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 romálon #3 // valentine's day

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Aladdin

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MessageSujet: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 12:00

✩ ✩ ✩ ✩ ✩
i need to find a song that fits that first rp or something. ain't like i have a full playlist for these two babies, right?

Peut-être a-t-il finalement cédé à la pression, las de toutes les questions. Les regards, aussi, dans lesquels la déception se lit brièvement lorsqu'il débarque seul aux repas de famille. Ses relations (ou l'absence de celles-ci, en l'occurrence) ne devraient concerner que lui mais, Rom, il n'a pas ce luxe, alors il s'est inscrit, rien que pour pouvoir dire qu'il a fait un effort. A moins qu'il ne s'agisse encore de sa curiosité presque maladive, sa façon de se glisser partout, même (surtout) là où on ne l'attend pas. Un rien l'amuse, le détective, alors pourquoi pas cela ? Le fait est que toute cette histoire avait fini par lui sortir de la tête, et la date n'a pas suffit à le lui rappeler, parce que quatorze février ne rime pour lui avec rien de particulier. Mais l'invitation lui tombe sous le nez, un sourire à la lecture des mots de Mémé Patmore, et puis une pointe inavouable d'appréhension face à un rendez-vous arrangé. Pas qu'il s'y rende avec la moindre attente, mais il ne peut s'empêcher d'envisager des scénarios catastrophes (sans doute le métier déteint-il vraiment sur tous les aspects de sa vie). La mention du restaurant Giordano's accroche son regard et ses lèvres s'étirent, mélange de joie et de soulagement – parce qu'il n'aurait plus manqué qu'ils atterrissent dans le restaurant de ses parents, sous le nez de toute la fratrie pour toute la soirée.
Il enfile le bracelet rouge histoire de ne pas l'oublier et vaque à ses occupations. Appel par-ci, rendez-vous par-là, mais pas d'enquête particulière pour la journée (il faut croire que les gens prennent la Saint-Valentin très au sérieux). Il se trouve donc avec deux bonnes heures de battement avant l'heure-h. Il compose presque le numéro de sa soeur pour un conseil (costume, pas costume ?) mais se raisonne rapidement: après tout, quelle importance, ce n'est rien de très sérieux. Il enfile tout de même une chemise par dessus son jean et, après réflexion, un blazer malgré tout. Autant se prendre au jeu jusqu'au bout. Le temps file plus vite que prévu, mais il suppose que ne pas acheter de fleurs est encore la décision la plus sage, peut-être n'aime-t-elle pas, peut-être est-elle allergique, peut-être, peut-être, et puis ce serait vraiment se casser la tête pour un rendez-vous qu'il n'attendait tellement pas impatiemment qu'il en avait oublié l'existence avant le matin-même. Premier arrivé sur les lieux, il assimile les informations offertes par le serveur avec des émotions mitigées. D'un côté, il n'avait pas prévu de cuisiner (et n'est pas franchement habillé pour la tâche), de l'autre, cela promet une soirée bien occupée dans l'éventualité où la conversation ne serait pas de la partie – et puis, il ne manquerait pas une occasion de faire un peu le malin.
Au bout de quelques minutes, la porte laisse apparaître une silhouette familière avec, à son poignet, un bracelet identique au sien. Il s'y reprend à trois fois, Román, son regard faisant la navette entre le serveur appelé ailleurs et Avalon. Avalon, entre tous les habitants de Chicago. Avalon. « No way. » Il se retient d'éclater de rire – but he's enjoying the look on her face way too much. Lui qui savait que cela ne mènerait à rien, il a au moins la fierté d'avoir eu raison. Lui qui pensait que le rendez-vous serait ennuyeux, se trompait lourdement. « Je vois que j'ai bien fait d'éviter le bouquet de fleurs. » Il prend finalement le temps de détailler une seconde la jeune femme, mais préfère tourner sa langue sept fois dans sa bouche plutôt que de faire la moindre remarque (histoire de ne pas se faire arracher la tête dès les trois premières minutes de leur "date", même un sincère compliment pourrait sonner moqueur à ses oreilles). « Devine le plus beau ? Les pizza sont à faire nous-mêmes. » Il lui dégaine son plus beau sourire, avant de se décider à l'aider à se débarrasser de son manteau, et de lui tendre son bras (avec un maigre espoir) en désignant les cuisines qui les attendent.
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Aladdin

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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 12:01

Glacée par le contenu de l’enveloppe et les quelques mots sur le message envoyé par son aîné, Avalon hésite entre rire, pleurer ou s’énerver. La colère semble l’émotion la plus accessible, à cette seconde précise mais elle se retient, inspire, souffle, inspire encore et souffle encore, plutôt que de téléphone à Morgan, plutôt que de l’incendier, plutôt que de lui dire de mieux s’occuper de son mariage plutôt que de venir s’immiscer dans ses affaires de cœur. Elle voudrait lui rappeler qu’elle sort d’une rupture amoureuse (sa faute à elle), de fiançailles pour prouver que la relation était sérieuse ; elle voudrait lui balancer qu’elle peine encore à mettre de côté Blake, son visage qui ne semble pas vouloir s’effacer de sa mémoire malgré ses efforts (et les silences qu’il continue de lui imposer) ; elle voudrait lui dire qu’elle n’est pas intéressée par la Saint Valentin, par l’idée d’avoir un date avec un parfait inconnu. Et surtout, surtout, elle voudrait lui dire de se mêler de ses affaires.
Elle n’en fait rien.
Se passe une main dans ses cheveux qu’elle laisse pousser. Soupire. Regarde à gauche et à droite mais Isaak s’est déjà éclipsé de l’appartement (et maintenant qu’elle y réfléchit, elle croit bien l’avoir entendu parler d’un rencard pour cette soirée) et elle n’a personne d’autre à qui refiler la malédiction à venir. Son téléphone sonne et elle baisse le regard. Pour t’aider à sociabiliser un peu, que son frère a l’audace de lui dire et elle enrage, Avalon, silencieusement, les dents plantées dans sa langue mais elle enrage tout de même. Sans prendre la peine de répondre, elle abdique (de toute façon, Morgan doit sans doute déjà être dans sa rue pour l’obliger à s’y rendre et elle suit suffisamment de près le blog de Mémé pour savoir qu’il ne vaut mieux pas contredire cette dernière). Son premier réflexe est de choisir la première tenue qui lui tombe sous la main mais elle peut d’ores et déjà entendre les réprimandes de tous ceux qu’elle connait et qui auraient décidé de la surveiller (elle et son manque de sociabilité) alors elle se tourne plutôt vers la penderie. Trop frais pour la petite robe en flanelle à fleur, trop tôt pour la seule robe de soirée qui patiente sur un cintre. Ses doigts hésitent en effleurant les différentes matières avant d’attraper une petite robe noire aux manches bouffantes et dos nu. Elégante sans trop faire habillée, tenue de jour qu’elle accompagne de bottines de la même couleur. Seule touche de couleur sont ses yeux fardés d’un violet pâle et ses lèvres rouges. Face au miroir, elle hésite, porte finalement le bracelet à son poignet et, pour se donner un peu de courage, orne son indexe gauche d’une bague ayant appartenu à sa mère.

Le Giordano’s semble afficher complet en cette soirée et elle doit se retenir de rouler des yeux, Avalon, en apercevant tous ces couples qui s’affichent, s’embrassent et trouvent des tables toutes réservées. Le malaise pointe son nez dans ses entrailles, elle souffle tout bas, reprend contenance alors qu’elle s’approche d’un serveur pour donner son nom et l’écoute d’une oreille – jusqu’à ne plus l’écouter du tout.
Parce qu’elle a vu le geste qu’il a eu et surtout en direction de qui il l’a eu.
Et elle ne peut pas être maudite à ce point, Avalon.
Pourtant, il semblerait que ce soit le cas.
« You must be shitting me, » qu’elle laisse échapper, exaspérée, agacée, encore plus énervée contre son imbécile de frère. Et à en juger par l’air que Román affiche, elle en déduit qu’il est décidé à faire de sa soirée un enfer – entre blagues presque amusantes et air cocky dont elle se passerait bien. Parce qu’elle ne le voit pas déjà suffisamment au bureau, il faut en plus qu’elle passe ses jours de repos en sa compagnie. Il s’est approché sans qu’elle n’ait eu besoin de le faire et elle lui lance un regard assassin, Ava, parce qu’elle ne sait pas très bien quoi faire d’autre, dans cette situation. Un date avec son patron, elle n’en a pas vraiment rêvé.
Ou plutôt, si.
Mais pas avec ce patron-là.
Elle chasse Blake de ses pensées, ferme les yeux et, une fois n’est pas coutume, se concentre plutôt sur la voix de Román – et ce qu’il lui ajoute l’oblige à soulever les paupières, figée en plein geste tandis qu’elle retire son manteau lentement. « Pardon ? » Elle ne peut qu’avoir mal entendu mais il affiche cet air qui lui confirme qu’il ne se joue pas d’elle et elle a la langue qui passe contre l’intérieur de sa joue. Morgan will pay for this. « I’m out. » Mais il n’a pas l’air de vouloir la suivre, Román et elle n’arrive pas bien à y croire, Avalon. Elle tend une main pour récupérer son manteau qui vient d’être accroché mais son boss ne fait pas d’autre mouvement que celui de lui tendre le bras et elle sent sa détermination s’envoler. Puis s’effacer. « Range ton bras si tu veux le garder pour faire tes foutues pizza, » qu’elle grommelle entre ses dents avant de lui emboîter le pas jusqu’à leur plan de travail où les attendent l’ensemble des ustensiles et ingrédients. « C’est chacun sa pizza ? » se rend-t-elle compte tout à coup et elle pourrait paniquer, Avalon, parce qu’elle sait que Román va bientôt obtenir quelques munitions supplémentaires pour la mettre à terre. « Worst date ever. No offense. Enfin, tu peux prendre offense, en fait. C’est toi. » Un geste du poignet pour signifier qu’ils n’en plus là dans leur relation – ils passent bien trop de temps ensemble pour qu’il ne sache pas déjà comment elle réagit most of the time. Elle se détourne, observe les ingrédients, attrape un saladier, y verse de la farine et est à peu près (presque) (pas du tout, en réalité) certaine que c’est le bon moment pour casser des œufs. Ou mettre du sel. Ou de l’eau.
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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 12:03

