wichcop #3 // the proposal

✩ ✩ ✩ ✩ ✩well i found a woman stronger than anyone i know, she shares my dreams, i hope that someday, i'll share her home, i found a lover to carry more than just my secrets, to carry love, to carry children of our own ed sheeran (perfect)

Sa main passe dans ses cheveux avec l’espoir de les recoiffer un peu. La touffe brune, pourtant, ne s’aplatit pas et Andy a beau insisté, rien n’y fait. Sa chevelure reste rebelle, en ce début d’après-midi, récalcitrante. Il s’agace, s’impatiente même devant son miroir, avant de renoncer avec un soupir et de se détourner de son reflet. Il préfère ne plus y penser, se concentrer sur autre chose. C’est qu’il a cette pointe maligne qui lui monte dans l’estomac, qui lui noud les entrailles. Il a eu la réponse des Fondateurs le matin-même – après une délibération qui lui a paru interminable, après de longs jours de silence et d’angoisse. Le feu vert, ils le lui ont accordé et depuis, Andy vacille entre joie infinie et stress intense. Il a donné rendez-vous à Prue, au banc comme il l’a indiqué à Peyton, a abusé d’un prétexte. Les sœurs Halliwell sont dans une chasse au démon ces derniers temps, mais le Livre des Ombres n’a pas eu beaucoup d’informations à leur divulguer. Elles se sont tournées vers lui pour récolter des informations aux Fondateurs – il n’a pas hésité plus d’une seconde. Il en a juste profité pour les rappeler à l’ordre sur sa requête. A Prue, il a prétendu vouloir la voir pour la tenir au courant de ce qui lui a été dit – la vérité, c’est qu’il a déjà fait le rapport à Piper dans la matinée et qu’elle s’occupe sans doute déjà de faire des potions. Il n’a rien dit à la sorcière sur ses intentions – il souhaite encore garder le secret, de peur que les choses ne se passent pas aussi bien qu’il l’espère. Il regarde sa montre, souffle. Il sera en avance, mais tant pis. Il tourne en rond dans son appartement, ne tient plus en place et le coffret de velours dans sa poche semble peser une tonne. Il espère qu’il a fait le bon choix – et si Prue aurait préféré une autre, au final. Et si Peyton avait eu raison en louchant sur les rubis de la sorte ? Il s’éclipse avant de devenir fou, de perdre la tête et de se ruer dans la bijouterie pour demander un échange.

Il n’arrive pas à rester assis, alors il est debout, face au banc, dos à l’arbre qui les a si souvent abrités. Il fait beau – c’est une chance. Les derniers jours ont été pluvieux et nuageux, mais pas ce soir. Andy, il essaie de ne pas totalement se convaincre que c’est un signe. Il n’a jamais cru en ces conneries, c’est pas maintenant qu’il compte commencer, même si les choses ont bien évoluées depuis. Il se passe une main sur le visage, puis dans les cheveux, esquisse quelques pas comme un lion en cage avant de s’arrêter. Respire Andrew, respire. C’est peut-être trop tôt. C’est sûrement trop tôt. Ça fait combien de temps qu’ils sont revenus d’entre les morts, revenus à Neverland ? Quelques mois ? Pas vraiment une année ? Lui, il s’en fout – il a toujours su que ce serait Prue. Ça lui a toujours paru trop évident. Mais il sait que sa compagne ne voit pas les choses du même œil – elle le lui a déjà reproché, de vouloir aller trop vite. Une source de conflit entre eux, comme s’ils n’étaient totalement accordés. Difficile, en même temps, de reprendre une relation de zéro avec leur passé. Il essaie de se répéter que même si elle refuse, ça ne veut pas dire qu’elle ne veut pas de lui – juste qu’il faudra recommencer dans quelques années. Il aurait sans doute dû demander à Angie au bout de combien de temps ils s’étaient mariés, dans son époque à elle.

Une silhouette apparaît dans des étoiles bleutées et un sourire s’affiche sur ses lèvres. La sorcière est finalement là et ils sont seuls, il n’y a personne autour, personne pour les déranger – il ne lui reste plus qu’à espérer qu’aucun de leur protéger ne sera en position compliquées. Il franchit les pas qui les sépare, dépose un baiser sur ses lèvres. L’angoisse semble avoir disparu. Elle a cédé sa place à un calme tranquille. « Tu étais partie à la chasse au démon ? » Il arque un sourcil en glissant une mèche de cheveux de Prue derrière son oreille, en profite pour lui caresser la joue tendrement. Il sait ce qu’il doit dire, il sait ce qu’il doit faire. Il s’est joué la scène un million de fois dans la tête – ce n’est pas pour autant qu’il sait s’il doit brûler encore d’autres étapes, ou bien attendre un peu. « J’ai interrogé les Fondateurs. Ils ont mis du temps avant de se décider à m’accorder une réponse mais… » Petite moue, petit jeu de la tête. « On ne m’appelait pas le pro des interrogatoires pour rien. » Il s’assure qu’il y a un sourire, peut-être même un rire, du côté de Prue – parce qu’il adore son sourire, il adore les traits de son visage quand la joie s’empare de ses traits. « Ils ont dit qu’ils ne se mettraient pas dans notre chemin, du moment qu’on continue à faire notre travail correctement. » Ce qu’il s’est empressé d’affirmer parce qu’ils sont tout aussi rigoureux l’un que l’autre – qu’ils ont tous deux donné leur vie pour le secret de la magie, pour faire régner le bien sur le chaos. Il inspire, sent son cœur s’affoler pendant un quart de seconde et il plonge la main dans sa poche. Ses doigts entourent le coffret.

