wonderbat #1 // hold on to me 'cause i'm a little unsteady

✩ ✩ ✩ ✩ ✩mother i know that you're tired of being alone, dad i know you're trying to fight when you feel like flying but if you love me don't let go x ambassador (unsteady)

Alfred surgit dans le miroir, reflet intact, le visage neutre, le regard s’illuminant brièvement d’un éclat indéchiffrable. Bruce ignora la présence de son homme à tout faire, concentré sur le nœud papillon qu’il terminait de nouer avant de s’attaquer à ses boutons de manchette. Il sentait la désapprobation dans la posture du majordome, l’inquiétude silencieuse qu’il avait toujours à chaque fois qu’il s’aventurait à l’extérieur après avoir passé une nuit agitée – et sa nuit précédente avait été bien plus qu’agitée. Les heures de sommeil dont il avait pu profiter la journée avait apaisé sa conscience, mais guère son corps couvert de contusions disgracieuses. La faute à une altercation avec un clown récalcitrant, aux capacités exagérément surprenantes et au mental incapable à deviner. Il n’avait pas fait que le battre, il l’avait tourmenté. Les coups avaient été échangés mais les visions qu’il avait réussi à provoquer chez la chauve-souris avaient été les plus saisissantes – et, de loin, les plus inquiétantes. Les manches finalement refermées, Bruce releva le regard, passa une main dans sa chevelure qui commençait à devenir grisonnante. « Je sens que vous vous retenez de dire quelque chose, Alfred, alors je vais nous rendre service à tous les deux… » Il se détourna de son reflet pour se diriger vers son lit où l’attendait sa veste de costume, impeccable et noire. Il l’enfilait, retenant une grimace de douleur en levant le bras. Les côtes étaient douloureuses, il n’allait pas mentir. « Je me rend à cette soirée. Il s’agit de la promotion d’une nouvelle compagnie en ville qui a déjà un partenariat avec l’Empire Bass. Je me dois d’y aller. » Le majordome resta silencieux, les lèvres pincées et les mains positionnées dans le dos. Bruce referma sa veste et, après une ultime vérification dans le miroir, se tourna finalement vers la seule famille qui lui restait. « Et Lucius pense que faire affaire avec eux pourrait être bon pour Wayne Industries. » Il quitta la chambre, l’homme sur ses talons. Toujours pas un mot de sa peur, mais ce regard fixe qui lui brûlait la nuque. Il rejoignit le garage rapidement, se glissa au volant de sa Corvette. « Ce soir, il n’y aura que Bruce Wayne. Batman reste à la maison. » Il démarra, ne laissant pas au majordome le temps de répliquer. Savait-il encore être Bruce Wayne ? C’était une incertitude ; il ignorait qui était réellement Bruce Wayne. Un alias. L’identité factice de Batman. Il avait conscience qu’à un certain moment, le justicier masqué avait pris le pas sur l’homme. Il ignorait quand avec exactitude – peut-être était-ce depuis le début, peut-être avait-ce été bien avant la naissance de cet alter-égo.

Le moteur cessa de ronronner alors qu’il s’arrêtait devant l’entrée du Palace Hôtel. Les clés toujours sur le moteur, il se dirigea côté passager pour aller ouvrir à sa cavalière du soir – une ravissante créature à la chevelure de feu et à l’accent allemand, rencontrée un plus tôt dans la semaine. Elle s’accrocha à son bras et il la guida à l’intérieur, tendant son invitation pour le laisser passer. Dans la salle de réception déjà bondée, il abandonna la demoiselle pour chercher un verre – et les investisseurs qui travaillent pour son entreprise. Trop de costumes, trop de robes décolletées, trop de sourire factices. Il jouait le jeu, sa nature de philanthrope revenant au galop maintenant qu’il était dans son élément et il passait de conversations en conversations, n’échangeant que quelques mots avant de se désintéresser ou de laisser les hommes qu’il payait prendre le relais. Il se dirigeait vers le bar pour son second verre de martini de la soirée lorsqu’il aperçut un dos nu qui lui était familier. Un fin sourire étira ses lèvres alors qu’il détournait le regard, récupérait deux verres au lieu d’un et fendait la foule pour rejoindre celle qui se tenait un peu plus loin, invisible aux regards et pourtant au milieu de groupes de conversation. Il s’approcha sans un bruit, discrétion et délicatesse, avant de tendre le verre devant lui, devant elle, pour attirer son attention. « J’ignorais que tu pouvais avoir un intérêt dans une petite compagnie comme celle de Monsieur Vanderbilt. » Il arqua un sourcil, question muette qu’elle comprendrait – soupçonnait-elle quelques activités illégales ou bien avait-elle été invitée, elle aussi ? Diana, après tout, n’était pas à la tête d’une entreprise montante – du moins, pas qui soit connue par le monde et les yeux des habitants de Neverland. « Mais je suis ravi de te voir ici. J’apprécie beaucoup ta robe, d’ailleurs, » lui glissa-t-il à l’oreille avant de se positionner face à elle, avec le coin des lèvres étiré en un sourire que les femmes du monde mondain lui connaissaient bien.