Il n'est pas très blind dates, Román. Pas très dates tout court, à vrai dire. Manque de temps, dira-t-il, mais le fait est qu'il ne le prend tout simplement pas. Et, à force de ne pas le prendre, de ne penser qu'au boulot, et aux dossiers, aux client.e.s, aux cibles, aux possibilités, à la gestion,... à force de tout cela il en a fini par ne pas savoir où commencer, ni même si cela en vaudrait la peine. Parce qu'il n'est pas non plus capable d'entretenir une relation, du moins pas longtemps, pas suffisamment, une fois de plus trop occupé, trop dévoué à autre chose, incapable de ou bien peu disposé à trouver une balance entre le boulot et le reste. Il n'a pas forcément le sentiment d'en avoir besoin, puisqu'il n'est pas seul, pas tout à fait, puisqu'il est entouré et occupé – pour ne pas dire débordé. C'est le moment de l'éternel débat où l'un de ses parents avancerait l'argument de l'avenir, et qu'il n'aurait rien à répondre. Rien de plus que on verra, rien d'autre que ça ne m'inquiète pas. Et cela ne l'inquiète pas, il préfère considérer chaque chose en son temps et, pour l'instant, et ce depuis quelques années déjà, l'aspect le plus important à ses yeux est son affaire, la prospérité de celle-ci, l'efficacité, sa réputation (de toutes manières, s'il doit vieillir seul, il s'incrustera chez Elena). Peut-être s'y prend-t-il mal, peut-être qu'il rate quelque chose, peut-être, mais il ne se sent pas le besoin d'élargir son entourage, son horizon, et s'il n'est pas foncièrement contre l'idée d'une relation amoureuse, il n'y pense pas avec envie. Et puis, son métier consistant majoritairement en la découverte d'adultères, il ne vit probablement pas dans l'environnement le plus propice à la rêverie.
Il s'est pourtant inscrit, pour ce soir. Il a pourtant écrit trouver une balance dans ses résolutions de la nouvelle année. Alors peut-être y a-t-il quelque chose d'un peu inavoué dans sa façon de vivre, sa façon d'être. Lui préfère mettre ces nouveautés sur le compte de son côté aventureux, et curieux. Son besoin irrésistible de tout faire, de bouger, de tout connaître, même un rendez-vous de Saint-Valentin organisé par Mémé avec une parfaite inconnue (et puis, ça évitera que sa fratrie se moque de lui s'il annonce pour la troisième année consécutive qu'il a passé la soirée de l'amour à bosser et s'est couché à vingt-et-une heures). Et il a bien fait, puisque le Giordano's régale.

Il finit presque plié en deux d'hilarité en découvrant sa valentine. Le hasard fait si bien les choses. A moins que Mémé ait décidé de jouer avec leurs nerfs, ce qu'il ne peut s'empêcher de soupçonner. Son rire s'éteignant finalement, il prend la décision de rester, après tout ils sont déjà là, et quitte à s'être apprêtés et motivés à sortir, autant ne pas se laisser abattre. Pour sa part, il serait presque soulagé de ne pas avoir à faire connaissance avec quelqu'un de tout à fait nouveau, il trouve toujours cela particulièrement gênant – d'aucun dirait qu'un dîner de Saint Valentin avec son employée l'est encore plus, mais il est bien trop amusé que pour s'embarrasser. « Oh, I shit you not. » Mais ils sont au Giordano's et, Rom, il n'est pas prêt de laisser une pizza lui passer sous le nez parce que madame est de mauvaise humeur (c'est qu'il ne l'a jamais vue d'une autre humeur, aussi). Alors il fait un effort sur les blagues et le teasing, et mentionne d'emblée le fait qu'il faudra confectionner les pizza eux-même (pas qu'il doute de sa motivation ou de ses talents culinaires, mais un peu quand même). Il la voit céder, et se permet un nouveau sourire malgré la violence avec laquelle elle accueille son geste. « Je vois, je vois, la politesse est surannée », qu'il commente en retenant un rire, finalement incapable de ne pas se moquer un minimum. Mais elle lui emboite finalement le pas, petite victoire, et il se mord la lèvre pour ne pas rire de son inquiétude vis-à-vis de la préparation – il savait que ce ne serait pas son domaine. « Je ne risque pas de partager ma pizza. Tu ne voudrais pas qu'on nous prenne pour un couple, en plus. » Il hausse les épaules, avant d'ajouter: « Mais je t'aiderai, c'est pas compliqué comme plat. » Une énième plainte lui fait lever les yeux au ciel, mais ils ont le mérite de ne pas avoir perdu la face dans cette situation, leurs enfantillages ne se sont pas faits timides et gênants. « T'as qu'à voir ça comme un exercice de team building », propose-t-il sans lui faire le plaisir de relever la pique.
Elle se met au travail, et il la regarde un instant avec un air inquiet. A ce rythme-là, il sera bien obligé de partager sa pizza si elle veut avoir quelque chose à manger. Il secoue la tête et arrête son geste avant qu'elle n'essaie de casser un œuf. « Alors comme ça t'invente une recette ? Et t'as mis combien de farine là-dedans ? » A vue d'œil, beaucoup trop. Il attire à lui une balance, instrument dont elle n'a visiblement pas entendu parler, dans laquelle il mesure la quantité de farine nécessaire tout en parlant. « Juste une info: y'a pas besoin d'œuf, dans la pâte à pizza. Enfin tu peux en mettre, mais pas comme ça. » Il pèse, mélange, assaisonne et mélange encore, avec quelques coups d'œil pour sa voisine de plan de travail. « You can ask for help. Anytime », précise-t-il ironiquement après de trop longues minutes à la regarder s'entêter à se débrouiller.
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Aladdin

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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 12:05