Ses doigts glissaient sur les pages parcheminées de ce livre ancien où les inscriptions étaient multiples, potions et sorts s’entremêlaient dans des formules complexes mais qu'elles arrivaient néanmoins à déchiffrer. Un livre précieux sur lequel elle ne pensait plus poser un jour son regard depuis une mort qui l'avait frappée avec autant de violence que celle qui avait décimé l'âme de l'homme qu'elle aimait. Elle fermait les yeux un instant, poussant un profond soupir, les souvenirs affluaient dans son esprit, des souvenirs qui n'avaient plus lieu d'être vu que elle et lui s'étaient retrouvés, que leur histoire avait repris là où elle s'était jadis arrêter dans des circonstances tragiques. La tristesse laissait place à un sourire plus doux en repensant à ses retrouvailles ainsi que l'intervention impromptue de sa grand-mère dans un moment inopportun. Les paupières dévoilaient les orbes émeraudes, coulant un regard vers le plafond, imaginant le sourire amusé de Penny pour une scène qu'elle avait pris un malin plaisir à interrompre. Elle refermait le Livre juste au moment où Phoebe entrait dans le grenier. « Je viens juste de rentrer et Piper est introuvable...Tu sais qu'on a rien trouver de plus dedans n'est-ce pas ? » Toujours aussi fantasque, s'agitant dans tout les sens, Prue arquait un sourcil, s'éloignant du grimoire de quelques pas. « Je sais, c'est juste que...Tout ceci m'a tellement manqué... » Elle coulait un regard attendri sur la pièce, car malgré les derniers mois écoulés et une vie reprise en main comme si elle n'était jamais partie, elle chérissait chaque instant passé avec les siens, chérissait cette seconde chance qui lui avait été donnée de pouvoir revivre, retrouver sa famille...Et Andy. Le jade se posait sur le visage de Phoebe, ses yeux sombres brillaient d'une étrange lueur et l'ancienne aînée effectuait un pas en arrière, levant ses bras en signe de défense. « Non, non pas de... » Elle n'eut le temps de finir sa phrase que Phoebe l'avait enlacée, la serrant fort contre elle de façon exagérée, faisant rire Prue, le rire de la plus jeune se mêlant au sien. « Phoebe...Tu m'étouffes... » Cette dernière la relâchait, s'éloignant légèrement, son sourire partagé entre un certain amusement et de la nostalgie. « Je suis heureuse que tu sois à nouveau parmi nous, Prue. » Un murmure sincère qui étirait un sourire sur ses lèvres, un signe de tête, une étreinte de quelques secondes. « Moi aussi. » Elle la relâchait, un air plus attendri, loin de ceux durs et glacés qu'elle pouvait souvent aborder. Leur relation avait été des plus compliquée, mais elle l'aimait profondément, tout comme Piper et cette dernière soeur tombée du ciel et avec laquelle, elle essayait de créer un lien aussi complice que celui qu'elle possédait déjà avec ses deux autres soeurs. « Je ferais mieux d'y aller, Andy m'attends pour parler de l'affaire concernant nos mystérieux démons. » souffla t'-elle en attrapant le blouson délaissé sur une chaise. « Vas-y je vais essayer de trouv... » Phoebe se tournait sur elle-même, mais Prue n'était déjà plus qu'un souvenir, évanouie dans la pièce où se répercutait un soupir agacé de sa soeur qui finit à son tour par quitter cette dernière.

Il ne fallut qu'un dixième de secondes, les étoiles bleutées et éphémères laissant apparaître sa silhouette auprès de ce banc où le brun se tenait déjà, un sourire illuminant les traits de la sorcière face à cette vision enchanteresse, lui s'avançant vers elle, déposant ses lèvres sur les siennes en un baiser tendre, les ivoires de la brune écorchant légèrement sa lèvre, ses doigts glissant sur ses bras avec douceur. « Hey you. » Elle arquait un sourcil à sa question, frémissait au contact de ses doigts qui effleuraient son oreille et qui glissaient le long de sa joue en une douce caresse. « On peut dire ça. J'étais entrain d'essayer de trouver d'autres informations supplémentaires, mais rien de bien probant. » Et elle espérait vraiment qu'Andy pourrait les guider dans cette impasse, que les Fondateurs en savaient plus et qu'elle pourrait mettre ainsi un terme à ce nouvel élan démoniaque. Elle attendait, écoutait ses mots de sa voix douce, une mélodie apaisante à ses oreilles, une sonorité qu'elle ne pensait plus jamais entendre. Elle émettait un léger rire, sourire taquin et amusé, les prunelles pétillantes d'un bonheur qu'elle n'arrivait à dissimuler. « Quelle modestie Mr Trudeau. » Le reste de ses paroles alimentaient cependant une certaine interrogation, car elles résonnaient différemment et ne semblaient rejoindre le sujet de ces démons qu'elle et ses soeurs chassaient avec ardeur depuis ces derniers jours. « Qu'ils ne se mettraient pas sur notre chemin ? Pour une chasse au démon ? » Prue était perdue, l'observant avec une certaine intensité, remarquant la nervosité soudainement présente sur ses traits. « Andy...Tout va bien ? » A présent, elle était inquiète, pensant au pire, qu'il allait sans doute lui annoncer une mauvaise nouvelle, à mille lieux d'imaginer ce qui se tramait en réalité, que ce dont elle avait toujours rêvée secrètement, comme un rêve d'enfant, allait se réaliser, qu'elle deviendrait ainsi sienne et ce pour toujours.

