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 erlinn #1 // don't take it personal

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Jayson Webster

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MessageSujet: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:02

✩ ✩ ✩ ✩ ✩
yellin' at the loser in the mirror, saying dude, don't take it personal it's gonna be another weird month i guess according to my horoscope(c) little hurt (alaska)

Il quitte le cinéma, clé de l’entrée et du rideau de fer dans une main, portefeuille glissé dans la poche arrière de son jean et la tête encore pleine des images de la dernière projection de la soirée. Une nouveauté, une tête d’affiche avec quelques uns des derniers grands noms d’Hollywood — un film pas mauvais, si on lui demande son avis, même si c’est quand même loin d’être un chef-d’oeuvre et que les multi-récompenses des divers festivals obtenues à l’avance ou en passe d’obtenir lui semblent un peu trop surcotées. C’est pas que la réalisation ne mérite pas la moindre récompense (de son opinion, chaque création mériterait récompense ne serait-ce que pour l’effort fourni à la création, ce qui prend du temps, de l’énergie et il sait de quoi il parle, Eliott, puisqu’il n’a encore jamais rien créé dans son entièreté par flemme, par peur, aussi), mais qu’il arrive un stade où il se demande si l’univers du cinéma n’est pas juste une vaste illusion, l’un des mensonges les mieux ficelés où seuls les mêmes noms sont connus, réputés, et récompensés, quand d’autres talents sont simplement effacés. Alors ouais, le film est pas mauvais, mais ça vaut ce qu’il aime appeler l’âge d’or du cinéma, sans vraiment savoir à quelle période ça correspond réellement, ni même s’il considère vraiment une période comme étant représentatif de ce qu’il considère comme le temps fort du cinéma (mais il aime user d’expressions trop usées, Eliott, parce qu’il aime avoir l’air un peu smart de temps en temps).
Deux-trois personnes à l’arrêt du tram tandis que le ciel se couvre légèrement. Il remonte le col de son blouson, Eliott, plonge les mains dans ses poches. Du coin de l’oeil, il le voit, le jeune homme un peu grand, nonchalant, mais il ne lui prête pas trop attention (he’s real tall, tho, et ça, il ne peut que le noter), pas même quand il le voit se mettre en mouvement, parce qu’Eliott, il assume que le tramway arrive et c’est d’ailleurs le cas. Le véhicule s’arrête à leur hauteur, il patiente, les portes s’ouvrent et il entre et il plonge la main vers sa poche arrière pour récupérer sa carte.
Et là, rien.
Il tâte la deuxième, maybe qu’il a mis à gauche et pas à droite, malgré ses habitudes, mais rien non plus alors il tente les poches de devant et toujours rien et il sent un vent de panique qui se glisse dans ses veines, la poitrine qui se resserre, la vision qui se brouille. Il essaie son blouson, poche interne, mais toujours rien, ni carte, ni portefeuille et l’idée d’être jeté dehors par de possibles contrôleurs, enfermé pour avoir fraudé, lui traverse l’esprit et il se retourne, glisse sur lui-même, un premier tour, un second quand les portes se referment, mais il ne voit rien à terre et il ne peut que se précipiter contre les portes vitrées à l’instant où le tramway s’ébranle et se met en marche. Le nez collé contre la vitre il essaie de voir mais toujours rien, pas d’ombre, rien, et il n’y a rien non plus sur le sol du tram et il voudrait pouvoir céder à la panique mais il ne sait même pas par où commencer, en vérité. Et alors qu’il relève la tête, l’air figé par la stupeur, par l’horreur (et l’esprit maintenant traversé par toutes les images de documentaires visionnés sur le milieu carcéral), il croise le regard du jeune homme. Une seconde. « Je crois que j’ai perdu mon portefeuille, » qu’il lâche sans trop savoir pourquoi, avec peut-être l’espoir complètement idiot que l’inconnu lui annonce l’avoir vu, juste un peu plus loin, pas de panique, ou peut-être qu’il lui dira l’avoir trouvé par terre et que le voici, qu’il allait justement le lui rendre après avoir regardé la carte d’identité ou peut-être qu’il l’accompagnera sur le chemin inverse jusqu’au cinéma jusqu’à ce qu’ils tombent dessus et qu’il puisse à nouveau respirer correctement.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:03

Il scanne les silhouettes qui vont et viennent depuis dix bonnes minutes, la soi-disant attente du tram (qui en réalité l'emmène dans la direction opposée à son studio) lui fournissant l'excuse parfaite pour traîner et repérer les cibles. Il a déjà chopé une montre en bousculant un homme dans la rue, mais c'était plus pour frimer devant la bande avant de s'en séparer que par réel intérêt pour l'objet. Cela dit, elle est parfaitement à sa place à son poignet, et lui permet de paraître occupé à déchiffrer heures et minutes sur le cadran lorsque l'on commence à faire un peu trop attention à lui. Lorsqu'il lui semble avoir passé trop de temps au même endroit, il s'avance sur le quai afin de monter dans le prochain tram, un nouveau portefeuille dans la poche de sa veste et un pass qui ne lui appartient pas à la main. Il devrait probablement abandonner pour ce soir et rentrer, mais il y a un dernier usager du tram dont la distraction en fait la victime parfaite et il ne peut pas s'en empêcher, Åke. Ses doigts attrapent le portefeuille et glissent aussitôt dans l'intérieur de sa veste, l'air de rien, alors qu'il emboîte le pas à l'homme qui grimpe dans le wagon. L'absence de cris d'indignation et de pointements de doigts dans sa direction lui signale le succès total de l'entreprise et il enfouit ses mains dans ses poches avec toute la satisfaction, et d'adrénaline, d'un travail bien fait. Il remarque du coin de l'œil les gesticulations du propriétaire du dernier objet subtilisé, mais se contente de sortir son téléphone et d'avoir l'air très occupé. Il a le malheur, cependant, de relever la tête et de croiser son regard au moment où la réalisation semble le frapper pleinement. Il ne perd jamais vraiment le sommeil en pensant aux démarches que les gens doivent faire pour récupérer leurs papiers, et bloquer leurs comptes en banque, et racheter tout ce qu'il décide de leur emprunter, parce qu'il ne reste jamais suffisamment longtemps dans les parages que pour assister à la révélation et à la panique. Pas que cela lui fasse grand chose, quand il y pense, parce qu'il s'en prend généralement à des gens qui ont plus que les moyens de se repayer en triple ce qu'il prend. Mais ce soir est différent, il est face à plus que de la déception et de l'énervement, et c'est particulièrement pénible à constater. Il a déjà repris sa contemplation de l'écran de son téléphone, mais rien n'y fait, il sait que c'est à lui que s'adresse l'inconnu, et il a envie de trouver un bouton d'arrêt d'urgence et d'appuyer frénétiquement dessus. Que peut-il bien répondre à cela ? Doit-il répondre à cela ? Qu'est-ce qu'une personne normale ferait ? Quelque chose lui dit que beaucoup ignoreraient le problème, mais puisqu'il en est la cause, il n'a probablement plus qu'à éloigner les soupçons. Un coup d'œil à gauche, à droite, puis il revient, vaincu, au jeune homme que personne d'autre ne paraît décidé à rassurer. « Oh, wow. Quand est-ce que vous l'avez vu pour la dernière fois ? » A-t-il l'air suffisamment intéressé, préoccupé ? Ou bien trop ? Il se demande tout à coup ce qui lui a pris de monter dans cette rame plutôt que de partir de l'autre côté avec son butin. « Vous êtes sûr que vous l'aviez en sortant de chez vous ? » Okay, les mind games ne sont pas son fort et c'est plutôt un coup bas mais, aux grands maux, les grands moyens, right ? Il se voit mal annoncer qu'il lui a volé son portefeuille mais que son trouble (et sa propre incapacité à mentir correctement) l'a fait revenir sur sa décision et here you go, please don't press charges. Il n'a plus qu'à aller jusqu'au bout de l'illusion en croisant les doigts pour se débarrasser du problème au prochain arrêt.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:05

Panic mood activé, Eliott, il continue de tâter chaque recoin de ses vêtements avec l’espoir complètement idiot qu’il finira par sentir la bosse de son portefeuille. Il fouille, retourne ses poches, plonge les mains, pourrait aller jusqu’à se dévêtir là, comme ça, juste pour s’assurer qu’il ne rêve pas (cauchemarde pas, plutôt) et que son portefeuille n’est nulle part. Hors de portée, hors d’atteinte. Il voudrait attirer l’attention de tous les autres usagers qui tournent la tête quand son regard croise les leurs, les supplier de l’aider, de sortir miraculeusement l’objet de derrière leur dos ou d’au moins avoir la gentillesse de vouloir lui avancer le prix d’un ticket (il se tient déjà prêt à affirmer qu’il les remboursera quand il le pourra, quand il aura remis la main sur son portefeuille même s’il ignore quand est-ce que ce sera) mais les regards fuient et il prend conscience, lentement, qu’il est seul.
Seul avec sa terreur.
Seul avec son angoisse.
Juste, seul.
Et, finalement, du mouvement dans sa vision périphérique, le jeune homme, le grand, celui qui parvient à le dépasser de ce qu’il estime à dix bons centimètres, quasiment une tête de plus que lui, qui s’approche, qui l’interpelle, qui l’interroge. Eliott, il voudrait pouvoir s’accrocher à lui juste pour le remercier de vouloir l’aider, il voudrait pouvoir céder à la paniquer complètement. « Euh, hm, il y a un quart d’heure, peut-être ? Quand je l’ai mis dans ma poche en partant. » Parce qu’il ne l’a plus sorti après ça, il en est certain, mais qu’il l’avait dans sa poche, pouvait le sentir plus lourd ou peut-être qu’il l’a imaginé, peut-être qu’il ne le sentait pas du tout, tout comme il ne le sent pas en ce moment. « Yeah, yeah I’m sure. Parce que je l’avais en sortant du boulot il y a un quart d’heure. » Et il s’agace, Eliott, comme si l’inconnu pouvait connaître son emploi du temps, son quotidien, ses heures de travail qui le font terminer tard le soir de temps en temps. Il s’agace mais il s’en veut aussitôt, parce que ce n’est pas dans son caractère de monter le ton, parce qu’il n’y est pas habitué alors il ferme les yeux, tend un bras dans la direction du seul qui essaie de l’aider. Ses doigts ne comblent pas la distance, c’est à peine s’ils parviennent à brush off le blouson de l’autre. « Sorry, I. I’m really nervous. » Parce qu’il est en train de réaliser tout ce que contient son portefeuille, tout ce qu’il aura à faire si jamais ils n’arrivent pas à remettre la main dessus — papiers d’identité, carte de crédit, l’argent liquide, toutes ses cartes de fidélité perdues, sans compter les tickets de caisse qu’il conserve par flemme de les trier. « Il est peut-être tombé sur le chemin entre l’arrêt du tram et mon boulot. » Mais il n’en est pas certain, il se dit qu’il l’aurait entendu tomber parce que ça doit bien faire un peu de bruit, quand même, un objet alourdit sur le pavé, les pièces auraient tinté, certainement. Il n’a pas souvenir d’un bruit, même étouffé, même vague — peut-être parce qu’il jouait avec ses clés, comme à son habitude, parce qu’elles tournaient autour de son doigt, cognant les unes contre les autres avant qu’il ne les glisse dans une autre poche et là, nouvelle vague de panique.
Qu’a-t-il fait de ses clés ?
Il plonge la main dans sa poche droite, attrape l’inconnu par le bras de l’autre. « Je, je retrouve plus mes clés. » Il a l’impression d’avoir du mal à respirer, Eliott, il sent ses jambes trembler et il sait qu’il va s’effondrer d’un instant à l’autre parce que son portefeuille puis ses clés ? Ce n’est pas possible, il y a quelque chose qui cloche, quelque chose qui a percé ses poches, ce n’est pas possible. Il checke l’autre poche et ses doigts s’enroulent finalement autour de son porte-clé. Soupir. Petit rire nerveux. « Nah, got them. » Et il les tire de sa poche comme pour s’assurer que ce soient bien elles et oui, il peut respirer. Mais ça ne l’avance pas dans sa recherche du portefeuille. « Do you think I should, I don’t know, go back to check if it fell? Or maybe go to the police? » Mais la police n’est pas une bonne idée quand on fraude comme il le fait, bien contre son gré. Qui lui dit que les agents ne retourneraient pas la situation pour l’arrêter, lui, pour ne pas avoir valider son pass, pour ne pas avoir son pass, dans les transports en commun. Et, en même temps, what if quelqu’un a retrouvé son portefeuille et le leur a déjà ramené ?
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:06