Les excuses de Morgan, Avalon, elle peut les imaginer. Les entendre, les lire, ou peu importe le moyen par lequel il les fera parvenir — elle les connaît d’avance, toutes, parce que c’est un discours peut-être trop entendu, trop répété, pour qu’elle n’en ait pas une petite idée. C’est que son côté solitaire a toujours un peu dérangé, chez les Chambers et même dans d’autres foyers alors que les parents poussaient leurs enfants à s’avancer vers la blonde et son livre, alors qu’elle recevait des invitations de personnes dont elle ignorait le nom (ou même l’existence pour peu qu’ils ne figurent pas dans sa classe). Ava, elle peut imaginer sans mal son aîné lui répéter qu’elle ne peut pas rester seule pour le restant de ses jours, qu’elle a besoin de s’épanouir en société et d’autres absurdités du même acabit ; elle peut l’imaginer ricaner devant son air outré, avancer un besoin de rencontrer du monde — quand, très sérieusement, elle n’a pas besoin de rencontrer qui que ce soit, elle en voit déjà suffisamment, du monde, dans le cadre de son travail et ça lui suffit largement. Elle veut bien s’infliger ça quand il est question d’aider quelqu’un, pas dans ses temps libres. Elle le voit avec son sourire ravi (parce qu’il sera fier de l’avoir prise au dépourvu, elle n’en a aucun doute), insister jusqu’à ce qu’elle craque. Et dans le fond, elle sait qu’il a un peu raison. Pas dans sa façon de faire (il le lui paiera), mais l’idée d’être entièrement, irrémédiablement, seule, pèse, parfois. Alourdit ses épaules et pèse sur sa poitrine. Et si elle peut entendre la voix de Morgan lui dire que ça ne peut que lui faire du bien, elle sait aussi qu’il serait le premier à dire qu’un first date, ça n’implique rien de plus qu’un repas — lui qui a été un frat boy, il en sait quelque chose, toutes ces histoires de first and third bases ne lui pas inconnues, quand elle s’est contenté d’agir à l’instinct, dans chacune de ses précédentes relations.
Mais la présence de son patron actuel sur le lieu du rendez-vous avec le bracelet requis pour la soirée est le coup de trop.
Morgan ne fera pas que payer.
Elle va commettre un fratricide. Et finira ses jours derrière les barreaux.
Elle peut donc, aussi bien, profiter de sa dernière soirée de liberté.
L’air affiché par Román n’aide toutefois pas à apaiser son humeur, ni son envie de faire demi-tour et ce n’est que parce qu’il ne semble pas déterminé à faire de même qu’elle s’interrompt. Et reste. Il y a pire, se dit-elle, que Román ; elle a l’habitude de passer du temps en sa compagnie au bureau, elle sait au moins qu’elle y survivra (et s’il y a de l’alcool à portée, ce sera toujours ça de pris, parce qu’elle n’est définitivement pas contre un whisky, en l’instant). Ses lèvres se pincent alors qu’il reprend la parole sur le ton qu’elle lui connaît, se contente de lui jeter un regard équivoque. « I ain’t that kind of girl, » qu’elle lâche avec un haussement d’épaule. Pas le genre à attendre qu’on lui tende un bras, une main ; qu’on lui tienne la porte ouverte ou qu’il y ait des marques de galanterie — toujours incapable de savoir comment réagir quand c’est le cas, alors c’est plus simple d’ouvrir elle-même la porte et de marcher sans l’aide de personne. Et puis, s’il est possible qu’elle aurait fait quelques efforts supplémentaire sur son humeur en compagnie d’un parfait inconnu, il s’agit de Román et il la connaît, ne serait-ce qu’un peu. Elle n’a donc pas besoin de prétendre, avec lui, pas besoin de se forcer à sourire en ayant l’air un tant soit peu intéressée par la soirée qui s’annonce ou même enchantée à l’idée d’avoir à cuisiner (si elle avait su, elle aurait commandé pizza chez elle). Elle essaie pourtant de cacher la vague anxieuse qui s’empare de son être alors qu’elle se poste devant le plan de travail, réalisant soudainement que chacun doit faire sa propre pizza et que si elle n’a déjà pas signé pour un blind date, si elle n’a pas signé pour une soirée avec le mexicain, elle n’a définitivement pas signé pour une soirée de torture mental à essayer de comprendre les réactions chimiques entre deux ingrédients et obtenir un résultat vaguement (aucunement) ressemblant à ce qui est attendu d’elle. Pendant une fraction de seconde, elle est de retour sur les bans du lycée, à devoir faire face à une nouvelle matière jamais appréhendée, jamais même envisagée et qui, elle le sait, ne pourra que lui échapper. She hates her brother so much right now. Trop concentrée sur la réalité qui vient de frapper, c’est à peine si elle entend la taquinerie de son boss, ne reprend contact avec ses paroles que quelques secondes plus tard. « Parce que tu connais la recette d’une pizza de tête ? » Elle sait, pourtant et malgré son ton ironique, que même si ce n’est pas le cas, ce ne pourra jamais être pire que de la laisser en roue libre. Qu’il ne peut qu’en savoir plus qu’elle parce qu’il est difficile d’avoir un niveau pire que le niveau zéro. Le soupir finit par lui échapper de même qu’une plainte et c’est un sourire amer qui se peint sur ses lèvres alors qu’elle tourne la tête dans la direction de Román. « Well, la prochaine fois, choisis un lasergame. » Ou même une session d’escalade, une descente en canoë, une soirée de survie en pleine forêt, un combat à main nue contre un ours géant et une panthère — n’importe quoi plutôt que la cuisine (et le jardinage, aussi, à moins de tenir à faire mourir les plantes et assassiner un peu de flore).
Elle inspire enfin, se jette à l’eau. Farine. C’est ensuite une hésitation tandis que ses doigts effleurent la surface de trop d’ingrédients, la tête incapable de se figurer la moindre logique dans la réalisation de la pâte. Est-ce que l’ordre a vraiment d’importance ? Après tout, une fois mélangé, le résultat devrait être le même — du moins, selon elle et elle se sait suffisamment logique pour briller dans les matières scientifiques, Ava, et qu’est-ce que la cuisine, si ce n’est de la chimie bas de gamme ? Elle se décide finalement sur un oeuf, s’apprête à le frapper contre le bord du saladier mais les doigts de Román s’enroulent sur son bras et elle freine son geste, sourcils froncés. « J’invente rien du tout, » qu’elle se défend un peu trop ardemment. « Il faut toujours des oeufs dans toutes les recettes de pâte ou de gâteaux et de toute façon, ça se mélange, non ? » L’assurance un peu moins présente sur la fin de sa phrase avant que son regard ne glisse sur la quantité de farine présence dans son saladier. « J’ai fais à l’oeil. » Ou quelque chose comme ça — parce que sa mère avait pour habitude de faire à l’oeil, elle s’en souvient. Elle ne l’a jamais vu utiliser le moindre verre doseur, la moindre balance. Elle semblait savoir et elle a toujours assumé qu’il en serait de même pour elle le jour où elle déciderait de cuisiner — que le savoir serait peut-être inné ou instinctif. Le regard de Román suffit à lui indiquer que c’est (très) loin d’être son cas. Elle soupire, laisse son bras retomber et pose l’oeuf. Il prend les commandes et elle observe, en silence, note mentalement les chiffres qui se bousculent sur la balance à chaque nouvel ingrédient, le nombre d’oeufs, attrape un deuxième saladier, essaie d’imiter, les mains noyées dans la pâte qui se forme pour mélanger. Il reprend la parole et elle se fige une seconde, consciente du ton choisi, mais néanmoins touchée par l’attention derrière les mots. Elle est entêtée, Ava, trop habituée à devoir se débrouiller seule en l’absence du père, à vouloir prouver aux uns et autres et surtout aux hommes qu’elle n’a pas, n’a jamais eu et n’aura probablement jamais besoin d’eux pour s’en tirer, prendre soin d’elle. Le féminisme exacerbé, alimenté par sa peur de ne jamais être assez, suffisante ou d’être simplement jugée à cause de son genre et reléguée en arrière. Elle a pourtant appris à composer avec, à faire confiance — mais c’était sa team, son squad. Les frères d’armes, ceux qui l’ont accompagnée sur le terrain, qui ont eu ses arrières quand elle avait les leurs, ceux qui l’ont acceptée et jamais traitée différemment qu’ils ne se traitaient eux-même (sous peine de se prendre une remarque par Blake, elle le sait, consciente qu’il a toujours fait en sorte qu’elle soit one of the guys). Elle ne les a plus, pas de la même façon du moins, et elle n’a jamais envisagé de les remplacer par d’autres. Deux mois qu’elle n’est plus militaire, deux mois qu’elle bosse avec Román et l’idée de pouvoir compter sur lui, se reposer sur lui, ne s’infiltre qu’à présent, dévoilée par ses palabres pleine d’ironie. Elle devrait répondre, peut-être, sans doute, mais elle ne saurait pas quoi dire, ne sait pas quoi en réalité. Ses lèvres ne forment qu’une mince ligne, elle garde les yeux rivés sur ses mains toujours plongées dans la pâte qui ne ressemble pas encore à quoique ce soit.
Elle ne dira rien, alors.
Ses yeux tombent sur la bouteille de miel qui lui fait face, puis sur sa pâte à pizza. Le miel, la pâte et elle l’attrape, l’ouvre, mais choisit plutôt de laisser un filet de miel s’écouler sur la pâte de Román. « J’ai envie de goûter. Mais pas sur ma pizza. » Haussement d’épaules, évidence. Il y a pourtant dans son regard une faible lueur taquine, le coin des lèvres qui se relève très légèrement avant qu’elle ne retrouve son air impassible, ses sourcils froncés et sa concentration. Elle l’imite quand il est temps de rajouter de l’eau tiède et plisse le nez alors que la pâte semble être mise de côté. « Et maintenant ? » Maintenant rien, apparemment, semble-t-il, alors qu’un serveur s’approche pour leur demander si tout se passe bien et s’ils ont besoin de quoique ce soit.
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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 12:07

