de son cœur, ou la chaleur qu'il sent désormais irradier de son buste, alors que la main d'Avalon trouve sa nuque et qu'il laisse sa tête retomber un peu plus vers elle.
Sa réponse ne le rassure pas vraiment, ne signifie pas qu'elle reste parce qu'elle le pardonne, ou choisit d'oublier, ou n'a pas l'intention de quitter le bureau. Sa réponse ne précise pas sur quel pied il est supposé danser. Il n'insiste pas, pourtant, choisit d'accepter la trêve, le temps qu'elle durera, et l'opportunité de changer de sujet. De plaisanter — c'est son truc à lui, l'atténuation par l'humour. « Yeah, thanks. They would think they had a chance. » Il ne prend pas la peine de sourire, elle ne pourrait pas le voir de toutes façons. Il finit par se redresser, fait mine de vérifier qu'ils n'ont pas perdu leur cible. « Where did you learn to dance ? », lance-t-il pour occuper le silence, prétendre qu'ils n'ont pas eu a moment — à moins que ce n'ait été que lui ?
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:49

Les voilà de nouveau si proches, paume contre paume. De cette proximité qui l’effraie tant, Avalon, qu’elle s’est interdite à l’instant même où elle a perçu le moindre changement, dans leur relation. Elle ne saurait pourtant le dater avec précision, juste un sentiment comme un instinct, venu lui souffler qu’il était de faire revenir les barrières, de se protéger avant qu’il ne soit trop tard — mais ce soir, il lui semble que ça l’est déjà. Trop tard. Trop tard pour qu’elle parvienne à s’échapper, trop tard pour éviter à son coeur de s’en retrouver blesser. Et peut-être qu’en creusant un peu davantage, elle se rendrait compte qu’elle est la cause de cette douleur, que son entêtement à vouloir revenir en arrière, à retrouver la froideur de l’inconnu (toujours pour des durées de plus en plus courtes, toutefois) ; mais elle est douée pour se complaire dans le déni, Avalon, et ce soir plus que tout autre soir, l’inconscience des sentiments qui résonnent dans son être lui semblent plus agréables. Et puis, n’est-il pas tout aussi douloureux de le savoir éloigné, comme ces quelques instants où il s’est rendu au bar, que si proche le temps d’une danse ? Elle préfère ne pas s’appesantir sur la question, Ava, et se concentrer (faire semblant, au moins) sur leur objectif de la soirée. Mais ses pensées se font trop nombreuses et trop entremêlées les unes aux autres et il y a Román, sa main sur le bas dans son dos qui semble propager une chaleur presque incandescente à sa colonne vertébrale, sa fragrance qui lui parvient et la réponse pour tout briser. Elle pourrait presque laisser son front reposer contre son épaule et craquer, là, verser les larmes de sa déception, de son idiotie, de sa colère, toutes ces larmes qu’elle retient et retiendra jusqu’à finalement être seule. Les larmes qu’elle n’évoquera jamais, pas même à elle-même en pensée parce qu’elle cessera d’y penser à l’instant où elle se reprendra, quand bien même cela doit-il la blesser encore plus. Mais son front ne se dépose pas contre l’épaule de Román et les larmes ne coulent pas. Elle reprend le dessus et le contrôle est de nouveau sien, parfaite illusion de sa capacité à rester en pleine maîtrise de ses émotions peu importe les circonstances — et si elle n’a pas pleuré sur le terrain en apprenant le décès d’Evan, pourquoi pleurerait-elle maintenant, parce que Román ne l’a invité à danser que pour parfaire leur couverture ou, du moins, passer inaperçus ? Elle souffle tout bas avant de relever la tête, un regard dans sa direction mais sans le voir, lui et sa tête basse, lui et sa proximité. Son traitre de coeur s’affole des mots qu’il a choisi, de vouloir lire dans ceux-ci bien plus qu’il n’y a en réalité. Why wouldn’t they have a chance? L’idée que ce ne soit que des paroles pour alléger la situation, venir achever de percer l’ambiance tendue qui s’était sournoisement glissé entre eux lui traverse l’esprit et elle l’accepte pour toute explication. C’est Román.
That’s what he does.