Qu'est-ce qu'il fait ? Il n'en sait rien, Åke, mais rien de bon. Doit-il feindre un appel pour se débarrasser du regard de son voisin ? Ledit voisin n'étant pas bien âgé, il ne se ferait pas avoir par une stratégie aussi connue. Une stratégie... Il en connait des tas, mais pas comme ça. Pas dans des cas comme celui-ci, seul, littéralement face à la cible. Il n'aurait pas dû écouter l'arrogance et l'avidité, pas dû monter dans ce métro. Sauf qu'il y est, alors la stratégie doit coller à son environnement, et sa situation particulière. Nier en bloc et mentir comme un arracheur de dents, il peut le faire, pas vrai ? Il a vu son père dans le rôle suffisamment que pour l'absorber. Et puis, quand il faut, il faut. Au lieu d'opter pour une fuite facile au prochain arrêt, il endosse son rôle de bon samaritain. Le plus bête étant que, s'il n'était pas le coupable, il aurait sûrement bel et bien aidé le jeune homme – pas par pure gentillesse, quoique, mais surtout parce qu'il n'a pas manqué de remarquer qu'il n'était pas du tout désagréable à regarder. Il en vient à se demander s'il ne lui a pas inconsciemment dérobé son portefeuille pour cette raison exacte: une occasion de lui parler. Pas qu'il soit timide, il aurait toujours pu trouver une autre façon de faire, mais puisque l'occasion de présentait de faire d'une pierre deux coups… Quoi qu'il en soit, il perd un peu de vue le flirt en tentant de se focaliser sur une issue de secours rapide et non-suspecte. Questions innocentes, faux intérêt dont il tente de mesurer l'intensité. Mais il réalise bien vite que son interlocuteur est trop inquiet que pour réellement analyser ses réactions. Les gens réagissent-ils toujours comme ça ? Il ne se pose jamais la question. Vient un agacement qui fait naître en lui une pointe d'angoisse, se demandant s'il a finalement connecté la disparition et ce faux-sauvetage. Mais rien ne vient, aucune accusation, rien d'autre qu'un contact fugace entre sa veste (il craint une seconde qu'il ne remarque le portefeuille dans la poche intérieure) et les doigts de l'inconnu. Et des excuses. « Don't worry. Why are you ? So nervous, I mean. » Åke, il n'est pas particulièrement sujet à la nervosité, une grande chance de ce qu'on lui raconte. Il est impulsif, réfléchit après avoir agi, s'entête et fait ce dont il a envie, puisqu'il s'en sort toujours. Puisque, alors qu'il a les prunelles plongées dans celle de celui à qui il a volé son portefeuille, il peut prétendre l'aider, et être cru sur parole. Il ne se tracasse pas de prendre les transports en commun sans billet (ou avec celui d'un autre). « C'est le plus probable », acquiesce-t-il, malgré l'objet qui semble s'alourdir dans son blouson. Il en remonte la fermeture éclaire, pour faire bonne mesure. Il hésite à proposer son aide, officiellement. Il se reprend – à quoi son aide peut-elle bien servir, si ce n'est plus de temps passé avec une victime qui pourra le décrire dans le moindre détail. Il reste donc planté là, bras ballants, pesant ses options, n'osant plus disparaître le plus tôt possible maintenant qu'il s'est posé en sauveur. Il a une pensé pour ses potes, bien content qu'ils ne soient pas là, finalement, pour empirer les choses et se moquer de lui jusqu'à la fin des temps.
Sorti de ses pensées par le jeune homme, il en sursaute presque, une main autour de son bras qui le retient là (a-t-il compris, cette fois ?). Mais les mots lui permettent de respirer à nouveau, tandis qu'il regarde une deuxième fois son voisin s'affoler, retourner ses poches, et… trouver ses clés. Ca, il savait qu'il ne les avait pas prises, il n'en aurait eu aucune utilité dans l'immédiat. Son cœur fait pourtant un troisième bond, lorsqu'il est mention de la police, et il commence à comprendre ce qu'est la nervosité. Il ne peut définitivement plus partir, right, pas juste après que l'on ait parlé flics ? « Yeah, no, I think it's best to go check first. Not waste anybody's time, you know ? If they find it they'll call you anyway. » Il croit ? Il n'en sait rien, il veut seulement vraiment éloigner la possibilité de l'esprit de son interlocuteur. « You know what, I'll help you search for it, man. We just have to go back on your steps. » Cela passe ses lèvres avant qu'il n'ait un plan précis en tête, et il est trop tard pour reculer. Ses lèvres se forcent en un sourire mal-assuré et il donne une légère tape sur l'épaule de l'autre en un geste qui se veut rassurant.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:07

Il a le coeur qui lui fait mal, Eliott, à force de se contracter de la sorte. A trop stresser, à trop paniquer sans pouvoir enfin ressentir cet immense soulagement qui viendrait avec la découverte de son portefeuille dans une poche qu’il n’aurait pas encore fouiller. Le coeur qui lui fait même trop mal pour qu’il soit tout à fait capable de réfléchir, pour prendre le temps de souffler, de rejouer la scène entre son départ du cinéma et son entrée dans le tram. C’est qu’il a l’impression de faire quelque chose de mal, Eliott, persuadé que les flics vont venir, armés et avec un portrait robot de son visage (l’un de ceux qu’il ne trouverait pas le moins du monde réaliste mais qui le serait pour tous les autres), pour lui passer les menottes. Fraude des transports en commun. Ca doit valoir pas loin de quelques mille dollars et sans doute quelques mois de prison (ou de travaux d’intérêt général). Il est tenté de vérifier, Eliott, de sortir son téléphone et de faire sa recherche pour savoir combien il risque s’il continue à laisser les arrêts défilés sans jamais en descendre mais il se retient. Ça attendra. Comment la police pourrait-elle savoir qu’il fraude, hein ? A moins qu’un autre passant ne l’ai dénoncé mais il en doute, vu le peu d’attention qu’ils lui portent. Il vient à perdre sa patience, se montre plus sec, la voix comme le tranchant d’une lame et il a vite fait de s’excuser, Eliott. Parce que le jeune homme qui l’aide, il n’y est pour rien, lui. Au contraire, il est bien le seul à l’aider, à vouloir l’aider en tout cas (parce qu’il ne peut pas dire qu’il soit réellement d’une grande aide mais il lui pardonne, Eliott, parce qu’il n’est pas certain qu’il aurait été bien mieux si les situations avaient été inversées). « Parce que j’ai tout dedans. ‘Fin mon pass pour le bus, ma carte d’identité, des cartes de fidélités. Même une pour noter un rendez-vous. J’ai aussi des tickets de cartes bancaires que j’ai pas encore pointé sur mon compte et puis parfois, ça me sert d’assurance, vous savez ? » Alors certes, sa toute nouvelle caméra ne semble pas avoir besoin d’être changée de si tôt mais il ne peut pas toujours prévoir et il suffit de pas grand chose pour que ce bijou lui coûte plus d’un bras et d’un rein s’il ne peut plus la faire réparer à l’oeil. Et ça lui tombe dessus, cette réalisation, revient serrer son coeur et il pourrait s’effondrer, Eliott. Tomber à genoux, pleurer ou être victime d’un infarctus. Il réfléchit à voix haute, à présent, essaie de savoir comment ça a pu se produire — et l’inconnu, son sauveur, approuve l’hypothèse émise. Il opine, Eliott, motivé par la conviction que l’autre semble avoir dans cette possibilité. C’est qu’il parvient presque à s’en convaincre, maintenant.
Le vent de panique revient dans ses veines quand il croit avoir perdu ses clé mais il remet rapidement la main sur celles-ci. Il souffle, respire un peu mieux. Evoque les flics à voix haute, peu convaincu là encore, craintif que ça ne lui attire qu’une amende pour avoir osé braver la loi (bien malgré lui mais il craint encore davantage que sa petite parole n’ait pas vraiment de poids devant un officier) et l’inconnu est prompt à le raisonner. D’abord retourner sur le lieu possible de la perte avant d’impliquer la police. « Yeah. Yeah, okay. » Ca lui semble mieux, en effet, surtout maintenant qu’il est mentionné qu’il pourrait juste faire perdre du temps à tout le monde — et l’idée qu’il soit en train d’en faire perdre, là, maintenant, au jeune homme lui traverse l’esprit. La gorge se noue, les excuses lui viennent, c’est qu’il voudrait le départir de ses obligations de héros, lui dire de ne pas s’en faire, qu’il va se débrouiller… Mais l’autre se propose de lui-même et Eliott, il aurait envie de lui sauter au cou, de le remercier de ne pas le laisser seul dans cette galère parce que la vérité, c’est qu’il n’est pas certain de réussir à tenir debout ou voir quelque chose s’il doit faire son chemin seul. Il esquisse un sourire qu’il sait maigre, Eliott, la main allant se poser dans le creux du coude de l’autre. « Thanks man, I appreciate it. If we find it, I promise I’ll pay you a coffee. » Un regard en direction de la vitre et il se reprend. « Well, maybe more like a drink. Or diner, whatever you want. » Même s’il préfère un verre parce qu’il n’a pas tellement les finances pour se permettre un restaurant, Eliott (mais bon, s’ils retrouvent son portefeuille, il trouvera le financement pour un restaurant car ça lui semble être la moindre des choses pour remercier son acolyte du moment). « On devrait descendre au prochain arrêt, » qu’il affirme avec un semblant d’assurance, la voix encore un peu enrouée par l’émotion, pour donner l’illusion d’être un minimum organisé quand c’est, en réalité, surtout pour mettre fin à son angoisse de se faire choper par d’éventuels contrôleurs. Et l’arrêt ne tarde pas à arriver, les portes s’ouvrent et il descend le premier, Eliott, se tourne aussitôt vers le jeune homme, l’attendant, les mains qui se plongent dans son blouson. « Thanks again. You’re the only one who seemed to, I don’t know, not not care, you know? » Il se sent redevable, Eliott, tandis qu’ils commencent à prendre la direction inverse du trajet. « By the way, I’m Eliott. Seems like we might spend some time together so I figure I might as well introduce myself. » Il s’essaie à un nouveau sourire, Eliott, la tête légèrement tournée vers l’autre, les regards s’accrochent. Et il se noie dans ses yeux couleur ciel l’espace d’un instant, constatant de leur intensité, l’électricité qui semble s’en échapper pour la première fois.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:08

En toute honnêteté, Åke, il n'aurait pas le problème des remords qui lui remontent dans la gorge si son voisin n'avait pas l'air aussi profondément paniqué par la disparition de son portefeuille. Qu'est-ce qu'il a, là-dedans, toutes ses économies ? Quelque chose de plus grande valeur encore ? Si cette réaction appuie sur des boutons qu'il ne se connaissait pas (compassion, regrets), elle éveille également sa curiosité, et son cœur balance entre faire ce qui parait décent, et garder le précieux trésor (?) pour lui. Le fait est que le problème ne se poserait pas du tout s'il avait choisi de tracer sa route lorsqu'il en a eu fini de détrousser les cibles faciles sur le quai, mais il a fallu qu'il fasse le malin – ça lui apprendra à être trop sûr de lui. C'est pourtant ce qu'on lui répète sans cesse, ne pas jouer au plus fort, après tout il n'a pas choisi un passe-temps de gros bras, bien au contraire, il est supposé être discret, disparu aussi vite qu'il est apparu. C'est parfois plus fort que lui, vouloir en faire trop, ramener le plus gros butin, faire des preuves qui ne sont pourtant plus à faire. Alors que son voisin énumère les choses qui se trouvent dans son portefeuille, il ne semble pas s'en faire pour l'argent, et aux émotions d'Åke s'ajoute la déception. Pas de trésor, alors, du moins pas à en croire le propriétaire, et il lui semble que si c'était le cas, celui-ci serait capable de le lui dire. Il n'a donc qu'un tas de cartes et peut-être quelques billets, dans sa poche. Mais cette collection pour lui sans grand intérêt semble manquer cruellement au jeune homme, et lui n'est pas plus avancé quant à la marche à suivre. Alors il opte pour suivre le mouvement, jusqu'à ce qu'une meilleur option ne se présente, soit de cavaler, soit de discrètement et miraculeusement retrouver le portefeuille, en preux chevalier qu'il se retrouve à prétendre être. Du moment qu'il peut éviter la possibilité d'appeler les flics, ou pire, d'aller directement les voir, il peut très bien s'en tirer sans suspicions. L'idée écartée avec un calme feint, il se voit obligé de proposer sa propre aide, davantage. Sans doute ne pouvait-il pas s'en tirer éternellement à coups de questions dans le vent. Evidemment, l'autre accepte, et les voilà embarqués dans une aventure dont il connaît déjà la fin, Åke. Ou l'une des fins possibles, il ne s'est pas encore décidé. « Yeah, I'll take that diner », rit-il. « Or at least two drinks. » Quitte à risquer sa liberté, autant y gagner un date. Il sait à quoi il joue, le voleur (à peu près). « Je te suis. » Ce n'est clairement pas son meilleur plan. Ca explique beaucoup, beaucoup de choses quant à la hiérarchie de la bande qu'il aime appeler sienne. Il a peut-être quelques qualités de leader mais, niveau exécution, c'est plutôt le bordel. Malgré la conscience, dans un coin de son crâne, de faire une énorme connerie, il emboîte le pas à son acolyte lorsque les portes du métro s'ouvrent au prochain arrêt. Aucune idée d'où ils sont, il lève les yeux à la recherche d'une indication, ne les rebaissant sur l'autre que lorsque le son de sa voix l'interpelle. « No worries. Yeah, I guess they're not big on helping strangers. » Et lui bien ? La bonne blague. Il pourrait s'esclaffer, là, tout de suite, si seulement mettre son interlocuteur dans la confidence était une option (et s'il pensait que cela le ferait rire aussi, ce qui serait plutôt étonnant). Il cale ses mains dans les poches de son jeans et suit le mouvement, à la hauteur du dénommé Eliott. « Tomas. » Il lui tend la main, sourire aux lèvres, mensonge sur la langue. Il le regrette un peu, ce mensonge, en croisant le regard doux de son voisin. Dans d'autres circonstances, il aurait été plus que ravi de lui offrir le vrai, même pour l'entendre l'écorcher aux premières tentatives de prononciations. Il s'éclaircit la gorge. « Alors on va où, comme ça ? »
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:09

S’il a l’impression de redevenir maître de lui-même, Eliott, il se doute qu’au fond, ce n’est pas totalement le cas. Et que ce ne le sera pas tant qu’il n’aura pas remis la main sur son précieux portefeuille. Mais il a le coeur qui s’affole déjà un peu moins, maintenant que le chevalier s’est porté à son secours, inconnu au grand coeur (le seul de Chicago, il semblerait) que sa détresse aura su toucher. Il n’y voit que du feu, Eliott, dans le jeu double de l’autre, crédule jusque dans sa façon de détourner son attention des flics, les excuses toutes trouvées et pourtant si réalistes ; il ne peut que le croire, Eliott, le cerveau incapable de fonctionner tant il craint de devoir faire refaire tout ce qu’il y a dans le porte-monnaie sans compte en racheter un autre, également. Va-t-il devoir payer pour faire refaire ses pièces d’identité ? Et son pass pour les transports ? Les autorités vont-elles seulement croire à son histoire de portefeuille perdues ou vont-elles penser qu’il ment, qu’il cherche à les arnaquer ? Il est si loin dans son monde, d’ordinaire, qu’il ignore tout de la procédure habituelle, Eliott, et n’a pas très envie de la découvrir. Alors s’il peut essayer de remettre la main sur l’objet perdu, son trésor qui ne se compte non pas en pièce d’or mais en cartes de fidélités, principalement (dont deux sur le point de lui faire gagner le jackpot d’un sandwich offert et l’autre d’une réduction de 10% sur la marchandise d’un vieux disquaire), avec l’aide de l’inconnu toujours présent, il lui semble important de le remercier comme il se doit. Il relève le regard vers lui, Eliott, un sourcil arqué, surpris que le repas soit la première chose qui soit acceptée (il lui semble que ça ne lui est pas arrivé depuis quelques siècles) et il tique, à la présence non pas d’un mais bien deux verres (doit-il comprendre quelque chose par le fait que l’autre veuille un deuxième verre avant même d’avoir entamé le premier ?). Les pommettes rosées, le sourire sur les lèvres. « Let’s settle on a diner with a drink, then? » La meilleure option à ses yeux, celle qui devrait les mettre d’accord (assume-t-il peut-être trop vite). Le tramway déjà reparti dans leur dos, les remerciement énoncés, il hoche la tête lentement, le sourire un peu moins large mais l’angoisse aussi moins présente, et les prénoms sont échangés. Bug sur ce regard qu’il n’avait jusqu’alors pas remarqué, qui le perd dans ses pensées et ses émotions une longue seconde avant qu’il ne note la main tendue pour la serrer. Tomas, qu’il se répète pour lui-même. Prénom sympathique, il peut effectivement se voir l’appeler ainsi (non pas que ça ait une réelle importance, en réalité). Il relâche la main chaude et tourne sur lui-même. « Euh, eh bien, le tramway vient de cette direction donc je dirai que c’est pas là qu’on doit aller pour revenir sur nos pas. » Sans doute serait-il plus facile, et rapide, de prendre le tram en sens inverse, leur faire gagner un temps qu’il estime précieux pour son bien, mais Eliott, il n’a pas très envie de précipiter les choses, pas plus qu’il ne souhaite retrouver l’angoisse de se faire coincer par les contrôleurs s’ils viennent à faire leur tour sur leur chemin de retour. Alors tant pis pour la marche qu’il leur impose — au moins n’est-il pas en compagnie déplaisante. « T’es du coin, du coup ? Je veux dire, t’es à Chicago depuis longtemps ? » Ça lui semble soudain très vaseux, comme question et il se renfrogne, le cou rentré dans son col de blouson. « Tu prends souvent cette ligne ? Je t’ai encore jamais vu. Enfin, pas que je regarde tous ceux qui prenne le tram, hein, mais parfois ça m’occupe. Pas comme un gros stalker, hein ! Juste pour… Observer ce que les gens font dans le tram. Et du coup, je repère parfois certains visages. J’aime bien me dire qu’on partage cet instant genre solidarité des transports en commun même si on s’adresse jamais la parole. Et du coup je t’ai jamais vu avant aujourd’hui. » Car il l’aurait vu, et certainement pas oublié (pas entre ces yeux et cette taille) et maintenant, peut-être qu’il espère bien le revoir plus fréquemment sur cette ligne, Eliott.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:10