La pression s’est envolée de son estomac, reste un peu présente sur ses épaules. Mais il est soulagé, Andy, de voir la femme de sa vie devant lui, visiblement indemne, visiblement pas amochée par un quelconque démon. Il garde une main sur sa nuque, l’autre déposée au creux de sa taille et il savoure leurs lèvres pressées l’une contre l’autre. C’est sûrement les circonstances qui le font se souvenir de la première fois qu’il a osé se pencher vers elle pour lui voler un baiser, bien des années plus tôt. Il possède une tendresse au fond du cœur et de l’âme quand elle laisse ses mains glisser sur ses bras et il voudrait lui glisser ces quelques mots, là, tout de suite, sans préavis, sans préambule. Une question qu’il lui poserait abruptement, non pas pour s’en débarrasser mais parce qu’il l’aime – beaucoup trop, peut-être – et qu’il la veut auprès de lui, qu’il veut pouvoir affirmer qu’ils partagent leur vie et pas juste un lit ou même un appartement. Il a l’impression d’avoir pris son temps, de l’avoir trop gaspillé et il n’est pas prêt de commettre cette erreur une seconde fois. Un sourire fin apparaît sur ses lèvres, rassuré de la savoir téméraire mais pas au point de risquer sa vie bêtement. « T’as essayé internet ? Il paraît qu’on peut tout trouver dessus. » Il se moque, gentiment, rien de bien méchant avant d’amorcer le sujet intéressant. Il joue le jeu, Andy, continue de prétendre qu’il est là pour des informations précieuses sur ce démon acharné et si difficile à vaincre. Beau parleur, faussement prétentieux, il note son rire, son sourire ravissant, l’étincelle dans son regard. Il est en fier, ne serait-ce qu’un peu, et il pourrait roucouler comme un paon si elle ne venait pas enfoncer son égo d’un pieux avec sa taquinerie. Son visage se pare d’un air blessé, exagération théâtrale quand il porte une main à son cœur. « Ouch, tu ignorais que c’était mon second prénom ? » Mais il reprend déjà, continue sur sa lancée, les Fondateurs, leur promesse et la sienne. Il perçoit l’incompréhension dans le ton de la voix de Prue, sur son visage aussi et il s’efforce de ne pas sourire parce qu’il note l’appréhension qui s’est peinte sur ses traits. « Oui oui, tout va bien, ne t’en fais pas, » qu’il s’empresse de la rassurer, le pouce traînant sur sa joue pour appuyer ses paroles pendant que son autre main serre le boîtier de velours au fond de sa poche. « J’ai peut-être légèrement menti. Enfin, pas vraiment. J’ai bien demandé aux Fondateurs pour le démon mais je ne t’ai pas fais venir ici pour parler boulot. » Il tord sa bouche en une grimace d’excuse, sent son cœur s’affoler dans sa poitrine avant de reprendre un rythme plus calme. « Je sais qu’on est tous les deux revenus il y a peu. Et que ça fait autant de temps qu’on s’est vraiment retrouvé mais… » Il inspire profondément, essaie de rassembler son courage en lui. « Mais la vérité c’est que non seulement on a déjà perdu trop de temps mais ça m’a aussi fait réaliser que je ne veux pas passer plus de temps sans toi. Pas alors que j’ai toujours su que tu es la seule que j’aimerai toute ma vie. » Il plonge son regard dans le sien, retire lentement la main de sa poche, les doigts refermés autour du boîtier encore dissimulé. « I’ve been in love with you my whole life, Prue. » Ses doigts dessèrent leur prise autour du petit coffret tandis qu’il dépose un genou à terre. C’est probablement trop classique – sans doute que ça restera quelque chose pour lequel elle va le taquiner pour le restant de leur vie – mais il ne se voit pas faire autrement. Pas pour Prue. « And I know we have a future together, even though if you don’t want Angie I’m fine with it, we just have to adopt Peyton, really. But seriously, I’ll be the happiest man on earth if you’d do me the honor of letting me be your husband. » Et le couvercle se soulève pour laisser apparaître la bague choisie des jours plus tôt avec la fille de Phoebe. Celle-là même qui, il le sent, continue de lui envoyer des sms pour savoir si c’est aujourd’hui ou bien demain qu’il compte faire sa demande. Une chance qu’il ait pensé à mettre son téléphone sur silencieux – il y aurait de quoi briser l’instant, sinon. Mais, pour l’heure, il a le regard levé en direction de Prue, de l’adoration au fond des yeux, avec le cœur affolé et l’envie qu’elle dise oui.

Elle grimaçait légèrement à la mention d'Internet, cette folie sur lequel passait la plupart du temps ses soeurs, neveux et nièces. Un outil qui avait son utilité, mais rien ne valait les livres et les pages du fidèle grimoire qui cependant ne contenaient toutes les informations nécessaires sur certains démons apparus et qu'elle n'avait jamais combattu auparavant. Elle lui jetait un long regard, qui signifiait ainsi qu'elle n'était que peu amusée par sa remarque, malgré ce sourire qui étirait ses lèvres, l'éclat d'un rire qui transperçait le silence sur un deuxième prénom imaginaire. Puis l'incompréhension, un sérieux qui alimentait questions et inquiétudes. Ils avaient vécu le pire, la solitude, l'abandon et la mort. Elle ne se souvenait guère de l'au-delà, n'ayant que des souvenirs éparses où il n'était avec elle alors qu'elle avait gardé cet infime espoir de le revoir au-delà du voile mortuaire. Le revoir en vie avait été un choc et une bénédiction, une seconde chance qu'on leur avait donné de se retrouver et de vivre cet amour qu'ils n'avaient eu le temps de voir évoluer, cette petite étincelle fragile qui devenait une flamme vibrante et vaillante. Prue gardait cependant ses réserves, restait méfiante de ce bonheur qui pouvait s'envoler en poussière à tout instant. Il la rassurait d'une voix apaisante, son pouce glissant sur son derme opalin, le regard plongé dans les prunelles de son âme soeur, de l'ange envolé bien trop tôt et qui à présent était revenu, se tenant face à elle, la douceur et la tendresse scintillaient dans son regard en un amour qu'il ne dissimulait nullement, mais elle pressentait qu'il lui cachait