Ce n'est pas qu'il est foncièrement contre les relations, Román (quoi qu'entendre la déception groupée de la famille à chaque fois que la question est soulevée soit devenu une sorte de rituel qui pourrait presque lui manquer), mais il s'agit du genre de choses qu'il considère comme secondaires. Quelque chose qui arrive, pas que l'on recherche activement. Il n'en a pas besoin, et c'est tout ce qu'il a à dire sur le sujet, pour l'heure concentré sur le nécessaire plutôt que sur l'accessoire. Mais il est aussi un peu opportuniste, pas du genre à cracher sur une occasion, quelle qu'elle soit. Au pire (et il s'y attend un peu), il repartira bredouille, mais le ventre plein et plus riche d'une expérience (même désastreuse). Au mieux... qui sait. Dans tous les cas, on ne pourra plus lui reprocher de ne pas avoir essayé et, ça, cela n'a pas de prix. Lui dire qu'il a peur de s'engager, qu'il ne pense qu'au boulot, qu'il ne sait pas vivre, ou une autre variante. Lui dire que l'on ne peut pas vivre seul et, avant qu'il ne réplique, que sa famille ne compte pas comme un cercle social. C'est du Román tout craché, que de ne fêter la Saint Valentin que pour prouver quelque chose. Et, s'il se fait prendre à son propre jeu, il n'aura qu'à mentir, c'est qu'il est plutôt doué en la matière – et trop fier pour avouer un tort de si peu de conséquence.
Et puis, il aperçoit Avalon, et ses craintes de se retrouver contredit par une soirée romantique et parfaite s'évaporent aussitôt. Même s'il le voulait, elle rendrait la moindre tentative de la séduire absolument impossible. Au fond, il n'est pas soulagé que pour cette raison. Sous les sarcasmes, et parfois les maladresses, il l'apprécie sincèrement, et les perspectives de la soirée sont immédiatement plus positives que face à une parfaite inconnue dont il aurait tout à découvrir et qui le passerait au microscope. Savoir à quoi s'attendre rend les choses mille fois plus simples.
Détendu, il s'amuse aussi beaucoup plus que prévu, et ce sans avoir même débuté leur "rendez-vous". La seule vue de son employée a suffi à le tordre de rire, et les expressions qui se succèdent sur les traits de la blonde ne l'aident pas à recouvrer son sérieux. Surprise, déni, colère, dépit, et finalement reddition, puisque lui ne bouge pas, refuse de tourner le dos à la pizza qu'on lui a promise, ainsi qu'à une occasion d'embarrasser Avalon tout en la découvrant sous un nouveau jour, dans des circonstances qu'il ne pense pas voir se reproduire de si tôt. S'il sait ce qu'il y a d'important à savoir, et ce qui l'a poussé à l'engager, elle n'en laisse pas paraître beaucoup plus, sérieuse et professionnelle, task-focused et adepte de l'approche no-nonsense. Et il est plutôt mal placé pour juger son manque de communication, puisque s'il parle sans arrêt et plaisante à la moindre occasion, il n'en dit finalement pas tant que cela (et il sait qu'elle n'est pas dupe, ils passent un peu trop de temps ensemble que pour parvenir à se mentir efficacement). Mais il estime avoir l'avantage, ce soir, il n'a jamais qu'à être l'habituel plaisantin pour être agréable, tandis qu'elle ne peut pas simplement parler boulot et affaires pour se sortir d'une situation un peu trop personnelle. Ils n'ont rien de neuf à échanger au sujet de leur métier partagé, du moins pas de quoi tenir toute la préparation de leurs pizzas et un dîner. Préparation qui semble mettre sa camarade très peu en confiance, et il voit là une énième ouverture pour se moquer, mais retient sa langue dans un effort pour la mettre un minimum à l'aise. « As a matter of fact, I do », sourit-il, de toutes ses dents, alors qu'elle doute qu'il ait en tête la recette de la pâte à pizza. « Je connais plein de recettes, tu serais étonnée. » Il pourrait lui parler du restaurant, mais cela entraîne généralement d'évoquer sa famille, ou son changement de carrière, toutes des choses qu'il choisit pour l'instant de garder pour lui. Avalon a de toutes manières la tête bien trop ailleurs que pour s'intéresser au pourquoi du comment il est ou a été cuisinier, c'est à peine si elle l'écoute, et il pourrait presque visualiser les rouages qui s'activent sous son crâne face à la tâche qui les attend. A nouveau, il retient l'envie de se moquer, presque content, à vrai dire, d'avoir plus de ressources qu'elle dans ce domaine – elle gagne au combat, lui en cuisine, chacun son truc. « Si j'avais pu choisir, on ne serait pas là », fait-il remarquer, et c'est plutôt le genre de chose qu'il s'attendrait à entendre de sa bouche à elle. Ils passent vraiment trop de temps ensemble, et elle déteint sur lui.
Mi-amusé, mi-inquiet pour leur santé à tous les deux et le repas qu'il va ou non avoir à la fin de la soirée, il la regarde commencer la préparation, et se lance lui aussi, avec un maigre espoir de pouvoir servir d'exemple lorsqu'elle aura cessé de s'entêter à se débrouiller (et à les empoisonner). Si rien de ce qui se trouve sur leur table n'est susceptible de les tuer, il est à peu près certain que ce qu'elle est en train de faire peut les mener à une indigestion. « Pas toujours, c'est souvent juste un liant, on peut s'en passer. » Il ne sait pas trop pourquoi il le lui explique, mais c'est en toute bienveillance, une sorte de satisfaction d'avoir quelque chose à offrir, un savoir à faire passer (aussi insignifiant soit-il). Ce n'est pas tant ce qu'elle en fera qui compte, plutôt le sentiment de mettre à profit ce qu'il a appris auprès de ses parents, et la chaleur du souvenir qu'il garde des journées en cuisine à la maison. « Je vois ça », il sourit à nouveau. « C'est pas forcément une bonne idée pour une première fois. Just saying. » Il a beau taquiner et vouloir corriger ses erreurs, il ne veut pas non plus imposer son aide et ses conseils. Il la laissera même partager sa pizza sans rien dire (presque) si elle découvre que ce qu'elle s'est entêtée à produire est immangeable. Il ne peut retenir un léger sourire, fierté peut-être, en captant du coin de l'œil qu'elle finit par l'observer et l'imiter, mais il ne dit rien, et leurs pâtes se font dans une quasi-silence, bercé par le bruit de la salle, leurs ustensiles qui cognent de temps à autre les saladiers, une musique d'ambiance qu'il ne reconnait pas. Il oublie, parfois, combien il aime cuisiner. Même une simple pâte. Il se demande, dans des moments comme celui-ci, pourquoi il a quitté une cuisine qu'il aimait tant, un restaurant qui avait besoin de lui et pour lequel il aurait pu faire de grandes choses. Il sait, pourquoi, il n'oubliera jamais, mais il ne peut que se demander s'il s'agissait bel et bien de la bonne solution. Si cela valait la peine de s'éloigner de tout ce qu'il connaissait, de se mettre à dos une partie des siens, et de vivre avec le sentiment qu'il les a une énième fois laissés tomber. Il peut certes toujours cuisiner, comme ce soir, sauf que ce n'est pas la même chose. Pas tout à fait. Mais il avait besoin de changement, besoin de ce qu'il fait désormais, et il aime à croire qu'il est utile à sa manière. Qu'il change quelque chose, à sa petite échelle.
Alors qu'il assume le rôle du professeur, même sans le dire, il retrouve un peu de ce qu'il aimait tant. Une certaine intimité, dans les gestes qui se conjuguent et l'absence de communication verbale, superflue. Sa méditation se trouve interrompue par un filet de miel déversé sur sa pâte jusqu'alors parfaite, et il secoue la tête, capturant sa lèvre inférieure entre ses dents pour éviter de sourire tandis qu'il tente de lui lancer un regard réprobateur – il est un peu trop satisfait par ce relâchement, si infime paraisse-t-il, pour y parvenir tout à fait. « Yeah, I can see why. » In a weird way, il se sent plus proche d'elle, comme si une barrière invisible avait été, si pas franchie, au moins entrouverte. La touche finale apportée, il dégaine un rouleau à pâtisserie avant d'être interrompu dans son geste par le passage d'un serveur s'enquérant de l'avancée de leurs prouesses culinaires. Un peu pressé d'en finir histoire d'enfin pouvoir attaquer (miel ou pas), il secoue la tête à la négative et le remercie, un coup d'œil à sa voisine avec l'espoir qu'elle n'ait pas plus de requête que lui. « Normalement on laisserait un peu reposer, mais j'ai faim, alors on étale et on garnit ? », propose-t-il une fois le serveur hors de vue, le surnom d'estomac sur pattes octroyé par ses sœurs n'ayant jamais sonné plus juste. Il s'est déjà lancé dans la phase d'étalage, d'ailleurs.
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Aladdin

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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 12:09