Tenter de s'arranger un rendez-vous tout en arnaquant complètement le sujet de ses avances est une nouveauté, même pour Åke. Il n'est pas au dessus d'un flirt en guise de distraction d'une cible, mais pas lorsqu'il est réellement intéressé. Pour le coup, il n'avait pas prévu de finir intéressé, trop focalisé sur le portefeuille, et puis la fuite rendue impossible, et la panique de son interlocuteur. Il ne se voyait pas l'inviter à boire un verre entre deux mensonges, but here they are. Pour sa défense, la proposition est venue de l'autre, certes en guise de remerciements mais il n'allait tout de même pas décliner, moins encore manquer l'occasion. Bref, il pourrait ruminer des heures durant sur la moralité de son choix mais, Åke, ce n'est pas vraiment son genre, il préfère se lancer et voir où ça mène. Il saura se faire pardonner s'il arrive un point auquel avouer serait la meilleure option (mais il n'a pas hâte d'entendre ses potes se moquer de lui ad vitam aeternam — "le gars était mignon" devrait être une excuse parfaitement recevable, point). « That's settled. » Il sourit, pas mécontent de la réaction positive de son interlocuteur/futur date. Reste à arranger quelques détails, comme retrouver par miracle un portefeuille qu'il a lui-même volé, rien d'insurmontable. Il a tout de même le bon sens de se présenter sous un faux nom, juste au cas où (et il l'ajoute mentalement à la liste de choses pour lesquelles il devra éventuellement se faire pardonner, tant pis si elle s'allonge avant même qu'il n'y ait eu le moindre soupçon de romance.) Il espère changer de sujet en s'intéressant à là où ils vont, s'attendant à un récit complet de la journée du brun après l'avoir entendu déblatérer sur à peu près tous les sujets jusqu'ici, mais il indique simplement la direction à prendre et, Åke, il emboîte le pas sans rien demander. Eliott ne manque pas de lancer la conversation, pas plus tard que quelques secondes après, et avant même qu'une réponse ne se soit formée dans son esprit, le suédois a droit à un discours qui lui arrache un sourire un peu trop large qu'il s'efforce de dissimuler. Yup, he likes that one. « Well, pour répondre à ta question initiale, je suis à Chicago depuis… vingt-deux ? Non, vingt-trois ans. On peut dire que je suis du coin, I guess. » Même s'il a eu du mal à l'accepter, étant gosse, il est bel et bien Chicagoan, désormais, il faut se rendre à l'évidence. « Non, j'allais juste voir quelqu'un, je le prends rarement dans ce sens-là. » Il est à présent plus ou moins honnête dans ses réponses, cela rattrape-t-il ses gros mensonges et omissions ? Il aime à croire que ç'a au moins un petit impact sur l'équilibre de la balance entre le bien et le mal. « Personne d'important, ça attendra. » Il précise, avant qu'Eliott ne pense le retenir d'un rendez-vous important (et imaginaire, au passage). « Et je suis sûr que tu n'es pas un gros stalker », qu'il plaisante en secouant la tête, toujours amusé par la rapidité avec laquelle il s'est monté la tête tout seul. Ils marchent encore un temps dans un silence confortable, Åke se figurant toutes sortes de plans pour se sortir de son propre bordel. « Tu travailles où, du coup ? » Il cherche une précision sur leur destination et, dans le même temps, sur la distance exacte qu'ils ont à parcourir histoire de décider quand et où faire réapparaître comme par magie le précieux portefeuille — il y tient, à son dîner et à son verre, ou deux.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:12

Jusque-là parfaitement oblivious, Eliott, il lance l’invitation sans avoir jeté plus qu’un très bref regard à son interlocuteur (héro du moment), sans rien espérer en réalité, sans doute un peu trop conscient que ce genre d’invitation, lancée pour remercier, est rarement acceptée ou plus généralement acceptée mais sans rien donner derrière — et si, certes, cette invitation ne dépend que de leur capacité à retrouver son portefeuille perdu, et que quand bien même ce serait le cas (et c’est qu’Eliot, il part un peu défaitiste même s’il sait que ce n’est pas une attitude à avoir), le fait que l’autre ait accepté ne signifie pas, il n’y a pas eu de contrat signé, il peut encore se dérober, trouver une excuse pour ne pas avoir à passer plus de temps en sa compagnie, Eliott, il aime croire que le fait qu’il l’ait accepté, le fait qu’il ait choisi le diner plus que le café ou un simple verre, le fait qu’il en ait même déjà proposer un second, que ce ne soit pas totalement anodin et que peut-être ce malheur peut résultat en quelque chose de sympa et d’agréable. Il s’imagine déjà raconter leur rencontre à quiconque leur demanderait comment ça s’est fait, comment ils se sont mis ensemble (non pas qu’il ose y croire, Eliott, mais peut-être un peu, si) une histoire de portefeuille perdu et Tomas en véritable preux chevalier, le guerrier que rien n’effraie, pas même la perspective de devoir aider un parfait inconnu totalement paniqué (et sans doute un peu ridicule) et il imagine aussi les rires, les regards attendris. Et le rose de ses joues devient un peu plus rouge, son sourire un peu plus large, tandis que Tomas accepte son compromis et il a le coeur qui manque un battement, Eliott, déjà hâte de pouvoir y être (et sans doute qu’il trouverait une occasion pour l’inviter même si le portefeuille n’est pas retrouvé, un peu trop anxieux de se replonger dans ce regard ou de partager plus que quelques minutes destinées à prendre fin avec le jeune homme). Il n’ajoute rien, alors, si ce n’est la direction dans laquelle ils viennent, soudain trop focus sur leur tâche avant que le silence ne lui devienne trop agaçant et qu’il ne s’essaie à une conversation. Et si sa première question lui semble trop générale, pas assez précise, il est prompt à se reprendre, se compléter et, à son habitude, à s’embrouiller. Ses paroles ont de moins en moins de sens, mais il continue de parler, Eliott, désireux que Tomas ne le prenne pas pour ce qu’il n’est pas, de remettre les choses le plus au clair possible, vaguement conscient que plus il parle, moins il ne doit l’être, clair. Il fronce les sourcils, s’arrête finalement, brutalement, les lèvres pincées parce qu’il doit vraiment perdre cette habitude ou trouver une meilleure façon de communiquer sans doute avant que ça ne devienne trop problématique. Il note le sourire de l’autre et s’il ne sait pas ce qui provoque cet air un peu amusé, il se retrouve à l’imiter, le large sourire plaqué aux lèvres sans savoir pourquoi, si ce n’est peut-être l’once de fierté de lui avoir arraché un sourire, peu importe que ce dernier soit potentiellement moqueur. « Oh, » laisse-t-il tomber. Parce que vingt ans dans une ville, c’est déjà pas mal — ça veut aussi dire vingt ans à fréquenter les mêmes rues sans s’être jamais vus, ou fait attention l’un à l’autre ou, pire peut-être, ne s’être jamais croisés. Vingt ans une ville, ça signifie aussi que Tomas connaît Chicago sans doute aussi bien que lui et qu’il ne pourra pas lui proposer de lui faire découvrir les plus beaux coins de la ville. Il tord la bouche légèrement, Eliott, pour ravaler la petite déception qui est venue pointer, qui ne peut que s’amplifier alors que l’autre lui avoue ne jamais prendre le tram dans ce sens, qu’il a plutôt quelqu’un à aller voir. Pincement au coeur avant que celui-ci ne retombe lourdement dans sa poitrine. Un.e petit.e-ami.e peut-être ? Tomas se complète et s’il y a un peu de soulagement dans son estomac, ce n’est pas encore ça. Parce que même si ce n’est pas un significant other, ça reste quelqu’un qui attend Tomas — et peut-être qu’il devrait voir les choses sous un autre angle, peut-être devrait-il plutôt se dire que Tomas choisit de passer du temps en sa compagnie plutôt que d’aller voir cette autre personne. « T’es sûr ? » Qu’il s’inquiète néanmoins. « Parce que je peux faire le chemin tout seul si t’as besoin de faire quelqu’un. » Il préfère juste ne pas avoir à le faire mais ne peut pas non plus être un fardeau ou un poids que le géant blond se traînerait malgré lui. Il se passe une main sur la nuque, Eliott, avant de laisser le silence reprendre ses droits, se mordant la langue pour ne pas relancer la conversation de peur de commettre un nouvel impair. La question vient de Tomas, cette fois-ci. « Au cinéma. Je suis projectionniste, » précise-t-il sans savoir pourquoi. « C’est pas vraiment le job de mes rêves, hein. Je me vois pas… Je veux dire que, j’ai un plan sur le long terme. C’est pas, j’ai pas l’intention de faire ça toute ma vie. » Et c’est important de le souligner, apparemment — en tout cas, de le préciser à Tomas, pour qu’il ne le voit pas comme un complet loser, peut-être. Pour qu’il ne change pas soudainement d’opinion à son propos (et n’en vienne à annuler leur diner and drink qui s’apparente sûrement plus à un date qu’autre chose). « C’est un job alimentaire, en quelque sorte. Pour payer le loyer, tout ça. Et puis, ça a un moins à voir avec ce que je veux faire. » Il pince les lèvres en réalisant qu’il en dit toujours trop. « Et toi, tu bosses ? » L’idée que sa question puisse être de nouveau mal perçue fait tilt dans son crâne. « Enfin, tu bosses dans quoi ? Je voulais pas sous-entendre que t’avais l’air d'un gars qui bosse pas, hein. Mais tu pourrais, tu sais, faire des études. Pas non plus que t’aies la tête d’un étudiant, ou que j’ai quoique ce soit contre les étudiants, juste… J’étais juste curieux. » Il souffle finalement en reportant le regard droit devant lui, les mains plongées dans son blouson et l’air renfrogné de celui qui ne peut pas s’empêcher de trop parler, trop s’embrouiller, trop vite s’inquiéter.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:13

Mauvaise idée, n'importe qui pourrait le lui dire. Plan catastrophique, et idiot au possible. Mais il est engagé dedans, maintenant, Åke, et plutôt déterminé à le mener à bien. Il serait encore temps de prendre ses jambes à son cou et de disparaître (Chicago est assez grande pour ne jamais se revoir, right ?), mais l'invitation — à boire, manger, ou les deux, ou peu importe really — est lancée, et il ne peut pas refuser. Ou ne veut pas. Where would be the fun in that ? Il prend un risque, calculé de façon un peu hasardeuse, et advienne que pourra. Il a la bonne excuse de vouloir faire quelque chose de bien, ou plus ou moins, et de rendre le fameux portefeuille à son propriétaire. Alors, oui, ses raisons ne sont pas totalement altruistes ou désintéressées, mais il ne faut pas trop en demander non plus. Et puis, il a bel et bien été touché par la détresse d'Eliott (et par l'apparent manque de valeur du contenu du portefeuille, oui). Maintenant que l'enjeu est autre, et bien que l'idée soit particulièrement tordue, il aime à croire qu'il l'embobine un peu pour leur bien à tous les deux — c'est que sa compagnie est très agréable, à Åke, il ne voudrait pas en priver Eliott pour un malentendu. De toutes manières, tant qu'il le lui rend, il n'y a pas de réelles raisons pour que ce vol (en est-ce réellement un, au final ?) soit un problème. S'étant conforté tout seul dans cette idée, il emboîte le pas à son acolyte sans plus s'en faire, et accueille avec plaisir la conversation (bien qu'un tantinet rapide, et one-sided). Il écoute les explications d'Eliott en retenant un rire, mais son sourire ne passe pas inaperçu, et s'élargit même en voyant que l'autre le lui rend. Sa réponse laisse pourtant à désirer, lorsqu'il confirme être (presque) de la ville. « Alors toi laisse moi deviner… born and raised ? You've got the accent. » Celui que beaucoup prétendent ne pas avoir, mais qu'il perçoit toujours, Åke, conscient que le sien n'est pas tout à fait celui de Chicago lorsqu'il parle anglais. Les accents, ça se perd et s'acquiert, mais il est assez sûr de lui en ce qui concerne le naturel de celui d'Eliott. Il a peut-être bien trop tendu l'oreille, l'année durant laquelle il refusait d'articuler le moindre mot d'anglais. Ecouté les variantes de prononciation, enregistré les différences de tonalités, entre la télévision et l'école, son entourage et même des inconnus. Ce doit bien être la dernière fois qu'il a réellement prêté attention à quelque chose de sérieux, d'ailleurs. « Non, non, c'est vraiment pas important. » Est-il en train de refuser catégoriquement l'issue de secours parfaite ? Ca vaudrait la peine qu'il se remette à penser avec son cerveau. « It's just my dad. He won't be waiting, don't worry. » Parce qu'évoquer ses relations conflictuelles avec son géniteur semble une merveilleuse idée. Au moins, ça n'amènera pas trop de questions. Quoique, il commence déjà à apprendre que rien n'est certain en matière de conversation avec Eliott. De toutes manières, il n'y a rien à dire, il ne sait même pas réellement où est actuellement son père, l'imagine systématiquement derrière des barreaux plutôt que dans un quelconque logement personnel lorsqu'il pense à lui. En plus, il n'a pas téléphoné depuis quelques temps, son père, alors sans doute n'est-il pas en mesure de le faire, parce que ça l'étonnerait qu'il soit en liberté et n'ait pas besoin de quelque chose que seul son fils soit encore suffisamment naïf pour lui offrir. Il relègue la pensée dans un coin de son crâne, regrettant déjà d'en avoir parlé, et s'intéresse plutôt à où ils vont et, par conséquent, ce que le jeune homme fait dans la vie. Question accueillie par une nouvelle tirade, bienvenue car elle occupe son auteur tandis que lui calcule plus ou moins où ils en sont, et quand abandonner l'objet qui pèse dans la poche de sa veste. Il l'écoute, tout de même, et peine un peu à situer quel cinéma mais suppose que le demander serait un peu suspect. C'est là qu'ils vont, après tout, il verra bien. Et puis, Eliott, on ne l'arrête plus, et il n'est même pas certain de pouvoir placer la moindre question dans son flot de paroles. Lorsqu'il termine d'expliquer ce qu'il en est de son métier, et du fait qu'il s'agit de quelque chose de temporaire, il reprend pour lui retourner la question. Et s'y perd à nouveau. Åke, il sourit de plus belle, ne parvient même pas à retenir un léger rire, loin d'être vexé par la formulation de la question, et se demandant s'il était supposé l'être. Si quelqu'un d'autre, quelqu'un qui aurait un vrai job, le serait. Pour lui, le travail est plutôt secondaire, il ne va pas le cacher. « Well, first of all, je trouve que projectionniste c'est déjà pas mal comme job. Tu voudrais faire quoi à long terme ? » Il tente de se souvenir de l'ordre des remarques d'Eliott. « This past year I've mostly worked the coatroom in a club. Yeah, it's a thing, a surprising number of people think I make it up for some reason. » Il n'est pas certain que ce soit la réponse qu'attend Eliott. Se demande dans quoi il l'imaginait. « Du coup je ne suis pas étudiant, never been really, et vu ce que mon frère en souffre je pense que je peux rayer l'idée de la liste. » Son frère, enfin Jonas, mais il ne se voit pas vraiment expliquer la mécanique de leur relation. « Et honnêtement, si je pouvais ne pas travailler du tout, je le ferais. Mais j'ai besoin de m'occuper. » Et d'accessoirement payer un loyer mais, ça, il pourrait toujours trouver le moyen d'y échapper. « Alors si je n'ai ni la tête d'un étudiant, ni celle d'un travailleur, j'ai la tête de quoi ? » Est-ce qu'il s'amuse un peu aux dépens du pauvre Eliott déjà mal à l'aise ? C'est plus fort que lui, mais il se rapproche pour lui donner un léger coup de coude d'encouragement dans le bras pour se faire pardonner de la taquinerie.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:15