Elle a un léger mouvement de la tête, plus dans une veine tentative de remettre un semblant de distance entre eux qu’autre chose. « Where did you? » qu’elle réplique plutôt, l’espièglerie de sa voix presque toute retrouvée avant qu’elle ne dérive le regard en direction de leur client. Ses doigts remontent légèrement sur la nuque de Román quand elle se tend de sentir le regard de l’homme qui les a embauché sur eux. « My mom wanted us to learn how to dance. She said it was a good way to make sure we would fit into society. » Le regard se voile brièvement, le souvenir d’enfance plus vif qu’elle ne l’aurait pensé. « So she taught us. And actually had me take some dance lessons. » Elle voudrait hausser des épaules mais se retrouve entravée par leurs positions, se contente alors de rouler légèrement des yeux. « Thanks to her I now know tango, a bit of slow fox and modern jazz. Well, few steps of modern jazz. » Elle prétend adresser un signe de la main à quelques visages croisés plus tôt, avec qui des paroles ont été échangées. « And obviously, waltz. » La voix rendue plus rauque à cette dernière danse, celle-ci non pas apprise grâce à sa mère (les bases, si) mais par nécessité. Pour le mariage qui n’a pas eu lieu. Qui n’aura jamais lieu. Un mouvement dans sa vision périphérique attire son regard et elle tourne la tête, aperçoit Molly qui leur adresse un signe qu’elle ne sait pas interpréter (juste de la politesse, un encouragement après ce qu’elle a du prendre pour une dispute de couple ou bien l’au revoir qu’elle leur a promis et qui, s’il peut se faire à distance, lui convient personnellement mieux). Dans le doute, elle relève légèrement la tête, presque sur la pointe des pieds pour que ses lèvres soient au niveau de l’oreille de Román. « Molly’s looking at us, » qu’elle murmure faiblement avant de légèrement tourner la tête, ses lèvres contre la joue de Román, une deux trois secondes avant qu’elle ne s’en éloigne que brièvement, juste assez pour qu’elle ait l’air de la caresser de loin, juste assez pour que son souffle se répercute contre l’épiderme avant qu’elle ne laisse ses talons retrouver la terre ferme.
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:50

Professionnel. Il l'a (presque) toujours été, ces dernières années. Pas un client mécontent, du moins pas de son travail, les résultats ne dépendent pas de lui. Les résultats de ce soir, cela dit, dépendent de leur efficacité. De sa capacité à faire abstraction du reste, aussi difficile la tâche soit-elle devenue, par sa propre faute. Ca lui apprendra à inventer des histoires, Román, ou en tout cas il l'espère. Ca lui apprendra à être trop familier, trop proche, à insister pour faire ami-ami. That's what happens, he cares too much. S'il n'était pas resté à la Saint Valentin, s'il n'avait pas creusé pour qu'elle s'ouvre à lui, s'il n'en avait pas trop avoué sur lui-même, s'il n'avait pas insisté pour venir la checher et ainsi découvrir son chez-elle, si… Le piège s'est refermé sur lui bien avant qu'il ne s'en rende compte. Comment l'aurait-il pu ? serait une bonne question, mais ce n'est pas celle qu'il se pose, trop occupé à se reprocher de n'avoir rien vu, ou arrêté à temps. Mais comment aurait-il pu réaliser, alors qu'il était en plein dedans, alors que c'était à peu près la dernière chose à laquelle il s'attendait. Ou à laquelle il pensait, vraiment, parce qu'il n'a jamais été très relations, incapables de les maintenir, et donc peu enclins à les rechercher. Cette fois-ci ne fait pas exception, malgré son cœur qui fait des siennes. Il ne l'a pas cherchée et, plus encore que les précédentes, il ne peut l'entretenir. C'est une chose pour eux de se disputer pour des bêtises au bureau, une autre de mêler pleinement personnel et privé. Est-ce qu'ils se sépareraient pour une histoire de boulot ? Est-ce qu'ils dissoudraient l'agence pour une dispute de ménage ? Les questions n'ont pas lieu d'être, se rappelle-t-il, puisqu'ils n'en arriveront pas là. Puisque, Avalon, elle ne voit pas les choses comme ça. Du tout. Surement. Peut-être. Qu'est-ce qu'il en sait ? L'interrogation se bloque dans son crâne, s'y marque au fer rouge, s'imprime bien en vue.
What if. Why not.
Et il la sent, si proche. Et il ne peut s'empêcher de le dire, they don't stand a chance. Why's that ? Il voudrait qu'elle sache. Il voudrait qu'elle devine. Et, à la fois, non. Il le voudrait, parce qu'il n'aurait plus le choix, parce que le sort ne serait plus entre ses mains et, pour une fois, c'est tout ce qu'il veut. Etre débarrassé du poids, de la décision, de l'éventualité de l'échec. Qu'elle décide, elle. Et il repense, en boucle, à sa réaction. A-t-il mal compris, lu le rejet là où il n'y avait rien d'autre que de la surprise ? A-t-il été trop vite, conclut ce qui l'arrangeait ? Non pas sentimentalement parlant, certes, mais, dans le doute, Román, il se fie à son cerveau. Ou il essaie, ce qui n'a pas été facilité ce soir. Et son cerveau, son cerveau lui dit que c'est idiot. Dangereux, aussi, pour lui et pour ce qu'il a construit. Ils ont construit. Il peut se contenter de peu, Román. Il peut supporter le silence et les faux-semblants. Mais elle le connaît, de plus en plus. Ne risque-t-elle pas simplement de le deviner, de fuir, any way ?