L’idée que tout ne soit qu’une mauvaise blague ne quitte pas son esprit, même lorsque l’hilarité de son patron lui fait face à l’entrée du restaurant — mais cette possibilité s’évapore aux mots qu’il prononce ensuite, au programme prévu par le Giordano pour une soirée voulue (prétendue ? Espérée ? Elle n’en a aucune idée, Ava, parce qu’elle n’a même pas fait semblant de désirer cette soirée, elle) romantique. Et si la cuisine a des effets aphrodisiaques sur certains, elle est certaine de ne pas faire parti du lot, Avalon, pas alors que l’idée même de devoir se placer derrière les fourneaux suffit à provoquer une migraine, une angoisse et un soupir de frustration. De toute les activités que Mémé (ou son acolyte) aurait pu trouvé pour cette soirée, il a bien évidemment fallu que ce soit le seul domaine où elle ne gère rien sur lequel elle tombe. When you’ve been cursed at birth… L’enthousiasme de son partenaire n’est pas pour la rassurer, peu encline à lui dévoiler la moindre faiblesse quand elle a pris l’habitude depuis l’enfance de toujours paraître sûre d’elle, en position de contrôle de son environnement et de ce qui lui arrive ; en cuisine, c’est pourtant toujours l’inverse qui se produit. Désastre, intoxication, poêle et casserole brûlées, elle ne compte plus le nombre de ses tentatives pour dompter les mélanges un peu trop savant de farine et sucre et poivre et levure et autre condiments ou sauce, choisissant de ne plus s’attarder sur ses échecs, toujours plus nombreux, dans ce domaine. But right here, right there, elle sait qu’elle aura bien du mal à conserver l’illusion qu’elle gère auprès de Román et l’idée que ça lui donne quelques munitions pour se moquer d’elle à partir du lendemain (ou même tout de suite) est loin de la réjouir. She hates them all. Morgan pour l’avoir inscrite, Mémé pour l’avoir foutu en binôme avec la seule personne qui saura tirer profit de la situation, le Giordano pour cette idée tordue (et infernale dans le sens le plus littéral) et, enfin, Román, pour déjà s’amuser si elle en juge le sourire en coin qu’il arbore depuis qu’elle a finalement accepté de se prêter au jeu.
Malgré elle.
Cause she ain’t a quitter.
Elle est amère et sèche dans son ton, déjà concentrée sur la liste mentale des ingrédients dont elle pourrait (ou pas) avoir besoin, à essayer de se rappeler des noms des ustensiles qui sont étalés sous son regard, à jeter des coups d’oeil à droite et à gauche pour s’assurer qu’aucun autre client du restaurant ne leur accorde la moindre attention (c’est déjà suffisamment humiliant que Román soit un témoin, elle n’a pas besoin d’en rajouter d’autres à sa liste noire). Le mexicain répond par la positive à sa question et elle ne peut que laisser un petit rire sec, Avalon, toujours pleine de doute quant à l’affirmation, toujours focused sur la tâche qui l’attend et qui génère déjà une angoisse sourde au fond de ses entrailles. Elle n’a qu’à peine conscience de la voix de Román qui s’élève à nouveau à ses côtés parce qu’elle attrape les choses, les reposes, voudrait hurler contre quelqu’un, alors elle se contente de vaguement opiner, Ava, plus dans l’espoir sans doute vain de le faire taire que par réelle conviction (elle n’a, de toute façon, pas écouté ce qu’il a dit). Ils n’ont pas encore commencé à cuisiner qu’elle est frustrée, bien plus qu’elle ne veut bien laisser paraître et son sarcasme tranchant se fait d’autant plus affûté qu’elle maudit mentalement son patron de ne pas l’avoir suivi dans sa fuite, un peu plus tôt. « As if, » qu’elle murmure pour elle-même, peu convaincue par les propos de Román qui continue d’afficher son sourire et elle n’a jamais autant eu envie de le lui faire ravaler qu’en cet instant.
Il reprend et elle écoute, presque malgré elle, sans pour autant comprendre un mot de ce qu’il affirme — les oeufs, des liants ? What the Hell is that suppose to mean? Mais elle ne pose pas la moindre question, Avalon, toujours trop fière pour admettre ne rien connaître en cuisine, même s’il l’a probablement deviné, peut-être un peu effrayée par l’idée qu’il puisse vouloir se lancer dans une explication plus détaillée du rôle de chaque ingrédient (elle commence seulement à comprendre l’ennui de son ancienne team alors qu’elle partait en explication sur les effets et origines de différents événements stellaires sans qu’ils n’aient rien demandé si ce n’est peut-être avoir utilisé un mot erroné lors d’une conversation somme toute, banale), peu désireuse de se lancer dans un débat pour savoir si la tomate est un fruit ou un légume (ou autre chose dont elle n’aurait jamais entendu parler jusqu’à présent). Elle pince les lèvres, alors, les yeux obstinément rivés sur son saladier qu’elle vide un peu de sa quantité de farine, les oeufs finalement abandonnés dans un coin du plan de travail. Elle n’a pas besoin de lui jeter le moindre regard pour entendre le sourire dans sa voix et si une vague de rage la submerge, imaginant les commentaires qu’il pourrait faire, les railleries nombreuses qu’il trouvera sans aucun doute et elle se tient déjà prête à répliquer, tout croc dehors, prête à mordre si besoin est, mais il ne fait rien de tel, se contentant de ce qui pourrait ressembler à un conseil. Elle relève la tête, Avalon, la surprise lisible sur ses traits pendant quelques secondes, les gestes en suspend au-dessus du saladier, troublée par une attitude différente de ce qu’il a toujours laissé paraître jusqu’à présent ; troublée, peut-être, de le découvrir sous ce nouvel angle après plusieurs mois à devoir supporter son humour, sa joie excessive et leur banter habituelle. Elle ne se laisse toutefois pas être submergée par cette découverte et se concentre plutôt sur la pâte à pizza, essayant tant bien que mal d’imiter les gestes nettement plus assurés de Román à ses côtés sans en donner l’air, retenant ses quantités pour éviter qu’il ait à intervenir une nouvelle fois, toujours incapable de demander de l’aide quand bien même il vient justement de le lui proposer. C’est trop nouveau, pour elle, il est encore trop étranger malgré les longues journées passées en compagnie l’un de l’autre, et si elle sait que c’est stupide, qu’elle ne peut faire son job, leur job, si elle ne lui fait pas confiance, c’est également au-delà de ses forces pour aujourd’hui. Plus tard, peut-être, s’il cesse de se cacher derrière son masque de joyeux plaisantin comme c’est le cas alors qu’il lui paraît si concentré sur ses propres gestes tandis qu’elle lui jette quelques coups d’oeil de biais (pour reproduire ses gestes, mais peut-être en profite-t-elle un peu pour détailler son visage focus, une attitude qu’elle ne lui a encore que rarement vu car quand bien même le sait-elle professionnel lors de leurs stake out, il est rarement aussi silencieux, toujours prompt à rompre le silence, à venir essayer de lui craquer une émotion autre que ses grognements fréquents ou son air maussade et c’est étrange, vraiment, de le découvrir si concentré, si sérieux et, en même temps, si à l’aise dans un domaine qu’elle ne l’aurait jamais vu dominé).
Achevant de l’imiter, elle repousse légèrement la pâte de sa pizza, observe, longuement, hésite, puis se laisse tenter. Le miel dans la pâte — mais pas la sienne, elle est déjà à peu près certaine qu’elle sera immangeable sans qu’elle ait besoin de rajouter une touche de sucre, un haussement d’épaule et elle croise brièvement le regard de Román alors qu’elle s’efforce de reprendre son air neutre, blasé peut-être. « Hey, it was either this or pineapple, » menace-t-elle, le coin des lèvres relevés avant de tourner la tête. Le serveur attend et elle hésite, Avalon, avant de finalement demander une bière parce que si elle a pris l’habitude de partager un verre avec les gars, le squad (et, avec eux, forcément, Blake, son ancien patron), elle n’a encore jamais réellement bu, même légèrement, devant Román. Il y a bien eu le vin chaud si généreusement offert par ce dernier au marché de noël, mais ça ne compte pas véritablement, pas à ses yeux, en tout cas, parce qu’elle a toujours pensé que le vin était plus souvent mieux perçu que les bières. Boisson de dude, de frat boy peut-être (mais elle a fait l’armée et sur bien des points, ça peut s’apparenté à une fraternité). Elle attend que le serveur ait tourné les talons pour se retourner vers Román, acquiesce et, cette fois-ci, elle ne cherche pas à reproduire ses mouvements, se laisser plutôt porter par ses envies pour la garniture. « Y a pas de sauce tomate ? » Elle pourrait sans doute faire autre chose (crème ou whatever) mais son idée de pizza basique (aka la seule rentrant probablement dans ses maigres compétences en cuisine) exige que sa garniture soit tout aussi basique que la pâte, au risque de donner deux poids deux mesures. Elle attrape les pots les uns après les autres, aperçoit finalement du concentré de tomate mais n’est pas certaine que le résultat soit le même (la différence entre concentré, sauce ou tomate pelées lui a toujours échappé) alors elle hésite. Le nom de son partenaire pour la soirée sur le bout des lèvres, là, si proche, si facile à prononcé puisqu’elle l’a déjà employé à de nombreuses reprises depuis qu’elle le connaît, mais le son ne quitte pas ses lèvres et, alors qu’elle s’apprête à forcer la question, le serveur revient, dépose la bière vers elle et s’éloigne à nouveau. Avalon, finalement, abandonne l’idée de demander de l’aide à Román, ouvre le pot de concentré qu’elle applique consciencieusement sur sa pâte avant de continuer à garnir le tout. Elle s’interrompt de temps à autre pour une gorgée, l’oubliant pourtant à base régulière, jusqu’à ce que la boisson ne devienne tiède — et dégueulasse, ce qui lui arrache une grimace avant qu’elle ne repose la bouteille. Too bad. Par manque d’idée, et toujours par soucis de rester dans la simplicité, elle termine sa pizza quelques instants avant Román, patiente alors pour vérifier le temps de cuisson avec ce dernier (pas certaine que si elle met la puissance de cuisson et le temps qu’elle emploie d’ordinaire pour les pizza surgelés qu’elle achète de temps à autre, cela soit suffisant). Les deux pizza enfournées, elle se passe une main dans les cheveux, nettoie par réflexe le plan de travail mais ne parvient qu’à salir sa main de farine et de sauce. « Soooo, » qu’elle commence sans savoir où elle veut en venir. « What brings you here? » La question échappée avant d’être réfléchie, pensée ou même anticipée et elle tourne la tête en direction de l’homme. « I mean, I would have never pictured you as the kind of guy that does blind date. » L’ajout accompagné d’un haussement d’épaule. « I’m actually surprised that you’re not working. Je pensais que t’avais un rendez-vous avec un potentiel client. » Le seul sujet qu’elle maîtrise de retour sur le tapis sans qu’elle en ait conscience, parce que parler boulot a toujours été leur centre de discussion, lui semble-t-il (le sien à elle, en réalité), et que ça lui convient parfaitement.
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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 14:37