Il s’est laissé emporter, Eliott, par le succès de cette invitation à un repas, un verre, plus. Persuadé pour une raison qu’il ne saurait expliquer que l’autre est sans doute à Chicago depuis peu et qu’il pourra donc renouveler son invitation à le voir au plus vite avec, cette fois-ci, en prétexte de vouloir lui faire visiter la ville, les coins sympa, les bars tendances ou toute autre excuse de ce genre qu’il trouvera sur le moment — sauf qu’il a mal lu la situation, Eliott, et que son sauveur connait sans doute Chicago aussi bien lui, peut-être même un peu mieux, finalement et il doit prendre sur lui pour ne pas laisser la déception se voir sur son visage. Il a pourtant le coeur qui s’est fait lourd, ainsi coupé dans son élan de romance à peine débutée et il ne peut rien faire d’autre que se sentir incroyablement idiot, à présent. Upset contre son propre manque de discernement sur la question, il se renfrogne légèrement jusqu’à ce que Tomas ne lui retourne, de façon complètement détournée, la question. Et juste comme ça, la morosité disparaît. Le sourire refait surface sur ses traits, les yeux qui se font tendres alors qu’il acquiesce — c’est qu’il aime à croire que l’autre a fait particulièrement attention à son accent, que ce dernier n’est pas si audible que ça (il sait pourtant que c’est bien le cas, tout le monde le lui répétant à longueur de temps, les autres locataires de la pension les premiers). « Yeah, exactly. You could say proud, too. I think it’s a nice city to live in. » Grande sans pour autant s’y perdre une fois qu’on la connaît, pleine de secrets et de choses à découvrir — avec les lieux emblématiques attrape-touristes qu’il est aisé d’éviter quand on préfère fuir la foule. « Do you remember where you’re from originally? » Il préfère poser la question, incapable de donner un âge aux autres, Tomas encore moins. Et peut-être est-il plus jeune que lui-même (chose que sa taille ne laisserait pas penser mais il sait que ça existe, Eliott, des gosses tout juste majeurs qui le dépassent pourtant) alors n’a-t-il aucun souvenir de la ville où il est né. Il fronce les sourcils, déjà plus inquiet à l’idée d’avoir obligé Tomas à l’accompagner quand il a quelqu’un de sûrement plus important à aller voir — et il ne préfère ne pas trop s’interroger sur l’ordre de cette importance, peu désireux de rompre l’instant ou son euphorie actuelle. Mais l’autre se complète, précise de lui-même et il doit se faire force pour ne pas avoir un sourire, Eliott, à l’idée que ce ne soit qu’un père (un père qui ne semble pas détenir le trophée du père de l’année, qui plus est). Il opine lentement, les questions déjà plein la tête mais trop conscient de la difficulté à évoquer ce genre de conflit (même s’il ignore de quel genre les conflits entre Tomas et son père sont) — la coïncidence qu’ils souffrent toutefois du même mal ne lui échappe pas. « Well, his loss, then. » Il hausse les épaules, la gorge pourtant serrée au rappel de son propre père, loin d’être si accessible, qui l’attend peut-être (il en doute, préfère ne pas trop y penser). Pourquoi son père l’attendrait-il, lui qui n’a pas attendu pour l’abandonner derrière, emportant avec lui la seule demande qu’il ait jamais eu. Parce que Román a été envoyé pour le retrouver ? Aucun coup de fil n’a suivi, Eliott, il finit par se faire à l’idée que son père n’a peut-être simplement pas envie de l’attendre, pas envie d’avoir un fils (ou, en tout cas, pas celui-ci). Il chasse les souvenirs de son père d’un geste imaginaire, embraye plutôt sur un autre sujet entraînant un flot continu, son job, ses aspirations pourtant jamais précisées, tout pour que Tomas ne le juge pas trop sévèrement ; tout qui puisse laisser au jeune homme une image à peu près fiable et positive de lui-même. Il s’arrête enfin, s’insultant mentalement d’avoir encore trop parlé, de ne pas savoir s’en empêcher. Mais Tomas, il a la gentillesse (ou la politesse, il ne sait pas exactement) de ne pas faire de remarque, pas comme beaucoup. Et de s’y intéresser (sincèrement, Eliott ose l’espérer). « Oh non, c’est sûr, y a pire comme job alimentaire et j’ai eu pire en vérité, c’est juste que… Euh, eh bien, souvent, les gens pensent que projectionniste, c’est pas un métier assez bien. » Parce qu’il y a le numérique, maintenant, quand bien même il reste toujours l’utilisation d’un vidéo projecteur pour pouvoir diffuser l’image sur un écran plus grand. Et puis c’est aussi lui qui gère l’image, le son, le bon calibrage de l’ensemble. « Je, hm. Ne ris pas, ok ? Enfin quoique si, tu peux rire. Je voudrai réaliser des films. » Et c’est la première fois qu’il fait part de ce rêve à voix haute, à quelqu’un qui ne le voit pas tenir sa caméra au quotidien, quelqu’un qui ne le devine pas de lui-même à forcer de le voir observer le monde par le prisme d’un objectif. « Of course it’s a thing! » S’offusque-t-il pour Tomas. « C’était surtout un job en vogue dans les années quarante-cinquante, mais ça existe encore. » Il suffit de regarder quelques bons films pour le savoir — le manque de culture ciné de certains ne peut que l’exaspérer. « Les études, c’est bien si tu sais ce que tu veux faire. » Et si t’as l’argent. « Besoin de t’occuper ? » Les mots répétés sans qu’il n’arrive bien à comprendre ce que Tomas entend par là. Puis il est pris de court par la question, s’empourpre déjà, cafouillant avant même de produire le moindre son. Qu’a-t-il insinué sans le vouloir ? Trop embourbé dans son entremêlement de pensée pour se rendre compte de ce que d’autres pouvaient comprendre — et qui, visiblement, ont touché Tomas.
Enfin… ?
Il note son air amusé, le coup de coude et il se détend, Eliott. Souffle enfin son stress soudain monté en flèche. « D’un justicier qui prend en pitié les idiots maladroits. » Ce n’est pas une question mais bel et bien une affirmation. Tant pis si ça sonne aussi cheesy out loup que ça en a l’air dans son crâne. C’est au moins le reflet de la réalité, Tomas dans le beau rôle et lui en personnage plus que secondaire — le love interest qui ne sait rien faire d’autres que de se glisser dans des situations dangereuses jusqu’à se faire sauver. Il est Lois Lane et Tomas est Clark Kent. Ca semble plutôt bien leur aller (et il ne va pas cacher ne pas être contre le fait de voir Tomas en slip et collant). Le panneau de la station de tramway où ils sont monté se dévoile à eux et Eliott, il attrape Tomas par le bras. « Ah, on y est presque ! » Il accélère le pas, presque sans s’en rendre compte, porté par l’espoir de pouvoir enfin remettre la main sur l’objet disparu. A quelques deux cent mètres du tram, les portes du cinéma, closes toujours, mais sur le sol, rien. La panique le gagne à nouveau alors qu’il scrute minutieusement les alentours. Mais rien. Tout ça pour rien.
Pas de date avec Tomas Kent, alors.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:17

Parler de Chicago remet sur la table un sujet qui n'a plus vraiment été évoqué sérieusement depuis pas mal d'années. Depuis que tu t'y es habitué, que tu as cessé de te plaindre du déménagement et de répéter que tu voulais rentrer à la maison. Tu l'aurais pu, au final, à l'âge adulte, faire tes valises et rentrer, mais tu avais déjà passé plus de temps aux Etats-Unis que là où tu t'estimais chez toi. Et tu y avais ta mère, à Chicago, tes potes, et trop à perdre pour un souvenir qui, comme la plupart des souvenirs d'enfance, t'aurait probablement semblé plus fade en vrai. Tu l'avais adoptée, au final, cette ville, et il n'a pas tort, Eliott, y vivre n'est pas désagréable. Tu supposes cela dit que vos quotidiens divergent sur pas mal de points, si pas tous. Tu le vois mal faire les poches aux passants, ou s'adonner à l'escroquerie — pas avec une telle propension à la panique. « It is, yeah, I guess it is. » Tu n'y penses jamais beaucoup, Åke. La ville, ou sa beauté, ou son agréabilité, ne font pas souvent partie de tes préoccupations, à moins que cela ne puisse te servir à distraire un riche touriste. Tu lèves pourtant le nez pour faire plus attention à ce qui vous entoure, ce soir. Inspirer l'air bien connu de la ville, si connu que tu n'y prêtes plus du tout attention, en règle en générale. « Stockholm », que tu confies, ton accent originel sur la langue le temps d'un instant, et un léger sourire sur les lèvres. « And I do remember it, I was about seven when we left. » Pas ton souvenir préféré, à vrai dire, entre le père en prison (encore) et l'année qui a suivi, mais, au fil des ans, tu as fini par t'en souvenir uniquement pour le changement drastique que ç'a représenté — quoique tu aies tout de même réussi à atterrir exactement dans le domaine dont ta mère espérait pouvoir te garder éloigné. Alors que le sujet change, tu remarques une certaine préoccupation chez ton acolyte que tu as vite fait d'essayer de dissiper. Il ne te retient pas de grands plans (si ce n'est une fuite facile), loin de là, et la première explication à cela qui te viennes est ta relation, si on peut appeler cela comme ça, avec ton père. Le genre de remarque qui ne devrait pas soulever plus de questions, ou que tu pourras faire mine de ne pas vouloir évoquer. En réalité, tu n'y as plus la même sensibilité, pas après toutes ces années. Il ne peut pas te manquer, ce père, puisqu'il n'a jamais vraiment été là. Rien d'important, donc, rien qui ne puisse justifier un départ précipité et signer la fin d'un date même pas encore commencé. « Guess it's your gain, then. » Oui, Åke, tu crois très fort à l'idée que se lancer des fleurs de temps en temps (ou souvent) ne peut pas faire de mal. Ca, et faire en sorte de te mettre en valeur auprès d'Eliott (parce qu'un père qui ne veut pas de toi, c'est sûrement un peu bof, comme argument de vente).
« I mean... C'est un boulot, il n'y en a pas de bon ou mauvais. » Et, en le disant, tu penses à des métiers que tu considères en réalité mauvais, mais la question n'est pas là. Celui d'Eliott ne l'est pas. « Well, yeah, okay, some are shit, but it's mostly 'cause the people are shit. Your's not. » Tu t'intéresses à ce qu'il souhaite réellement faire, alors, puisque projectionniste n'est apparemment qu'une étape du plan. La curiosité piquée par sa demande que tu ne ris pas, tu mimes le verrouillage de tes lèvres et, en réalité, tu n'as pas besoin de faire le moindre effort lorsqu'il s'explique: tu ne ris pas. Tu ne vois pas pourquoi tu le ferais. « Hey, I don't see any reason why that would be laughable, it's great. You've got ideas already ? » Tu ne lui diras pas que, niveau cinéma, tu n'y connais vraiment rien. Tu connais des noms, de grands noms apparemment, mais serais bien incapable de leur attribuer le moindre film. Tu connais à peine quelques acteurs et actrices, et n'es pas certain d'associer les bons noms aux bons visages, pas même en ce qui concerne tes films préférés. « Well, thank you for your outrage, I do have a real job. » Tu souris à nouveau, amusé par la passion d'Eliott quant à la réalité de ton métier. « Disons que l'ennui ne me réussit pas, je deviens facilement agité. » Ou tu voles une portefeuille à un inconnu et te laisses embarquer à la recherche dudit portefeuille soi-disant perdu, au choix. En tout cas, quoi qu'on en dise et où que cela se termine, tu commences à estimer que ça en valait le détour. Ne serait-ce que pour la succession d'émotions qui défile sur les traits d'Eliott alors que tu t'amuses à le mettre un peu plus mal à l'aise. Tu pourrais t'étouffer à sa description parfaitement erronée, au lieu de cela tu parfais le numéro en t'inclinant légèrement comme pour saluer. « Idiot est un peu fort, tho. » Tant qu'on y est, justicier aussi, mais, celui-là, tu veux bien le garder. « Et ce n'est pas de la pitié. » En ce qui te concerne, idiot colle probablement très, très bien. Avant d'avoir pu t'étendre sur la question, tu te retrouves avec Eliott agrippé à ton bras et le cinéma vraisemblablement proche. Entre la station de tram et son lieu de travail, tu n'oses pas te débarrasser du portefeuille. Tu rouvres néanmoins ta veste, fais mine d'avoir trop chaud, te prépares à miraculeusement découvrir l'objet. Eliott t'a devancé de quelques pas, cherche déjà et tu te dépêches de faire semblant de chercher de l'autre côté, qu'il ne puisse par remarquer qu'il n'y a rien ici. Qu'il n'y a jamais rien eu. Ta main se glisse dans ta poche intérieure et tu lui jettes quelques coups d'œil, par dessus ton épaule. Trop dépité pour faire attention à tes magouilles, semblerait-il. « Got it », tu t'exclames, en te retournant, le portefeuille ouvert et, sous tes yeux, le visage d'Eliott sur l'une de ses cartes. Tu ne dis rien de plus, commences à prier pour qu'il ne trouve pas le tout particulièrement suspect.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:18