Diana s'avançait avec aisance, perché sur ses hauts talons, pour rejoindre le Palace Hôtel. Elle avait troqué son armure pour une longue robe à dos nu, se fondant parfaitement dans la masse. Les soirées mondaines n'étaient pas dans ses préférences mais l'amazone n'était pas là pour le plaisir. Des bruits de couloir, voilà ce qui l'avait amené à la promotion de cette nouvelle compagnie. Rien de concret, rien de tangible mais la princesse suivait son instinct et si cette société avec un quelconque lien avec Lex Luthor, elle le trouverait. Elle n'espérait pas qu'il s'y montre malgré son tempérament impétueux mais peut être arriverait elle à recueillir quelques informations, à établir une réelle connexion. Elle circulait entre la foule, adressait des sourires polis à certains regards insistants, s'arrêtait de bref instants pour échanger quelques mots avec d'autre. Mais elle se contentait surtout d'écouter, d'observer. Les visages qu'elle attendait se portait absent mais la soirée n'était pas terminé. Certaines conversations seraient peut être précieuses. Elle balayait la salle du regard, scrutait et analysait.  

Un fin sourire, alors qu'un verre apparaissait devant elle, qui devint sincère dès que la voix familière s'éleva. Elle n'était pas surprise, son entrée avait provoqué des murmures, comme toujours, ainsi que la charmante créature à ses côtés, selon certains dires. « Je ne suis pas encore certaine d'en avoir. » Elle attrapait le verre tendu et son sourire s'étirait un peu plus. Elle penchait légèrement la tête alors qu'il se plaçait face à elle. « Merci... Tu es également très élégant, Bruce. » Une moue presque amusée et elle glissait son verre à ses lèvres, son regard toujours fixé sur le justicier secret. Ses cernes et son regard semblaient plus lourds que d'habitude. « Nuit agitée ? » Elle arquait un sourcil, sa main recentrant son nœud papillon pour finir par lisser le côté de son épaule.

Retrouver Diana dans un tel lieu était une surprise – une plaisante surprise, s’entendait. Il y avait comme un parfum de déjà-vu, comme un rappel de leur première rencontre à cette petite soirée organisée par Luthor. Il se glissait face à elle, peut-être après avoir laissé son regard s’attarder sur l’une de ses courbes avant de le remonter et de lui offrir un sourire et un sourcil arqué. « Oh ? Fais-moi savoir si c’est le cas. J’ai toujours pensé qu’un partenariat avec un musée pourrait être bénéfique à Wayne Entreprise. » L’imitant, il porta le verre à ses lèvres et consomma un peu de sa boisson. Il vit la main de Diana se lever pour s’approcher de lui ; par habitude, il la laissa faire, conservant simplement son sourire en coin tandis qu’il sentait son nœud papillon être manipulé et les doigts de l’Amazone finalement venir se poser sur son épaule. Il n’était pas surpris qu’elle l’ait remarqué – la brune avait ce talent, un parmi tant d’autres, de parvenir à noter les détails qui échappaient à d’autres. Il détourna rapidement le regard pour le poser un malheureux serveur qui venait d’être bousculé et avait manqué de laisser son plateau de boissons se répandre sur le sol, affectant d’être détaché. « Ne le sont-elles pas toutes ? » Un bref coup d’œil en direction de Diana et son sourire s’effaçait petit à petit. Sa confrontation avait été violente et il savait qu’il n’en était pas sorti aussi intact qu’il aimait le montrer – mais le reste de l’équipe n’avait pas besoin de le savoir, et Diana non plus. « Nothing I can’t handle. » Son sourire revint, conscient qu’il ne la duperait probablement pas.

