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 rally #1 // the watching silence

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Aladdin

Aladdin

- this is mePRESENT(E) DEPUIS : 19/07/2017 MESSAGES : 511 CREDITS : av/olympia.
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MessageSujet: rally #1 // the watching silence   rally #1 // the watching silence EmptyVen 12 Jan - 13:19

✩ ✩ ✩ ✩ ✩
yellin' at the loser in the mirror, saying dude, don't take it personal it's gonna be another weird month i guess according to my horoscope(c) little hurt (alaska)

Il l’aperçoit, à l’entrée des locaux, assise avec sagesse et, on pourrait le croire, responsabilité. Il l’aperçoit, là, toute seule, si droite, si effacée, si invisible aux yeux des autres — personne pour s’arrêter, personne pour lui proposer un café, un verre d’eau, n’importe quoi. Personne pour s’intéresser à elle. Les lèvres tordues en une moue désolée qu’elle ne peut pas voir, lui si consciencieusement à moitié dissimulé par l’angle du couloir. Il l’est d’autant plus qu’il sait que ce crétin de Neils s’est imposé d’autres réunions, d’autres dossiers que le sien à elle, qu’il ne sera pas là pour s’en occuper. Comme tous les autres jours — acte de présence uniquement les managing partners demandent une mise au point et qu’il n’a plus le choix mais ce sont les notes de Raj qu’il décortique et résument à la jeune femme, jamais les siennes. Il hésite, Raj, comme à chaque fois qu’elle vient, comme à chaque fois qu’il accepte de se prêter à ce jeu ridicule.
Il devrait pas.
C’est pas son boulot, à lui.
Pas ce pourquoi il est payé.
Il s’avance pourtant d’un pas, puis d’un autre jusqu’à se retrouver devant elle, à trois pas d’elle, le sourire plaqué sur les lèvres, l’air le plus avenant et accueillant et sympathique possible — parce qu’il le sait bien, Raj, qu’elle a connu les autres regards avant. Les colériques, les plein de pitié, les plein de jugement. Elle n’a pas besoin que ceux chargés de s’occuper de son dossier, de l’aider à se défendre fassent de même. Il la devine chamboulée, déjà coupable, trop seule, se l’imagine perdue, n’ayant besoin que d’une main tendue, d’un peu d’aide. Et y a personne pour le faire.

« Mrs Blundell? Hey. You can come with me. » Le bras déjà étiré pour la laisser passer devant avant de la rattraper d’une enjambée en direction de l’ascenseur. « Neils is very sorry, » le mensonge déjà travaillé, trop souvent répété dans ce cas-là, Raj, il en vient à se demander si elle n’a pas compris ou deviné ou si elle est innocente à ce point, « but he’s very busy with another case so he asks me to prep you for the lawsuit. It shouldn’t take long, really. Thanks for coming, by the way, it’s always appreciated. » Il n’aurait pu en être autrement, seul employé du cabinet qui connaît le dossier sur le bout des doigts, le seul, aussi, à s’y être intéressé de loin, puis de près, puis de très près. Le verdict, il l’entend d’ici, coupable, of course, comment pourrait-il en être autrement ? Le taux d’alcoolémie était bien trop élevé dans la prise de sang, l’accident brutal, la voiture comme une épave pour confirmer l’ampleur et la force de l’impact, la gravité de l’ensemble. Et puis il y a des témoins de l’accident — et, plus encore, des témoins pour parler de la maladie de Blundell, pour venir étoffer le dossier de l’accusation. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent à l’étage et il la laisse de nouveau passer devant avant de la guider au détour d’un autre couloir et de lui indiquer son bureau, encore nouveau, large vitre avec vue sur une partie de la ville dans son dos à lui et son nom sur la porte. Une récompense pour son travail acharné, ses heures qu’il a cessé de compter depuis longtemps.
« As you may have guessed, the prosecution has evidence against you. But as I’ve told you last time, we’ve been working on proving you weren’t completely yourself that day and that alcoholism is in fact a sickness. What we’re aiming at is avoiding aggravating circumstances. I won’t lie, though, you’ll get a substantial fine and more than probably community charges. Plus the loss of your driver license for a while. » Les mots planent un instant entre eux, lourds de cette sentence pas encore tombée, de ce qu’ils ne peuvent que tenter d’éviter et réduire au mieux — sans certitude. « It’s important that you understand that. » Un silence, puis. « Do you? » Les yeux trop sérieux, les yeux qui cherchent à croiser ceux d’Olly pour y lire une vérité que ses lèvres ne pourraient pas communiquer. « How are you doing? » Surpris de lui-même, l’étonnement masqué du mieux qu’il peut par un sourire de circonstance, parce que ce n’est pas ce qu’il aurait dû demandé, pas ce qu’il était censé demandé, là. Any questions aurait eu plus de sens, aurait été plus professionnel.
Mais pas ce qui l’intéresse.
Pas ce qui l’inquiète.
C’est elle qui l’inquiète — parce qu’il a lu suffisamment de cas d’études pour savoir qu’on ne sombre jamais dans l’alcool sans raison, pas à ce point, pas comme ça. Ce n’est pas une étudiante fêtarde qui n’aurait pas connaissance de ses limites. C’est une adulte qui a quelque chose de cassé, qui ne sait pas comment se sortir sans la béquille de son choix et voilà le résultat.
Aucun mort, des blessures superficielles.
Du moins physiquement.
Raj, il se doute bien que la psyché de la jeune femme n’est pas aussi calme qu’en surface, qu’il y a quelque chose qui n’est pas dit à voix haute et il ne sait pas quoi — et il est un peu là pour ça, aussi. Pour devenir l’oreille jusque-là absente.
Pour tendre sa main.
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Aladdin