Il ne devrait pas être aussi amusé, vraiment. Il pourrait même être un peu inquiet de partager une soirée supposée être romantique avec son employée, avec laquelle il ne bosse finalement pas depuis très longtemps, et qu'il ne peut pas vraiment prétendre connaître. Il pourrait, s'il n'était pas si convaincu qu'elle était complètement immunisée à ses possibles charmes et que, pour sa part, il ne cherchait clairement pas à poser les bases d'une relation amoureuse ce soir. Au final, ils sont sans doute même un peu pathétiques, deux bourreaux de travail n'ayant rien de mieux à faire d'un soir de Saint Valentin que de retrouver à l'aveugle un date qui s'avère être un collègue. D'autant plus qu'ils décident de rester, ce qui prouve qu'ils n'ont doublement rien à faire de leur temps libre. Au moins, ils seront pathétiques ensemble, aucun d'eux n'aura alors de munition pour se moquer de l'autre: ils sont dans le même bateau. Et, Rom, il essaie de ne pas voir les choses de cet œil-là, son côté, si pas optimiste, au moins opportuniste, lui permettant de considérer cette soirée comme une occasion de mieux cerner Avalon, team building if you will. Et puis, il a l'occasion de préparer une pizza de A à Z, ce dont il ne prend plus tout à fait le temps depuis qu'il vit seul et zappe même quelques repas par semaine. Il estime aussi, en bon fils de restaurateurs, que la cuisine est le moyen parfait d'en apprendre plus sur quelqu'un – vraiment, il aurait dû y penser par lui-même. Il feront du pire (ou du plus gênant) le meilleur. Et, de toute évidence, il pourrait avoir l'occasion de dispenser ses connaissances en la matière, ce à quoi il ne dit jamais non. Se moquer lui vient naturellement mais, tout à la fois, il sait pertinemment qu'il en serait au même niveau qu'Avalon s'il n'avait pas grandi là où il a grandi, travaillé aux côtés de ses parents et toujours eu l'opportunité de se remettre derrière les fourneaux si le besoin (financier, surtout) se faisait sentir. Alors il tient sa langue, du moins autant que faire se peut, parce que c'est clairement plus fort que lui, et qu'elle ne lui facilite pas la tâche avec sa fausse confiance en elle à travers de laquelle il voit sans peine un début de panique à l'idée d'être lancée sans filet dans la confection d'une pâte à pizza. Il la sent concentrée, à côté de lui, comme pour une compétition qu'elle ne peut vraisemblablement pas remporter. Peut-être a-t-il eu tort de croire que ce serait l'occasion d'avoir une conversation normale, il aurait dû savoir qu'elle serait du genre à se fermer complètement face à quelque chose qu'elle ne maîtrise pas à la perfection, prête à tout pour ne pas le montrer, trop fière pour demander un coup de main (et ce, surtout si c'est à lui). Il ne peut que secouer la tête face à son obstination, un léger sourire étirant ses lèvres tandis qu'il se concentre sur son côté du plan de travail.
Il se contente de parler, un peu dans le vide, tant pis si cela ressort aussitôt que c'est entré dans la conscience de sa voisine. Tant pis si cela n'y entre pas du tout (mais il ne fera pas même semblant de goûter à sa pizza si elle continue d'hybrider une recette parfaitement rôdée, et plutôt simple). Il aurait de quoi être vexé s'il s'agissait d'un vrai blind date. Mais ce n'est que lui, et à vrai dire il serait sans doute plus désarçonné si elle se dévoilait tout à coup ouverte, chaleureuse et de bonne humeur. Il n'est pas contre la préparation quasi-silencieuse de leurs repas, même si cela va probablement à l'encontre du but de la soirée. C'est qu'ils ne sont plus à cela près, de toutes manières, niveau bizarrerie de leur "date" devenu meeting entre collègues, et n'attendant que de finir en conversation professionnel parce que c'est clairement tout ce qu'ils ont en commun, et ce qu'ils seraient disposés à se dévoiler l'un sur l'autre ne leur permettrait même pas de tenir une conversation de trois minutes.
Interrompu dans ce que l'on pourrait appeler sa quiétude par un filet de miel dégoulinant sur sa préparation si amoureusement (et parfaitement) exécutée, il voudrait la fusiller du regard mais s'en trouve incapable. « What if I was allergic, huh ? » Il secoue la tête, faussement outré, mais le fait qu'elle se soit presque lâchée, pour une fois, l'empêche de retenir un petit sourire. Il remélange sa pâte, miel and all. Ca ne peut pas être si terrible. « Yeah, well, I'm making mexican pizza, I guess one more thing on it won't change much. » Il relève les yeux pour chercher sa réaction, mais ce rare moment de quasi-complicité se trouve interrompu par un serveur, et il a presque envie de le chasser. Il n'en a cependant pas besoin, laissant sa camarade demander une bière et se concentrant sur la suite des opérations, presque soulagé qu'elle soit du même avis quant à l'accélération des préparatifs (c'est qu'il n'avait pas prévu de manger une heure après leur arrivée). Il relève la tête à sa question, mais constate qu'elle se débrouille bien toute seule et n'ose à nouveau intervenir. Il recouvre à son tour la pâte de la première conserve de tomates qui lui tombe sous la main, peu inquiet de leur forme exacte, et attrape les piments et d'autres légumes afin de garnir le tout. Il n'oublie pas les épices diverses, le fromage, mais fait l'impasse sur la viande qui ne l'inspire pas. Il finit par enfourner, s'écartant du four pour laisser son acolyte lire le temps et le thermostat sans avoir à lui donner un nouveau conseil qu'il n'est pas sûr de voir bien accueilli. Puis il s'accoude au plan de travail, ne s'attendant pas à ce qu'elle relance la conversation d'une quelconque manière. Il se mord la langue pour retenir un sourire avant qu'elle ne précise sa pensée, et il se demande si sa bière ne lui est pas étrangement montée à la tête. Sans doute a-t-il bien fait de ne rien commander. « I'm not. I don't know why I'm here, really, just didn't have anything to do tonight and had to find something to tell the family tomorrow, right ? » Il hausse une épaule, relativement honnête. « Le client a repoussé son rendez-vous, une histoire de conflit horaire, ou bien son fils a un récital, bref je le vois la semaine prochaine. » Il réalise que la conversation a naturellement glissé sur un sujet confortable, sans risque, rien de personnel, comme il était certain que cela finirait par arriver. Mais il n'est pas encore prêt à baisser les bras. « Bien essayé. Allez, et toi, qu'est-ce que tu fais là ? »
Un second serveur ne tarde pas à venir leur annoncer qu'ils peuvent aller s'installer, et que leurs pizzas leur seront servies. Il laisse Avalon passer devant, à la suite dudit serveur, et leur emboîte le pas vers une table, évidemment illuminée aux chandelles et aux couleurs de la fête qu'ils sont censés célébrer. De quoi faire à nouveau se renfrogner la jeune femme, à n'en pas douter. « On peut toujours changer de table », glisse-t-il à l'intention d'Ava alors qu'ils sont laissés seuls, deux verres de vin trônant entre eux, d'une bouteille qu'il ne reconnait pas – mais il avouera que c'est loin d'être son domaine. Il n'est pas gêné par la situation, loin de là, et puis personne ne les regarde, chacun obnubilé par son propre rendez-vous, mais ils n'ont pas exactement la même tolérance à ce genre de situation, alors il laisse la porte ouverte à, si pas une fuite (il a trop faim pour ça), au moins l'aveu aux serveurs qu'ils ne sont pas là pour les mêmes raisons que les autres.
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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 14:39

Elle pourrait se frustrer, là — du moins, le devenir encore plus qu’elle ne l’est déjà, qu’elle ne l’est depuis que Morgan lui a avoué son crime — parce que la soirée combine les deux choses qu’elle ne maîtrise pas et qu’elle est à peu près certaine de ne jamais pouvoir apprivoiser. Dating et cuisine. Et si le date n’en est finalement pas un, s’il ne peut définitivement pas être qualifié de tel puisqu’il s’agit de Román et que la soirée n’aura rien de romantique ni de Valentine’s, elle ne parvient pas à s’enlever cette impression que c’est sûrement pire. Elle a pourtant vu pire, lui semble-t-il, été dans des situations plus étranges et inconfortable et elle en a passé plus d’une, de soirées avec Blake par le passé, tout lui semble différent. Et, en même temps, beaucoup trop semblable. Elle pourrait donc se frustrer de ces similitudes qui lui font face, laisser une plainte lui échapper, un grognement ou toute autre son pouvant signifier son mécontentement, le fait qu’elle ne s’amuse pas le moins du monde, qu’elle aurait encore préféré n’importe quoi plutôt que ça mais la fierté est présente, toujours, cette même fierté qui l’oblige à se lancer dans le défi qu’elle sait d’avancer rater. Elle ne dit rien, les dents serrées, les yeux effectuant régulièrement des allers-retours en direction de Román pour surveiller ses gestes afin de les copier et elle s’efforce d’avoir l’air détendue, Avalon, quand la tension s’est emparée de ses épaules, les noue et l’empêche de voir la situation sous un oeil amusé. Tout juste peut-elle se réjouir que ce soit son boss à ses côtés et non pas un inconnu avec qui elle se sentirait contrainte de faire la conversation quand elle n’en éprouve ni l’envie, ni la force et si l’humiliation de son échec à venir aurait été moins douloureuse face à quelqu’un dont elle ignorerait tout, elle croit encore pouvoir affirmer préférer se concentrer sur la cuisine plutôt que sur les small talks.
Elle ne relève la tête de sa pâte qu’une fois celle-ci achevée. Elle hausse les épaules, Avalon. « Well in that case, you’d just have to start over and I’d be frustrated not to know what honey taste like in a pizza. » Elle a encore réponse à tout, Ava, bien soulagée de pouvoir au moins répliquer quand cette soirée lui paraît d’ores et déjà out of control ; c’est qu’il n’aurait manqué que ça, qu’elle se trouve à ne plus savoir quoi répondre, à être à court de palabres. Elle ouvre la bouche, prête à revenir à la charge, l’ironie déjà sur la langue, les regards qui s’accrochent et elle doit lutter pour ne pas laisser le sourire venir relever le coin de ses lèvres, interrompue avant d’avoir pu dire quoique ce soit par l’arrivée du serveur. Elle ravale ses mots sarcastiques, Ava, préfère plutôt suivre son idée d’enchaîner et ainsi gagner du temps sans qu’elle ne sache vraiment sur quoi — ce n’est pas comme s’ils allaient pouvoir quitter les lieux avant d’avoir manger. Elle hésite, prise d’une panique interne en ne comprenant pas la différence entre les sauces, perdue dès qu’on la tire de ses ingrédients habituels. Elle se trouve toutefois incapable d’articuler les mots, consciente que c’est sans doute un peu puéril, au moins stupide, et préfère plutôt se débrouiller seule et tant pis si elle sera donc la seule à blâmer en cas d’indigestion. La garniture achevée, elle glisse le résultat sur la plaque de cuisson non sans un coup d’oeil sur le four de son camarade pour le thermostat et la durée. Le silence ne dure pas, rompu, pour une fois, par elle, dans une tentative pour faire la conversation, pour dire de ne pas rendre la situation encore plus awkward qu’elle ne l’est déjà — mais c’est peine perdue, le seul sujet connu revenant bien vite sur le tapis et Román, il répond avec sa nonchalance. Elle lui jette un coup d’oeil, opine lentement. She knows et ce, même si elle n’aurait jamais pensé qu’il soit de ceux qui se préoccupent de ce peut penser sa famille sur l’état de ses relations. Elle pince les lèvres, prête à oublier cet effort de discussion, à retrouver le silence devenu habituel quand il lui retourne la question. Elle tourne la tête pour fuir son regard (et l’air moqueur qui s’y dessinera sans aucun doute). « Mon frère m’a inscrite. » Elle voudrait avoir un sourire ironique mais ses traits ne peuvent que dévoiler la rancoeur qu’elle garde encore contre lui et qui ne passera pas tant qu’elle ne l’aura pas eu en face pour lui déverser sa colère directement dessus. « He thinks I need to get out more and socialize. » Elle roule des yeux, pas convaincue par les arguments de Morgan (that’s bullshit) avant de réaliser que Román serait tout à fait le genre à souligner sa présence ici plutôt qu’ailleurs, quand bien même cette participation n’a jamais été son attention — elle est venue parce qu’elle n’avait rien d’autre à faire, elle non plus, même si elle a été prévenue à la dernière minute et ça en dit sûrement long. « Don’t even think it, » prévient-elle à son attention, un doigt levé pour le défier d’oser faire remarquer le plus obvious.
Suivant les pas de serveur venu les chercher pour les installer, elle s’efforce de regarder droit devant plutôt que de s’attarder sur les tables alentours, et ce n’est qu’en le voyant s’arrêter devant une table dressée pour un dîner romantique qu’elle se stoppe dead in her tracks parce que bien évidemment qu’ils ne les ont pas installés au bar ou dans un coin tout à fait normal, sans chandelle, sans vin, sans rose esseulée dans une vase transparent. La voix de Román lui parvient alors, basse, et elle tourne la tête vers lui, puis vers le reste de la salle, à la recherche d’une table qui pourrait lui convenir mais il n’y en a aucune (elle n’en veut aucune, en réalité et toute la salle est décorée pour les festivités du jour, chaque table présentant au moins l’un des éléments qui la dérange). Son regard retourne se poser sur celui qui l’accompagne, se demande brièvement si sa proposition n’est pas plutôt une supplication voilée, pour ne pas admettre qu’il n’a aucune envie de se retrouver dans une telle situation mais il n’a pas l’air très affecté, lui (et ça ne devrait pas la surprendre, maintenant qu’elle y réfléchit). « That’s ok, » qu’elle souffle finalement, résignée, parce qu’après tout, ils sont déjà là, ils ont déjà fait la moitié de la soirée et du programme. Elle s’installe la première, lance un regard autour d’eux machinalement, sans savoir ce qu’elle cherche ou espère. Ses mains trouvent place de chaque côté de l’assiette avant qu’elle ne les croise, ne les retire pour les laisser reposer sur ses cuisses et, alors qu’elle s’apprête à les remettre dans leur position initial, elle se retient, s’apercevant qu’elle ne tient pas en place à cause du malaise qui naît de nouveau au fond de son ventre. « J’ignorais que tu savais cuisiner, » lâche-t-elle alors, l’intimant du regard à répondre, à trouver quelque chose à dire pour combler le silence qui menace de l’achever tandis qu’elle se mord la langue pour ne pas gigoter sur sa chaise. « By the way, I don’t get it, why is it called mexican pizza? » Les sourcils se froncent. « Tu utilises globalement les mêmes ingrédients que ceux que j’ai utilisé et, à ce que je sache, ça n’inclue pas d’ingrédient qui soit uniquement originaire du Mexique, si ? » Elle se redresse, relativement intéressée par l’explication qu’il pourrait lui fournir (quand bien même ne seraient-elles que des conjectures de sa part).
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Aladdin