Il change de sujet. Tente de se concentrer sur autre chose, n'importe quoi d'autre que ses divagations qui ne mènent à rien. Sur quoi s'est-il arrêté, du coup ? Qu'elle devine ou qu'il le dise, qu'est-ce que ça change ? Qu'elle devine, alors. Il l'écoute plutôt répondre à sa question, bien content qu'elle développe plutôt que de laisser un silence propice à trop de réflexions planer entre eux. Il remarque une certaine tristesse, qui passe, dans son regard, mais ne dit rien. Il n'a pas vraiment les mots, ce soir, pour quoi que ce soit. « Well, good thinking from your mother. » Il n'en dit pas plus. N'en demande pas plus. Se demande une seconde si son silence, l'absence inhabituelle de curiosité, sera suspecte. Il enchaîne, alors, répondant à sa question initiale. « I was actually terrible at it. But I've got lovely sisters, as you know, who did learn, and I can't say no to them so yeah, they forced me to be their dance partner and I picked up on it a little. » Il y a eu le presque-mariage d'Elena, aussi, auquel il ne voulait pas passer pour le pire danseur de la famille Rivera, mais il n'avouera jamais s'être entraîné pour ça.
Ses pensées, et son mouvement tout entier, sont soudainement interrompus. Ava à sa hauteur, ou presque, et puis les mots qui ne s'enregistrent pas tout à fait, pas avant qu'il ne soit trop tard, et que les lèvres trouvent sa joues, que quelque chose lâche dans sa poitrine et qu'il ne se demande s'il ne va pas simplement s'effondrer là. Tant qu'à faire. Elle pourrait laisser tomber leur numéro, ou se contenter de leur danse. Ils sont suffisamment proches. Ils peuvent aisément donner l'impression d'être un couple, juste comme ça. Alors pourquoi ? Il lui vient un instant à l'esprit qu'elle se venge. Qu'elle le teste ? Elle n'irait pas jusque là, right ? Il ne sait pas, Rom, l'esprit peut-être trop embrouillé, désormais. So much for being professional. Il s'efforce de ne pas chercher Molly du regard, de ne pas vérifier, et cela lui demande toute ses forces. Ne pas vérifier, ne pas confirmer qu'elle ne fait que jouer, prétendre. Il se reprend, trop tard peut-être, a-t-elle remarqué ? Does he still care ? Il lâche la main d'Avalon, et la sienne retrouve son autre main dans le dos de la jeune femme. Il dépose ses lèvres contre ses cheveux, une seconde, geste qu'il n'aurait jamais osé il y a encore quelques secondes. A court de remarques qui justifierait son geste, il opte pour la suite de leur discussion. « I'll have to see that tango, one day. » Why would you say that right now ? Be even more obvious, next time. Cela passe-t-il pour la continuité de leur conversation ? Pas sûr. Il s'est déjà redressé, fait mine d'être surpris par la vue de Molly lorsque leurs regards se croisent et qu'il lui sourit.
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:52

Peut-être devrait-elle se reprendre. Non. Il est certain qu’elle devrait se reprendre, Avalon, s’éloigner plus franchement de son corps, sa chaleur, retrouver la distance qui n’aurait jamais dû être brisée, physiquement comme émotionnellement. Elle devrait retrouver son attitude plus professionnelle, celle derrière laquelle il lui est, habituellement, aisé de se masquer pour garder un semblant de contrôle, pour rester celle aux commandes, celle qui ne se laisse pas, ne se laisse plus, submergée par des émotions indésirables et compliquées. Mais ce soir, ce soir ça lui semble si difficile, presque impossible. A cause de la couverture qu’il lui a imposé ou la dispute (en était-ce vraiment une ?) qui a suivi ? Elle ne saurait le dire, Ava, perdue plus que jamais entre pensées et sentiments et overthinking, à essayer de déterminer ce qui relève du conscient et de l’inconscient, ce qui est d’eux et ce qui est des personnages créés de toute pièce sur l’instant — et peut-être que ce n’en était pas, dans le fond. Pas pour elle, en tout cas, pas totalement. She shouldn’t, qu’elle se répète toutefois, bercée par la danse lente et tranquille, la danse