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MessageSujet: Re: rally #1 // the watching silence   rally #1 // the watching silence EmptyVen 12 Jan - 13:21

Ca cogne entre ses tempes, un mal de crâne opiniâtre qui atteint son paroxysme pile entre ses yeux. Elle a beau les clore, et presser ses paupières ensemble, rien n'y fait. De l'eau, peut-être que de l'eau aiderait, mais elle est déjà assise, patiemment (en apparence), et se remettre sur ses pieds lui paraît un effort insurmontable. Et si elle s'écroulait ? On y verrait le signe qu'elle a bu, qu'elle est irrécupérable, que son cas ne vaut pas la peine d'être discuté, moins encore défendu. Ce ne serait pas une grande nouvelle, après tout, elle n'avait déjà personne pour l'accompagner aujourd'hui, alors même que sa voiture est irrécupérable, et son corps encore courbaturé, ankylosé, ne lui permet pas l'amplitude de mouvement nécessaire à... beaucoup de choses.
Soit, elle s'est débrouillée, elle se débrouille toujours, how bad can this all be ? Les nausées, l'agitation, les insomnies, les douleurs, l'angoisse, l'humeur, le malaise général, ce n'est qu'un contre-coup, right, rien à voir avec l'abandon (ou tentative d'abandon) d'une addiction qu'elle ne se considère pas avoir. Qu'elle ne peut pas avoir. Qu'elle a peut-être. Son visage atterrit entre ses mains avec un léger clap, elle avale un soupir et se redresse, mains sur les genoux, l'air contenu, sans doute pas aussi solide qu'elle l'aimerait mais ses cernes n'aident en rien et, de toutes manières, personne ne lui prête la moindre attention depuis son arrivée. Peut-être que si elle s'était levée et avait titubé, trébuché, mais, son regard scannant son champs de vision direct, elle réalise que non, bien sûr que non. Elle ferait simplement tache, mais qui cela intéresserait-il ? Elle a déjà bien compris que sa situation, son cas, son dossier, ne passionnaient pas grand monde. Elle comprend, il s'agit d'une histoire rapidement bouclée, elle a elle-même conscience que l'on va jeter un œil aux témoignages, à son propre récit de l'accident, celui de Minnie, et déterminer sans mal sa responsabilité pleine et entière. Elle n'attend pas autre chose, Olly, n'est pas dans le déni au point de croire que rien n'était de sa faute.

Raj Mulani apparaît à quelques mètres et, rapidement, quelques pas, et elle lui est silencieusement reconnaissante d'interrompre ses pensées. « Present », faible tentative d'un trait d'humour, que le ton ne transmet pas tout à fait, elle profite du reste de sa phrase, qu'elle n'écoute pas vraiment, pour s'assurer qu'elle est capable de se lever avant d'esquisser le geste. Un pied devant l'autre, direction l'ascenseur, elle est plus concentrée sur son équilibre que sur des excuses qu'elle a entendues presque toutes les autres fois. Par politesse ou pur désintérêt, elle se contente d'abord d'un léger sourire et d'un hochement de tête (malheureux, qui semble intensifier la douleur). Puis le silence la dérange et elle articule, bouche pâteuse: « You're welcome. Thank you, for your work. » Sa main agrippe (discrètement ou non, elle ne s'en rend pas compte) la paroi la plus proche pour se stabiliser et elle s'extirpe rapidement de la cage lorsque les portes s'ouvrent au son d'un familier jingle. Comme si son mal être était dû au mouvement élévateur plutôt qu'à elle-même.
Perdue, comme à son habitude, dans le dédale de couloirs, elle se laisse guider vers le bureau qu'elle devrait sûrement pouvoir retrouver, aujourd'hui, si elle ne suivait pas systématiquement sans regarder, mémoriser, réfléchir. Les tremblements de sa main gauche sont ce qui la préoccupe, pour l'heure, et elle ne lève les yeux que pour s'asseoir à sa place désignée, soulagée d'à nouveau pouvoir reposer ses jambes. Son sac tombé au pied de son siège, elle ne se débarrasse toutefois pas de sa veste, non pas parce qu'on lui a assuré que l'entretien ne serait pas long, mais parce que, peu importe la chaleur du bureau, elle est parcourue de frissons. Difficile d'écouter, d'enregistrer, elle prend sur elle dans un effort qui paraît surhumain. « I know », est tout ce qu'elle peut répondre, les mots alcoolisme et maladie jouant une mélodie discordante sous son crâne. Ce n'est pas qu'elle ne le sait pas, au fond, mais elle préférerait être la seule à s'en rendre compte. Ce qui lui porterait préjudice dans son jugement, d'après ce qu'elle comprend, mais elle a du mal à déterminer laquelle de ces options elle déteste le plus. Est-ce qu'elle comprend ? Oui, dans son état d'entre-deux brumeux, elle comprend sans le vouloir particulièrement. Et comment va-t-elle ? Well, les nouvelles sont mitigées, elle hausse les épaules et le regrette immédiatement, comme tout autre geste un peu brusque, un peu spontané. Robot mode it is. « I just... don't want jail time. I guess nobody does, really, but you know. » Elle le regarde, le regarde vraiment, pour la première fois de la journée et comprend que ce n'est pas tout à fait là où il voulait en venir. Elle hésite. Elle lui fait confiance, du moins c'est ce qu'elle croit, elle ne sait pas si ce sont ses traits bienveillants, sa voix posée, ou son rôle d'une certaine autorité, mais il est la première personne en laquelle elle pense pouvoir se confier depuis l'accident. « Oh, you mean... Uh, I'm fine. I'm great, actually, I seem to have an excuse for every shitty thing I've ever done. » Elle ne le fait pas, quelque chose la retient toujours. « Sorry, that's a joke. For the record, or whatever. How are you doing ? », elle retourne la question, mélange de stress soudain et de tentative de changer de sujet.
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MessageSujet: Re: rally #1 // the watching silence   rally #1 // the watching silence EmptyVen 12 Jan - 13:22