Le petit air de musique qui tournait depuis le début de la soirée se modifia jusqu’à se taire tandis que l’organisateur de la soirée montait sur l’estrade afin de prendre la parole au micro. Bruce ne lâcha Diana des yeux que pour continuer à faire bonne impression dans son double jeu. La tête relevée et le verre toujours dans la main tandis qu’il écoutait distraitement le discours qui était prononcé, il se sentit être la cible de quelques regards intéressés alors qu’il devenait question de créer des partenariats afin d’aider à recueillir des fonds pour des associations. De la fausse piété à laquelle le milliardaire ne répondit pas, si ce n’était par un regard à leur hôte. Les applaudissements retentirent tandis que le micro était reposé et que la chorale de fond reprenait leurs chants. Stoïque, il glissa sur les talons jusqu’à de nouveau être tourné en direction de la brune, apercevant du coin de l’œil une horde de bienfaiteurs qui s’approchaient dans leur direction. Déposant son verre sur le plateau d’un serveur qui passait à cet instant, Bruce attrapa Diana par la taille, se rapprochant d’elle. « Et si nous dansions ? » Se tirer des griffes de ceux qui allaient les abreuver des paroles vaines et inintéressantes. Il entraîna sa partenaire sur ce qui s’était libéré pour devenir une piste de danse et, une main toujours posée au creux de sa taille tandis que l’autre tenait la sienne, il débuta les pas. Entraîné par la mélodie qui leur parvenait et entraînant sa partenaire avec lui, il glissait sur le sol pour cette chorégraphie. « Qu’est-ce que tu penses de lui ? » D’un geste de la tête, il désigna Vanderbilt, le philanthrope auto-proclamé, au sourire aussi factice que ses ambitions, sans nul doute.

Les lumières s’éteignirent soudainement. Bruce s’arrêta à l’instant même où l’obscurité plongeait sur la salle entière, les sens aussitôt en alerte. Lorsque la lumière revint finalement, au bout de plusieurs secondes, il échangea un regard avec Diana. Et du plafond descendit un homme masqué et vêtu de ce qui semblait être une armure – sans doute du coton mais c’était Alfred l’expert en textile – sur laquelle était inscrite toutes les lettres de l’alphabet. L’homme, armé d’un bâton au bout duquel des gerbes d’électricité sortait sauta sur scène, micro en main. La soirée avait pourtant si bien débuté. Sa main, jusqu’alors toujours logée sur la taille de Diana, se déplaça légèrement et sans qu’il ne lui lance un nouveau regard, il sut qu’ils s’étaient compris. Lentement, il s’éloigna d’un petit pas d’elle, prêt à attirer l’attention tandis qu’elle se changerait – il revêtirait la tenue du Batman plus tard. Et uniquement si c’était nécessaire.

Son sourire s'estompait avec le sien. Elle connaissait les après coup de ses combats mais sentait quelque chose de différent.  Ses lèvres se pinçaient, sa prétendue nonchalance ne la trompait pas. Son regard ne le lachait pas, parcourant son costume et ne pouvant qu'imaginer les contusions qui se cachaient derrière. Sa prise se resserrait sur son verre qu'elle glissait à nouveau à ses lèvres alors que le masque qu'il revêtait constamment réapparaissait. « Really ? » Elle laissait un soupir franchir ses lèvres. De l'inquiétude simplement. Elle savait qu'il n'était pas du genre à écouter ses propres limites et ne pouvait que craindre les conséquences de certains de ses choix. « That's why we're a team, Bruce.. You can call for backup. » Son fin sourire réapparaissait pour alléger ses paroles, une tinte de tendresse éclairant ses prunelles, lui faisant comprendre qu'elle ne s'adressait pas qu'aux missions. Qu'elle était là pour lui s'il la laissait faire.