L’impression d’avoir mis les pieds dans le plat, une nouvelle fois, à sa façon si Eliott-esque semble-t-il. Il note bien la longueur avant la réponse, et peut-être aussi un peu le manque d’enthousiasme de son sauveur du jour et il se demande, Eliott, s’il n’aurait pas mieux fait de ne pas trop vanter les mérites de Chicago. Il en est pourtant fier, de sa ville — c’est qu’il n’a pas tellement de points de comparaison, il est vrai, alors il serait bien en peine de dire si elle est plus agréable ou plus belle ou plus safe qu’une autre, aussi préfère-t-il ne pas trop se poser de question et juste accepter ce qu’il pense de Chicago comme de la seule vérité à laquelle il ait accès : c’est une ville très sympa (et il est certain qu’il y en a d’autres, dans le monde, sans doute même des plus chouettes mais il a aussi conscience qu’il y en a des moins agréables, il suffit d’ouvrir les informations du soir pour le savoir et retenir les noms). Il se mord la lèvre, Eliott, un regard à peine jeté en direction de Tomas parce qu’il craint, maintenant, de se reprendre de peur de se lancer dans une nouvelle diatribe qui n’aurait pas de fin, ou peur de s’enfoncer plus qu’autre chose et puis Tomas prend finalement la parole. Il tord les lèvres, Eliott, n’ajoute rien sur le sujet de Chicago, voudrait pourtant lui proposer de faire un tour de la ville, un jour, peut-être avec l’espoir de le convaincre un peu davantage sur la beauté de celle-ci, mais il se retient (se dit que c’est peut-être un peu trop, entre ce date ou presque date et maintenant ça, il ne voudrait pas paraître trop obvious, Eliott, ni même trop intéressé quand il n’est absolument pas certain que l’autre le soit un minimum) ; change plutôt de sujet, et il lui semble maintenant entendre un léger accent dans la voix de l’autre, effectivement. Alors il hoche la tête comme s’il approuvait, comme s’il savait que oui, c’est bien de Stockholm qu’il est originaire, Tomas, quand il n’en avait pas la moindre idée une seconde plus tôt. Mais il a la tête tournée vers son interlocuteur, à temps pour voir le sourire sur ses lèvres et il sait, Eliott, qu’il esquisse aussitôt le miroir de celui-ci, par réflexe ou peut-être par charme pour le jeune homme à ses côtés et ce qu’il imagine comme le début d’une aventure sympathique qu’un déménagement sur un autre continent, ou peut-être que Stockholm fait justement partie de ces villes encore plus agréables que Chicago, où la vie y est simple et peut-être moins chère. « T’y es déjà retourné ? » La nouvelle question pour faire la conversation mais l’intérêt sincère — c’est qu’il ne serait pas contre une rapide description de la capitale, Eliott, ne serait-ce que pour lui donner l’illusion de s’y être déjà rendu. Et puis Tomas lui apprend qu’il était attendu, et la panique s’installe dans ses entrailles — la peur de le tenir loin de quelqu’un d’important (plus important que lui), la peur de l’empêcher de faire quelque chose d’excitant (plus que d’aider un parfait inconnu à retrouver son portefeuille), la peur de faire foirer un rendez-vous peut-être crucial. Et si Tomas lui affirme que ce n’est pas le cas, il est loin d’être entièrement convaincu, Eliott, persuadé que son propre père est le seul qui puisse ne pas vouloir s’occuper d’un enfant (de lui), le seul qui soit trop égoïste pour seulement se rappeler qu’il possède au moins un héritier (ou peut-être en a-t-il d’autres, maintenant et peut-être les préfère-t-il à lui). « It sure is, » qu’il marmonne avec un sourire plus gêné qu’il ne le voudrait et le haut des pommettes peut-être aussi plus rose qu’il ne l’aimerait. Parce qu’il ne fait aucun doute qu’il gagne au change, même si ce n’est que pour quelques minutes, même s’il a vaguement conscience qu’ils ne risquent de ne jamais retrouver son portefeuille et que date il n’y aura pas (et qu’il ne voit pas bien comment ils pourraient espérer se recroiser s’ils ont été capables de passer autant d’années dans la même ville sans jamais s’y voir jusqu’à présent).
Tomas, il lui donne l’impression de savoir trouver les mots pour arrêter son flot de paroles, calmer aussi peut-être un peu (mais c’est déjà ça) l’angoisse sourde qui lui prend parfois le coeur quand il évoque son job, le regard des autres qui pensent que projectionniste a tout du job étudiant plus que d’un véritable job, qu’il ne s’agit pas d’une carrière à laquelle on puisse aspirer ou qui puisse permettre de payer le moindre loyer (et, quelque part, ils n’ont pas tellement tort parce qu’Eliott, il rêve d’autre chose et que son loyer, il le paie toujours difficilement quand bien même n’a-t-il qu’une demi-chambre à réglée). « I wish everyone could think like you do. » Le soupir déjà échappé parce que c’est sans doute non réalisable et il peut compter sur le doigt d’une main le nombre de personne qui acceptent son job sans sourciller — sa mère. Et Tomas, maintenant (il ne compte pas Dean et les autres pensionnaires de Picasso’s Inn parce qu’il n’est pas certain qu’il n’y ait pas un peu de jugement de leur part par instant même s’il sait qu’ils partagent la même galère). Il relève les épaules, plus dans une tentative de se cacher qu’autre chose. « Well, it just that, it’s not an easy job you know? More like a dream nobody never realize like becoming famous by acting or writing and only a few people can actually achieve this dream. So people tend to think it’s just a phase, it’ll pass. » Sauf que ça ne l’est pas, pour lui. L’ambition depuis déjà trop longtemps pour qu’il y renonce facilement, bien qu’il ne soit pas en mesure de totalement se lancer non plus. « Some, yeah. I, » il hésite, se frotte la nuque puis la tempe, ferme un oeil, « I’ve written stuff and filmed other but I don’t know. I guess I’m just scared to really give it a shot. I still have so much to learn. » La justification comme un réflexe, un besoin de donner une excuse pour expliquer son manque de talent possible (apparent, de son avis), le haussement d’épaules pour venir prétendre qu’il ne s’y intéresse pas réellement. Alors plutôt que de s’attarder sur lui, il préfère retourner (maladroitement) la question à Tomas, offusqué qu’il puisse penser que son job ne soit pas réel quand il semble pourtant évident que s’il le fait, c’est qu’il existe et que, de son point de vue, il y a des métiers bien plus ridicules que celui-ci. « Sorry, was too passionate, wasn’t I? » Ca ne lui ressemble pourtant pas, ces élans d’indignation contre personne en particulier (ni même contre quelqu’un, en réalité, il n’est juste pas le genre à s’indigner, Eliott, à part peut-être tout seul, face à son miroir et contre ses cheveux). « Oh, » ajoute-t-il alors, et c’est plat, c’est nul, ce n’est même pas une réaction, mais que peut-il dire d’autre ? Il ne sait pas s’il est censé demander si ce besoin de s’agiter est dû à quelque chose, si c’est juste l’ennui de l’ennui, ou comme une hyperactivité qu’il serait bien en peine de comprendre (ou même imaginer). Alors il s’arrête à ce oh inutile, la bouche tordue.
La peur que Tomas n’ait une mauvaise image de lui, la peur qu’il se soit encore trompé, ait encore été maladroit dans le choix des mots, s’empare de lui avant qu’il n’aperçoive l’air de son interlocuteur, le coude de celui-ci dans ses côtes et c’est le soulagement. Les mots employés comme ils lui viennent, avec cette impression d’être le plus parfait des imbéciles pour avoir égaré son portefeuille, mais aussi pour avoir besoin d’aide pour savoir quoi faire et se sentir un minimum rassuré. Il sent ses joues s’échauffer alors, la tête complètement tournée vers Tomas, le sourire qu’il essaie de contenir sans totalement y parvenir parce que si ce n’est pas de la pitié alors peut-être que c’est autre chose et peut-être que c’est exactement ce qu’il espère — après tout, il a accepté l’invitation à un diner, il y a ce date qui leur pend au nez et qui le ravie d’avance. Le cinéma apparaît toutefois dans son champ de vision et l’empêche de renchérir sur le sujet, préférant se dépêcher de le rejoindre pour mettre la main sur l’objet perdu (et ainsi trouver le premier restaurant ouvert qui voudra bien d’eux). Il a accéléré le pas sans s’en apercevoir, Tomas juste derrière lui lui semble-t-il, le nez déjà quasiment collé au bitume pour essayer d’apercevoir ce qui lui manque mais il n’y a rien, rien de rien et il voudrait se laisser tomber au sol. Il s’entête pourtant, plus vraiment par envie de retrouver toutes ses cartes listées plus tôt que parce qu’il imagine déjà Tomas s’éloigner, leurs chemins se séparés sans que le repas n’ait eu lieu. Il tourne un peu, s’approche de plus en plus de la porte du cinéma, prêt à l’ouvrir et à vérifier à l’intérieur quand la voix de Tomas se fait entendre. Il fait volte face et se précipite sur lui, les mains attrapant ses bras, yeux écarquillés. « You’re definitely a hero. » Et son futur date. Les doigts toujours enroulés sur son blouson, il baisse les yeux sur le portefeuille, et c’est bien le sien, c’est bien lui qui apparait sur une photo. Il hésite avant de l’attraper d’une main, l’ouvre un peu davantage et essaie de compter discrètement le nombre de billets qu’il possède — essaie de savoir si ça suffira pour un nice diner ou s’ils sont condamnés à un fast food abordable. Quatre-trois dollars. Ca lui semble peu pour deux mais il sait qu’il a réussi à faire un panier pour un jeu de Mémé avec à peu près ce budget-là et au pire, que risque-t-il ? Son compte sera à découvert pendant quelques jours, la paie devrait bientôt arriver, ou bien il demandera une avance à son patron, mais ce sera worth it. « Merci ! » parvient-il à articuler avant de reculer d’un pas, pour laisser Tomas respirer. « I mean, where do you wanna go? » Et l’idée qu’ils puissent ne pas aller dans un restaurant mais qu’il puisse recuisiner plutôt (mais où ? Il ne se voit pas annoncer à Tomas qu’il vit dans une pension et moins encore qu’il partage sa chambre) et puis il se rappelle le rendez-vous manqué et peut-être que Tomas préfère que le date ait lieu un autre soir (ce qui lui donnerait aussi l’occasion de se changer et de porter quelque chose d’un peu plus date-like). « Enfin, on n’est pas obligés d’y aller ce soir, en fait. C’est comme tu veux. Si tu penses que tu peux encore avoir une chance de voir ton père, je comprendrai tout à fait. T’as juste à me donner une date et puis un lieu et on pourra toujours se retrouver là-bas. » Il se mord la langue pour se forcer à s’arrêter-là.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:25