Il ralenti, hésite. Ne répond rien — que répondre ? Il ne la cerne pas bien, Olly, ne sait pas exactement sur quel pied danser en sa présence. Comment agir, que dire, que faire. Comment l’aider, à sa hauteur, comment lui apporter du soutien, un peu de répits. Comment pouvoir soulager le poids de ses épaules, apaiser sa douleur interne. Il croit parfois le deviner, il croit parfois être dans la bonne direction alors il essaie, Raj, il s’y essaie chaque fois un peu plus que la précédente.
Et puis elle prend la parole et il ne sait plus bien.
Il doute.
Comme là. Doit-il rire, sourire, rester neutre ? Devrait-il essayer d’analyser, seulement, le comportement qu’elle a ? En est-il capable, au moins ?
Il ne répond rien, pas cette fois et c’est à peine si l’ébauche d’un sourire se force sur le bas de son visage. Plus conciliant que amusé. Plus poli que conciliant. Il guide les pas, l’enjambée plus courte pour rester à la hauteur d’Olly, ne pas trop la devancer, s’assurer qu’elle ne parte pas, n’empire pas sa situation. La tête opine, l’ascenseur les conduit comme à son habitude et elle sorte vite, elle sort la première et il ne le remarque qu’à peine, Raj, déjà la tête dans tout ce qu’il va devoir lui expliquer, dans tout ce qu’il doit lui faire comprendre. La tête dans ce bourbier duquel il se doit de la sortir, comme une mission à mener, une quête qu’il se serait imposée et qui lui permettrait d’atteindre — quoi, il ne sait pas. La satisfaction d’y être parvenu, le rôle de héros auprès de quelqu’un. La glorification qu’il sait ce qu’il fait, même si ce n’est pas son boulot.
Ce n’est pas son boulot.
Il le fait quand même.

Il parle, Raj. Trop peut-être. Dans le jargon juridique qu’il s’efforce de rendre compréhensible. Les mêmes mots que les fois précédentes — les mêmes qu’elle a déjà du entendre à l’hôpital, et qu’elle entendra à nouveau au tribunal.
Il parle, Raj.
Conscient qu’il devrait dire encore autre chose.
La préparer aux questions qui lui seront posées.
Lui parler du juge.
Lui dire qu’elle risque de voir des personnes de son entourage venir témoigner, apporter leurs visions, que ça peut blesser, lui faire mal. Qu’elle peut entendre ce qu’elle ne voudrait pas entendre et surtout pas de la part de ceux supposés l’aimer.
C’est autre chose qui sort de ses lèvres. D’autres mots qui s’échappent avant qu’il ne puisse les rattraper, les penser. Alors il joue le jeu.
Les mains croisées sur le bureau, le regard rivé sur Olly. Les sourcils qui se haussent d’incrédulité, de surprise une nouvelle fois. Pas tout à fait la réponse à laquelle il se serait attendu, la réponse qu’il aurait pu prédire. La bouche en rond.
Les mots absents.
Elle reprend, comprend, avant qu’il n’ait temps de les trouver, les mots. « Do you… » Mais elle se complète, corrige. Une blague. Ah. Etait-ce drôle ? Une nouvelle fois, il ne comprend pas, ne sait pas comment il doit réagir, répondre, à sa façon d’être. Et la question lui est retournée et c’est une nouvelle surprise. Un choc, peut-être. « Well I’m, I’m fine, thanks. » Les mots qui trébuchent sur ses lèvres, se bousculent dans leur maladresse. Que pourrait-il dire d’autres ? Il ne se pose pas trop de questions, Raj — pas sur sa vie, pas sur sa façon de se gérer, pas sur comment il se sent. Il est heureux, le croit-il du moins. Il est marié, il a un job, il est en vie et en bonne santé et cela doit suffire. C’est déjà beaucoup, il serait mal venu de se plaindre. « But this isn’t about me, » qu’il reprend après un silence trop long, trop étiré. « I’m sure nobody wants jail time. And I really don’t think you’ll get any. Nobody was badly hurt and although you broke the law, you’re not the first one, nor the last but it was the last time you actually put the life of someone, and yours, in danger. » Plus sérieux qu’il ne le devrait. Le retour au boulot.
« I know it must be a difficult time right now for you. Getting clean and having so much to handle. Do you have anyone to talk to? A close friend, maybe? You’ll need one, » qu’il précise précipitamment. « For moral support, mostly. I can prep you as much as you want or need. I can ask you the questions that’ll be ask. I can imagine the statements given by the people involved. But all that work won’t be enough. You need someone to help you through all of this, someone to hear you out. »
Someone to keep you from drinking again, from coming drunk to the court.
Someone to hold your hand when it’s trembling.
Someone to keep you steady when you need it.