Son attention se détournait, prise par l'homme qui montait sur l'estrade mais elle ne s'y attardait. N'écoutant qu'à moitié ce discours fait d'artifices, s'attardant plus sur les réactions qui se dissimulaient dans le public. Ce mauvais pressentiment ne voulait pas la quitter, bien que rien de concret ne le nourrissait et elle ne comptait quitter ses lieux avant d'avoir trouver quelque chose. Elle pouvait sentir l'attention se focaliser sur le brun alors que le discours se finissait et elle ne fut pas surprise quand elle sentit sa prise se refermer sur sa taille choisissant son échappatoire. Elle imitait son geste sans hésitation, déposant sa coupe auprès d'un des serveurs passants, alors qu'il lui proposait de danser. « Avec plaisir. » Un rictus amusé et elle l'accompagnait entre les couples qui se mouvaient déjà. Sa main rejoignait la sienne alors que l'autre remontait naturellement se poser sur son épaule. Elle se laissait guider, ses talents de danseur n'étant plus à démontrer. Il était doué pour paraître dans tout ce business man et playboy rôle. Son regard suivait son mouvement de tête pour se poser sur l'hôte de cette soirée dont elle ne retenait pas la grimace qu'il lui insufflait. Elle avait du mal à croire qu'on pouvait se laisser berner par l'écran de fumée qu'était cet homme. Il respirait la folie tout autant que Luthor. « Qu'il a besoin de retravailler ses discours. » Mais ce n'était que des sentiments, rien de tangible encore une fois qu'elle pouvait partager à son partenaire. Un sourire toujours présent alors que ses prunelles revenaient se poser sur le chevalier noir. Cette facilité avec laquelle leur mouvement se synchronisait, la distrayait quelques secondes. Mais son corps s'immobilisait alors que l'obscurité s’abattait dans la salle de réception. For Hera's sake. Ses sens en éveille, elle se tenait prête à réagir au moindre éclats. Son regard trouvait celui de Bruce où elle s'attardait quelques secondes. Comprenant que cette soirée était déjà terminée. Et que les priorités avait changé. Son attention se décalait sur le troubleur de fêtes qui descendait pour se poser sur l'estrade. Elle sentait la main de Bruce qui ne l'avait pas lâché se décaler légèrement et elle reculait, disparaissant dans la masse pour aller revêtir sa véritable identité.

Surplombant la salle, Wonder Woman finissait de poser sa tiare, son regard scrutant la foule. Puis elle sautait, atterrissant avec force devant celui qui était venu voler et exercer sa vendetta contre cette compagnie. Mais pas de chance, cette soirée mondaine était assisté par deux super-héros qui ne comptait pas le laisser faire. « Whatever you were planning to do, you better surrender. » Elle parait de ses bracelets les décharges qu'il essayait de lui envoyer avant d'attraper son lasso pour l'entourer. D'un geste vif, elle le ramenait auprès d'elle, prête à en finir au plus vite. Des bruits sourds de porte et elle tournait son regard énervé sur le sourire de celui pourtant qu'elle venait juste d'arrêter. « Too late. » Et elle lâchait immédiatement sa prise, comprenant qu'il ne faisait que détourner l'attention. Que d'autre présents dans cette pièce avait d'aussi mal intentions. La foule compact, la grandeur des lieux n'aidait en rien alors que Diana tournait pour repérer quelque chose d'anormal. Mais aux premiers crépitements, elle disparaissait, rejoignant en quelques secondes l'homme qui semblait disposer un fusil qui émettait des bio-décharges. Protégeant les civils avant de l'attaquer pour le mettre hors état de nuire.