Il a un peu l'impression d'avoir coupé Eliott dans son élan, Åke, parce qu'il ne partage pas forcément son amour pour Chicago, le genre d'amour qu'il imagine que seuls les natifs ressentent réellement, comme lui pour Stockholm, comme d'autres pour la ville qu'ils considèrent chez eux. Ce sentiment un peu faussé, une passion que seul le berceau peut inspirer, en bien ou en mal. Sa situation pourrait être toute autre, au fond, il pourrait détester sa ville natale, et ces années formatrices qui l'ont vu perdre un peu trop souvent son père dans les méandres du système carcéral, mais ce n'est pas ce qu'il a choisi de retenir, pas ce qui a pu le marquer le plus. C'est sa mère qu'il doit remercier pour ça — et puis pour tout, en réalité. Mais ce n'est pas tant la question, et il ne se lance donc pas à haute voix dans sa théorie du pourquoi du comment Chicago ne sera jamais assez bien pour lui, ou en tout cas pas aussi bien qu'elle ne l'est pour Eliott. Agree to disagree semble être un bon compromis, sur lequel ils s'arrêtent tacitement. Et puis qui sait, peut-être Chicago finira-t-elle par devenir la ville numéro dans son cœur, il a encore pas mal d'années pour le découvrir, pour que le souvenir s'estompe et que la place soit prise, que la vie ici surpasse toute attente, tout passé, et que la maison soit bel et bien ici. Pour l'heure, le cœur balance toujours un peu trop en faveur de la Suède, alors qu'il annonce fièrement le nom de sa ville d'origine, et observe son interlocuteur acquiescer comme si le mot seul permettait aux pièces du puzzle de s'emboîter et à sa personne d'être comprise. « Pas avant longtemps, mamma était sûre que je ne voudrais pas revenir si on y retournait, ce qui n'était pas faux. J'y étais il y a peut-être quatre ans, mais rien que l'avion coûte un bras. » Il sait que les questions sur lui, et ses origines, s'enchaînent pour combler le silence, mais il ne se lasse pas d'en parler et, si le sourire sur les lèvres d'Eliott est un quelconque indicateur, il ne pense pas qu'il en soit gêné. « C'est beaucoup plus petit qu'ici, plus vieux aussi. » Il se retient de dire plus beau, sourit à Eliott et choisit de ne pas se lancer dans une tirade vantant la ville — les tirades, c'est le truc d'Eliott. Ils embraient donc sur un autre sujet, et Åke le rassure rapidement quant au fait que celui qui l'attend prétendument n'est que son père. Le choix le plus évident, à ses yeux, pour justifier de pouvoir rater le rendez-vous sans se tracasser, sans même que cela ne soit réellement remarqué. Et, Eliott, il n'insiste pas, il n'est pas de ceux qui sautent sur l'occasion pour affirmer que les parents sont si importants, et méritent tous les sacrifices. Il ne le fait pas culpabiliser sur le fait d'oser ne pas se pointer à un rendez-vous (inventé) avec son cher géniteur, et quelque chose lui dit qu'il comprend, qu'il sait que parent ne va pas toujours de pair avec proche ou bon. En ce qui concerne son père, le terme est même plutôt risible, et c'est plus souvent à lui d'endosser le rôle d'adulte, de raisonnable — et, le connaissant, ç'a quelque chose d'effrayant. Il s'empresse de diffuser la situation qui pourrait prendre un tournant un peu trop sombre à son goût (surtout après même pas dix minutes de discussion) et sourit de nouveau face à la confirmation d'Eliott, faisant mine d'ôter un chapeau imaginaire pour saluer en inclinant la tête. Il a vaguement conscience de trop se laisser prendre au jeu, alors que tout ce manège ne peut que mal se terminer mais, tant que l'inévitable n'est pas imminent, il en profite pour faire comme si de rien n'était. Comme s'il était réellement quelqu'un de bien qui ne ferait que donner un coup de main, plutôt qu'un arnaqueur faisant littéralement tourner sa victime en rond.
Le sujet dérive sur leurs métiers respectifs, tandis qu'ils s'approchent dangereusement du lieu de celui d'Eliott, et il y a quelque chose d'attendrissant à la façon dont celui-ci ose à peine parler de ce qu'il fait, moins encore de ce qu'il voudrait faire. Åke, il fait ce qu'il fait toujours, il en rit plutôt que d'en pleurer. « Not everyone has my magnificent brain, poor souls. Non mais sérieusement, les gens sont idiots, on doit absolument travailler, mais c'est jamais assez bien. There's no cure for capitalism induced stupidity. » Il hausse les épaules, peu surpris mais toujours aussi profondément contrarié par le genre de réflexions que peut entendre Eliott sur son job. Il l'écoute ensuite évoquer ses véritables ambitions, le genre de truc qui lui passe personnellement au dessus de la tête mais s'il y a quelque chose qu'il apprécie, c'est la passion. « Well, people do it, don't they ? Why not you ? Actually, kind of a lot of people, there's a lot of movies out there, I'm sure there's a place for yours. » Alors il s'enquiert de potentiels projets, même si lui fait tourner trois films sur netflix et a une culture plus approfondie des dessins animés que de n'importe quelle filmographie d'un réalisateur de films, même le plus connu. « If it wasn't obvious, I'm not a film buff, but it's art, and that's powerful stuff. Il y aura toujours un public pour ce que tu fais, tu peux pas savoir sans essayer. Et puis on apprend en se plantant. » Et le plantage, il en sait quelque chose. Rien que ce soir, il est probablement supposé apprendre une grande leçon. Il laisse Eliott et ses rêves tranquilles, pas certain que des conseils venus de lui soient les meilleurs. « No, I loved it. » Il rit légèrement, mais c'est la vérité, cet élan d'indignation en son nom, pour ce qui n'est finalement encore qu'un semi-inconnu, a fini de le convaincre qu'il apprécie réellement Eliott. Ce qui est loin d'être bon signe après ce qu'il a fait, avec le portefeuille toujours lourd au fond de sa poche, contre son cœur.
He fucked up big time.
Il fait de son mieux pour garder la face à mesure qu'ils approchent, et qu'il apprend à connaître Eliott, à reconnaître qu'il ne serait vraiment pas contre ce date promis qui risque très fort de tomber à l'eau quoi qu'il fasse. Pas de portefeuille, pas de date. Découverte miraculeuse du portefeuille ? Mensonges. Dans un premier temps persuadé qu'il parviendrait à tourner la situation à son avantage, il réalise une fois sur place que c'est très peu probable. La vérité, alors ? Il peut être sûr de ne pas y avoir droit, à son date. Pas que ce soit le plus important désormais (enfin, un peu quand même), la décision finale en disant sans doute beaucoup à son sujet, et le fait qu'il ne sache pas encore ce qu'elle sera en disant plus encore. Justicier n'est donc pas le terme pour le décrire, mais il le prend, il le garde, il sourit et profite de cette image là, avant d'inévitablement avoir à la faire voler en éclats. Le cinéma est juste là, apparu dans leurs champs de vision avant même qu'il ne le réalise, et il opte pour la fausse découverte. Chaque chose en son temps, right ? Il a au moins la décence de ne pas avoir laissé Eliott faire tout le trajet sans jamais retrouver son bien. A justicier s'ajoute le terme héro et, Åke, il est définitivement mal à l'aise. Le genre de truc qui ne lui arrive pas. Les arnaques, c'est son domaine, c'est facile, cela le fait rire, c'est son quotidien. Il n'en est jamais honteux, ou coupable. Mais le regard reconnaissant d'Eliott dans le sien change tout et damn, il n'aurait jamais dû faire le chemin avec lui. I'm not, les mots sont au bout de sa langue mais il ne dit rien, se contente de regarder le jeune homme récupérer son portefeuille, en vérifier le contenu, celui auquel lui n'a pas touché, finalement, il n'avait plus le cœur à ça. Il n'a plus le cœur à rien de tout ça, le sourire n'atteignant pas ses yeux lorsque l'autre le remercie. Il s'attend à ce que leurs chemins se séparent là, espère un peu qu'Eliott aura oublié le date, ou qu'il n'en a plus envie, but it's still on. Il se mord la lèvre, Åke, gêné, tout lui disant de refuser l'invitation, tout sauf le fait qu'il l'apprécie vraiment (assez pour lui rendre son portefeuille, même). Il peut presque deviner les pensées qui tournent sous le crâne d'Eliott alors qu'il propose de reporter, et l'expression qu'il affiche ne doit pas aider à le convaincre qu'il est en réalité toujours très intéressé. Il ne dit rien pendant ce qui semble être très longtemps, se débattant avec lui-même, avec la logique et le bien qui, dans le cas présent, s'opposent pleinement. « I did a thing », finit-il par articuler, et ce n'est une réponse à rien de ce qu'Eliott vient de dire, mais c'est maintenant ou jamais, ou se dégonfler, alors il enchaîne rapidement: « I did a really dumb thing, and it's gonna sound like a big joke but it's not and you might hate me afterwards but keep in mind that I'm telling you the truth now even if it's really not good. Okay I'm only telling you because I still want to go on that date but that counts for something, right ? Guess it's up to you, actually, so here goes. » Il se gratte la tempe, son regard cherchant à s'accrocher partout sauf dans celui du brun. « I took your wallet. That's what I do, basically, that and the coatroom thing. » Voilà qui est dit. Devrait il se sentir soulagé ? Il a plutôt l'impression d'attendre une sentence qui ne peut qu'être mauvaise. « And my name's not Tomas, it's Åke. » Par réflexe, ou peut-être en gage de bonne volonté, ou d'offrande de paix, il tend la main dans sa direction, pour la deuxième fois de la soirée, mais avec l'entière vérité, cette fois. Il s'attend à moitié à garder le bras tendu pendant dix minutes sans qu'Eliott ne réagisse, mais maintenant qu'il est levé, il reste figé dans cette position.
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:29

Il doit masquer sa petite déception, Eliott, de découvrir que Tomas n’est pas aussi expansif que lui sur sa ville. Ou peut-être est-ce parce que Chicago et Stockholm, c’est trop incomparable, peut-être que dans le fond, l’autre est d’accord avec lui pour placer la ville Illinoise sur un piédestal mais il en doute, comme un instinct ou une fine observation (pas si fine que ça, en vérité) des traits de Tomas qui lui donne l’indication. Il n’a rien à dire, alors, ou peut-être pas à lui parce qu’il semble pourtant apprécié la capitale suédoise (s’il s’agit bien de la capitale, il n’a pas toujours été très fort en géographie, Eliott) et il ne peut que sentir un petit sourire se mettre à flotter sur ses lèvres à l’anecdote sur sa mère. « Et pourtant t’es revenu, » constate-t-il matter-of-factly, parce que c’est un fait. Il est revenu à Chicago, Tomas, et c’est tant mieux — et peut-être la preuve que Stockholm, malgré tout ce qui peut en être dit, ne suffit pas totalement. Peut-être il y a-t-il quelque chose qui le retenait alors aux Etats-Unis (quoi donc ?) ou est-ce que les billets d’avion n’étaient pas la seule chose trop coûteuse, là-bas (il croit savoir que le continent européen est cher, Eliott). « Plus vieux ? » Qu’il relève avec un sourcil qui se soulève. « C’est une vielle ville ? » Il tord la bouche devant son manque de connaissance sur le sujet, espère que Tomas ne s’en formalisera pas trop, parce que, vraiment, il n’a jamais été très bon dans aucune matière, Eliott — le minimum pour tenir et passer à chaque niveau supérieur — et l’histoire et la géographie, tout ça se confond toujours un peu dans son esprit. Et il a bien du mal, Eliott, à visualiser ce que ça peut bien vouloir dire — est-ce dans les bâtiments ou dans la tranche d’âge de la population ou bien encore autre chose ? Il essaie, pourtant, d’imaginer, de se rappeler s’il a déjà vu ou aperçu des photo de la ville et il assume que oui, sans doute, au moins dans l’un des films qu’il a dû maté, mais il n’a aucune certitude, aucune place qui ne se forme dans son esprit, aucun nom de rue qui ne lui vient alors il prend note de vérifier plus tard, quand il sera rentré. La pensée d’ores et déjà chassée qu’il s’inquiète plutôt du rendez-vous, la présence de ce père qui n’attend pas et qui ne peut que lui faire penser au sien, à ses actes manqués et le silence depuis des mois et c’est un petit rire qui lui échappe devant les gestes de Tomas, ce chapeau invisible qu’il peut pourtant parfaitement se figurer qui se lève et l’assurance que oui, définitivement, il y a gagne au change, lui.
Il rentre la tête dans les épaules, Eliott, tandis qu’il souffle son métier et puis son rêve si secret. Ces ambitions de succès et de célébrité qui ne le quittent pas depuis qu’il est gosse bien qu’ils lui paraissent inatteignables pour quelqu’un comme lui. Tomas, il ne se moque pas de son job, ne le juge pas davantage. Pas de regards consternés ou de sourcils qui se froncent, pas de demande sur les études qu’il fait et quand est-ce qu’il pourra se lancer dans une véritable carrière. Non, rien de tout cela, juste une vraie curiosité et un quelque chose qu’il estime (espère) sincère, Eliott, dans la réponse qu’il lui accorde. Il est flatté, même, de savoir que Tomas ne pense pas moins de son métier (pas moins de lui). Il penche la tête sur le côté, lèvres étirées. « Aw, look who’s getting passionate now uh? » Il se moque pourtant pas vraiment, Eliott (il n’y parviendrait sûrement pas même avec toute la bonne volonté du monde), mais ça l’amuse de constater que les rôles s’échangent. A croire qu’ils sont déjà trop protecteurs l’un de l’autre alors même qu’ils ne se connaissent pas, qu’ils sont prêts à sortir bec et griffes pour défendre. Il tourne la tête, hausse les épaules. « Dunno, just figure other are actually talented. » Ou ont des idées qui innovent ou bien un style. Lui, il a quoi ? Quelques vidéos de mariage effectués pour une petite société, une ou deux vidéo de soirée qu’il ne partage qu’avec ses amis les plus proches et puis la vidéo de Jonas dansant. Rien d’autre. Pas vraiment de quoi le lancer derrière la caméra — et ses scripts, il ne préfère même pas trop en parler, Eliott. Ce ne sont que des brouillons aussi confus que son esprit, raturés à répétition au point que ça devient difficile de les déchiffrer, souvent une ou deux scènes rédigées intégralement tandis que le reste n’existe pas. Pas de scénario complet parce qu’il craint de terminer, Eliott — craint de ne plus avoir d’excuse pour ne pas s’y mettre plus sérieusement. Mais les mots qui suivent, il ne les a pas vu venir, Eliott. Il tourne la tête en direction de Tomas, essaie de deviner s’il est sérieux ou non et il lui semble bien que lui. Il n’a pas tort, il le sait bien dans le fond, mais c’est pas aussi facile que ça en a l’air. « Easier said than done, » conclut-il en tordant la bouche. « It’s not like I have someone to show me my mistakes, » se reprend-t-il, incapable de donner l’impression qu’il en veut, qu’il fait la tête. Le visage qui s’éclaire de nouveau aux mots suivant, le sourire qui retrouve sa place sur ses lèvres. Pas de commentaire à faire. Tomas, he loved his outburst. Ca suffit, apparemment.
Et comme ça, le cinéma se dresse sous leurs yeux et Eliott, il retrouve sa concentration. Le portefeuille manque à l’appel et il envisage de pénétrer dans le cinéma, d’aller vérifier dans la salle de projection quand Tomas attire son attention. Il est soulagé, et content, et soulagé encore et heureux et encore bien trop de choses qu’il n’arrive pas à définir correctement. Il a les mains qui n’osent pas s’emparer de l’objet alors même que c’est bien le sien, qu’il s’agisse bien de sa photo et de ses dollars, tous là. Tous là et peut-être qu’ils seront suffisant pour un dîner sympa dans un restaurant pas trop cher — restaurant qu’il laisse au choix de Tomas, d’ailleurs, parce qu’il est trop reconnaissant, Eliott, pour en chercher un, pour n’avoir ne serait-ce que la moindre idée à proposer. Et il envisage même de cuisiner plutôt, de reporter à un autre jour (le lendemain ? Le surlendemain ? C’est qu’il préfère le revoir rapidement, avant que leur date ne sorte de la tête de Tomas, avant qu’il ne soit complètement hors de son esprit et qu’il n’ait espéré pour rien). Et tout à ses pensées Eliott, il ne voit pas les traits de l’autre qui se décomposent devant lui, il ne voit rien de ce qui se trame pourtant sous ses yeux. Même quand il prend la parole, Eliott, il ne se doute de rien. « A thing? » Et il voudrait rire, plaisanter, secouer la main et lui dire que ce n’est probablement rien, no big deal — à moins que Tomas, il ait quelqu’un dans sa vie. A moins que la personne qu’il devait retrouver plus tôt n’était pas son père mais un fiancé, une petite amie quelconque, quelqu’un avec qui il aurait déjà un, ou deux, cinquante, dates à son actif. Et il reprend Tomas et ça ne fait pas davantage de sens aux yeux d’Eliott qui peine à suivre son flot de parole (quelqu’un qui parle plus vite quand stressé, apparemment, comme lui, note-t-il) et il y a le mot vérité qui est prononcé et il a sent son estomac qui retombe, Eliott, parce que c’est ça, c’est sûr que c’est ça. Tomas, il a déjà quelqu’un, il n’est pas plus intéressé que tous les autres avant lui, il était juste sympa puis il s’est laissé prendre au jeu pour s’amuser, une aparté mais rien de plus.
I still want to go on that date.
Ou bien non. Il commence à prendre peur, Eliott, recule d’un pas, en dévisageant Tomas, en appréhension de ce qui va lui tomber dessus, de ce qui va être dit. Took your Wallet. Et ça n’a pas de sens, vraiment aucun, même quand Tomas insiste. C’est ce qu’il fait. Ah ok. C’est censé suffire, comme explication ? He takes wallet for a living. Et il sait, Eliott, que ça n’a rien d’un véritable job — ce n’est pas quelque chose qu’on peut mettre sur un papier administratif. Il n’y a pas de case Profession : pickpocket, sur aucun papier, nulle part. Il n’y a sans doute que la police pour en avoir une mais c’est davantage pour choisir de la condamnation qu’autre chose et il secoue la tête, Eliott, se pince le nez, ferme les yeux. Mais ce n’est pas tout. Tomas n’est pas Tomas, il est Åke, Ake, Akke, ou quelque chose qui sonne vaguement comme ça et qu’est-ce qu’il en sait, Eliott, il ne parle pas suédois, il ne sait pas prononcer ce qu’il ne sait même pas comment épeler. Il baisse les yeux sur cette main tendue et il ne sait pas s’il doit rire, s’il doit pleurer, s’il doit s’énerver. Alors il ne fait rien, rien de tout cela. Il observe juste cette main qui reste suspendue dans l’air avant de lentement relever les yeux sur Tomas — non, Åke. « Why ? » Il recule d’un autre pas, Eliott, le portefeuille toujours visible dans ses doigts, maintenant alourdit d’une tonne. « Wh- why would you lie about your name? » Parce qu’il peut comprendre pour le portefeuille (enfin non, il ne comprend pas davantage mais il essaie de process, Eliott, les informations qui lui ont été données). Et visiblement, entre les deux mensonges, s’il y en a un qui paraît un peu plus logique étant donné la situation, c’est celui du portefeuille. « I, I, did you lie about Stockholm too? » A-t-il tout inventé ? Le mensonge apparemment si easy on his tongue qu’il n’a pas été capable de le voir venir, Eliott. Alors sur quoi d’autre a-t-il menti ? Et ce père ? Ce père qui a tout de mauvais ou d’absent ou de pas suffisant, en tout cas ? « Why would you do that? Lie and take my wallet and then help me find it? » Et pourquoi tout avouer là, maintenant ?
Mais ça, il le sait.
He wants to go on that date.
Mais lui, le veut-il encore au moins ? Saura-t-il avec qui il ira à ce date ? Tomas ou Åke ? Le voleur ou le charmant ? « I don’t… » Understand, get it, Believe it. Il ne sait pas exactement comment terminer, il ne termine pas. Il recule encore avant de soupirer et s’asseoir à même le sol. Les bras qui pendent sur ses genoux pliés, les yeux sur le sol. « Why me? » Il relève les yeux vers Tomas (Åke à moins qu’il n’y ait un autre prénom auquel il doit s’attendre).
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:31