quelque chose, car la remarque avait été étrange tout comme son attitude qui rendait perplexe l'aînée Halliwell, renforçant les doutes dans son être en avouant qu'il avait menti sur la raison de l'avoir amener ici, qu'il ne s'agissait pas de ce démon que lui et ses soeurs recherchaient activement depuis plusieurs semaines. « Okay... » commença t'-elle, perdue, les prunelles fouillant cet océan bleuté pour chercher une réponse aux nombreuses interrogations qui assaillaient son esprit. « Pourquoi dans ce cas ? » Elle était un peu brusque, les lèvres plissées avec l'étrange impression d'avoir été piégée, mais dans quel but ? Elle prit le parti de l'écouter s'exprimer, sans songer à l'interrompre et ce malgré sa franchise tranchante et souvent implacable. Il revenait sur ce retour inespéré, de même que ces retrouvailles, sur ce temps perdu et la réalisation d'une vie qui ne pouvait s'accomplir sans elle à ses côtés. Son coeur battait la chamade, délaissant les barrières défensives qui s'était créées face à une situation qu'elle n'arrivait à contrôler et qui était totalement irréelle depuis qu'elle avait quittée le grenier pour le rejoindre, à mille lieux d'imaginer ce qui l'attendrait dans quelques instants, car elle ne s'en doutait, car c'était un rêve déchu depuis cet être qui lui avait été arraché et qu'elle n'avait jamais su oublier, rêve qui s'était éperdu dans les songes et qui n'était plus que débris et illusions. « Andy... » Ce n'était qu'un murmure, car elle ne savait que dire, car elle ne comprenait pas ce soudain élan d'un amour inconditionnel qu'ils partageaient tout les deux. Et puis ce fût la stupeur qui inondait son regard lorsqu'il posait un genou à terre face à elle, lorsque son regard se posait sur ce boîtier de velours qui ne laissait aucun doute sur ce qu'il se tramait. Les mots résonnaient en écho, presque sourdement contre ses tympans, nul sourire ne venant transpercer ses lèvres et ce malgré cette petite pique pour une fille qui était insupportable en songeant à la remplacer par cette nièce plus délurée et terriblement attachante. La bague s'esquissait, fut dévoilée de sa prison ébène, un bijou qui lui ressemblait, qui était tellement magnifique qu'elle en était époustouflée. Le silence était poignant et semblait duré une éternité face à son mutisme, éberluée avec cette impression d'être prise dans un songe qui serait déchirant une fois que les paupières dévoileraient la réalité. Elle avait peur, peur de l'abandon, peur d'un engagement qui ne tiendrait qu'à un fil et puis...Il y avait cet espoir d'avancer, de toucher enfin à ce futur qu'elle n'osait plus espérer, d'imaginer sa vie avec lui dans les années à venir, de réaliser ce rêve enfantin qu'elle n'avait jamais partagé avec quiconque, car elle n'était celle à laquelle on songeait lorsqu'on évoquait le mariage, mais Andy...C'était une évidence. Une réalité. « ...Oui. » Les mots s'extirpaient de ses lèvres, le ton légèrement enroué par l'émotion avant de se laisser tomber à son tour à genoux face à lui, un sourire éblouissant se peignant sur ses lèvres. « Tu m'as convaincue dès que tu as mentionné de remplacée Angie par Peyton. » Une touche d'humour pour détendre l’atmosphère qui était devenue lourde durant de longues secondes. Elle tendait sa main, le laissant glissé la bague à son annulaire, scellant ainsi des fiançailles inespérées, elle qui allait devenir Madame Trudeau. Sans lui laisser le temps de se redresser, elle se jetait dans ses bras, le faisant tomber à terre avec elle, laissant son rire venir s'éteindre sur ses lèvres qu'elle possédait avec tendresse et passion, oubliant les environs, vivant cet instant qui était leur, l'un des nombreux qu'elle partagerait désormais avec lui en tant que sa femme.

Il a vite fait de la rassurer avec quelques paroles, un sourire, une caresse. Vite fait, aussi, d’avouer son mensonge, semi-mensonge peut-être selon le point de vue et il voit aussitôt qu’elle s’en agace. Il le lit dans son regard et il retient un sourire parce qu’il la connait. Il s’en serait douté, qu’elle n’aimerait pas apprendre qu’il n’est pas pour la raison donnée, qu’elle se tiendrait prête à l’écorcher vif s’il lui en laissait le temps – alors il ne le lui laisse pas. Pour un peu, il pourrait l’imaginer croiser les bras pour appuyer son regard déjà devenu plus dur et ses mots brutaux. Elle n’a pas changé – elle ne changera pas et c’est comme ça qu’il l’aime. Si impatiente, si obsessionnelle parfois, si incapable de lâcher les rennes pour qu’un autre ait le contrôle. Même à lui, elle a du mal à le laisser gérer. Il pourrait s’en offusquer, s’en retrouver blessé. Pas aujourd’hui. Pas alors qu’il sent la caresse du soleil sur sa nuque, pas encore qu’il l’a sous les yeux – si adorable quand elle contient un agacement et qu’elle s’empêche de le foudroyer du regard. Il rappelle leur histoire à demi-mots, les fresques d’une séparation non désirée, les joies de retrouvailles trop récentes. Il mentionne en avoir conscience, savoir que ça pourrait trop précipiter les choses. Il clame son amour pour elle, ce sentiment éternel depuis qu’ils se connaissent. C’est elle, ça n’a toujours été qu’elle. Dans son cœur et dans son âme ; dans ses rêves et dans sa vie. Les autres, les rares autres, n’ont pas compté – pas autant, jamais autant, pas même de moitié. Il ne lui avouera pas s’être renseigné dès son retour à Neverland, toutes ces années plus tôt, pour savoir si ses fiançailles avec Roger étaient toujours d’actualités – une information que sa mère se serait empressée de lui fournir sur le ton de la conversation, quand bien même il n’aurait rien demandé. Et le boîtier en main, le cœur presque maîtrisé, presque affolé aussi, il dépose genou à terre. Il l’observe en faisant sa demande, ne parvient pas à river ses yeux ailleurs que son visage tandis qu’il souffle finalement les derniers mots, sans doute les plus importants. Il note la surprise, ressent une pointe de fierté