« I’m actually not doing so great. Not that there is something in particular. It’s just… A low day, you know? » Haussement d’épaules et il se mord la langue discrètement. Il ne devrait pas parler. Il ne devrait pas se dévoiler — se dévoiler sur quoi, qui plus est ? Juste parce que son épouse est parti sans un sourire, parce qu’il hésite entre adopter un chien ou un chat ? Qu’il n’a pas pu aller plonger du week-end ?
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Aladdin

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MessageSujet: Re: rally #1 // the watching silence   rally #1 // the watching silence EmptyVen 12 Jan - 13:24

Elle ne le fait pas exprès, Olly, pas tout à fait, cela fait partie du personnage que d'être imprévisible, et peut-être est-ce aussi une déformation professionnelle, the entertainer. Ce n'est pas au goût de tout le monde, elle l'a compris un peu tard, n'est plus parvenue à s'en défaire. Et puis, ça cache bien tout le reste, on ne creuse pas beaucoup plus loin — pas qu'elle se laisserait faire, de toutes manières. Clown, c'est toujours mieux que loser, quoiqu'elle ne soit plus si certaine que la différence se remarque réellement en ce qui la concerne. Raj, elle se demande parfois ce qu'il en pense, avant de se souvenir que la réponse ne lui plairait sans doute pas. Avant de se rappeler que cela n'a aucune sorte d'intérêt, ce que lui ou son boss (associé ? elle n'y comprend rien) pensent d'elle, de la situation, de tout. Elle est un job, résumée dans quelques rapports et gribouillages, un numéro de dossier. Il fait l'effort de s'adresser à elle par son nom, cela dit, peut-être est-ce censé la faire se sentir humanisée. Elle imaginait déjà des gestes vagues, des miss lancés pour ne pas (trop) montrer que son nom était passé à la trappe aussi vite qu'il avait été prononcé et entendu. Mais peut-être que ç'aurait mieux valu, finalement, plutôt que d'associer Blundell à son délit. Juste miss, vague, une délinquante parmi d'autres, pas de nom, pas d'identité. Ce n'est pas comme si l'impression d'être considérée un tant soit peu comme une personne changeait grand chose.
Son esprit est rapidement happé par d'autres soucis, à commencer par la lutte contre la nausée. S'asseoir dans le bureau lui permet de se concentrer sur autre chose, tandis que ses jambes fourmillent mais se reposent au moins un peu. Elle serre les doigts de sa main gauche dans la droite, pas trop fort, mais assez pour en masquer les tremblements. Le reste de son corps est une autre histoire, parcouru de frissons ni chauds, ni froids, qui l'empêchent de savoir si ôter sa veste serait un soulagement ou juste une couche en moins dans laquelle disparaître. Mulani (quel est le titre associé à son rôle, si pas maître ?, la question fait divaguer son esprit quelques secondes et elle doit se retenir de la poser à haute voix), Mulani parle et elle s'efforce d'écouter, même si elle sait. Tout comme elle sait qu'elle en reste au stade de délit, du moment qu'on ne trouve pas de circonstances aggravantes, ce qu'elle n'est pas sûre de pouvoir éviter.