Il affichait une nonchalance qu’il était loin d’éprouver. Les hématomes qui recouvraient son corps étaient les témoins de sa violente confrontation avec ce clown sournois, c’était surtout les images qui revenaient les hanter. Il avait le souvenir de sa mère gravé sous ses paupières, et il ne pouvait que s’en vouloir pour sa faiblesse devant cette femme qui n’avait été qu’illusion et manipulation de son adversaire. Il n’en avait divulgué le moindre mot à personne, pas même à Alfred qui lui avait jeté un regard inquiet ; il n’avait pas l’intention de le faire ce soir. L’Amazone en avait appris beaucoup sur lui, même avant qu’ils ne commencent à collaborer mais il ne tenait pas à ce qu’elle puisse entrer dans sa vie à ce point-là. Il sentait l’inquiétude dans son ton et il déposa sur elle son regard clair, le coin des lèvres étiré par l’arrogance du masque de Bruce Wayne. « Backup wouldn’t have been enough, in that case. » Il avait, certes, sous-estimé son ennemi mais il savait que la présence de ses équipiers de la League n’aurait rien pu faire de plus. Pennywise les aurait tourmentés, chacun leur tour, leur promettant d’affronter leurs plus grandes angoisses avec la même aisance qu’il s’était lui-même retrouvé à devoir repousser le fantôme de sa mère. « But maybe if you beat me in a arm whistle, I will reconsider your offer. » Une fois qu’il aurait trouvé la faille du clown, une fois qu’il saurait comment le vaincre et qu’il aurait les éléments nécessaires pour assurer une victoire à la League. Il ignorait sciemment le sous-entendu qu’elle avait glissé, préférant ne pas laisser ses pensées s’attarder sur un terrain aussi intime. Bruce ne tissait pas de réelles relations, tout résidait dans la superficialité de celles-ci et Batman était un Cavalier solitaire, qui ne se liait à personne pour les préserver. Son sourire s’élargissait légèrement, factice et dissimulateur de ces visions du passé qui ne cessaient de le tourmenter depuis la veille. « I am fine, » lâcha-t-il finalement avec cette certitude qu’il ne ressentait plus. Il n’était pas un immortel, il n’était pas venu d’un autre monde, il ne possédait pas une once de sang royal dans ses veines, moins encore de sang divin ; il savait qu’il ne pourrait continuer à ce rythme de longues années, mais la criminalité qui continuait de faire rage dans les rues de sa ville le poussait à ne pas abandonner. Quitte à y laisser la vie une nuit sombre, si ça pouvait aider la Justice à gagner du terrain.

Le discours de leur hôte terminé, Bruce entraîna Diana sur la piste afin de partager une danse tranquille et de tenir au loin ceux qui n’auraient pas manqué de venir les importuner. Il profitait de leur proximité physique et de la bulle d’intimité qui se créait aussitôt pour interroger l’Amazone au propos de leur hôte. L’air qui s’afficha aussitôt sur son visage lui tira un léger rire. « Oh ? A ce point ? » Mais il ne pouvait la blâmer – il avait réclamé d’Alfred de longues et minutieuses recherches sur cet homme à l’air coupable mais le majordome ne lui avait pas encore fait part des résultats et Bruce devait reconnaître qu’il ne lui ferait guère confiance. Le milliardaire l’observait, un voile tendre traversant peut-être furtivement son regard alors que Diana paraissait si concentrée dans son analyse de Vanderbilt. Ses doigts raffermirent leur prise autour de sa taille, la guidant dans leurs mouvements au rythme de la musique ; elle avait pénétré ses remparts de glace plus rapidement que quiconque auparavant, atteignait à la fois Bruce et le Batman qui résidaient en lui. Elle imposait le respect et il aurait été fou de ne pas admettre qu’il était sûrement parmi le premier de ses admirateurs. Il s’efforçait de ne pas laisser l’homme prendre le dessus sur son mental lorsque les lumières s’éteignirent. Il se figea en même temps que Diana, conscient que la soirée tranquille qu’il avait promis à Alfred venait de prendre un tournant brutal. Il relâcha l’Amazone pour qu’elle puisse se fondre dans la masse ; il s’écartait, prêt à jouer les invités ragaillardis par un trop plein d’alcool. Mais il n’eut pas besoin de se fondre dans le rôle. Wonder Woman venait d’apparaître et Bruce imita la foule paniquée. Il observait la guerrière attraper l’ennemi dans son costume ridicule mais, par le rire de ce dernier, il comprit. Sans attendre davantage, il fonça, contactant Alfred pour que sa Batmobile lui parvienne ; le véhicule n’eut besoin que d’une poignée de seconde pour apparaître et s’il se glissa derrière son volant, ce n’était que pour revêtir sa tenue.