à l’idée d’être parvenue à la prendre au dépourvu et attend qu’elle ait vu la bague pour déglutir. L’angoisse est présente, maintenant, bien logée. Il se serait attendu à une réponse plus rapide – positive, mais même négative. Il aurait pensé que Prue aurait su, à l’instant où il aurait terminé son discours, qu’elle n’aurait pas eu le moindre doute, comme lui n’en a pas. Pas en ce qui la concerne. Mais le silence s’étiole, se fait long, trop long et Andy, il perd un peu de son assurance. C’est trop tôt, qu’il se répète en s’insultant mentalement. Il se prépare à des bafouillements, une excuse, des excuses peut-être, à ravaler sa déception et à ranger le bijou malgré tout ; à lui souffler que ça ne fait rien, que ce n’est pas parce que ce n’est pas pour maintenant que ça change quoique ce soit – mais la réponse, elle la prononce finalement et ses yeux s’écarquillent. Le soulagement déferle sur lui comme un torrent soudain, rapidement remplacé par une joie indescriptible, infinie. Un sourire étire ses lèvres, un soupir de soulagement lui échappe très probablement discrètement, ses épaules s’affaissent enfin. Il voudrait se relever mais il est comme soudainement paralysé et c’est Prue qui tombe devant lui, leurs visages maintenant à la même hauteur et il lâche un léger rire. « I knew it would be what would made up your mind, » qu’il renchérit, un peu fébrile de cette trop soudaine angoisse et de ce trop grand soulagement. Il tire la bague de son coffret, la glisse lentement au doigt de Prue, ravi de son choix parce qu’elle lui va à la perfection – elle est parfaite pour elle et ça ne fait que rendre l’instant encore plus précieux. Il a juste le temps de relever la tête vers elle qu’elle lui saute au cou et aussitôt, ses bras se referment autour d’elle, l’emprisonnent dans son étreinte tandis que leurs lèvres se scellent. Il n’a plus de mots, ils sont trop superficiels, pas assez forts pour décrire ce qu’il ressent. Il roule pour se retrouver au-dessus d’elle, dépose un autre baiser sur ses lèvres avant de s’en éloigner légèrement. « For a sec, I really thought I broke you. » Il a besoin de le lui dire, de mettre des mots sur la peur complètement irrationnelle qui s’est emparé de lui face au silence. Sa main attrape celle de Prue qu’il ramène entre leurs deux visages pour qu’il jette un autre coup d’œil à la bague – celle qui fera d’elle son épouse, de lui son mari. « You should know, I’m pretty sure you won’t have to prepare anything ‘cause I think Peyton already got it all ready. » Il entrelace leurs doigts ensemble et ça lui rappelle la première fois qu’il l’a fait, toutes ces années plus tôt dans le cinéma de la ville. « She helped me chose the ring. Aaand I should probably text her to tell her what you said or she might arrived anytime soon to harass us. » Il l’embrasse encore, passionnément, amoureusement avant de tirer son téléphone rapidement, prendre en photo la main de Prue maintenant ornée de la bague et l’envoyer à Peyton. Il se redresse finalement, tire Prue pour l’assoir à son tour, un bras toujours autour de sa taille. « Oh et there’s no way que ce soit Penny qui officie au fait. Pas après la dernière fois que je l’ai vue. Ou plutôt, qu’elle nous a vu. » No way qu’il lui laisse la possibilité de l’embarrasser de la sorte – il a encore envie de passer le jour de son mariage sans l’envie de s’enterrer dans un trou de souris.

Elle n'arrivait encore à réaliser, le coeur battant, les émotions chamboulées. Sa femme. Elle allait devenir sa femme. Qui aurait pu imaginer que l'ancienne aînée des Halliwell finirait par s'engager ? Elle qui était si craintive de ses sentiments et de l'avenir, elle qu'on était la dernière à s'imaginer s'unir ? La mort prématurée d'Andy avait mis fin à cet espoir de peut-être un jour réaliser cette illusion, ce rêve jamais murmuré, ni partagé avec quiconque, même pas avec Piper ou Phoebe. Elle l'avait gardé, enfoui au plus profond d'elle-même et ce jusqu'à sa mort qui avait mis un terme définitif à cet avenir qui pourtant à présent s'esquissait avec une netteté déconcertante. Elle allait devenir Madame Trudeau, épouser l'homme dont la mort avait brisé une partie d'elle-même, dont les retrouvailles inattendues faisaient rebattre ce coeur plongé depuis trop longtemps dans l'absence et l’amertume. Ils avaient perdu trop de temps, un temps qu'ils allaient pouvoir rattraper à présent et ce pendant de très longues années. La bague était magnifique et brillait à son annulaire, affirmation de ce renouveau et de ce songe enfoui devenu ainsi réalité. Elle riait à sa remarque, resserrait son étreinte autour de ce corps à la chaleur réconfortante. Car ils étaient vivants et ils allaient se marier.  Il inversait les rôles, prenait place au dessus d'elle tout en lui volant un baiser qui la faisait frémir, sans se départir de ce sourire qui exhalait ce bonheur ressenti. Elle affichait une légère grimace à sa remarque, l'excuse se peignait sur ses traits face à un oui qui avait tardé, un silence qui avait du être le plus long de toute son existence. «  Je ne m'y attendais absolument pas. » avoua t'-elle après quelques secondes, laissant ses  lèvres effleurées lentement les siennes avec douceur et tendresse, profitant de cet instant, car après ils n'auraient plus tellement l'occasion de passer un moment de tranquillité à deux, du moins pas avant qu'ils ne soient mariés. «  Mais à aucun moment je n'ai pensé à dire non. » Le sourire s'agrandissait à ses paroles, doigts qui enlaçaient les siens, le regard bleuté de son fiancé se perdait sur ce bijou qu'elle même contemplait. Elle n'était nullement étonnée d'apprendre que Peyton avait certainement déjà tout préparer du mariage et qu'elle était celle qui l'avait guidé dans son choix de bague. La fille de Phoebe ressemblait tellement à cette dernière, avec ce même étreint enjoué et positif. Néanmoins, Prue avait le coeur légèrement serré en songeant un instant à Angie, cette fille qui