Elle sait, c'est tout ce qu'elle a à dire quant à l'affaire, son cas, son futur verdict. Sur le sujet de comment elle se porte, c'est le cafouillage, sans doute cela représente-t-il bien les émotions qu'elle n'identifie pas oralement. A vrai dire, elle n'envisageait pas une seule seconde qu'il lui demande comment elle allait, ne serait-ce que parce qu'elle ne voit pas comment elle pourrait être honnête. Elle est… vivante, pas trop cabossée, elle suppose que c'est tout ce qu'elle peut demander. Elle a un mal de chien, des années à rattraper et une image d'elle-même à reconstruire, elle suppose que c'est mérité. Alors c'est une (semi) plaisanterie qui lui vient, et elle sait que cela ne passera pas avant même d'avoir terminé sa phrase mais la mécanique s'est déjà emballée et elle ne peut que se mordiller le bout de la langue avant de préciser et, aussi vite que possible, réorienter l'attention. Vers n'importe quoi d'autre qu'elle et, puisqu'ils sont là pour ne parler que d'elle, pas de chance, Raj, c'est sur lui qu'elle braque la conversation. Pas bien plus éloquent qu'elle, ils se regardent quelques instants dans le blanc des yeux et elle est tentée d'éclater de rire, rien que pour qu'un son quelconque remplisse l'espace. Mais il reprend, la diversion de bien courte durée. Et ce sérieux, elle en pleurerait.
« I'm not sure that's part of your job », souligne-t-elle, sans malice mais bien pour éviter d'avoir à répondre à ses questions sur son entourage absent. Inexistant. « Then again, this isn't either », qu'elle remarque avec un geste vague de la main droite, qui retourne bien vite étreindre l'autre. All this, veut-elle dire, il fait le job d'un autre. Et peut-être est-ce un brin malicieux, cette fois, parce qu'elle n'est pas différente d'un animal acculé alors autant attaquer. Elle le regrette immédiatement, grimace et se redresse. « You mean well, I know. » Ce sont toutes les excuses qu'il obtiendra. Peut-être parce que I do need someone serait trop vulnérable, bien que l'inverse semble si enfantin. Peut-être parce qu'elle a trop honte, et de que des excuses n'égratigneraient même pas la surface. « About the prep, I'm fine, none of the statements that will be made will be news to me, I'm pretty sure I've heard everything first hand. » Cela ne sera pas plus simple la deuxième fois, mais la troisième non plus, alors autant ne pas s'y soumettre plus que nécessaire.
Elle serait prête à partir, alors mais la pause donne lieu à un aveu auquel elle ne s'attendait plus. Il lui faut regarder Raj à deux fois, comme pour s'assurer que les paroles venaient bien de lui. Qui sait, elle pourrait en être au stade des hallucinations. Ses lèvres se pincent pour ne pas trahir un début de sourire et elle acquiesce. « If you think I'll talk because you did, you'll have to do much better than three sentences. » Elle plaisante, à nouveau, peut-être de façon un peu moins étrange, elle ne sait pas, tout semble incongru dans ce contexte. Son ton est clair, cette fois, au moins, ne laisse pas de place au doute quant à son intention. « Alright, low day, I can understand, if you can believe that from someone like me, ya know, having everything together like I do and all. » Elle n'a pas la courtoisie de lui rendre la pareille. Sans doute parce qu'il en sait déjà beaucoup, beaucoup trop, alors si quelqu'un doit se montrer bavard pour rattraper la distance, ce n'est pas elle.
« I can't talk to you. » Elle grimace à nouveau, penche la tête. « Not that you don't have a talk-to face, you really do, it's troubling. In a nice way. But if I have to talk about how I feel one more time I'm pretty sure I'll combust or something. »
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MessageSujet: Re: rally #1 // the watching silence   rally #1 // the watching silence EmptyVen 12 Jan - 13:26