qui contraste avec la bataille qui semble faire rage dans son crâne. Bien sûr qu’elle ne devrait pas se dévoiler et surtout pas dans ce contexte, ni dans aucun autre et c’est une chose que de transformer une collaboration professionnelle en amitié, c’en est une autre de développer (ou vouloir développer) autre chose — quelque chose de plus profond, de plus risqué, de plus incertain et c’est tout ce qu’elle ne peut se permettre de faire. Alors peut-être qu’elle aurait du accepter de partir quand il le lui a proposé, peut-être aurait-elle même dû partir quand il n’était pas aussi proche ou peut-être aurait-elle du refuser de venir tout bonnement, refuser de se placer dans un tel contexte beaucoup plus intimiste en premier lieu quand bien même n’aurait-elle jamais pu soupçonner que la soirée prendrait un tel tournant. Quand bien même n’y a-t-elle simplement jamais vraiment envisagé, plus occupée à se concentrer sur tout ce qui pourrait mal se passer et qui, maintenant, lui semble si secondaire, si futile comparé à tout ce qui pourrait bien se passer. Les barrières sur le point de céder complètement, foutue proximité, foutue danse, foutue Molly et toutes ces phrases ambiguës qu’il semble bien décider à glisser ce soir, qui ne peuvent que la faire réfléchir, encore, toujours, à la portée des mots. Conscient ou inconscient. Volontaire ou involontaire. Elle voudrait pouvoir sonder son visage, lire dans ses traits, essayer de deviner s’il est sérieux, s’il tient à lui faire passer un message, si elle doit y croire ou cesser de se bercer d’illusion ici, maintenant. Mais il y a le rappel de la dernière fois, de Blake, l’instant qu’elle a cru partagé et réel (et peut-être l’était-il mais peut-être n’était-ce justement que ça, un court instant, qui ne signifiait rien pour lui quand il semblait vouloir tout signifier pour elle) et ça la rompt dans ses pensées. She can’t do it. Not again, not ever. Il n’y a rien, donc, si ce n’est ses propres sentiments qui voudraient voir quand il n’y a rien à voir, rien à espérer et il en sera ainsi tant qu’il ne parlera pas, tant qu’il ne sera pas clair, expressif — c’est ce qu’elle s’est promis, ce qu’elle lui a demandé sur son répondeur elle s’en souvient et qu’elle a effacé, mortifiée à l’idée qu’il puisse savoir ce qu’elle attend de lui, à l’idée qu’il puisse l’avoir cru quand elle parlait de fall for him. She doesn’t, she isn’t ; au mieux un crush qui lui passera parce qu’il ne lui dira jamais ce qu’elle espère entendre, il n’aura pas les mots pour venir confirmer ses élucubrations idiotes.
Elle accueille le changement de sujet, la question, presque avec soulagement, comme un retour dans leur complicité ordinaire, ces questions pour se découvrir, l’air de rien, sans attente sous-jacente. Le visage de sa mère imprimé sous les paupières, elle évoque ce dont elle se souvient, image d’un Morgan ronchon, un Evan concentré et elle, au milieu, à essayer de suivre pour imiter sa mère, pour ne pas avoir l’air idiote ou nulle, pour impressionner peut-être alors qu’il n’y avait personne à impressionner. Elle acquiesce lentement, petit sourire flottant sur ses lèvres — c’était sa mère, always the thinker, à vouloir les préparer comme si elle savait, se doutait, que ses enfants ne seraient jamais complètement adaptés à la vie en dehors du cercle familial. A insister pour qu’ils se mêlent à d’autres, qu’ils partagent aussi chaque instant entre eux, pour créer un lien qu’elle devait sans doute espérer incassable mais qui s’est rompu à son décès, l’armée, et puis l’absence du cadet. Le sourire qui s’élargit un peu davantage, plus amusé qu’autre chose, alors qu’il raconte son propre apprentissage, peu surprise d’apprendre qu’Elena l’a entraîné pour lui apprendre ou l’aider à s’entraîner, que ça devait être le cas pour leur autre soeur. « They must have been good teachers, you’re not that terrible. » Les traits plus calmes mais les mots voulant céder à un compliment plus franc qu’elle garde captif.