était leur et au caractère insupportable. Elle aurait espérée peut-être qu'elle puisse avoir participer à tout ceci, mais elle ne laissait cette pensée négative assombrir cette demande qui avait eu lieu, se concentrant à nouveau sur Andy qui quittait son téléphone après avoir envoyer un message à Peyton pour lui annoncer la nouvelle. Elle imaginait sa nièce dès le message reçu préparer d'ors et déjà les festivités, songeant qu'elle serait harcelée par cette dernière dans les semaines à venir. «  Tu crois que Peyton nous laissera l'occasion de respirer le temps de la préparation du mariage ? » plaisanta t'elle en se redressant, assise à ses côtés, sa tête posée sur l'épaule du brun tout en se pressant contre son être. «  Il faudra également que je l'annonce à mes soeurs...Imagine le scandale si Phoebe l'apprends de la bouche de sa fille au lieu que ce soit par moi. » Elle grimaçait à cette simple idée avant d'arquer un sourcil à la remarque d'Andy concernant Penny, laissant un rire filé entre ses lèvres au souvenir de sa grand-mère qui les avait surpris dans une position des plus délicates. «  Tu sais qu'elle voudra officier ce mariage coûte que coûte. Si tu comptes l'évincer, elle risque vraiment de nous embarrasser. » Mais elle ne souhaitait non plus que cette histoire soit murmurée par divers sous entendus et des regards qui voulaient tout dire et qui attiseraient inévitablement la curiosité de sa famille et amis. Elle essayerait d'en parler avec Penny, sans la brusquer. «  On trouvera quelqu'un d'autre pour officier. » promettait-elle avant de se perdre dans ses pensées en songeant à tout ce qu'ils devaient faire, car même si Peyton sans aucun doute s'investirait à fond dans les préparatifs, aidés des autres Halliwell, Prue se connaissait et voudrait garder le contrôle de chaque étape en s'assurant que tout soit respecté à la lettre. «  Il y a tellement de choses à faire que je ne sais même pas par quoi commencer... » soupira t'-elle en lui coulant un regard pour espérer un peu d'aide. «  A commencer par les invités...Tu as déjà des noms en tête pour les invitations ? » A peine venaient-ils de se dire oui qu'elle était déjà lancée, poussée par ce côté qui souhaitait avoir la main mise sur le moindre détail et aussi l'impatience de pouvoir enfin lui dire oui devant leurs proches et ainsi devenir officiellement son épouse.

Un bras sous la nuque de Prue, il a le cœur qui éclate à ses mots. Il devrait laisser un soupir de soulagement à l’idée qu’elle n’ait pas senti la surprise venir, elle qu’il est pourtant si difficile de surprendre pour quoique ce soit, mais il se concentre bien davantage sur ce qu’elle laisse échapper ensuite. L’idée qu’elle ait pu hésiter, ne serait-ce que parce que la raison les pousserait sans doute à attendre, l’a terrifié pendant les longues secondes silencieuses mais elle balaie ses inquiétudes d’un sourire. Le regard attendri qu’il porte sur elle, véritable preuve de l’amour qu’il peut lui porter, il finit par baisser les yeux sur le bijou qu’il vient juste de lui passer au doigt et qui les relie maintenant de façon plus certaine. Une photo est envoyée à leur nièce qui ne se fait pas attendre pour envoyer sa réponse – et l’hystérie de son message tire un léger rire à Andy qui secoue la tête avant de le faire lire à sa fiancée. « Je ne pense pas qu’elle compte nous accorder deux secondes de tranquillité. » Et s’il se doit d’être parfaitement honnête, il ne sait pas trop ce que cette pensée lui évoque – une part d’excitation mais aussi une certaine d’appréhension. Surtout considérant qu’elle a probablement déjà embauché le DJ dont elle lui avait rapidement parlé lors du choix de la bague. « Elle ne peut pas nier être half Cupidon pour ça. » Pour sûr qu’elle tient de ses deux parents de ce côté-là, Phoebe ayant toujours eu un côté romantique exacerbé (il se souvient très bien de la fois où la cadette Halliwell lui a avoué avoir hâte de tomber amoureuse pour pouvoir aller au bal du collège alors qu’elle ne devait pas encore avoir sept ou huit ans). « Ouch, ce sont tes sœurs, tu en démordras avec elle si Peyton lâche la mèche avant. Je suis déjà à peu près certain qu’elles vont me reprocher de ne pas les avoir mises dans la confidence… Par contre, je serai toi, je le ferai vite. Je crois que c’est déjà un miracle que Peyton ait tenu aussi longtemps sans en avoir parlé à quiconque – quoique j’ai vraiment un doute pour Patience – on ne pourra pas lui demander de garder le silence encore longtemps. » L’une des plus jeunes de la famille a ses limites et il ne peut pas totalement lui en vouloir. Lui aussi, a envie de le crier sur tous les toits depuis des semaines. Il plisse le nez, baisse la tête pour la plonger dans le cou de Prue comme s’y cacher à la pensée de Penny qui voudrait les convaincre d’officier. En soit, il n’est pas contre – il adore Penny, mais il reste lucide et sait qu’elle a la langue bien pendue. « Je lui achèterais un joli collier pour acheter son silence… » Mais la grimace reste figée sur ses traits. Pour Penny Halliwell, un collier sera loin d’être suffisant. « Elle devrait voir les choses sous un autre angle : je fais de toi une femme honnête et c’était pas gagné, » plaisante-t-il avant de remonter sa main le long de la hanche de la jeune femme. Il l’observe se perdre dans ses pensées, profite de ce moment d’absence de la part de la sorcière pour caresser son épaule et retirer un brin d’herbe venu se loger dans ses cheveux bruns avec tendresse. « Hé, ne me regarde pas comme ça, j’ai déjà fait la demande ! » Il sourit pour la rassurer, s’apprête à évoquer le choix d’une date mais elle reprend déjà. « Well, de mon côté ça va être très succins. C’est un peu difficile d’envoyer des invitations à des gens qui te pensent mort et qui ignore tout de la magie, » grimace-t-il en pensant à ses deux parents. Qui ne pourront être, ni l’un, ni l’autre, présents pour cette grande journée. « Hormis tes sœurs et les