Il n’a jamais été de ces introvertis qui balbutiaient, Raj — un peu de maladresse verbale de temps en temps et souvent des conversations qui étaient loin de l’intéressé lui-même pour convenir aux normes sociales, mais du reste, il n’a jamais eu de difficulté à converser avec autrui, à se faire une place dans un groupe. Peu effacé, sans doute parce qu’il l’a trop été dans le cercle familial et que ça ne lui a pas convenu, qu’il a eu rapidement besoin d’exister ailleurs, sans trop se faire voir non plus (il n’aurait pas fallu que toute l’attention soit concentrée que sur lui qui n’avait, dans le fond, rien à dire) mais au moins pouvait-il combler les silences par quelques mimiques et blagues et faits.
Avec Blundell, c’est tout autre.
Il devient gauche, ne sait plus ce qui est supposé être une plaisanterie et réel, quand il doit rire, s’il ne devrait pas plutôt pleurer ou crier ou s’agacer ou ne pas chercher à faire la moindre conversation comme la plupart de ses collègues le feraient sans doute. Avec Blundell, il ne réfléchit plus tellement et agit avant d’avoir le temps de le réaliser, comme en l’instant et c’est elle qui le rappelle à l’ordre. Il se braque, Raj, voudrait dévoiler ses crocs de lion pour lui rappeler, à elle, qu’elle n’est pas en position de décider ce qui relève de son job ou non — sauf qu’elle a raison, Olly, alors il ne répond rien, Raj, si ce n’est deux grands yeux écarquillés et la bouche tordue en une moue en manque de répartie. If only Bran was there to tell him what to say to that. Parce que s’il peut s’assurer qu’elle a du soutien dans son entourage, ce n’est qu’un bonus venant d’un bon avocat (qui n’en est même pas un, en réalité) — mais là où elle a tapé juste, c’est bien dans la globalité de leurs sessions. Ce n’est pas son job de la recevoir, de la préparer pour le jugement, de faire tout ça. Sa partie à lui est terminée depuis bien longtemps, les renseignements regroupés, les informations rassemblées dans un dossier et une pochette violette et voilà, le tour est joué, il aurait dû pouvoir passer au dossier suivant, ne jamais vraiment la rencontrer si ce n’est brièvement et ne pas retenir ni nom, ni visage.
Encore une fois, avec elle, c’est tout autre.
Pas que ce soit de sa faute à elle, pas ça. La faute au zèle d’un avocat qui ne veut pas perdre de temps avec une cliente qui ne lui permettra pas de faire les gros titres et Raj, il ne peut pas cautionner ce comportement alors plutôt que de voir l’affaire bâclée, il préfère encore s’en charger lui-même et tant pis pour les soirées entières passées au bureau, les nuits atrophiées avec son épouse (elle ne lui en veut pas, enfin, il ne le pense pas, il ne lui a jamais demandé mais elle sait que son boulot est prenant, elle comprend) et l’absence de vie sociale en dehors de quelques plongées dans l’eau et de verres échangés avec Bran. Il n’a pas tellement besoin d’autre chose, de toute façon. Il se rembrunit, les épaules qui se redressent dans une position de défense, l’attitude acquise à force d’année à devoir s’affirmer face à une entité maternelle trop étouffante, écrasante, même. « I wasn’t trying to stick my nose where it doesn’t belong, my apologies if that’s what it looked like. People often underestimate the violence of a trial, even a short and easy, if I may use that term, one like yours. Going through it all by yourself, while admirable, probably isn’t a great idea during your recovery. » Et pour quelqu’un qui ne cherche pas à s’immiscer dans les affaires des autres il fait un bien piètre boulot, à l’heure actuelle. Et comme il est sur le sujet des soins, il en profite. « Are you going to AA meetings? » Loin d’être sa curiosité personnelle qui parle, c’est une information sur laquelle il leur faudra jouer lors du procès — souligner la volonté de Blundell à aller mieux, à guérir de sa maladie et à aller de l’avant, pour mettre de côté ce tragique accident qui n’a, heureusement, pas fait de blessés grave.
Il est le premier surpris de son aveu, les dents qui viennent se planter dans l’intérieur de sa joue pour s’empêcher d’en dire plus, d’ajouter des détails superflus et dont il ne serait que faire lui-même. Et puis, ce n’est pas comme si elle lui en laissait le temps, Olly, déjà mordante dans sa répartie et trully, il pourrait s’agacer de ce ton qu’elle ne cesse d’employer, cette défensive acerbe qui vient l’entailler dans son amour-propre. Ce n’est que lorsqu’elle en rajoute une nouvelle qu’il réalise ce qu’il vient de dire — low day pour lui, que doit-elle penser de ses propres journées, alors ? De quel droit se plaint-il quand il a sa vie figure out? Il comprend néanmoins qu’il n’y avait pas de véritable attaque précédemment et laisse les épaules retomber. « And here I was, thinking you’ll tell me all about yourself in a matter of seconds and give me the way to figure out everything. How disappointed. » Il s’autorise un sourire franc, Raj, pour venir jouer le jeu lancé sans vraiment savoir dans quoi il s’engage. Blundell, elle semble bien plus habituée que lui. Il allait lever la main, lui dire de forget it, préciser peut-être dans un aveu qu’il devrait taire qu’il veut juste s’assurer qu’elle n’est pas seule, qu’elle ne sombrera pas une nouvelle fois car il s’inquiète, réellement, sans trop savoir pourquoi, mais elle reprend et il a l’estomac qui tombe, lourdement. Troubling in a nice way? C’est lui qui se trouble, à présent, les palpitations du coeur qui remontent le long de son bras et il attrape un stylo avec lequel jouer un court instant. Est-ce qu’il devrait comprendre autre chose ? Troubling in a nice way. « I understand. » Non, il ne comprend pas, ne sait pas bien ce qu’il devrait comprendre, d’ailleurs. « I’m not saying you have to talk to me specifically. But to someone. Someone you can trust to be there even during the day you want to say fuck to it all. » Devrait-il préciser que cette personne ne peut pas être lui en raison de leur relation professionnelle ?
Sans doute.
« And maybe combusting isn’t a bad thing, you know. Sometimes, it helps. Emotions are our body’s way of expressing itself and telling us something, having one, even a disturbing one like fear or anger or sadness actually means something. And we should let ourselves feel them so we can finally feel better. So maybe combusting would be the way of your body to tell you to express yourself by letting you go. » La voix pleine de compassion et la sensation qu’il pourrait arriver à quelque chose, avec les bons mots. Qu’ils sont si proches d’une avancée — d’une percée.
Just grab my hand.
I’ll be there.
I promise. I won’t let go.
« And if it doesn’t work you can always go axes throwing or something. » Pas certain que ce soit plus safe que son penchant pour la boisson — mais il essaie d’alléger l’atmosphère.
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Aladdin