Sur les abords de la piste, Molly qui leur fait signe, qui les regarde avec son sourire ravi ou enchanté ou elle ne sait pas exactement comment doit-elle le décrire. Molly qui sourit, c’est sa certitude. Qui semble les fixer, comme pour espérer y voir le signe d’un quelque chose qui lui aurait échappé lors de la conversation, ou pour obtenir la réassurance qu’elle n’a pas causé de tension dans le couple, prétendu couple. Alors elle agit, Avalon. Instinct ou machinalement, la réflexion toute repoussée, la seule pensée de Molly qui pourrait vouloir analyser leurs faits et gestes et les mots de Román sur leur client, la suspicion des autres à leur encontre. Le baiser bref, la height difference revenant entre eux et alors, la réalisation de son geste, l’audace et les émotions qui en résultent. Son coeur complètement affolé, tordu ou bien enthousiaste ; l’envie de disparaître, de lui dire de ne pas s’y attarder, s’excuser parce qu’il reste son boss in some way, comportement inapproprié s’il en est. Et il lâche sa main et elle se fige, Ava, la panique venant cogner dans sa poitrine. Elle peut déjà le voir s’éloigner, lui tourner le dos et la virer le lendemain, peut-être même n’attendra-t-il pas pour le faire. Ses lèvres s’entrouvrent mais les mots sont silencieux, des balbutiements qu’elle n’arrive pas à rendre audibles, choc des émotions, les larmes qui voudraient revenir et que, cette fois-ci, elle n’est pas certaine d’intérioriser. Et puis elle sent son bras contre son corps, devine qu’il l’enlace un peu davantage — ça n’aura duré qu’une seconde quand une éternité semble s’être écoulé. Elle ferme les yeux, soulagement qu’il ne parte pas tout de suite, et ses doigts viennent se déposer sur son torse quand elle sent les lèvres de Román contre ses cheveux. Explosion. Bonheur et douleur, joie et panique. Juxtaposition de tout ce qu’elle ressemble, les émotions qui bataillent entre elles pour prendre le dessus sur le ressenti général mais elle n’arrive pas à faire le tri, Avalon. N’arrive plus à fonctionner, focus sur ces brèves secondes où l’idée qu’ils puissent être, puissent devenir, le couple qu’ils prétendent être devient réelle, trop proche, trop plausible. Les pensées court-circuitées, elle inspire après avoir bloqué sa respiration, repousse toutes les raisons qui auraient pu le pousser à avoir ce geste, se répète que ça ne signifie rien, que ça ne doit, ne peut rien signifier. Et comme pour venir confirmer ce qu’elle pense, craint ou espère elle ne sait pas exactement, il reprend la discussion. Nothing happened.
Except that it did.
It did and it hurts now.
Juste la douleur de savoir que c’était anodin, une continuité de leur illusion. Elle pourrait y croire, pourtant. Et cette fois-ci, quand elle baisse la tête, son front repose bel et bien sur son épaule une seconde, juste le temps qu’elle se reprenne totalement. Qu’elle parvienne à atténuer la douleur de sa poitrine. « I’ll need a partner for that. » Et ce n’est pas exactement ce qu’elle voulait répondre, ni même sous-entendre (ou peut-être qu’elle est la seule à entendre le sous-entendu, la demande qu’elle n’énoncera pas à voix haute).
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Aladdin

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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:53

Et puis, ce n'est peut-être rien. Peut-être seulement la soirée, ou les boissons — bien que, si tu te montres honnête avec toi-même, tu sais que tu n'as pas encore enchaîné suffisamment de verres pour ça, que tu ne le fais habituellement pas de toutes façons, et certainement pas en bossant. Peut-être la solution que tu as trouvée, aussi imparfaite soit-elle, était-elle bien la seule explication logique au fait que vous passiez cette soirée sans vous mêler plus que cela à la foule. La compagnie de l'autre vous suffit, et pourquoi ça ? Si tu l'avais présentée comme une collègue quelconque, une connaissance, ou même une amie, tu doutes que cela ait suffi à expliquer vos messes basses. Alors sans doute t'es-tu simplement montré lucide, en plus de te prémunir d'embarrassantes avances supplémentaires. Et, plus tu te trouves d'excuses, et plus tu cherches d'explications, plus tu réalises qu'aucune n'est vraie. Au fond, ça n'a rien d'une grande nouveauté, ça fait désormais déjà quelques mois qu'il y a quelque chose, ou un début de quelque chose, un semblant. Des mois, déjà, que tu doutes, que tu attends, observes, et ne fais rien. Alors c'est probablement ça, le tout qui déborde, le temps d'une soirée, parce que l'opportunité s'est présentée — probablement la seule. La réaction n'étant pas celle que tu espérais (mais bien celle à laquelle tu t'attendais), tu peux au moins te rassurer quant à ta lecture de la situation ces derniers mois. Si tu as eu tes doutes, tu n'y as jamais cru, pas vraiment, et il semblerait que tu ais