enfants, ta mère, Penny, je pense demander à Dean d’être mon témoin, Daryl aussi bien sûr… » Il marque une hésitation, brève, passagère. « Tu veux inviter ton père ? » Il sait que les relations entre Prue et Victor ont toujours été tendues, ignore si ça s’est aplani depuis – ignore si Prue laissera un père absent de son enfance l’accompagner jusqu’à l’autel. « Je pensais peut-être inviter Steve aussi. Et puis je pense qu’on fera un plus one pour la plupart d’entre eux, non ? » Parce qu’il compte bien convaincre Dean d’amener cette amie dont il parle fréquemment – pas qu’il soit curieux, mais quand même un peu. « Tu veux inviter quelqu’un d’autre ? » Son cercle à lui est restreint, surtout en éliminant tous ceux qui ignorent tout de la magie – mais celui des Halliwell est un peu plus étendu, lui semble-t-il. « Et il faudra choisir une date aussi. Ou au moins une saison. » Il a sa préférence sur la question – s’ils peuvent éviter d’avoir la moindre cérémonie en hiver, ça l’arrangerait et s’il n’a rien contre l’été, il a toujours préféré le printemps et les temps plus doux qui l’accompagnent.

Elle allait se marier. Avec Andy, l'homme de sa vie, celui avec lequel elle n'avait eu l'occasion d'étreindre un quelconque avenir, la mort l'ayant frappée bien trop tôt. A présent, ce n'était plus que des souvenirs effacés, profitant de cette seconde chance qui leur avait été offerte et d'un futur plus radieux qu'elle n'aurait pu espérer. Elle grimaçait légèrement en imaginant une Peyton surexcitée qui ne cesserait de les inonder de messages, d'appels et également de visites surprises concernant la cérémonie, mais elle était prête à endurer ça, prête à endurer même la colère de Penny quant elle saurait qu'elle ne serait pas celle qui officierait le mariage. Elle était prête à tout, tant qu'il était à ses côtés et qu'ils échangeraient ce oui tant fantasmé qui les unirait ainsi, pour toujours elle l'espérait. Elle arquait un sourcil à sa remarque, levant les yeux au ciel, imaginant sans mal les reproches de Phoebe et Piper si c'était Peyton, ou Patience, qui vendaient la mèche pour leurs fiançailles. « Tu comptes donc me laisser les affronter seule ? » Une légère moue faussement boudeuse s'inscrivait sur ses lèvres, suivi d'un sourire plus tendre lorsque ses prunelles esquissaient les traits de ce visage aimé. « Fine, je leur annoncerai la nouvelle en rentrant. » Et elle était enthousiasmée par cette idée d'annoncer à sa famille qu'elle deviendrait Madame Trudeau dans peu de temps. Elle affectionnait ce titre qui résonnait magiquement dans son esprit, étoiles qui pétillaient dans son regard clair à cette simple idée d'être considérer comme sa femme. Il restait cependant à annoncer le plus délicat, que Penny ne serait celle qui dirigerait la cérémonie, qu'elle devrait rester parmi les invités sans intervention aucune. L'annonce s'avérait délicate, mais nécessaire pour éviter tout sous-entendu concernant cette position compromettante dans laquelle elle les avait trouvés. Si cela ne serait que de douces taquineries, Prue préférait les éviter et se concentrer uniquement sur cet instant de bonheur qui scellerait ainsi leur destin à deux. « Je ne veux pas te décourager, mais je ne suis pas certaine qu'un collier suffise. » Et au vu de l'expression d'Andy, il pensait la même chose qu'elle. Elle arquait un sourcil donnant une légère tape infime sur son torse à sa remarque. « J'étais déjà une femme honnête avant de te rencontrer. » Elle levait les yeux au ciel, mais laissait un infime sourire amusé étiré ses lèvres. « C'est plutôt moi qui ai fait de toi un homme honnête... » plaisanta t'-elle avant de lui voler un baiser, frémissant à la sensation de ses lèvres contre les siennes. « On lui dira à la dernière seconde qu'elle n'officiera pas le mariage, comme ça, elle sera prise de court.  » C'était peut-être même la seule possibilité envisageable, même si elle adorait sa grand-mère, il valait mieux laisser le rôle de maître de cérémonie à quelqu'un d'autre. Les détails commençaient à envahir son esprit, à toute cette organisation qui s'annonçait magistrale, même si Prue préférait la simplicité à l'extravagance. Fronçant des yeux à la remarque de Andy qui s'était déjà occupé de la demande, elle mordillait le bout de son nez en une douce vengeance pour ensuite évoquer le sujet des invités. La famille bien évidemment, ainsi qu'une poignée d'amis, qu'elle n'avait pas nécessairement de son côté. Tout comme lui, la mort avait brisé les quelques contacts qu'elle avait pu se faire et ceux qui restaient n'avaient connaissance de la magie qui coulait dans ses veines. Elle l'écoutait énuméré la famille, ainsi que quelques proches avant que le sujet piquant ne fut mis sur la table. Son père... Elle lui avait annoncée son retour d'entre les morts, un choc, mais suivi d'un soulagement certain et d'un bonheur de revoir sa fille qui n'était désormais plus l'aînée, mais leur relation restait compliquée malgré tout. Elle se pinçait les lèvres, hésitante, avant de soupirer. « Je l'inviterai. » La décision était prise, malgré la légère hésitation qui l'avait précédée. Il suggérait également d'inviter Steve, homme qu'elle avait déjà aperçu quelques courts instants et elle hochait la tête quant à la suggestion d'avoir un plus one à la partie. « Je pense qu'avec les Halliwell, ceux que tu as cité et les fameux plus one, ce sera amplement suffisant. » Elle laissait ses doigts caressé sa nuque avec une certaine tendresse, tout en posant son front contre le sien, profitant de cet instant de plénitude. « Une date... » Elle réfléchissait, laissant son esprit vagabonder. « Le printemps me semble bien. Que dirais-tu d'avril ? » Elle laissait son regard se noyer dans ses yeux azurés, tout en caressant son inférieure de son pouce. « J'ai hâte de devenir ta femme. » Un murmure, remplaçant son pouce par ses lèvres pour initier un baiser où elle laissait transparaître tout l'amour qu'elle portait à son égard.