En réalité, Åke, il pourrait probablement vivre n'importe où. Il n'a pas de boulot stable, pas d'obligations réelles, il pourrait faire ses valises n'importe quand. S'il est automatiquement, presque intrinsèquement, attaché à sa ville natale, il n'y a rien de concret pour l'y retenir, l'y faire vivre. Il aimerait dire que rien ne le retient à Chicago non plus, mais c'est une autre histoire, il y a ses proches, sa mère surtout, et puis même ce père qui apparaît et re-disparaît, à sa guise, mais qui est là, tout de même, parfois, et qui sait où le trouver tant qu'il vit ici. C'est probablement ce père, d'ailleurs, qui le retient le plus, parce qu'il sait que d'autres feraient l'effort de le retrouver ailleurs, mais lui ? Rien n'est sûr. Il sourit, alors, à la remarque d'Eliott. Il est revenu, c'est vrai, il reviendra sûrement toujours. Le constat est doux-amer mais il sourit, tout de même, parce que ce pourrait être bien pire, n'est-ce pas ? Chicago n'est pas si mal, pas mal du tout même et, à travers le regard d'Eliott, vraiment pas mal. Il espère pouvoir montrer Stockholm sous son plus beau jour à travers le sien, quoiqu'il évite de s'épancher sur le sujet, soucieux de ne pas devenir ennuyeux, ou tomber dans la comparaison entre ce qu'il a envie d'appeler "leurs villes", même si Chicago est supposée être devenue la sienne aussi, de ville. « Dunno, it's just... well, european, so I guess it's older than here. » C'est qu'il n'est pas particulièrement calé en histoire ou architecture, et n'a aucune idée des dates de créations de leurs villes, mais ça lui semble plutôt logique. Mais il balaie rapidement ces histoires de Suède, et de parents. Non, son père ne l'attendra pas, n'est peut-être même pas là, en liberté, accessible. Pire encore, il n'y a aucun rendez-vous de prévu, avec personne, et il est forcé de considérer une nouvelle fois ses mensonges, Åke, qui s'accumulent et font de lui un sacré con. Il n'aime même pas cela, mentir, pas du tout, pas quand il peut l'éviter, pas même dans cette carrière insolite qu'il s'est choisie et avec laquelle le mensonge devrait aller de pair. Ce soir, les omissions se succèdent et il voudrait pouvoir écourter cette rencontre (quoi qu'une partie de lui rechigne à quitter si vite Eliott), mais le portefeuille subtilisé pèse toujours lourd dans sa poche et il ne peut pas juste s'éclipser, réellement le voler. Il ne peut plus, maintenant.
Alors il se laisse entraîner sur le sujet d'un métier, et ce n'est pas mentir de ne pas dire ce qu'il fait la plupart du temps, right ? C'est surtout la chose logique, à faire, même si, à nouveau, l'omission pèse sur sa langue et, dans les circonstances présentes, semble bien plus grave que les autres fois, toutes les autres fois où il n'a pas pu dire ce qu'il fait réellement, de son temps, de ces heures passées en rue, et dans les métros, dans les trams. Il n'a jamais eu honte, simplement conscient de ne pas pouvoir en parler. Ce soir, le sentiment est autre, plus dérangeant, et il préfère largement entendre Eliott parler de lui. « Guilty », sourit-il, et c'est vrai qu'il est plus défensif qu'il ne l'aurait cru de cette carrière que d'autres ne voient pas d'un bon œil. Plus protecteur d'Eliott que ce qu'il ne le devrait, lui qui ne s'est pas gêné il y a moins d'une heure pour le prendre pour cible. « What makes you think you're not talented ? » Question sincère, alors que, lui, pour une raison inconnue, par simple impression, feeling, ou envie d'y croire, il l'imagine doué, Eliott. Peut-être parce qu'il suppose que la passion peut suffire, et que ceux qui aiment ce qu'ils font sont forcément bons. Il n'a aucune idée de ce qu'il faut, pour être artiste, réalisateur, whatever, mais il aime à croire que c'est à la portée de son interlocuteur. Il tente de l'en convaincre, lui aussi, et il ne sait pas pourquoi. Pour se racheter, peut-être, de ce qu'il a fait, de ce qu'il va encore faire, dire, avouer. Parce qu'il a envie de dire la vérité, cette fois, et c'est celle qui lui vient, celle qu'il imagine (et elle ne vaut pas grand chose, sa vérité, il n'y connaît rien). « You could probably find someone, no ? I'm sure somebody would be happy to become your mentor. » Il sourit, pas très sûr d'en quoi consiste le mentoring dans le domaine du cinéma mais, là encore, il avance à tâtons, Åke, simplement désireux de remonter le moral d'Eliott et de le convaincre de ne pas abandonner ce fameux rêve. Pas qu'il y connaisse beaucoup plus en matière de rêves qu'en matière de carrières ou de cinéma, mais il n'est pas non plus complètement détaché de la réalité et il sait que c'est tout ce qui vaut vraiment la peine.
Et son rêve à lui, c'est quoi ? Là, tout de suite, ce serait que tout s'arrange miraculeusement. Ne pas avoir à avouer ce qu'il a fait, changer ce regard et ce sourire et cette lueur qu'il voit en Eliott à chaque fois qu'il lève les yeux sur lui, ne pas devoir écraser sous sa semelle ce début de... quelque chose. Il n'a pas ce loisir, alors qu'il "retrouve" l'objet prétendument perdu et fait mine de rien, une minute, deux, trois, le temps de rassembler son courage. Ce n'est pas tant de la colère, qu'il redoute, ça, il saurait gérer, mais la déception ? Il encaisse moins bien, l'air de rien. Il se lance, pourtant, et c'est louable, non, d'avouer après tout ça ? C'aurait pu être pire, en plus, il aurait pu ne jamais rien dire… Est-ce que ça joue réellement en sa faveur ? Il suppose que non. A vrai dire, il suppose que rien ne joue plus en sa faveur, à l'heure qu'il est, il s'est enfoncé un peu trop profondément dans cette histoire farfelue, ce plan qui ne pouvait être que le sien, Erling written all over it. A croire que c'est dans le sang, le talent. Quoi qu'il dise, c'est probablement de trop, sans impact, sans réel intérêt. Il le dit tout de même, il lui doit bien ça. Et puis, il a un espoir un peu fou dans un coin de l'esprit, maybe it's not that bad. Se faire pardonner, il sait faire, il a l'habitude. Et peut-être que c'est amusant, au fond, au moins un peu. Une chose est sûre, en tout cas: ce n'est pas banal. Mais pas banal ne suffit pas, et il observe les traits d'Eliott changer, passer d'incompréhension, surprise, à cette déception qu'il avait vue venir de loin, cette trahison qu'il a conscience d'avoir commise sans le vouloir, pas vraiment, parce qu'ils n'étaient pas censés s'apprécier. Ni même se parler. Il préfèrerait s'entendre crier dessus, plutôt que d'attendre dans un silence lourd, sa main tendue qu'il finit par récupérer, ramener le long de son corps, se rendant à l'évidence.
Why ?
Well, par où commencer ? Il envisage de parler de son père (le fameux), de sa vie, de pourquoi il fait tout ça (quoi qu'il doute que ce soit compréhensible pour quelqu'un d'autre que lui-même), mais ce n'est pas ce que demande Eliott. Non, il poursuit, parle de son nom. That's what's bothering you ?, demande-t-il presque, Åke, mais il se mord la langue. Il suppose que, de toutes les questions que pourrait avoir le brun, celle-là n'est pas plus infondée qu'une autre. Il parle ensuite de Stockholm, et il pense qu'il commence à comprendre, Åke. Il réalise aussi que son erreur, sa tromperie, a été bien plus grande qu'il ne le pensait. « No, no, I... well I would be a shit criminal if I gave my real name, right ? But I... well, alright, I'm obviously a shit criminal either way but I... I don't know, it was kind of a reflex. But the rest was genuine, I swear. » Sa parole ne doit pas valoir grand chose, aux yeux d'Eliott. Mais il n'a rien d'autre. « I'm sorry, you took me by surprise and then... Then I was trying to give it back without being suspicious. » Tout ça pour tout avouer après, makes much more sense. Il le regarde reculer, s'asseoir par terre. Lui fait quelques pas, en cercle, une main passant sur son visage et un soupir mourant dans sa gorge, sans franchir ses lèvres. « Why you ? I... » Il se gratte la tempe, la lèvre inférieur entre ses dents. Puis il s'immobilise, finalement, s'accroupit à quelques pas d'Eliott. « You were just there, really. You were distracted enough and close enough, I just took it. It wasn't you. Now it is, you're the reason I didn't just leave with it or keep lying or... » Il doute que cela soit une réelle consolation, s'interrompt. Qu'y a-t-il à dire qui puisse expliquer son geste ? « Look, I'm sorry, I am, this is definitely a red flag and all. Just... know I meant everything else, I did a stupid thing that you don't have to forgive but the rest was... me. » Il relève la tête, jusqu'alors occupé à observer les pavés. Son regard détaille Eliott quelques secondes, avant que les mots ne se remettent à s'extirper tous seuls de ses lèvres. « So, yeah, hi, I'm Åke, I'm a swedish idiot thief who works the cloak room in a club. My dad's not waiting for me but, to be fair, he never is, 'cause he's probably in jail again. My mom's great, I do love Stockholm more than I have reasons to and... I think that covers it. Oh, I'm also terribly sorry, I wasn't leading you on with that date thing, like at all, but I think now I should be the one paying for it if you ever feel like speaking to me again. Which, if you don't, I'll understand. »
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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:33