eu raison. Tu mentirais, cela dit, bien sûr, en prétendant ne pas être déçu. Ou quelque chose de cet ordre là, car la déception impliquerait d'avoir envisagé la chose sérieusement. Et tu ne l'as pas fait, pas avant aujourd'hui, à peine quelques instants plus tôt, ce soir, en racontant tes bobards. Et tu sais, tu sais que c'était idiot, et mal, presque malsain, mais c'est terminé, maintenant, et vous n'avez plus qu'à traverser la tempête. Pas longtemps, tu te le promets, et tu ne saurais trop dire pour le bien duquel d'entre vous. Les deux, sans doute, elle débarrassée, et toi libre de passer à autre chose. D'ici demain, tout sera oublié, tu t'en convaincs. Mais le silence qui s'éternise, et la gêne, ou est-ce autre chose ?, qui plane encore suffisent à t'en faire douter, Román. Et si rien ne se remettait en ordre, et si tu avais foiré pour de bon, et si elle était en train de chercher la meilleure façon de te dire qu'elle démissionne ? A moins qu'elle ne te le dise pas, que tu n'ais qu'à le découvrir demain face à une lettre sur ton bureau. Ca tourne, sous ton crâne, à une vitesse effrayante, et, pour ne pas attraper le tournis, tu changes de sujet. La danse, qu'elle maîtrise, semble-t-il, tandis que tu fais seulement semblant. Ce sont Elena et Leandra, les spécialistes, toi tu tâtonnes et, si tu maîtrises certainement la valse, au point de pouvoir la danser sans y réfléchir, tu n'es pas forcément au point sur le reste. « Well, thank you, they'll be glad to know all their hard work only amounts to not that terrible. » Tu forces une plaisanterie, un sourire aussi. Ce ne serait pas toi, sans cela. Heureusement, et comme toujours lorsqu'il s'agit de tes sœurs, donner le change n'est pas trop difficile, tu peux sourire au simple souvenir de tes cours de danse improvisés auxquels tu ne savais pas dire non, même en étant l'aîné. Même Avalon paraît se détendre l'espace d'un instant, tu captes un sourire sur ses lèvres et remarques la pression moins forte de ses doigts sur ta nuque, de sa main dans la tienne. Il te vient à l'esprit qu'elle n'a pu que noter, sentir, depuis tout à l'heure, les changements dans ton propre comportement, les muscles qui se contractent dans ton épaule, tes doigts qui serrent plus ou moins les siens, s'accrochent périodiquement à sa taille malgré ta décontraction de façade. Le prend-t-elle pour des réactions à votre tâche de la soirée, alors que tu t'efforces de continuer à te concentrer sur votre cible ?
La concentration, d'ailleurs, se fait difficile, si pas momentanément impossible, quand ses lèvres rencontrent ta joue sans crier gare. Tu as à peine le temps d'enregistrer son mouvement, de la voir presque à ta hauteur, ton regard toujours baissé sur elle remontant avec une seconde de décalage et, déjà, elle a repris sa place. Un what was that for qui ne franchit pas tes lèvres, la réponse déjà donnée, atteignant seulement ton cerveau. Molly's looking at us. Et c'est tout. Et c'est assez, n'est-ce pas ? C'est logique. Elle ne fait que suivre le script, ton plan débile qui, plus le temps passe, plus il dévoile de failles. Il y a un battement que tu espères imperceptible, ou attribuable au fait que tu ne pouvais tout simplement pas t'y attendre, et pas aux questions que cela a de nouveau agitées sous ton crâne. Et tu réagis, enfin, comme tu le ferais naturellement, comme s'il y avait quoi que ce soit normal dans votre manège. Et tu sais que tu t'enfonces, Román, toi qui t'étais pourtant convaincu de laisser ce soir dans le passé dès le matin, dès que possible. Toi qui croyais surmonter sans mal le reste de la soirée, avec professionnalisme, avec stoïcisme, avec… Tu n'as rien à dire pour ta défense. The heart wants what it wants, what can you do.
Elle ne dit rien. Mais toi non plus. What then ?
Tu reprends la parole, la discussion, là où tu parviens à te souvenir que vous en étiez, surpris par ta propre capacité à te souvenir de quoi que ce soit, et à contrôler ta voix. Tu te retiens du moindre geste lorsqu'elle pose la tête contre ton épaule, brièvement. Tu te demandes si tu l'aurais dû, si elle serait restée là si tu l'avais fait, si c'est ce qu'elle attendait. Sa réponse retentis à tes oreilles, tu souris. « You've already got one. » Tu vas trop loin, tu le sais, tu le sais très bien. Ce n'est pas ce qu'elle voulait dire, right, pas ce qu'elle suggérait. Toi, bien — who else would you want to see her dance with. La musique change, d'ailleurs, il te semble que c'est la première fois depuis que vous avez rejoint la piste mais qui sait, tu n'avais pas tout à fait l'esprit présent. Tu baisses enfin les yeux, cherche les siens, l'air de demander si elle veut continuer, si la mascarade n'a pas assez duré. C'est que tu n'arrêterais pas, si cela ne tenait qu'à toi, mais la cadence a changé et tu n'es pas sûr de suivre (pour la danse, comme pour vous deux).