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MessageSujet: Re: rally #1 // the watching silence   rally #1 // the watching silence EmptyVen 12 Jan - 13:27

Elle n'a jamais voulu admettre que l'humour était pour elle une protection, diversion. Son caractère s'est construit autour de cela, il lui faudrait alors avouer que tout, ou presque, est un peu faux. Un peu bancal. Et qu'elle ne sait, surtout, pas comment le défaire, revenir en arrière. Quelque chose lui dit que ce n'est pas envisageable, alors à quoi bon faire face. Sa solution est, comme toujours, l'esquive, qui ne lui réussit d'ailleurs qu'à moitié, mais c'est toujours mieux que rien. Et l'esquive peut être plus aggressive, elle le découvre surtout ces derniers mois, en use et abuse sans le vouloir, puis il est trop tard. C'est ce que peut constater Raj, s'il n'est pas trop occupé à en être froissé, tandis qu'elle se mordille déjà l'intérieur de la joue en regrettant bêtise et impulsivité.
This fucking week.
Mais ne serait-ce pas plutôt le mois entier, et puis l'année, et les quelques précédentes également. Et elle en fait profiter tout le monde autour d'elle, dans sa grande et reconnue générosité. A commencer par l'homme installé face à elle, les yeux qui semblent s'élargir et la moue qui se dévoile un bref instant. Elle ne sait même pas ce qui relève exactement de son job ou non, mais elle hasarde juste, de toute évidence. Pour se débarrasser, déconcerter, sans songer à ce que cela peut bien cacher du côté de Raj. Une envie d'être à la place de l'avocat ? La profonde noblesse qui voudrait qu'il rattrape le parfait désintérêt dont fait preuve le véritable chargé de l'affaire ? Pour Olly, c'est moi, moi, moi, et pas qu'aujourd'hui, pas que dans cette affaire, le nombrilisme n'est plus à prouver. Pourtant, pourtant, elle ne parvient pas à se cacher derrière le fait qu'elle paie pour ce service, qu'elle a probablement des droits (dont elle ne pourrait dresser la liste), que cette affaire, tout ce processus, sont bel et bien à propos d'elle, et elle seule (ou presque). Ménager les susceptibilités et se montrer reconnaissante des efforts semble cependant être la chose humaine à faire, et l'humanité s'est faite un chemin sous la carapace. Confuse, nauséeuse, mais jamais bien éloquente en matière d'excuses, elle articule au moins la reconnaissance partielle de sa bonne volonté.
Il semble se recontenancer, Raj, ne serait-ce qu'un peu, et elle décide d'oublier l'incident, plus parce qu'elle n'a pas les mots pour s'exprimer que par réelle insensibilité. « If by admirable you mean dumb, yeah, it's real admirable. » Elle sourit, vaguement, peut-être imperceptiblement, le coin des lèvres qui pourrait tout aussi bien se soulever en un début de grimace. « I'll be fine, thank you », commence-t-elle, et cela mord légèrement sur la reprise de parole de son interlocuteur, une question qui fâche, une question qui devait bien arriver. Elle ravale un soupir, cligne des yeux à plusieurs reprises comme de surprise, bien qu'elle l'ait sentie arriver, l'ait devinée, anticipée. Pas aussi bien qu'elle l'aurait dû, cela dit, puisque la réponse ne se formule pas instantanément sous son crâne, moins encore sur ses lèvres. « I, uhm, yes. » Si simple, pourtant, et la vérité, en outre. « I am, going. Often. » Pas de blague, Olly, pas de trait d'esprit, rien que la vérité qui s'extirpe avec difficulté, comme une anomalie dans son langage.
« There's nothing to figure out », qu'elle laisse échapper sans réfléchir, presque une pensée prononcée à haute voix, une sorte de marmonnement qu'elle sait malheureusement suffisamment audible. I did a dumb thing and there's nothing else to it, or me, voudrait-elle ajouter, mais c'est déjà trop demander et elle hausse les épaules. Way to go, alors qu'il se déridait enfin, à son tour de sombrer. Elle ne remarque pas son trouble, toute occupée au sien. Elle se raccroche donc à la prochaine farce possible, un léger rire filtré entre ses dents qui se desserrent progressivement. « Oh yes, combusting all over your nice office, that would be the dream. » Elle sait ce qu'il fait, essaie de faire. Elle sait qu'elle gâche tout, là où il voyait peut-être un grand pas en avant. « Are you encouraging violence ? », qu'elle s'amuse à nouveau, sourcil haussé, face à la suggestion du lancé de hache. Elle prend finalement son courage à deux mains pour scruter ses traits. Troubling in a nice way, elle n'avait pas tort. Ou peut-être n'est-ce bouleversant que pour elle, elle et sa langue nouée, quand il donnerait presque envie de tout déballer à ses grands yeux cléments. « I might tell you more if you tell me the truth, entame-t-elle, le regard déjà détourné, about why it's you, here, and why you seem to care. Unless it's pity, then really don't say a word of the truth. » Elle en sourit, un peu, toujours un brin moqueuse, ou taquine, mais le fait est qu'elle se sent déjà frissonner d'angoisse.
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Aladdin