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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 14:41

En y réfléchissant bien, il n'est pas mécontent que son fameux date de ce soir soit Avalon. Pas qu'il ait jamais songé à l'inviter, ni même envisagé d'un jour vouloir le faire (il n'est pas aveugle, seulement pas intéressé, et puis un peu effrayé). Plus professionnel qu'il n'y parait, il ne s'est jamais tout à fait arrêté pour réfléchir à une relation différente avec elle. Et puis, en toute honnêteté, même s'il le voulait, il n'aurait qu'à l'écouter lui parler quelques secondes ou croiser l'un de ses regards réprobateurs pour être instantanément convaincu de la folie de l'idée. Pourtant, depuis qu'ils se sont attelés à la confection de leurs pâtes à pizzas, il y a quelque chose de différent en elle, malgré son obstination qu'il ne manque pas de reconnaître, et sa fierté. A vrai dire, il y a également quelque chose de différent en lui, parce qu'il est trop occupé à cuisiner que pour maintenir les apparences, et sa garde relevée en permanence, alors les plaisanteries se raréfient et ils pourraient presque avoir une conversation normale et adulte si le silence n'était pas, semble-t-il, leur default mode à l'un comme à l'autre lorsqu'ils sont concentrés. Et puis, quelque chose a finalement fait tilt dans l'esprit de Román, réalisant qu'il n'avait aucune chance de connecter le moins du monde avec elle s'il ne faisait pas le premier pas en matière de confiance. La question ne s'était jamais véritablement posée à lui auparavant, il n'a jamais aucun mal à se faire apprécier en jouant au plaisantin de service, la taquinerie fonctionnant généralement plutôt bien, et la plupart des gens ayant du mal à lui en vouloir très longtemps. Et puis il y a Avalon. Avalon qu'il a embauchée sur un coup de tête, et qui s'est rendue on ne peut plus utile. Avalon qu'il n'a pas envie de voir démissionner de si tôt, aussi détaché paraisse-t-il, aussi incapable soit-il de le laisser paraître. Au delà de l'envie de passer une soirée un minimum agréable, il a conscience que ses efforts pourraient s'avérer capitaux sur la durée. Alors il n'est finalement pas si mal loti, avec ce tirage au sort, ce rendez-vous/meeting professionnel/team building exercise permettant une percée inespérée, à en croire l'action (quelle folie) d'Avalon qui se permet de gâcher sa pizza, ou presque. « I see, you just wanted to make me look bad after I made a flawless pizza and you weren't sure you could compete. » Et il est certain que cette remarque ne manquera pas de la faire réagir (c'est que, les plaisanteries et le teasing, il a beau les avoir réduits au possible, il ne peut s'en passer tout à fait).
Mais l'instant de ce qui pourrait être qualifié de complicité est interrompu par un serveur, et il retourne à sa pizza, cherchant de temps à autre du regard si elle a besoin d'aide mais se refuse à en demander. A nouveau, la conversation meurt mais le silence est presque le bienvenu, l'ambiance selon lui moins tendue, plutôt comme s'ils se connaissaient depuis suffisamment longtemps que pour ne pas avoir à combler chaque blanc, comme s'ils étaient suffisamment à l'aise l'un avec l'autre. Avalon elle-même le confirme presque alors que, une fois les pizzas enfournées, elle initie la conversation. Et peut-être que la bière aide un tantinet mais, Rom, il est plutôt satisfait de l'effort. D'autant plus qu'elle ne sourit pas de sa réponse, et quelque chose lui dit que la sienne ne doit pas être très différente. Comme quoi, ils ont véritablement plus en commun que ce qu'ils pensaient au premier abord. « Don’t even think it », et il lève les mains en signe de reddition, un sourire se dessinant malgré tout sur ses lèvres. « I wasn't. » Ou peut-être un tout petit peu mais, s'il est honnête, il n'est pas mieux. « By the way, my sister could do the same. Or my mom. Even my dad, actually, if he only knew of those things work. » Et il pense à Elena, parce qu'il ne pense pas les autres bien intéressés par sa vie amoureuse, mais il n'est jamais à l'abri d'une surprise, avec sa famille. Il suffirait qu'ils se liguent tous contre lui – c'est du moins comme ça qu'il le verrait.
Malgré la bonne volonté, des deux côtés, mise dans le fait de se montrer un peu plus vulnérables, quelque chose lui dit, alors qu'ils sont guidés vers leur table, qu'il y a encore du boulot avant que son acolyte soit tout à fait à l'aise avec l'idée de vivre un faux rendez-vous de Saint Valentin en sa compagnie – bon à savoir en cas de nécessité dans le cadre d'une enquête. « Alright. Tell me if you change your mind. » Pour sa part, la situation l'amuse toujours un peu, mais il n'imposerait pas à Avalon de rester là si cela met mal à l'aise. Il serait même prêt à prendre les pizzas à emporter, Mémé le pardonnerait. Il la voit se tortiller sur son siège et lui offre un léger sourire, hochant la tête à sa question, comprenant sans mal qu'elle attend de lui qu'il rende les choses moins gênantes. « Mes parents ont un restaurant. » Il n'a pas particulièrement envie d'en parler. De parler de lui, tout court. Mais elle n'a pas envie d'être là, chacun son sacrifice. « J'y ai un peu travaillé, on and off, et j'ai toujours un peu cuisiné du coup. » Il se retient de demander comment cela se fait qu'elle n'a, apparemment, aucune base en la matière, et la laisse enchaîner sur un autre sujet. Alors qu'il s'apprête à répondre, ils sont servis et Rom discute un instant avec le serveur qui remplit leurs verres, avant de revenir à elle, lui faisant signe d'entamer. « Le maïs est originaire du Mexique, au-delà de ça je ne sais pas vraiment. » Désolé de ne pas avoir plus à raconter, il s'occupe du découpage de sa pizza, pas peu fier du résultat. « Don't hesitate to dig in, I don't mind », propose-t-il, peu sûr qu'elle le prenne au mot mais, réellement, il n'en serait pas perturbé, sa sœur ayant la fâcheuse habitude de voler dans son assiette. « So, your dear brother, what fate do you plan for him after this betrayal ? »
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MessageSujet: Re: romálon #3 // valentine's day   romálon #3 // valentine's day EmptyVen 9 Juin - 14:44