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MessageSujet: Re: romálon #7 // the dreams you don't forget   romálon #7 // the dreams you don't forget EmptyVen 9 Juin - 15:55

Elle a les yeux sur le bas de son visage, la tête légèrement en arrière pour faire semblant de le regarder, d’oser affronter son regard quand elle n’y parvient pas — pas encore, peut-être plus jamais, parce qu’elle ne pourra que se rejouer les instants précédents, l’intimité, la proximité et toutes les émotions qu’elle s’efforce d’ignorer lui reviendraient alors, brutalement, tourbillon d’émotions qui finiraient par l’engloutir, elle en est certaine. Elle se contente donc d’observer ce qui atteint son regard, les lèvres et le sourire, léger, qu’il lui offre, la légèreté retrouvée — ou en cours, tout du moins et c’est suffisant, n’est-ce pas ? Suffisant pour apaiser l’angoisse sourde qui fait battre son coeur, pour défaire le noeud de ses entrailles et lui redonner un souffle moins difficile. Un semblant de normalité dans leur relation qui lui paraît bien trop complexe, ou rendue complexe, elle ne sait pas exactement, qui semble avoir changé, ne serait-ce qu’un peu et si elle se sait troublée par la couverture trouvée, les raisons, les gestes, elle ignore s’il en est de même pour lui. Elle le voudrait, la conscience qui résonne à ses tempes tant elle le voudrait, qu’il ait ces mots, ces gestes, même en dehors de l’illusion, qu’il ne soit pas comme Blake, que ce ne soit pas juste sur l’instant, qu’un simple réflexe ou un jeu, juste de quoi rendre leur fake relation un peu plus crédible aux yeux de Molly et des autres qui auraient le malheur de poser les yeux sur eux. Elle ne peut pas, toutefois, s’autoriser la pensée, aller plus loin dans cet espoir qu’elle entrave et enferme aussitôt — he’s still her boss et il n’y a rien. Pas plus qu’avec Blake. Elle s’illusionne toute seule, Avalon, à prendre les désirs pour une réalité quand il n’y a rien et elle doit cesser ; parce que c’est ce qui blesse le plus, au final. D’y croire un peu trop. De le vouloir trop franchement. Ses yeux se baissent légèrement et le sourire lui étire les lèvres, plus franchement, quand bien même ce n’est pas complètement elle — quand bien même Román pourrait noter qu’il avait raison, un peu plus tôt. Alors elle s’empresse de rouler des yeux, de maîtriser les muscles de son visage. « For their defense, I’m sure you were a difficult student. » Elle n’en sait rien, en vérité, s’interdit de l’imaginer plus qu’elle ne l’a déjà fait. Mais c’est ce qui lui vient, pour rester dans leur échange caractéristique, ces piques qui en dévoilent peut-être plus qu’elle ne veut bien l’admettre, Ava. Choisit d’ailleurs de ne pas y réfléchir, refusant d’analyser ce qui pourrait s’y dissimuler, d’un côté, de l’autre, de peur de se tromper, une nouvelle fois. Alors elle assume que ce n’est rien, ou juste elle, et que c’est une amitié comme une autre, du teasing comme elle pourrait en avoir avec Ahmed et tant pis si ça heurte son coeur un peu davantage. Tout comme son geste, non calculé, finit par l’achever. Le rouge qui voudrait empourprer ses joues à la réalisation de ce qu’elle vient de faire, la sensation de sa peau encore sur ses lèvres et elle voudrait partir. Non, elle le devrait sans doute, avant qu’il ne réalise ce que ça implique, ce qu’elle diffuse par son manque de réflexion, l’attirance pour lui qu’elle ne sait plus comment masquer, ou nier, quand elle le faisait pourtant si bien jusqu’à ce soir. Il lui lâche la main et elle sent ses paupières papillonner, retenir les larmes qui lui montent aux yeux, le vide se créer dans son estomac et le froid venir engourdir ses doigts. Déjà habituée à la chaleur de sa main tenue quelques secondes, déjà si parfaitement addict à ce contact qui n’aurait jamais dû avoir lieu in the first place. Les excuses, elle les a sur le bout des lèvres, la peur de les prononcer pourtant et qui l’empêche de parler avant qu’il ne l’enlace différemment. Elle se rassure, Avalon, de sentir les deux mains de Román dans son dos, de le savoir toujours devant elle et elle s’insulte de ressentir un tel soulagement. De se satisfaire de leur position, le contact retrouvé tandis qu’elle positionne ses doigts sur son torse, près de son coeur. Elle n’y réfléchit plus, les yeux clos, le front contre son épaule avant de se redresser. Le pincement au coeur présent, plus piquant quand il répond. Ses pieds se figent et il lui semble que les autres convives ont disparu autour d’eux.
He can’t say that.
He can’t mean it.