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MessageSujet: Re: rally #1 // the watching silence   rally #1 // the watching silence EmptyVen 12 Jan - 13:29

Olly, elle est comme une pièce d’échec — faite d’une matière solide en apparence mais qui pourrait se briser si elle venait à tomber de la bonne hauteur et qui avance dans la vie comme un joueur malhabile mais pourtant bien conscient des mouvements autorisés. Il ne le comprend que là, à cette seconde où elle répond entre amusement et auto-critique et mordant et quelque chose de dissimulé qu’il pourrait vouloir creuser s’il n’était pas si focalisé sur sa réalisation. Et le sourire qui se profile sur son visage n’est pas causé par la réplique énoncée, cet adjectif usé pour la qualifier et pour laquelle il pourrait la reprendre plus durement que jusqu’à présent, lui intimer de ne pas parler d’elle en ces termes — que personne ne devrait parler de lui ou d’un autre avec ces termes, que ça fait trop de dégâts, trop de mal à l’intérieur d’un être — mais bien par le fait qu’un échiquier, il en connaît les règles et les nuances.
Il sait y jouer.
Il croit avoir deviné l’élément, Raj, qui lui permettra d’enfin décrypter complètement Olly comme si elle n’était qu’un code à craquer, une énigme qu’il lui faudrait comprendre pour mieux l’aider sans même qu’il ne s’interroge si elle veut être aidée, elle. Les échecs, ça le connaît et peut-être que sa mère avait doublement raison d’insister pour l’y inscrire (non pas qu’il le lui dira un jour). Le voilà mieux armé pour avancer dans ce dossier, cette entrevue et sans doute les prochains aussi. Il reste pourtant concentré sur son propos, Raj, entêté et une idée en entraînant une question, sous forme interrogative. Il ignore la grimace qui s’est peut-être affichée sur les traits de la jeune femme, ne relève pas la vague hésitation, les yeux baissés sur sa feuille pour noter la réponse. « Alright, good. Now, I know it’s supposed to be anonymous but if you have a sponsor, maybe they could testify? It’s just to prove to the judge that you’re taking your recovery seriously. » Nul besoin d’entrer dans le détail de celle-ci — juste une parole pour venir assurer qu’elle vienne aux réunions, souvent puisqu’elle le dit, et qu’elle avance.
« Nobody starts drinking without a reason, » qu’il contre d’une voix douce. Il ne cherche pas à la provoquer mais semer des graines dans sa pensée — coup d’échec s’il doit se le figurer. Il la voit comme une tour, dressée et affirmée, capable d’avancer d’une traite pour peu qu’il n’y ait pas d’embûches sur son passage ; mais pas encore le pion le plus fort du jeu, pas aussi indestructible qu’elle ne le présume peut-être ou que d’autres l’imaginent. Et si elle n’analyse pas, ou ne souhaite pas analyser, la raison de sa maladie, il ne l’obligera pas à creuser mais lui, il sait. There’s something to figure out. Quelque chose qui se cache derrière ce sarcasme mordant et de façade. Et peut-être a-t-il été trop frontal, finalement, dans sa tentative de tendre une main bienveillante. Peut-être est-il davantage rouillé aux échecs qu’il ne l’a lui-même envisagé. Parce qu’elle recule, Olly.
Doesn’t want to combust here.
Not with him.
The troubling man in a nice way.
« I’m encouraging going through and not bottling up everything. » Aisé pour lui qui ne ressent rien si ce n’est de l’anxiété de temps à autre, cette suffocation à l’idée de ne pas être assez, suffisant ou doué. Et il n’a pas le choix, Raj, que de vivre cette angoisse sourde qui le prend parfois, souvent soudainement — parce que c’est juste trop, pour lui. Ca paralyse ses membres, son myocarde, bloque sa respiration, trouble sa vue. Ca devient physique plus que psychique et il ne peut que l’accepter, essayer de respirer, de se contrôler pour ne pas empirer les effets. Le stylo glisse sur ses doigts dans un mouvement et il se redresse au chantage qui est prononcé. Chantage est peut-être un grand mot — c’est le seul qui lui vienne. Sans doute ne devrait-il pas y donner lieu. Sans doute devrait-il hausser les épaules et dire qu’il ne tient pas tant que ça à l’aider, à ce qu’elle lui en dise plus. « It’s not pity. If anything it’s kinda selfish, really. I don’t like injustice and seeing people not being treated as they should just because they don’t matter as much as some rich jerk. I like to think that any human being deserves to know their right and a second chance. I also know what I’m capable of and I think it’s my way of proving it to myself. » Les mots arrêtés abruptement. C’est qu’il ne l’avait jamais envisagé ainsi, Raj. Sa motivation dans ce dossier. « I guess I’m trying to not feel like an impostor. » Mais il l’est, il en est un — un paralegal qui joue les avocats de la défense. « Just because your case won’t make it to the front page doesn’t mean you don’t deserve to be defended or get your life together to start over. You’re not a bad person on the opposite. You’re trying and I feel like because of it you should have someone to help you navigate this mess. » Sans préciser s’il parle du dossier ou de la vie, en général.
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