C’est juste européen, c’est ce que dit Tomas et Eliott, il ne sait pas exactement ce que ça veut dire mais garde l’impression qu’il le devrait. Il se doute que ce doit être lié à la grande histoire, celle du vieux continent face au nouveau, des constructions déjà établies quand il restait encore tout à construire, ici. C’est ce qu’il assume, en tout cas, pas décidé à poser la question de peur que Tomas ne le prenne pour un parfait ignare (ou un ignare tout court, d’ailleurs, parce qu’il n’a rien de parfait et sûrement que le jeune homme a déjà bien dû s’en rendre compte) et un peu trop dissipé pour s’apercevoir que Tomas n’a pas l’air bien plus convaincu que lui, ou plus connaisseur sur le domaine. Eliott, il préfère donc acquiescer avec les lèvres serrées, afficher les traits de celui qui sait oui bien sûr that’s right et tourner la tête, changer de sujet. Et aux villes succède le rendez-vous manqué puis finalement les emplois de chacun — domaine où il se sent tout de suite plus à l’aise, Eliott, surtout quand il s’agit de son poste, sa passion resurgissant comme à chaque fois qu’il le mentionne, les yeux qui brillent de cet éclat qu’il ne possède que lorsqu’il est question de cinéma, de film, de ce qu’il aime tant et il a conscience d’un peu trop s’épancher, Eliott, qu’il devrait sans doute arrêter d’en parler, ramener le sujet sur Tomas, en apprendre un peu davantage sur lui mais il garde en tête ces mots sur ce besoin de s’activer tout le temps et il ne sait toujours pas comment répondre à ça, quoi dire, alors il préfère se promettre de se renseigner sur le sujet et de n’en reparler qu’une fois que ce sera fait. La question qui lui est posée, toutefois, le coupe brièvement dans son élan et s’il voudrait lui répondre qu’il le sait, c’est tout, il craint de ne paraître trop froid — trop distant peut-être quand il n’a clairement pas envie de l’être le moins du monde. Pas avec Tomas, en tout cas. « I don’t really know I just… » Il réfléchit à ses mots, ses dents retenant sa lèvre inférieure avant de la relâcher. « When I see whatever I’ve filmed, I don’t see anything in particular. It’s like it’s… Basic. There’s nothing more to it just the thing that I’ve spend hours filming, no emotion, no beautiful angle. » Mais peut-être que ce n’est pas ça, le talent, peut-être qu’il ne voit que ça parce qu’il est celui qu’il filme, peut-être devrait-il laisser d’autres juger plutôt que d’être le seul jury qu’il autorise à voir ses essais peu fructueux. Alors est-il talentueux, finalement ? Au moins un peu ? Il continue d’en douter, ne sait pas exactement ce qui motive cette conviction si ce n’est cette voix qui le lui souffle. No talent in him. Il n’y en a jamais eu, il n’y en aura peut-être même jamais — il apprend, pourtant, mais peut-être qu’à la fin de ses études, il n’y aura que le résultat donné par de la théorie et rien de plus. Peut-être même est-ce pour cette raison que son père est parti en emmenant l’argent destiné à ses études : peut-être savait-il que ce serait du gâchis, de l’argent jeté par les fenêtres et peut-être essayait-il de le préserver d’une déception douloureuse. Il se rembrunit un peu, Eliott, à la pensée de son père, enfonce le cou dans le col de son blouson avant de chasser la pensée de celui qui a simplement fuit, préfère ne pas lui trouver de nouvelles excuses quand il lui en a déjà trouvé plein, plus jeune — pas tant qu’il n’aura de réponse plus précise. Il hausse les épaules, faux désinvolte qui n’a pas l’impression de jouer son avenir s’il ne trouve personne pour prendre ce rôle de mentor quand c’est précisément la seule chose à laquelle il puisse penser. « Yeah maybe but I doubt that Steven Spielberg has time to spare to teach me anything. I know he gives speeches though sometimes but it costs a lost and I can’t afford to go just yet. » Et ce n’est pas qu’il soit fixé sur Spielberg uniquement, il pourrait se contenter de n’importe qui d’un peu doué, de quelqu’un dont il aimerait le travail et les oeuvres, Eliott, mais il ne connait personne qui soit établit à Chicago — et l’argent pour aller à Los Angeles, il ne l’a pas davantage. Et peut-être qu’il n’ose pas aussi, un peu trop timide ou self conscious de ses tares pour envoyer le moindre mail ou composer le moindre numéro. Et ça ne le dérange pas (pas tant que ça, en tout cas) parce qu’il s’est fait à l’idée. « What about you, do you have like a passion or a hobby? What do you do when you’re not at work? » Un peu sur le côté pour le devancer légèrement, le regard rivé sur lui, l’ombre d’un sourire se profilant de nouveau sur ses lèvres.
Et peut-être que c’est cette question qui lui revient à l’esprit, plusieurs minutes plus tard, devant le cinéma, le portefeuille finalement retrouvé. Cette idée de hobby qui lui traverse l’esprit alors que Tomas — Åke, peu importe son nom finalement, ne lui admette que c’est ça, ce qu’il fait. Prendre des portefeuilles, l’argent et après ? Après, séduire ou parler ou rester pour une raison qu’Eliott, il n’est sûrement pas en mesure de comprendre. Ou peut-être que ce n’est pas exactement ça, sa routine, peut-être en a-t-il une autre d’ordinaire mais Eliott, il n’y réfléchit déjà plus, concentré à essayer de ne pas s’effondrer, pas tomber au sol, pas se mettre à pleurer parce que bien sûr que c’est lui, la cible. Lui la victime. Lui qui a été choisi plus qu’un autre, parce que lui, il est toujours un peu tête en l’air et un peu trop uptight peut-être et une proie facile, finalement. Il a la tête qui lui tourne, Eliott, envie de s’asseoir, de reculer, de fuir, mais aussi celle de rester, de s’accrocher au bras de Tomas (non Akke, ou est-ce que Ake ? Merde, il sait plus, Eliott, n’a déjà pas retenu ce qu’il a prononcé, comment il l’a prononcé et est-ce qu’il devrait le lui redemander ?), de lui demander d’admettre que ce n’est qu’une mauvaise blague, un humour un peu douteux et non pas la vérité. Parce qu’il ferait pas ça, pas vrai ? Le voler. Le laisser angoisser — peu importe qu’ils ne se connaissaient pas sur le moment, qu’ils n’aient appris à se connaître que sur le chemin, que grâce à ce geste peut-être. Et alors qu’il cherche encore comment réagir, qu’il essaie d’inspirer calmement, de calmer les battements frénétiques de son coeur et de faire cesser le monde de tourner, il est frappé par les mots, une nouvelle fois. Criminel. Ca a une dimension encore plus dantesque qu’il ne l’a envisagé, Eliott, une autre consonance et il se fige, les yeux écarquillés et non non non non. Tomas (Åke, continue-t-il de se corriger) n’est pas comme ça. Il n’est pas un criminel, pas l’un de ceux qui pourraient finir en prison, pas de ceux qui font vraiment du mal — et pourtant. Pourtant si. Il n’est peut-être pas calé dans le domaine, Eliott, mais il sait bien que le vol est un crime et que, par définition, celui qui le commet devient un criminel. « A reflex? » Il n’en revient pas, Eliott, que ce puisse être à ce point-là. Ce n’est pas une première tentative, un premier essai un peu raté et qui n’aboutira à rien. C’est quelque chose de courant, tellement fréquent que c’en est devenu un réflexe.
Un vrai crime, donc.
« I took you by surprise? » Il a la voix qui monte dans les aiguës, Eliott, tandis qu’il ne fait que répéter ce qu’il entend. « I, I did nothing, » se justifie-t-il alors, en relevant les mains, déjà prêt à se rejouer toute la scène depuis le départ, à essayer de trouver quand, exactement, il a été celui qui a agit, sans penser que c’est lui qui l’a apostropher, lui qui le suppliait du regard d’intervenir, de l’aider. Savait-il, inconsciemment ? « When did you take it anyway? » Parce qu’il n’a pas de souvenir, Eliott, pas le souvenir de l’avoir vu s’approcher avant qu’il ne se mette à chercher le portefeuille, pas le souvenir qu’il ait pu avoir l’opportunité de faire quoique ce soit en réalité. Il porte une main à son front, Eliott, s’éloigne encore de quelques pas avant de finalement s’asseoir à même le bitume. Et il voudrait détourner les yeux, Eliott, ne pas observer ce profil qui lui a menti, ce visage qui lui plaît tant, qui lui a sourit et laissé sentir en confiance, mais il n’arrive pas à se détacher, voudrait pouvoir inspecter ses traits de plus près, être plus doué dans la lecture des autres pour essayer de savoir ce qui relève de la vérité et du mensonge. « I don’t — I don’t understand, » qu’il répète encore et encore, et peut-être qu’il n’entend pas vraiment tout ce que lui dit Åke, peut-être que s’il se concentrait un peu, il parviendrait à mieux saisir ses mots, ses nuances. Il essaie de se concentrer, alors, Eliott. De se raccrocher à ce qui lui est dit, cette nouvelle introduction (retenir la façon dont il prononce son prénom), de ne pas se focaliser sur son coeur qui se tord au souvenir des mensonges, des discussions eues et évoquées sur les sujets sur lesquels il revient à présent — de ne pas laisser son esprit retrouver ce fil de pensées à propos de ce père qui n’attend pas et qui visiblement a déjà été en prison lui (est-ce de lui que Åke tient son côté criminel ? Est-ce héréditaire ?), à cette similitude dans l’absence de leurs pères respectifs. Et encore, il est sans voix, Eliott. A la recherche de ses mots. L’unique certitude de vouloir lui reparler. Juste pas tout de suite. « Guess I’m not the only one rambling when nervous, uh, » qu’il laisse échapper sans trop savoir pourquoi, peut-être parce qu’il a encore besoin de réfléchir, parce qu’il sent ses jambes toujours tremblantes. « Thanks for giving it back to me. And telling the truth, » qu’il commence en prenant son temps, une pause entre chaque mots. « I still really want to go on a date with you, too but I just, I - I guess I need time to, you know, process everything you just told me. I mean, not really everything-everything because I don’t need to process the fact that your mom is great or that you love Stockholm a lot obviously, but you know, everything else. It’s kind of a lot to take in and I, I don’t know. I guess I need time to think this through and make sure I still want to go after that and not just go right in and maybe regret later. » Il ferme les yeux, soupire. « Not regret, regret, I’m sure I won’t regret it but I need to make sure I… I can trust you before I go anywhere else with you. » S’assurer qu’il n’aura pas besoin de vérifier que son portefeuille est bien à sa place — vérifier qu’il ne vole pas l’argenterie d’un restaurant (sans doute pas un fancy one, alors) ou que ce ne soit pas une nouvelle ruse pour peut-être voler quelque chose et lui faire porter le chapeau. « Is that okay? » Qu’il s’inquiète, malgré tout.
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Jayson Webster

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MessageSujet: Re: erlinn #1 // don't take it personal   erlinn #1 // don't take it personal EmptyJeu 12 Oct - 15:35

Il devrait être plus distant, Åke, et puis surtout mal à l'aise, ne pas s'aventurer à parler de leurs jobs, d'eux-mêmes, et à l'encourager. Eliott, qu'il va décevoir. Eliott, qu'il ne va probablement jamais revoir. Alors peut-être que ce n'est pas si mal, de lui dire ces choses là maintenant, de lui faire savoir que ses espoirs ne sont pas dérisoires (et peut-être qu'il est mal placé, et surement que ça ne voudra plus rien dire du tout une fois la vérité dévoilée à son sujet, mais peut-être que ça fera son chemin, dans sa tête, malgré tout, qui sait). « You should let other people watch what you do, then. You'll never be a hundred percent proud of what you've done, let others judge. » La solution n'est probablement pas infaillible, il y a les menteurs, ceux qui voudront faire plaisir, n'oseront pas critiquer, mais il pourrait tomber sur au moins un avis constructif. Lui-même pourrait se proposer d'être cet être impartial, mais il ne le serait pas, et puis il n'y connait rien, et, plus important, pas d'ici quelques minutes, le portefeuille tiré de sa poche et la vérité apparente, flagrante, décevante. Et il a envie de mentir, terriblement, mais cela n'arrangerait pas son cas, n'est-ce pas ? Alors il continue de parler cinéma. « Well you've got time to find somebody, and the money, especially if you like the job you've got now. » C'est qu'il l'interrogerait bien sur le prix si élevé, à peu près sûr de pouvoir arranger ce problème pour lui, mais quelque chose lui dit que ce n'est pas ce que voudrait Eliott. Il est un peu pris de court par la question qui lui est adressée, des hobbies ? Pas de ceux dont il peut parler, pas encore en tout cas, pas à lui. Il hausse les épaules (est-ce que la culpabilité se lit déjà sur ses traits ?) « I don't know, I go out a lot, I like video games... I'm like a seventeen-year-old, really. » Et il rit, bien que ce soit moins volontiers que les fois précédentes, la fin du mirage approchant dangereusement. Il ne ment pas, pourtant, et sans doute sa façon de "gagner sa vie" entre-t-elle également dans cette description adolescente (c'est vrai qu'il le faisait déjà à cet âge-là).
La vérité éclate, ou, plutôt, il l'admet, ce qui n'est tout de même pas négligeable, et il voudrait se faire plus petit, Åke, discret, qu'Eliott enregistre et digère les informations (it's a lot, il en a bien conscience), mais vouloir se justifier est plus fort que lui, et puis les questions demandent réponses, même si elles ne doivent être ni satisfaisantes ni très réconfortantes. « Euh, before, just before you got in, on the platform. » Il ne répond pas à ce qui précède, au fait sans doute incompréhensible que oui, Eliott, il l'a pris par surprise, une fois le méfait accompli, et que c'est un peu pour ça, comme ça, qu'ils en sont là. Autrement, leurs chemins ne se seraient que croisés brièvement sur cette plateforme et dans ce métro et ils seraient déjà bien loin l'un de l'autre. Même pas d'échange de prénoms et, Åke, il aurait à peine regardé celui inscrit sur la carte d'identité, certainement pas retenu une quelconque information.
Il tente une autre (et dernière, il le promet) approche, informations sur lui, réelles, sincères, et avec pour but étrange de réconforter celui avec qui il n'aurait pas échangé ne serait-ce qu'un mot si la situation avait été un peu différente. Si elle avait été normale, selon ses standards à lui. Il voit Eliott plus réceptif, ou il le croit, et il sait que c'est idiot, dangereux peut-être, insensé sans doute, mais il y avait quelque chose. En lui, et puis entre eux. Il y a eu quelque chose, brièvement, une aisance à lui confier des choses, alors qu'il n'aurait pas dû, et cette incapacité à le voler, finalement, le tromper. La première remarque d'Eliott lui tire un bref rire, plus parce qu'il ne s'y attendait pas qu'autre chose, mais il hoche la tête. Il faut croire que oui, ils ont le radotage en commun. Ce sont ensuite des remerciements et, ça non plus, il ne s'y attendait pas. D'avoir rendu le fameux portefeuille, d'avoir dit la vérité. Peut-être qu'il n'a pas complètement foiré, alors. Et c'est ce que lui dit Eliott, en d'autres termes, moins assurément, mais il évoque le rendez-vous, cette idée vague mais répétée, et re-répétée, toujours un espoir bizarre qu'il croyait envolé. Il hoche la tête, à nouveau, ses molaires venant se planter à l'intérieur de sa joue droite pour réprimer l'expression qui menace de déformer ses traits — mi-sourire, mi-grimace, parce qu'il sait qu'il rend les choses difficiles, parce qu'il ne devrait pas hocher la tête et demander à Eliott d'y réfléchir, de quand même lui laisser une chance, mais il ne peut (veut) pas refuser qu'il le fasse. Son cœur cogne un peu plus fort, se tord à la question d'Eliott. Is that okay ? Qu'a-t-il fait pour mériter ce genre de réaction après le roller-coaster qu'il vient de lui faire traverser ? Il ne le saura sans doute jamais. « Of course, of course, it's... You're being very... reasonable. » Plus que cela, vraiment, mais il n'a pas les mots pour décrire un tel niveau d'okay. Il fouille ses poches, trouve heureusement un stylo et ou bout de ticket de transports en commun sur lequel griffonner. « That's my number, so... » C'aurait difficilement pu être autre chose, mais bon. Il dépose le papier sur le morceau de trottoir les séparant, se redresse. « I'll leave you, I guess, then. Sorry again. »

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