La tension de ses épaules se fait moins présente à mesure que les minutes passent. Ce n’est pas encore ça, elle n’est pas encore totalement détendue, n’est pas certaine de l’avoir seulement été un jour, toujours à penser à quelque chose, à prévoir, à s’inquiéter de ce qui ne s’est pas encore produit, de ce qui pourrait se produire, à anticiper, à être incapable d’être entièrement elle-même dès lors qu’une autre personne se trouve dans un périmètre trop proche. Et elle n’essaie pas tellement, pas ce soir, pas dans ces conditions et moins encore avec Román qui a l’habitude de ses humeurs grincheuses, qui sait que sa resting face est sa grumpy face, avec qui elle n’a pas besoin de prétendre être plus sociable ou plus agréable qu’elle ne l’est en réalité. Ça a au moins cet avantage-là même s’il la surprend quand il ne se moque pas de ses (non) compétences en matière de cuisine, qu’il n’a pas de sourire railleur pour venir souligner son manque de connaissance dans le domaine qu’elle aurait pu lui deviner. Elle ne laisse pourtant pas l’émotion s’emparer de ses traits, préférence plutôt se concentrer et se laisser aller à un brin d’excentricité. Il a vite fait de redevenir lui-même et elle lève les yeux au ciel, Avalon, avant de lui lancer un regard unimpressed. « Yours might looked good but that doesn’t it will taste good. Let’s taste it before you jump at any conclusion, alright? » Elle ne va pas se risquer à vanter sa propre confection, certaine qu’il n’a pas tort sur ce point-là mais encore trop fière pour l’admettre (elle ne lui fera pas cette joie-là). Trop fière, également, pour ne pas rentrer dans ce jeu de compétition — c’est plus fort qu’elle, comme un automatisme dont elle n’arrive pas à se défaire, comme une nécessité d’être la meilleure, de se donner à fond, de paraître flawless pour ne pas être attaquée.
C’est de courte durée, l’apparition d’un serveur venant rompre les regards qui s’échangent et c’est silencieux qu’ils redeviennent, Avalon de nouveau trop absorbée par la touche finale de sa pizza, inquiète par les condiments qu’elle ne connait parfois que de nom sans savoir exactement quels saveurs ils apportent à un plat, peu certaine de vouloir le découvrir ce soir. Et elle réfléchit tout en s’activant, Ava, le cerveau tournant et retournant, essayant de dénicher quelque chose pour faire office de conversation, et elle trouve, après de longues secondes et un premier essai peu fructueux. La famille, qu’elle voudrait souffler avec un sourire en coin alors que les raisons de leur présence au Giordano’s se ressemblent au moins un peu. Mais elle ne le fait pas, se contente de l’observer une seconde avant de dévoiler le plan machiavélique de son frère, la colère mal déguisée par les mots qu’elle emploie parce qu’elle ne pardonne pas facilement, Avalon. Surtout pas Morgan et ce, malgré toute l’affection qu’elle peut lui porter parce qu’il est son aîné (c’est probablement l’unique raison pour laquelle elle s’est traînée jusqu’au restaurant, si elle est tout à fait franche car les chances qu’elle fasse de même si quelqu’un d’autre lui faisait le coup sont minimes). « Really? » Qu’elle relève, l’intonation un peu surprise et elle voudrait lui demander s’il est proche d’eux, sa soeur, sa mère, son père, mais les mots se coincent dans sa gorge. Ce n’est pas qu’elle n’est pas intéressée par la réponse (elle l’est, au moins en partie) plus qu’elle craint qu’il ne lui retourne la question et qu’elle se retrouve à court de mots pour expliquer le bordel familial que sont les Chambers. Elle est trop bien placée pour savoir que les relations familiales ne sont pas les plus aisées, elle sait que chaque foyer cache son lot de secrets, de déchirures, et elle est encore trop pudique pour lancer le sujet sur le tapis alors elle ne dit rien, ne relance pas la conversation, se contente de cette question et ses airs surprises.
La conversation meurt entre eux tandis qu’ils sont guidés jusqu’à leur table et il y a tout qui se serre, chez elle. Le coeur, l’estomac, les entrailles, la gorge. Il y a comme un bloc angoissé qui prend place dans son corps, qui ne veut plus s’y déloger et elle hésite, Ava, entre accepter la proposition de Román ou bien fuir, quitter cette ambiance trop romantique, devenue soudainement un peu trop réaliste, prenant conscience de combien ils étaient protégés jusqu’alors, derrière leur plan de travail. Elle inspire, expire entre ses lèvres décollées, secoue finalement la tête — voudrait se convaincre que ça ira mais elle n’en est pas assurée, en réalité. Elle prend place quand la chaise lui est tirée, ne cesse de s’agiter en tous sens, ne trouve pas de position qui la rende confortable (n’est pas certaine qu’il en existe seulement une) et elle se force soudainement à l’immobilité alors que ses doigts le picotent, que son pied se secoue sous la table avant qu’elle ne croise les jambes au niveau des chevilles. Elle interroge, la première question qui lui vienne à l’esprit, qui puisse lui éviter de trop se concentrer sur le fait qu’il y ait une nappe rouge à leur table, un bouquet de rose dans un vase, des serviettes pliées en coeur dans leurs assiettes — tout pour éviter de lui rappeler des détails trop vifs dans son esprit de la dernière fois qu’elle a eu droit à une ambiance aussi romantique, avec Jake. La réponse donnée est courte et elle croit, pendant un instant, qu’il lui en veut de ne pas avoir sauté sur sa proposition ; elle croit, pendant un instant, qu’il ne voudrait, lui, ne pas se trouver là, pas en sa compagnie et elle ne parvient pas à lui vouloir (elle non plus, elle ne voudrait pas être dans une telle situation avec elle-même si le choix lui était donné). Elle se concentre toutefois sur les mots qu’il prononce et plus encore sur ceux qu’il ajoute après un silence, elle hoche lentement la tête mais elle est à court de sujet, ne sait pas comment relancer la conversation et alors, une nouvelle fois, elle sort les premiers mots qui lui viennent. Elle croise les mains sur ses cuisses alors que le serveur arrive avec les pizza encore chaudes et elle les laisse rapidement discuter, profitant de cette seconde non centrée sur elle pour tourner la tête, finir d’observer les couples qui se forment d’une table à l’autre, ou qui se retrouvent et elle croit pouvoir retrouver les silhouettes de Jake et elle, si longtemps auparavant, avant qu’il n’y ait Blake (ou, en tout cas, avant qu’elle n’ait conscience qu’il y avait Blake entre eux). « Wait, y a du maïs dans ta pizza ? » Ses yeux tombent sur ladite pizza et son nez se plisse dans un air des plus dubitatifs. « Humpf. Et tu pensais que le miel était fou ? » Elle aurait pu y verser de la cannelle si déjà le maïs fait partie des ingrédients de la pizza mexicaine que ça n’aurait pas pu être plus terrible (à peine plus que l’ananas des hawaïennes). « Thanks but I’ll pass because of your corn. » L’odeur est pourtant alléchante et son regard s’attarde sur la garniture qui est bien plus appétissante que la sienne. Mais elle se contente pourtant de la sienne, grignotée d’une petite bouchée dans un premier temps. « Je te dirai bien que tu peux aussi te servir mais je ne voudrai pas avoir à t’emmener aux urgences. » Bien que ce soit loin d’être son résultat le plus catastrophique en matière de cuisine — elle peut même se réjouir de sentir la sauce tomate sur sa pâte mais également les poivrons qu’elle a coupé et glissé. « I haven’t decided yet, » qu’elle hausse les épaules. « Mais je vais sans doute attendre qu’il ait totalement oublié son coup bas pour frapper. » La vengeance est un plat qui se déguste glacé, chez les Chambers — surtout pour Avalon. L’aisance lui revient petit à petit, encore pas complète, la conversation toujours légèrement difficile mais les questions d’un côté comme de l’autre finissant par aider à mettre plus à l’aise. Boss et employee se découvrent à demi-mots entre deux bouchées, le vin servi pour accompagner les pizzas au moins entamé et peut-être qu’elle termine par goûter la mexicaine de Román after all, par curiosité pour le miel dans la pâte (et pas du tout parce que la moitié de sa pizza est bien plus que son estomac puisse supporter), les desserts zieutés avant qu’elle ne craque pour du sucré, Avalon. La crème brûlée déposée devant elle et elle lève les yeux vers son patron. « Je sais que je devrai sans doute partager surtout après que j’ai fini par goûter ta pizza mais… C’est une crème brûlée, je ne fais pas de sacrifice pour les crèmes brûlées. » La grimace qui se voudrait désolée sans pour autant l’être le moins du monde (sûrement parce qu’elle ne se sent pas désolée, Avalon) et la fin du repas s’annonce.
Ils quittent table et restaurant lentement, la conversation devenue plus naturelle et ils prennent la même direction ; elle ne s’en pas compte tout de suite, même quand le silence revient et qu’elle lève les têtes en direction d’un ciel à présent étoilé, le souvenir de ses études sur les astres et l’espace lui revenant, ses heures passées à bord d’un engin à vouloir s’en rapprocher le plus possible. Ses mains cherchent dans son blouson jusqu’à trouver ses poches alors qu’ils rejoignent le pied de son immeuble et elle s’arrête soudainement. « Mais, c’est pas ton quartier ici ? » Elle ignore pourtant où il habite (lui a-t-elle seulement déjà demandé ?) mais elle croit se souvenir qu’ils ne sont pas du même coin de Chicago, ne comprend pas totalement ce qu’il fait ici, vers chez elle, avant qu’une foule de possibilités (certaines plus dégradantes pour lui que d’autres mais elle les rejettent, celles-ci, ne choisissant de conserver que l’idée qu’il lui confirme qu’il l’aurait raccompagné et elle refuse de s’attarder sur le pourquoi, sur cet espoir infime que ce soit pour faire durer la soirée) ne lui traversent l’esprit. Elle observe son immeuble, la bouche tordue parce qu’elle ne sait pas (ne sait plus ou n’a peut-être simplement jamais su) comment terminer la soirée. Si ça avait été un vrai date elle aurait pu l’inviter à monter — si ça avait été un vrai date, elle aurait pu se pencher pour déposer ses lèvres entre ses joues et sa bouche. Mais ce n’en est pas un (et ce n’est pas son genre, non plus) alors elle hésite entre un coup de poing brotherly à l’épaule ou un ébouriffent de cheveux (les attitudes qu’ont Morgan avec elle, la plupart du temps ou qu’elle a avec son ancienne équipe). Se contente de soulever les épaules. « Bonne soirée, » qu’elle lâche finalement avant de s’éloigner de deux pas, se mordre la lèvre et se retourner vers lui. « The evening wasn’t as bad as I thought it would be so, thanks, I guess. » Et peut-être qu’elle le remercie surtout pour ne pas avoir fait le moindre commentaire sur le désastre qu’elle représente derrière les fourneaux, ou pour lui avoir laissé une porte de sortie, ou pour ne pas l’avoir laissée seule dans cette situation embarrassante (quand bien même elle sera simplement parti si ça avait été le cas), elle n’en est pas trop sûre. Elle s’attarde encore un peu avant de finalement se détourner complètement, composer le digicode sur le boîtier de l’entrée et de se glisser à l’intérieur, l’insulte déjà prête dans son crâne d’avoir baisser la garde.
Not again, qu’elle se promet à voix basse tout en grimpant les escaliers, jetant peut-être un rapide coup d’oeil par l’une des fenêtres présente dans un couloir pour essayer de voir si la silhouette de Román se trouve encore au pied de l’immeuble mais elle ne voit rien et elle doit ravaler la douleur dans son coeur.

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