Le batarang lancé toucha le poignet de l’un des soldats qui lâcha son arme, le Cavalier Noir était déjà sur lui, un coup de pied venant l’accueillir pour l’envoyer plus loin. Le soldat mit hors d’état de nuire, la chauve-souris se précipitait sur le suivant, déjouant ses tirs tout en essayant de coordonner la fuite des invités. Il jeta un regard furtif dans la direction de la scène, mais Vanderbilt avait disparu et le mauvais pressentiment revint rapidement. Repérant du coin de l’œil un soldat qui profitait de ce que Diana était occupée à en neutraliser un autre, Batman se glissa sous le bras de son adversaire, attrapant son bras pour le forcer à viser son équipier et tira. Juste assez pour l’envoyer loin de Wonder Woman. Le poing du justicier rencontra le visage du soldat avec lequel il était aux prises et il sauta pour atterrir aux côtés de l’Amazone. « Vanderbilt a disparu. » Ce qui ne pouvait avoir que deux significations ; soit il était de mèche avec les attaquants, soit il était leur cible première. Le regard levé, il neutralisa deux autres soldats, avant qu’un homme au regard suspicieux et doté d’un bras robotique ne fasse son apparition, lâchant des décharges d’énergie à travers la pièce pour les atteindre. Saisissant Diana par la taille, il lança son grappin jusqu’à ce que leurs pieds ne se posent plus haut, là où ils étaient en sécurité, sans qu’il n’ait temps de la prévenir. « Navré Princesse, le temps manquait. » Il lâcha des batarangs explosifs qui relâchèrent un nuage de fumée grise en explosant, leur offrant ainsi quelques secondes de répits. « Je me charge de l’homme-androïde, trouve Vanderbilt. » Il ne lui laissa pas le temps de répliquer, plongeant dans un saut de l’ange dans la mêlée où il reçut plusieurs coups au niveau des côtes qu’il s’efforçait de rendre brutalement, se débarrassant des soldats pour rejoindre leur chef de gang qui, il le savait, n’était toujours pas à la tête de l’offensive. Mais il le retiendrait pour le faire parler. Il n’en était pas à son premier rodéo.

L'amazone slalomait dans la salle, désarmait les soldats pour passer au prochain attaquant. Les coups étaient rapides, ses bracelets parant les balles habilement pour se rapprocher du fou de la gâchette, lui subtilisait son arme et l’assommait d'un coup de crosse au visage. Elle n'eut besoin de se retourner pour savoir que Bruce était maintenant à ses côtés, arborant son costume, le son de sa cape le trahissant. « Vanderbilt a disparu. » Son regard se tournait inutilement vers la scène où elle constatait son manque. Ce n'était qu'une distraction, pensait elle en reprenant le combat, la mâchoire serrée, auprès d'autres soldats qui s'étaient rapprochés. Elle eut le temps d'entendre le crépitement de l'électricité mais pas ses répercussions alors qu'elle décollait, enserré à la taille par le chevalier noir, auquel elle offrait un fin sourire de remerciement. Son regard captait la nouvelle source de danger, déformant ses sourcils d'un froncement à son apparence robotique. « Who's this ? » pensait elle à voix haute. La voix trafiquée lui fit lâcher sa contemplation et elle s'apprêtait à répliquer mais il ne lui en laissait pas le temps, s'élançant pour retourner dans le combat. Ses lèvres se pinçaient, ses yeux toujours accroché sur le brun avant de sauter à son tour, atterrissant derechef sur la scène pour en repérer les sorties les plus proches.

Elle avait cru le repérer dans la foule de civils en panique mais il ne s'agissait, une nouvelle fois, qu'un leurre et malgré sa vitesse pour balayer les environs, elle n'avait pas plus eu de chance pour retrouver sa trace. Les sirènes de police l'arrêtait dans ses recherches alors qu'elle rebroussait chemin pour aller aider son partenaire, déjà affaibli par un combat, mettant hors d'état de nuire facilement les hostiles qu'elle rencontrait sur son chemin. Elle pénétrait dans la salle de réception maintenant dévastée, Batman de dos à quelques mètres d'elle. « Envolé.. Ou kidnappé. » devait elle bien admettre, toute cette histoire était plus qu'étrange. « Quoi qu'ils soient venus chercher, ils l'ont eu en tout cas. » L’assaut avait été extrêmement rapide et s'ils avaient pris la fuite, si plus ne venait rejoindre le combat, leur but avait été certainement atteint. Elle n'espérait pas que sa présence les ait assez intimidé pour qu'ils abandonnent, elle savait mieux maintenant. « Are you ok ? » La question lui franchissant les lèvres avant qu'elle n'ait pu la formuler mentalement alors qu'elle s'approchait du chevalier noir pour poser sa main sur son épaule. Son regard accrochait le sol et son contact se briser pour qu'elle ne ramasse, quelques mètres plus loin, l'arme de bio décharges qu'elle avait précédemment combattu. « We should do some research. » A défaut de pouvoir finir cette danse et cette soirée convenablement. Son visage se retournait vers le brun, un sourcil arqué, arme en main, attendant sa réponse.

- - SUITE DU RP - -