Il laisse échapper un rire bref, un large sourire venu se peindre sur ses lèvres tandis que Prue semble s’offusquer qu’il lui laisse la charge de prévenir le reste des Halliwell. Ce n’est pas qu’il ne veut pas le faire lui-même – voilà longtemps qu’il s’est mis à considérer les cadettes Halliwell comme ses propres petites sœurs et, quelque part, il se doute qu’il n’y aura aucune surprise de leur côté quant à ces fiançailles récentes – mais en tant que fils unique, il ne peut totalement comprendre le lien qui unit les trois sœurs et aime à croire que s’il avait eu un frère ou une sœur à qui révéler le mariage prochain, il l’aurait sans doute fait en tête-à-tête. Il perçoit la moue de Prue, arque un sourcil, se penche légèrement vers elle pour frôler ses lèvres roses d’un baiser. « Come on, ce sera difficilement un affrontement et tu le sais. » Peut-être une attaque d’excitation et de joie toute Peytonesque – il n’avait même pas pu échapper à l’étreinte de la fille de Phoebe, il doutait fortement que Prue puisse échapper à celle de sa sœur. « Plus, je n’ai pas dit que je te laisserai seule, j’ai dis que tu seras celle qui leur dira. Je peux toujours être avec toi si tu veux. » Il sait son regard attendri quand il le pose sur elle, encore incapable de totalement réaliser qu’elle a accepté et qu’ils deviendront unis officiellement malgré tout ce qui a pu vouloir les séparer. Il lève une main pour caresser la tempe de la sorcière, laisse ses doigts continuer leur route jusqu’à la pointe de ses cheveux avec une tendresse qu’il a cessé de vouloir dissimuler. Il laisse sa main glisser jusqu’à sa taille où elle trouve sa place pour reposer. Il évoque Penny, plisse le nez parce qu’il peut d’ores et déjà imaginer les sassy comments qu’elle glisserait à la première occasion – il se doute déjà que les discours des témoins et demoiselle d’honneur sauront être suffisamment embarrassant sans avoir à en rajouter un. Il soulève l’idée d’un collier, parce qu’il a bien vu la grand-mère des sœurs se doter d’une jolie parure quand elle avait décidé de faire tourner les regards vers elle, conscient néanmoins que ce ne sera jamais assez pour acheter son silence. Prue acquiesce son ressenti et il grimace. « I’ll find something else, » glisse-t-il, faussement confiant avant d’en ajouter une couche, récupérant le poignet de Prue quand elle fait mine de vouloir lui asséner un coup non violent. « Hmm, je vais t’accorder le bénéfice du doute. » Sûrement parce qu’elle n’était qu’une enfant, quand ils se sont rencontrés – tout comme il en était un, à l’époque. « Ooh, comment tu retournes la situation, you sneaky. » Il se penche pour rencontrer ses lèvres à mi-chemin, les yeux clos comme elle réfléchit déjà à un plan d’attaque qu’il approuve d’un hochement de tête. Son esprit s’occupe à suivre le chemin des pensées de la sorcière, réfléchit à tout ce que Peyton a déjà évoqué lors de l’achat de la bague – musique, fleurs, ornements et autres détails qui lui semblent tout à coup bien concrets et plus juste un fantasme espéré. Il dresse une liste rapide des invités de tête. Ce sera sans doute une petite cérémonie parce qu’ils sont discrets, l’un comme l’autre mais surtout parce que les choses sont compliquées, avec la magie. Il mentionne Victor d’un ton hésitant, perçoit la même lueur incertaine dans le regard de Prue et il la laisse réfléchir tranquillement – il n’a pas l’intention de la forcer à l’inviter tout comme il ne compte pas la forcer à ne pas l’inviter. C’est une décision qu’elle doit prendre et qu’il soutiendra envers et contre tout parce qu’il sait que même si les tensions ont toujours été présentes entre eux, elle a souffert de l’absence de son père dans sa vie. « Fin avril ? Entre le vingt et le cingt-cinq ? » suggère-t-il sans réellement savoir pourquoi son choix s’est porté sur ces cinq jours plutôt que d’autres. L’instinct, sans doute. Il relève le regard vers elle, embrasse le pouce qu’elle laisse courir sur ses lèvres. « I love you, Prue. » Il a conscience que ce sont des mots qu’ils ont trop souvent retenus captifs, qu’il ne le lui a sans doute jamais assez déclaré – mais là, en cet instant où rien ne semble pouvoir les briser, les mots se sont échappés d’eux-même pour se porter dans l’air et éclater. Il glisse une main derrière sa nuque, répond au baiser avec autant de douceur que de tendresse. « I think we should get home, » murmure-t-il contre ses lèvres avant de jeter un rapide coup d’œil autour d’eux pour s’assurer que personne ne les observe et de les éclipser. They need to celebrate.