Ses lèvres s’entrouvrent, elle expire un souffle trop fébrile et c’est plus fort qu’elle. Elle sonde. Les expressions sur le visage de Román, les indices qu’elle voudrait déceler mais qu’elle ne verra pas (elle le sait, pourtant, qu’elle ne verra rien). Elle scrute l’espoir, les émotions et elle ravale le sanglot qui menace de secouer ses épaules. Don’t say it if you don’t mean it, voudrait-elle lui demander, le supplier. Ne pas la laisser croire s’il ne ressent pas, ne pas jouer avec elle de cette façon. Elle cherche ses yeux des siens, la lueur des lampes qui les entoure paraissant soudainement insuffisante pour qu’elle puisse y voir clairement, essayer de lire dans son regard sombre s’il est sérieux. Elle sait qu’elle devrait se détourner, surtout maintenant qu’ils ont cessé de danser, surtout maintenant que la musique est terminée (depuis combien de temps ?) mais elle n’y parvient pas, les pieds comme cimentés au sol, les jambes devenues lourdes, les muscles ankylosés. Les conversations tenues par l’échange, l’absence verbal et s’ils n’en ont plus tellement besoin au bureau, est-ce le cas ici aussi ? Ce soir ? Après les mensonges, les gestes ? Peut-être ne devrait-elle pas assumer ce qu’il ne prononce pas à voix haute, Avalon — elle sait pourtant ce qu’elle risque à le faire, à vouloir le faire, mais n’est-ce pas worth it? Un changement dans la lumière et elle sait qu’il interroge sans savoir quoi exactement. Ne devraient-ils pas bouger pour ne pas trop attirer l’attention — c’est bien le reproche fait par leur client. Ne devraient-ils pas esquisser une révérence et trouver leur place à table, prendre un verre, s’éloigner l’un de l’autre. Mais elle n’arrive pas à défaire son regard du sien. Please tell me you feel it too. Les mots qu’elle ne prononcera pas, qu’elle ne pensera plus, pas après ce soir. Ne peut-il pas deviner ce qu’elle attend ? Le ressentir — même si c’est injuste et, dans le fond, elle en a conscience, Ava. Il ne peut pas ressentir ce qui n’est pas présent, il ne peut pas lire dans ses pensées. Et puis il y a ses mots, les derniers, ceux qui précèdent le silence anormalement long. Ceux qui nouent tout, des épaules à l’estomac, qui menacent de lui provoquer une migraine si elle ne cesse pas d’y penser, de se les répéter. Si elle n’agit pas, ou ne dit pas quelque chose rapidement — quelque chose qui leur permettrait de retrouver leur véritable personnalité, leur permettrait de redevenir eux.
And so she does.
Hissée sur la pointe des pieds pour la seconde fois de la soirée, le regard qui dérive sur les lèvres de Román, la main qui remonte jusqu’à son épaule, les doigts qui se glissent derrière sa nuque. Elle ne presse pas, quelques centimètres continuant de les séparer, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Les lèvres se frôlent, imitation d’un baiser qu’elle ne s’autorise pas totalement, les yeux clos quand leurs souffles se mêlent.
It fucking hurts.
Elle y revient pourtant, une brève seconde contre sa bouche, à clore les paupières un peu davantage pour retenir ses larmes douloureuses. There’s nothing. She misread it. « Just for tonight, » qu’elle laisse finalement tomber, la voix retrouvée mais légèrement enrouée par les émotions, la réponse aux mots qui ont précédé, il y a une éternité. She’s got one but just for tonight. Et encore, n’est-ce pas un peu mentir ? Parce que la soirée s’achèvera et ils feront chemin séparés. Et alors, quoi ? Rien, le retour à la vie normale — n’est-ce pas ce qu’elle souhaitait, il y a encore quelques secondes ? Retrouver leur normalité à eux. Sans qu’il n’y ait rien de plus que ces attentions trop vraisemblables, que ce baiser dérobé qui laisse un goût âpre de déception — c’est qu’elle y a cru, Ava. Encore une fois. Elle inspire alors, se laisse retomber sur les talons, l’oeil attiré par-dessus l’épaule de Román par leur client et désigne une silhouette qui s’éloigne, quitte les limites de la fête. « He’s gone. » Leur cible, parti.
La soirée, achevée, alors.
« You should follow him. I’ll talk to the client. » Elle n’attend pas de réponse, Avalon, le lâche complètement et s’éloigne déjà, les émotions disparaissant peu à peu de son visage pour laisser place au professionnalisme qu’elle s’efforce de retrouver. Et si, du coin de l’oeil, elle aperçoit Román, elle s’empêche de le suivre des yeux et se répète que demain, tout sera redevenu comme avant. She needs it.

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